Montréal, le 15 septembre 2020 Madame Valérie Plante Mairesse de la Ville de Mo

Montréal, le 15 septembre 2020 Madame Valérie Plante Mairesse de la Ville de Montréal SOUS TOUTES RÉSERVES 275, rue Notre-Dame PAR COURRIEL Montréal (Québec) H2Y 1C6 mairesse@ville.montreal.qc.ca Objet : Travaux du REV sur la rue St-Denis Notre dossier : 30-20-3462 Madame la mairesse, Nous sommes procureurs des commerces Concept Zone inc, Optique Georges Laoun inc. et Mycoboutique Inc. ainsi que de leurs dirigeants et artisans dévoués, lesquels nous donnent mandat de vous faire parvenir la présente. Nos clients s’expriment en leur nom, mais leur propos ci-dessous fait largement écho à nombre d’autres commerçants de la rue Saint-Denis qui joignent leur voix à la présente. Envers et contre tous, en pleine crise de pandémie et après que les commerçants de la rue Saint- Denis aient subi un long chantier (2016-2017) qui a laissé de graves séquelles, l’administration municipale va de l’avant avec les travaux d’aménagement du REV. Le moment choisi pour ce faire ne peut être pire. Alors que les chantiers successifs et la pandémie sans fin ont affaibli ou achevé plusieurs commerces, on décide d’aller de l’avant avec des travaux dont l’impact prévisible dans les circonstances est grave sur les commerces qui peinent à survivre à toutes ces épreuves. Dans ce contexte d’exception, les commerçants subissent un préjudice qui va bien au-delà des inconvénients normaux qui découlent habituellement de travaux publics. L’éditorialiste François Cardinal écrivait dans La Presse du 2 septembre : «…Et surtout, surtout, elle a choisi d’aller de l’avant avec sa piste cyclable extralarge rue Saint- Denis, alors que les commerçants sortent tout juste d’un mégachantier et sont menacés de faillite. /2 Bref, au moment où les Montréalais sont à bout de patience, « la mairesse de la mobilité » leur impose un projet qui ne leur semble pas nécessaire dans le contexte et qui sera dur à justifier cet hiver, alors qu’il aurait visiblement été plus sage de le reporter pour l’instant. (…)» Malgré cela, les travaux d’aménagement du REV sur la rue St-Denis vont de l’avant. Nos clients ont déjà largement fait état de leurs craintes légitimes quant aux effets à long terme de ces travaux sur leur achalandage, ne serait-ce qu’au plan de la diminution substantielle des espaces de stationnements et de la congestion routière qu’on constate d’ores et déjà. Malgré toutes les voix qui s’élèvent et les engagements de l’administration municipale envers la SDC, la rue Saint-Denis est maintenant presque bloquée, ne laissant qu’un mince passage d’une voie vers le nord seulement et un chantier épars et en état de semi-désorganisation à partir de la rue Roy au sud jusqu’au boulevard Saint-Joseph au nord, où l’on entre dans un autre décor surréel qui succède au précédent et qui précède le suivant dans une enfilade interminable, qui étonne tous les citoyens qui en sont débordés de toutes parts. Nos clients notent la quasi-absence d’espaces de stationnement sur la rue, la difficulté à y circuler même à vélo, à y immobiliser un véhicule pour fins de livraison, et la difficulté d’y circuler pour les piétons. Sans compter les véhicules de travailleurs qui s’engagent à contresens, et toutes les failles évidentes dans la sécurité des lieux. Bref, ce lundi 14 septembre, les citoyens et clients des commerces de la rue Saint-Denis brillaient par leur absence et pour cause. Toutes les craintes exprimées par nos clients dans leurs diverses interventions récentes se matérialisent, avec une envergure peu commune. L’accès à leurs commerces est largement compromis. Nos clients se heurtent à un mur d’indifférence et à des réponses lapidaires d’un maire d’arrondissement en lieu et place de « l’Homme de la situation » qui devrait entendre, répondre et agir en conséquence et qui ne le fait pas. Tout ce que nos clients entendent de sa part est une vague et théorique possibilité d’indemnisation qui demeure un baume inefficace sur une grave hémorragie en cours. Plusieurs commerces ont fermé. La rue est ponctuée de locaux qui sont vides ou sur le point de l’être. Et l’on choisit ce moment précis pour procéder à des travaux que l’on sait arriver au paroxysme d’une crise sans précédent, qui succède elle-même à ce que l’éditorialiste Cardinal appelle un mégachantier. L’Administration municipale a certes droit de réaliser des projets pour le bien commun et d’exercer les choix qui y donnent lieu. Mais pas envers et contre tous. Pas en pleine pandémie alors que nombre des commerçants sont acculés à la faillite et qu’il existe une réelle possibilité, malheureusement déjà démontrée, que la situation actuelle soit le coup de grâce pour nombre d’entre eux. Dans un tel contexte de si grande exception, l’Administration doit à tout le moins minimiser les impacts de ses choix sur des commerçants et justiciables à bout de souffle, à défaut de /3 suspendre ou d’annuler les travaux en question comme elle vient de l’annoncer ce matin dans un autre arrondissement. Nos clients estiment qu’elle fait défaut d’adopter les mesures qui s’imposent et qu’ils en subissent préjudice irréparable. Nos clients estiment que la situation actuelle équivaut à une expropriation à l’égard de plusieurs d’entre eux, ou rend à tout le moins impossible la survie de leur commerce, tant ils subissent et subiront des inconvénients qui n’ont rien de normal relativement à de tels travaux et à leurs suites. Nos clients accusent une perte de chiffre d’affaires qui s’aggrave depuis le début des travaux, et qui s’ajoute à une perte déjà marquée dans le contexte actuel. Nos clients entendent intenter tous les recours appropriés dans les circonstances ainsi que réclamer à la Ville tous les dommages qu’ils subissent et subiront en raison de la situation, des choix mal avisés, et des mesures mal adaptées qui leur font subir des inconvénients qui n’ont rien de normal et qui mettent dans plusieurs cas leur viabilité économique à court ou moyen terme en péril, y compris les pertes de profits, d’occasions d’affaires, troubles et inconvénients et même les dommages moraux qui en découlent pour les individus derrière les enseignes respectives. Nous vous prions d’agir en conséquence. Me Denis Cloutier Cain Lamarre SENCRL denis.cloutier@cainlamarre.ca DC/jm uploads/Ingenierie_Lourd/ lettre-mairesse-montreal-saint-denis.pdf

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