Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée Notes concernant l'Ho
Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée Notes concernant l'Homme et les Plantes utiles à Madagascar Henri Perrier de la Bathie Citer ce document / Cite this document : Perrier de la Bathie Henri. Notes concernant l'Homme et les Plantes utiles à Madagascar. In: Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, vol. 2, n°5-6, Mai-juin 1955. pp. 298-322; doi : https://doi.org/10.3406/jatba.1955.2225 https://www.persee.fr/doc/jatba_0021-7662_1955_num_2_5_2225 Fichier pdf généré le 01/05/2018 NOTES CONCERNANT L'HOMME ET LES PLANTES UTILES A MADAGASCAR Par H. PERRIER DE LA BATHIE. Correspondant de l'Institut. HISTOIRE D'UNE COLONIE BANTOUE A MADAGASCAR Des années et peut-être des siècles s'étaient écoulés avant l'arrivée des Bantous à Madagascar. Les plaines que ces Bantous devaient occuper plus tard étaient couvertes d'épaisses forêts. Dans ces forêts habitaient alors quelques hommes peu nombreux, très sauvages, qui vivaient de tubercules, de miel, de chasse et de pêche, qui logeaient dans des grottes, connaissaient le fer et étaient appelés Mikae et Beosy. Ces Mikae et ces Beosy sont bien plus ou moins anciens, mais il en existe encore de vivants dans les massifs calcaires de l'Ambongo et du Menabe. Les Vazimba, plus grands, plus guerriers, mieux organisés, sont- ils plus anciens que les Bantous? Faute de dates précises, il est bien difficile de répondre à cette question. Les Vazimba ne s'intéressent pas aux questions d'agriculture; leur mode de vie est très différent; ce sont des chasseurs et ils vivent de leur gibier. Ce sont probablement eux qui ont introduit les Zébus et les Potamochères à Madagascar. En tous cas ces Vazimba sont bien originaires d'Afrique, mais d'une région africaine plus humide et plus boisée que celle où vivent les Bantous. La colonie Bantoue s'étendait du Bassin inférieur de la Betsiboka au Nord, au bassin du Mangoky au Sud. Nous ne l'avons vue que plusieurs siècles après sa destruction. Ce n'est plus maintenant qu'une vaste terre brûlée, un désert d'herbes en saison des pluies; couverte de cendres en saison sèche, avec çà et là, dans les rocailles, dans les sables ou dans les boues, dans les lieux que les flammes ne peuvent atteindre, les plantes qui nous ont raconté l'histoire de cette terre, histoire que résume la liste des plantes cultivées et des animaux domestiqués que l'on trouvera ci-après. A une date assez récente mais litigieuse, des Malaisiens traversèrent la Grande Ile en suivant une rivière, la Sakalave, de là leur nom. Ces Sakalava dès leur arrivée sur le versant occidental massa- — 299 — crèrent les Bantous et détruisirent leurs cultures, puis, au cours d'une longue et sombre histoire, se répandirent sur le littoral occidental, du Mangoky à Nosy-be et aux Comores. Plantes africaines introduites a Madagascar par les Bantous. Elaeis guineensis Jacq. — Palmier à formes culturales nombreuses. La forme introduite par les Bantous est très commune dans le Menabe mais les Malgaches de cette région ne savent plus aujourd'hui utiliser ces Palmiers. Phoenix reclinata Jacq. — Sur les sables et jusqu'à 50 km du littoral. Oriza. — Ce Riz stolonifère et vivace existe encore inculte dans les plaines de la Betsiboka et de la Tsiribina. Sorghum verticilliflorum Stapf. — Grande graminée surtout abondante dans les collines des plateaux calcaires, sur les bords des forêts incendiées. Strychnos spinosa L. — Arbuste surtout abondant sur les sols sablonneux dénudés. Gros fruits très variables, toujours comestibles à maturité et souvent excellents. Ziziphns vulgaris L. (Z. mauritiana Lam.). — Arbuste ou petit arbre, très abondant sur tout le versant occidental, sur les sables dénudés. Fruits peu variables, recherchés par les Sakalaves, les Lémuriens et les oiseaux. Voandzeia subterranea. — La culture de cette plante est presque abandonnée à Madagascar (1947). Adansonia digitata L. — Espèce un peu variable (formes des boutons floraux et des fruits). Vangueria edulis Vahl. — Fruits variables. Anona chrysophylla (Bojer) (A. senegalensis Pers.). — Petit arbre à fruits variables, assez rare. Scleriocarya caffra Sond. — Arbre des sols découverts, à fruits variables, souvent acides, parfois (rarement) doux. Mussaenda arcuata Poir. — Assez rare. Vigna sinensis, Coleus rotundiflorus et Phaseolus autreus. — Herbes qui ne sont plus cultivées à Madagascar. Peut-être (dates incertaines) Bananiers et Bâtâtes. Raphia Ruffia (R. vinifera). — Espèce variable. Borassus flabelliformis (B. madagascariensis) . — Espèce variable. Les Animaux. Potamochoerus larvatus Cuvier. — La présence à Madagascar d'un Potamochoerus n'est d'ailleurs pas une preuve d'une régres- — 300 — sion quaternaire. Il a certainement été introduit à Madagascar par l'homme. Il manque en effet dans les dépôts à subfossils (Epiornis: hippopotame) les plus récents. Il