1 L’INGÉNIERIE AU CŒUR DES INFRASTRUCTURES DURABLES DES INFRASTRUCTURES POUR UN
1 L’INGÉNIERIE AU CŒUR DES INFRASTRUCTURES DURABLES DES INFRASTRUCTURES POUR UNE RECHERCHE QUI BÉNÉFICIE À TOUS LES CANADIENS INTRODUCTION RECOMMANDATIONS DE PROFESSEURES ET PROFESSEURS DE POLYTECHNIQUE MONTRÉAL CONCLUSION : POUR UNE GOUVERNANCE ADAPTÉE AUX OBJECTIFS DE DURABILITÉ p.2 p.3 p.4 p.10 Juin 2021 MÉMOIRE DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION BÂTIR LE CANADA QUE NOUS VOULONS AVOIR EN 2050 2 INTRODUCTION Par la présente, Polytechnique Montréal souhaite contribuer à la réflexion du gouvernement fédéral à l’égard des besoins en infrastructure au Canada. De tout temps, des ingénieurs et des ingénieures ont été au cœur du développement des infrastructures au pays, qu’il s’agisse d’infrastructures maritimes, de chemins de fer, d’autoroutes, de barrages, de réseaux électriques ou de télécommunications. Dans ce mémoire, nous avons choisi de donner la parole à nos professeures et professeurs provenant de plusieurs départements, experts mondialement reconnus dans leur domaine. En tant que scientifiques œuvrant dans une université à vocation scientifique et technologique, ils et elles cherchent à avoir un impact positif en assumant une responsabilité élargie sur les plans social, environnemental et économique; c’est le fondement même de l’ingénierie durable. Leurs contributions, délibérément succinctes, ont pour objectifs d’attirer l’attention des autorités sur les enjeux et opportunités propres aux infrastructures de leurs secteurs : télécommunications, cybersécurité, chimie verte, transport et mobilité, etc. Toutefois, le rôle des infrastructures comme vecteurs d’innovation pour à la fois atténuer les impacts de la crise climatique, développer les régions et communautés de même que pour créer des opportunités économiques pour l’ensemble du pays, est au cœur de leurs préoccupations, reflétant les trois objectifs visés par le document de réflexion Bâtir le Canada que nous voulons avoir en 2050. Le premier chapitre concernant les infrastructures de recherche et d’innovation et la conclusion portant sur les meilleures pratiques en matière de gouvernance de la durabilité, sont des contributions de services de notre institution, à savoir le Bureau de développement du campus et le Bureau du développement durable, tous deux dirigés par des professeur.e.s de carrière. Nous tenons à remercier l’honorable Catherine McKenna, ministre de l’Infrastructure et des Collectivités, pour son invitation à participer à cette importante consultation. Polytechnique en bref Fondée en 1873, Polytechnique Montréal est l’un des plus importants établissements d’enseignement supérieur et de recherche en génie au Canada et le premier au Québec quant à l’ampleur du financement de ses activités de recherche dans ce domaine. • 318 professeurs et professeures • 9 500 étudiants et étudiantes, dont › 28 % de femmes › 24 % d’étudiants et étudiantes aux cycles supérieurs › 26 % d’étudiants et étudiantes internationaux • 52 800 diplômés et diplômées • Budget de 275 millions $ dont plus de 100 millions $ en recherche • 60 unités de recherche (chaires, centres, instituts, etc.) • 400 millions $ en infrastructures de recherche • 220 partenaires de recherche • 200 ententes d’échanges avec des universités de partout dans le monde • Plus de 100 technologies en valorisation 3 DES INFRASTRUCTURES POUR UNE RECHERCHE QUI BÉNÉFICIE À TOUS LES CANADIENS Évaluation des besoins en infrastructures et vision à long terme Comme souligné dans le rapport Bâtir une société innovante1 , « l’innovation est la clé de la compétitivité, de la productivité, de la croissance économique, de la création de bons emplois et, globalement, de l’amélioration de la qualité de vie pour tous les Canadiens ». La recherche et l’innovation en sciences et en génie reposent sur l’accès à une infrastructure et des plateformes technologiques de calibre mondial. Le transfert d’innovations en produits à haute valeur ajoutée est quant à lui tributaire de la présence de pôles technologiques forts et d’entreprises ayant les capacités technologiques requises pour adopter ces innovations. Le Canada doit accélérer la modernisation de son infrastructure de recherche qui est vieillissante et qui n’a pas suivi le rythme de développement des pays concurrents, et ce, malgré les investissements de la Fondation canadienne pour l’Innovation depuis la fin des années ‘90. Le portefeuille d’infrastructures de recherche en science et génie dont le Canada a besoin pour être compétitif comprend : • Une participation conséquente à des projets internationaux d’intérêt stratégique pour le Canada (ISS, ITER, CERN, ALMA, etc.); • Un leadership reconnu pour établir et maintenir des infrastructures internationales au Canada (TRIUMF, SNOLAB, etc.); • Des infrastructures nationales ou régionales de calibre mondial (CLS, NEPTUNE, navires de recherche, stations nordiques, bases de données, etc.); • Des réseaux d’infrastructures de taille moyenne (centres de microscopie, centres de prototypage, centres de calcul de haute performance …) et des infrastructures institutionnelles. Afin de récolter le plein potentiel des innovations développées grâce à ces infrastructures de recherche, il est essentiel que les entreprises possèdent les équipements et les connaissances requises pour en faire des procédés et produits