1 Dossier de presse La Maison de Colette « Maison et jardin vivent encore, je l

1 Dossier de presse La Maison de Colette « Maison et jardin vivent encore, je le sais… » Colette, La Maison de Claudine, 1922. 1  LA MAISON DE SAINT-SAUVEUR… LE PARADIS DE L ’ENFANCE DE COLETTE page 5 2 UN PROJET PORTÉ PAR DES PASSIONNÉS page 9 3 UNE RESTITUTION DU SOL AU PLAFOND page 13 4 LA RECRÉATION DES JARDINS page 17 5 UN LIEU CULTUREL VIVANT page 20 6 PRATIQUE page 23 7 ANNEXES page 26 3 Le résultat d’une forte mobilisation « Saint-Sauveur-en-Puisaye, pays de Colette », le village n’a pas oublié celle qui l’a rendu célèbre, mais il manquait une pièce maîtresse : la maison natale qui n’appartenait plus à la famille de- puis 1950. Lorsqu’elle fut mise en vente en 2007, les amoureux de Colette se sont mobilisés. Sans leur ténacité et leur détermination le projet n’aurait pu aboutir : « La passion est la clé du projet » souligne Frédéric Maget, président de la Société des amis de Colette et directeur de la Maison de Colette. À la manœuvre ­ depuis l’annonce de la mise en vente, il a conduit ce projet dont le financement n’a pu se faire qu’au prix d’une mobilisation sans relâche pour trouver les fonds nécessaires au rachat puis au fi- nancement du chantier : « Le projet a été porté depuis l’origine par une association sans fonds propre et constituée de bénévoles. La Société des amis de Colette a été un des fers de lance pour la sauvegarde de la maison, mais c’est l’association « La Maison de Colette », créée spécifiquement en 2011 pour la gestion du lieu qui en est propriétaire ». Le budget de réhabilitation n’est pas bouclé. L’appel aux dons et au mécénat est toujours en cours (voir page 27) notamment pour financer le mobilier du Centre d’Archives installé dans les combles, le futur aménagement des communs et le programme culturel. Tout était là et n’aspirait qu’à revivre La maison avait souffert mais sa façade, sa structure d’origine n’avaient pas changé. L’architecture des pièces, les planchers, les boiseries, les cheminées en marbre, la bibliothèque du Capitaine Colette, la chambre de Sido où « une belle araignée des jardins buvait jusqu’à satiété » dans un bol de chocolat, la chambre natale « au froid carrelage rouge » et le jardin où Colette apprit à connaître et à observer plantes et bêtes… jusqu’à sa grille du fond « emportée et brandie en l’air par les bras invincibles d’une glycine centenaire… » : tout était là, mais tout était à réhabiliter, à restituer pour recréer l’atmosphère de la maison telle que l’a connue Colette et telle qu’elle l’a décrite dans Claudine à l’école, La Maison de Claudine, Sido, La Naissance du jour, entre autres. Une exigence d’authenticité a présidé à la restitution de ce lieu intime. Un projet ambitieux qui a nécessité un minutieux travail d’enquête et le savoir-faire des intervenants. Une maison d’écrivain, pas un musée Aujourd’hui le public est invité dans une maison bourgeoise de la seconde moitié du XIXe siècle, comme si ses occupants y vivaient toujours, sans barrière ni dispositif muséographique contemporain. La visite des pièces de la maison et des jardins se fait par petits groupes accompagnés d’un guide. « La Maison de Colette se visite comme on tourne les pages d’un livre et j’espère qu’en sortant, les visiteurs auront envie de relire l’œuvre de Colette » tel est l’objectif du projet, comme le souligne avec vigueur Frédéric Maget. Cette volonté de faire connaître tant l’œuvre que son auteur, se traduit également par un projet culturel à destination de tous les publics (voir page 20). Et au-delà de la maison, c’est tout le village de Saint-Sauveur- en-Puisaye qui fait écho à la mémoire de Colette et offre d’autres approches : de la visite du Musée Colette dans le château au par- cours dans les rues du bourg « Sur les pas de Colette ». C inq ans après son rachat par l’Association « La Maison de Colette » et à l’issue d’un lourd chantier de réhabilitation et de restitution, la demeure natale de l’écrivaine, à Saint-Sauveur-en-Puisaye dans l’Yonne, ouvre ses portes au public. « La grande maison grave et revêche » où Colette passa les 18 premières années de sa vie, et qu’elle retrouve à l’âge de 50 ans, n’est revêche qu’en apparence. Sous ses allures bourgeoises elle est vibrante des moments heureux de l’enfance et de l’adolescence de Colette ; elle y est née, y a vécu des bonheurs tranquilles entourée de parents aimants, s’y est frottée à la nature domestiquée du jardin de sa mère et au-delà de ses murs, à celle de sa Puisaye natale. C’est un cocon si plein de sensations que Colette n’en a jamais fini de l’évoquer par pans, par touches, recomposant au fil de son œuvre le cadre bienveillant du paradis de sa jeunesse. « Ce n’est pas une vieille maison, pauvres d’esprit ! C’est la maison de Montigny… » Colette, La retraite sentimentale, 1907. 