est domestiqué en Afrique et pourrait l'être à Madagascar, où il ne paraît pas adapté à la forêt tropicale. Enfin comme toutes les plantes cultivées et largement répandues, cet animal est très variable et présente de nombreuses formes aussi bien sur la Grande Ile qu'en Afrique. Pintade. — Cette Pintade est identique à la variété de l'Afrique orientale mais elle n'est pas complètement sauvage à Madagascar en ce sens qu'on ne l'observe sur la Grande Ile qu'au voisinage des lieux habités et des rizières. Elle n'existe pas ou est rare dans les forêts denses du versant oriental de Madagascar. Zébus. — On peut distinguer deux formes dans les Zébus qui ont été introduits dans l'Ile. L'une, relativement plus récente, plus grande, à fourrure maculée de blanc ou d'autres couleurs, à bosse du garot très saillante sur les femelles, très probablement introduite par les Arabes, surtout répandue dans le centre et sur le versant oriental, appelée Ombi par les Mérina. L'autre, plus petite, plus ancienne à Madagascar, à fourrure brune, jamais maculée, à bosse du garot toujours presque nulle, effacée sur les femelles, souvent retournée à l'état sauvage, appelée Baraia par les Sakalaves, Aolo ou Attoy par les Mahafaly et les Masikoro; elle fut introduite par les Caffres ou les Bantous et est retournée à l'état sauvage après le massacre de ces derniers. Tiques des Zébus. — Ces Tiques (Fever-Tick) vivent sur les Zébus et aussi sur les Sakalaves. Leur piqûre détermine une maladie grave, qui vaccine d'ailleurs contre tout retour de cette maladie, mais qui, néanmoins, a causé de graves dégâts dans les troupeaux des deux rives du canal de Mozambique. Chèvre. — La Chèvre a été introduite souvent par les navigateurs du canal de Mozambique mais sans succès. Felis ocreata cafra. — Chat domestique retourné à l'état sauvage, assez commun sur le versant occidental. Nom bantou : Impaka. Nom sakalave : Ampaka. Nom malgache : Piso (1). PLANTES UTILES DE MADAGASCAR : Podocarpus, Dracaena et Palmiers. Introduction. Le but de ce travail est simplement de permettre à tous ceux qui, sans être botanistes, s'intéressent aux arbres de la Grande Ile, (1) Voir G. Petit in Bull. Ac. Sciences, 27 nov. 1933. — 301 — de trouver rapidement le nom scientifique des principales plantes utiles qui y croissent spontanément ou qui y sont naturalisées. Les noms malgaches employés jusqu'ici pour désigner ces plantes sont souvent fallacieux et peu sûrs. Ils changent parfois, pour une même plante, de peuplade à peuplade, de vallée à vallée, de village à village et même quelquefois suivant la fantaisie de l'indigène interrogé. L'emploi de ces noms vernaculaires dans les arrêtés officiels réglementant les forêts de la Colonie n'a pas été sans introduire en la matière quelques obscurités, source de chicanes et de confusions, qu'il vaudrait peut-être mieux éviter. Si ce petit travail peut aider à faire disparaître ces inconvénients, s'il permet d'employer des termes plus précis, il n'aura pas été inutile et c'est à ce titre surtout qu'il nous a paru présenter quelque intérêt. Pour rendre cette étude accessible à tous, nous avons évité, autant que possible, de nous servir de mots sortant du langage courant. Quelquefois néanmoins il nous a bien fallu employer des termes un peu spéciaux, mais, dans ce cas, nous en indiquons le sens, au moment même de leur emploi, soit entre parenthèses, soit par une note infrapaginale. L'usage de nos clefs dichotomiques n'offrira, croyons-nous, pas de difficultés, mais une condition est nécessaire pour leur emploi : il faut avoir devant soi un rameau fleuri (et souvent quelques fruits) de l'espèce que l'on désire déterminer. Ces clefs conduiront alors rapidement au nom du genre, puis à celui de l'espèce, qui est accompagné des noms indigènes et d'un résumé des propriétés et des usages de la plante, notions qui, dans une certaine mesure, peuvent aider à confirmer sa détermination. Clef des Classes. Semences nues, non entourées d'un fruit (Plante à port de palmier ou arbres à rameaux verticillés et à feuilles étroites, épaisses et rapprochées) I. Gymnospermes. Semences entourées d'un fruit 2 Un seul cotylédon dans la graine; feuilles à nervures parallèles; écorce non ou peu distincte du bois; pas de couches concentriques de croissance sur la coupe du tronc II. Monocotylédones. Deux cotylédons dans la graine; feuilles à nervures ramifiées, les plus fines formant un réseau; coupe du tronc présentant des couches concentriques de croissance .... III. Dicotylédones. Journal d'Agriculture tropicale 20 — 302 — I. Gymnospermes. Cette classe n'est représentée à Madagascar que par les genres Cycas et Podocarpus, qui ne se ressemblent en rien, puisque le premier uploads/Ingenierie_Lourd/ plante-mada-0021-7662-1955-num-2-5-2225.pdf
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- Publié le Oct 27, 2021
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