La méthodologie Structuro- Globale Audio-Visuelle S.G.A.V. Contexte historique

La méthodologie Structuro- Globale Audio-Visuelle S.G.A.V. Contexte historique • En 1951 un projet pour accélérer la diffusion du français : français élémentaire (en 1959 est créé le C.R.E.D.I.F.); le but de ce projet: enseigner à des débutants les formes les plus utilisées du français « dans la vie courante par les Français »; • L’établissement du français élémentaire se fait à partir d’un corpus d’énoncés oraux, portant sur des thèmes familiers, enregistrés au magnétophone. Contexte historique • Français fondamental 1er degré (1959, 1475 mots), Français fondamental 2e degré • Une grammaire du français fondamental est publiée – à partir de la langue parlée, ne sont retenues que les structures les plus courantes • Un tournant dans l’enseignement/apprentissage du français – un lexique et une grammaire du français parlé • Le français fondamental a servi de référence: - chez Hachette pour la réécriture simplifiée des classiques de la littérature française dans la collection Textes en français facile; - aux concepteurs de la méthodologie audio-visuelle de Saint-Cloud/Zagreb puis dénommée m. SGAV Caractéristiques de la méthodologie SGAV • Époque: à partir de 1960 (Puren: 1960-1990) • Objectifs - la maîtrise de l’oral – CO/EO : une visée pratique (la langue est enseignée dans le but de communiquer); l’acquisition d’une langue quotidienne; parler comme un natif; - la maîtrise d’automatismes dans la LE; - l’écrit n’est pas exclu, mais différé (introduit au bout de 60, 70 heures de cours). Théories de référence • La théorie verbotonale de Petar Guberina qui s’inscrit dans la linguistique structurale saussurienne où “structural” désigne la prédominance du tout, de l’ensemble sur les éléments. Elle conçoit le langage comme une structure globale. • Une linguistique de la parole – l’importance accordée à la langue parlée, au rythme et aux intonations, mais aussi à l’affectif, à la situation et au contexte communicatif. • Elle met l’accent sur le fonctionnement global du cerveau, sur la mobilisation de tous les sens et particulièrement de la vue et de l’ouïe. Théories de référence • Th. de l’apprentissage: le gestaltisme (« gestalt » en allemand signifie « forme globale ») – selon les gestaltistes nous percevons les objets de manière globale, les différentes composantes de l’image étant perçues au même moment. Par rapport au behaviorisme il y a un renversement de perspective, car ce qui prime, c’est la totalité qui donne du sens aux parties, plutôt que la succession d’éléments qui constitue l’ensemble. Théorie de référence et V.I.F. • De la collaboration de Guberina et des pédagogues du CREDIF est née la méthodologie SGAV représentée par l’ensemble didactique Voix et Images de France (1958, 1961): la langue comme un moyen de communication, la priorité donnée à l’oral, l’écrit différé et totalement absent dans le livre de l’élève - les images accompagnant les dialogues. • Le contenu linguistique (le lexique, la syntaxe) repose sur le Français Fondamental et est mis en œuvre dans des situations – une approche situationnelle. • L’apprentissage se fait en situation – un des mots clé de la méthodologie SGAV. Maîtriser une langue c’est développer une capacité naturelle de communication dans des situations langagières. Choix didactiques • La méthodologie SGAV repose sur le triangle: situation de communication, dialogue, image. Le mot clé – la communication, décliné en termes de dialogue et de situation. • La situation est donnée par des images fixes, qui esquissent le contexte communicatif (lieu, temps, interlocuteurs avec leurs gestes, mimiques), images associées à des dialogues enregistrés : film+magnétophone, images fixes + son. • Les structures de la langue sont apprises de façon implicite et inductive, et par l’effet de la répétition aboutiront à des réflexes. Organisation des contenus • Une progression grammaticale: présentation des contenus su simple au complexe et de la plus haute fréquence d’utilisation. • Les structures grammaticales sont présentées dans des pseudo-dialogues (d. artificiels) – les supports. • Le type de langue retenu est un français standard. • La présentation des contenus se fait d’une manière rigoureuse: les éléments nouveaux (lexicaux, morpho- syntaxiques) sont réemployés dans les autres phases de la leçon, puis réapparaissent dans les leçons suivantes; ceci afin d’assurer leur fixation dans la mémoire à long terme des apprenants. • L’accès à la culture par le biais de l’image. Textes fabriqués sur la vie quotidienne des Français. Contenus Procédures pédagogiques • Les moments de la classe (le schéma de classe très directif): • I 1) présentation: cette phase vise l’accès au sens en présentant 2 fois d’une manière presque synchrone (« une image toujours présentée une seconde au moins avant le groupe sonore », VIF:27) image et groupe sonore; présentation (par des films fixes, des bandes enregistrées ou des figurines au tableau de feutre) des dialogues fabriqués pour l’apprentissage; 2)explication: toujours dans la langue cible – au moyen des questions, de la reformulation, du mime; Contenus Procédures pédagogiques 3) répétition et mémorisation des dialogues: une « phase privilégiée » - la maitrise du son (tant en perception qu’en production) est capitale. • II • Exploitation (Appropriation, Fixation) de la grammaire et du vocabulaire étudiés, choisis sur base de leur fréquence; utilisation de tableaux et d’exercices structuraux pour la mémorisation des structures, mais il y a toujours référence à une situation concrète – les ES classiques sont prohibés. Procédures pédagogiques • III Transposition – réemploi des nouveaux acquis: - la dramatisation – à partir des images les apprenants développent le dialogue original (sous forme de discours indirect, par ex); - les questions ouvertes (Quel âge a Catherine? Elle a dix ans. Et vous, quel âge avez-vous ? Votre anniversaire c’est quand ?); - les apprenants réinvestissent librement, sans guidage de l’enseignant, tous les moyens linguistiques et extra- linguistiques abordés dans la leçon sous forme de variation de la situation de communication initiale ou de création originale à partir de leur vécu. Relations pédagogiques • Rôle de l’enseignant: - joue un rôle central d’accès au sens, - il corrige des erreurs de prononciation, - il est concepteur d’exercices structuraux en situation, - il est technicien, - il est animateur au moment de la « transposition », - il n’improvise pas – le livre du maître programme le moindre moment de la leçon. • Rôle de l’apprenant: - actif dans la compréhension, la répétition (imitation du rythme et de l’intonation), la dramatisation • Interactions apprenants/enseignants: Les interactions se déroulent massivement dans le sens enseignant → apprenants, avec quelques interactions apprenants → apprenants pendant la phase de transposition. Relations pédagogiques • Activités d’enseignement: • Reproduire – mémorisation des dialogues, exercices structuraux; • S’exprimer – micro-conversations. Évaluation de la m. SGAV • Elle exige la formation spécifique des enseignants par le biais de stages; • Coût matériel important (magnétophone, laboratoire de langue…); • Dispositif d’enseignement contraignant: nombre réduit d’apprenants, enseignement hebdomadaire intensif… • Les processus d’enseignement et d’apprentissage dépendaient absolument de la technologie. uploads/Ingenierie_Lourd/ la-methodologie-structuro-globale-audio-visuelle.pdf

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