4 5 La maison, un personnage à part entière Inutile de chercher LE livre de Colette qui décrirait la maison et le jardin de fond en comble : il n’existe pas, car Colette convoque ses souvenirs d’enfance dans presque toute son œuvre et dans ses lettres. De Claudine à l’école (1900), son premier roman, à Ces dames anciennes (1954), son dernier écrit, en passant par La Maison de Claudine (1922) et Sido (1930), elle ne cesse de faire revivre par l’écriture le cadre de sa vie d’enfant et d’adolescente. Elle y a appris, auprès de sa mère, Sido, à reconnaître plantes et bêtes. « Regarde » lui disait Sido et cette attention soutenue au réel, cette façon de percevoir le monde à travers tous les sens deviendront les marques de son style, une musique du langage si reconnaissable. Montigny… c’est Saint-Sauveur-en-Puisaye La première phrase du premier livre de Colette - Claudine à l’école - commence par une fiction… « Je m’appelle Claudine, j’habite Montigny ; j’y suis née en 1884 ; probablement je n’y mourrai pas… », une fiction qui ne trompe pas car quelques lignes plus loin c’est bien Saint-Sauveur-en-Puisaye, gros bourg de 1920 habitants en 1873, qu’elle décrit : «…des maisons qui dé- gringolent, depuis le haut de la colline jusqu’en bas de la vallée ; ça s’étage en escalier au-dessous d’un gros château… Plus déla- bré que la tour sarrasine, épaisse, basse, toute garnie de lierre qui s’effrite par en haut… ». La tour est toujours là dominant le village, le château aussi et sa maison natale située 8 rue de l’Hospice, rebaptisée rue Colette depuis le 30 avril 1967. Dans les quatre « Claudine » Colette persistera à appeler Saint-Sauveur, Montigny, puis elle abandonnera cette fiction, au fils d’une œuvre de plus en plus autobiographique. Le cadre de vie d’une famille originale Elle ne s’appelle pas Claudine mais Gabrielle Colette, fille d’Adèle Sidonie Landoy épouse en secondes noces du Capitaine Colette. Elle est née le 28 janvier 1873. Colette est la dernière des quatre enfants d’Adèle Landoy (Sido), née à Paris, ayant vécu à Bruxelles et mariée, une première fois, en 1857 à Jules Robineau-Duclos, riche propriétaire terrien de Saint-Sauveur dont elle eut deux enfants : Juliette en 1860 et Achille en 1863. Si ce mariage de raison apporte à Sido le confort « Ma maison …/… reste pour moi ce qu’elle fut toujours : une relique, un terrier, une citadelle, le musée de ma jeunesse… Colette, La retraite sentimentale, 1907. LA MAISON DE SAINT-SAUVEUR… LE PARADIS DE L ’ENFANCE DE COLETTE L a maison bourgeoise, située au 8 rue de l’Hospice (actuellement rue Colette), à Saint-Sauveur-en-Puisaye, est une grande bâtisse d’aspect sévère où la famille Colette vivra bourgeoisement tant que ses moyens le lui permettront. Ce n’est pas une demeure d’écrivain comme une autre. Elle tient une place très forte, centrifuge dans ses romans. Plus qu’un bâtiment, c’est un personnage à part entière, emblématique de l’œuvre. C’est la nature de la relation de Colette avec sa maison natale qui est la raison même du projet. 1 6 matériel, il ne lui donne pas le bonheur. Jules Robineau est un ivrogne aux fréquents accès de violence. Il meurt en 1865, onze mois plus tard Sido épouse en seconde noces le Capitaine Colette. Lui aussi est un déraciné, un méridional originaire de Toulon, dont les rêves de gloire ont été brisés à la bataille de Melegnano. Zouave, il y perdit une jambe et obtint en compensation en 1860 le poste de percepteur à Saint-Sauveur. Dans le bourg où tout se sait, on jase, car Sido n’a pas attendu la mort de Jules Robineau pour entretenir une relation avec le Capitaine, qui ne l’appellera plus que Sido. Un couple heureux. Léo naît en 1866 et Gabrielle (notre Colette) - que Sido appelait « Minet chéri » - sept années plus tard, le 28 janvier 1873. Colette n’est pas une petite campagnarde, mais l’enfant choyée d’une famille vivant bourgeoisement avec nourrices et do- mestiques. Laïcs, épris de culture et uploads/Ingenierie_Lourd/ maison-de-colette.pdf

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