innovants, et ainsi permettre la création d’emplois additionnels et la croissance économique. Il a souvent été observé que la présence de grappes d’innovation et de centres collaboratifs dotés d’infrastructures permettant la mise à l’échelle est un accélérateur important. Pour être performantes, toutes ces infrastructures doivent être dotées d’un personnel hautement qualifié et être hébergées dans des bâtiments répondant à des exigences techniques avancées. Afin de tirer les plus grands bénéfices à long terme, l’infrastructure devra en particulier permettre de lutter contre les changements climatiques et accroître la résilience du Canada en favorisant les technologies misant sur l’ingénierie durable et le recyclage, et contribuant à l’objectif de carboneutralité. Enfin, pour chaque filière technologique prioritaire pour le Canada, il est important que les infrastructures technologiques requises à chaque étape du processus d’innovation soient disponibles, allant des laboratoires de recherche (nationaux, universitaires, etc.) aux centres collaboratifs, pôles d’innovation et organisations intermédiaires de recherche (ex. Fraunhofer Institute), et aux capacités d’intégration et de production des entreprises. 1 Bâtir une société innovante, Gouvernement du Canada (2019) 4 Amélioration de la coordination entre les propriétaires des infrastructures et les bailleurs de fonds Le Canada a mis en place un modèle de gestion de son portefeuille d’infrastructures de recherche impliquant des ministères, des agences gouvernementales et des entités régionales2. Les intervenants sont multiples et les responsabilités distribuées. Tout en reconnaissant les champs de compétence du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux, il est important d’assurer l’accessibilité de l’infrastructure financée à l’aide de fonds publics, de partager les savoirs et d’accroître les opportunités de formation. Détermination des meilleures façons de financer les infrastructures Le modèle de financement des infrastructures de recherche doit être adapté à leur nature et leur utilisation. Les infrastructures pour la recherche fondamentale et les preuves de concept représentent des coûts importants relativement aux moyens financiers dont disposent actuellement les chercheurs; celles-ci devront en général être financées en grande partie à l’aide de fonds publics. Dans les secteurs industriels ou technologiques où le Canada est déjà bien présent, on peut s’attendre à ce que les Centres d’innovation et les entreprises soient en mesure de se doter des infrastructures requises financées sur fonds privés ou en tirant avantage des programmes de soutien aux entreprises existants. Toutefois, le Canada devra prévoir des investissements ciblés pour développer de nouveaux secteurs technologiques à fort potentiel ou pour rattraper des retards par rapport à d’autres pays. RECOMMANDATIONS DE PROFESSEURES ET PROFESSEURS DE POLYTECHNIQUE MONTRÉAL Infrastructure pour la chimie verte : des laboratoires universitaires aux sites industriels Abdellah Ajji, professeur titulaire et directeur du Département de génie chimique La chimie verte est l’une des filières technologiques prioritaires où les infrastructures requises à chaque étape du processus d’innovation doivent être multipliées, allant des laboratoires de recherche (nationaux, universitaires, etc.) aux centres collaboratifs et pôles d’innovation, et aux capacités d’intégration et de production des entreprises. La chimie verte (également chimie durable ou chimie renouvelable) est une branche de la chimie qui est apparue au cours des trente dernières années pour répondre aux préoccupations reliées au gaspillage des ressources, à la pollution environnementale et ses incidences climatiques ainsi qu’à l’incidence des produits chimiques sur la santé. Elle s’articule autour d’une douzaine de principes parmi lesquels on trouve notamment la prévention des déchets, la catalyse et le développement de procédés plus sûrs, propres et durables. La chimie verte est ainsi un contributeur clé à la carboneutralité. Pour livrer son vaste potentiel de bénéfices pour la société, l’économie et l’environnement, la chimie verte nécessite le déploiement d’infrastructures de pointe facilitant la mise à l’échelle de diverses technologies afin qu’elles soient fonctionnelles et économiquement viables. Le principe de la prévention des déchets englobe plusieurs thèmes de recherche incluant la réduction de matière utilisée dans divers produits (les emballages étant un exemple) et le recyclage des matériaux entre autres. Quant au principe de la catalyse, il implique le développement des procédés utilisant moins de matière tel que dans les procédés mécanochimiques intensifiés. L’utilisation de 2 Optimising the operation and use of national research infrastructures, OECD Science, technology and industry, Policy papers No 91, OECD Publishing (2020) 5 ressources renouvelables et la réduction de la quantité d’énergie utilisée dans les procédés de fabrication sont des éléments qui contribuent à la réduction des déchets. D’intenses travaux de recherches sont effectués au département de génie chimique de Polytechnique uploads/Ingenierie_Lourd/ polymtl-memoire-evaluation-nationale-infrastructures-canada.pdf
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- Publié le Mai 14, 2021
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