!- bulletin pour les bibljotheques dafrique etde madagascar OCTOBRE-NOVEMBRE 19
!- bulletin pour les bibljotheques dafrique etde madagascar OCTOBRE-NOVEMBRE 1969 NUMERO 7 notre 4m ~AM à~ a sommaire C. Un lycée neuf. ou leschances I d'une bibliothèque PAGE 5 g la lecture, ~y travail solitaire ou -) activité collective PAGE 15 S la plaie demalick fall PAGE 23 Al la lecture vivante L, J lapréhistoire PAGE 31 @ au niger, un stage d'enseignants j'_j j bibliothécaires ~-— PAGE 43 Un nouveau? ~Ë ourquoi un «éditoriab) ? Besoin de justification? Pourtant à feuilleter ce numéro, notre propos paraît évident: soutenir tous ceux qui, en Afri- que, s'occupent de bibliothèques, surtout en milieu scolaire. Et de la manière la plus immé- diate et la plus pratique. a visage Alors, bulletin de victoire devant ce nouveau visage de « notre librairie» ? Tout au con- traire: l'équipe de rédaction veut souligner qu'elle sait, la première, toute l'imperfection de ce qu'elle présente: impossible, aussi bien, de mettre un point final satisfait à une fiche de lecture, à une liste commentée d'ouvrages, impossible d'enfiler des « conseils pratiques» comme des perles: jamais ils ne prennent un compte suffisant des réalités difficiles aux- quelles vous, animateurs, vous vous heurtez. Cette revue va donc connaître une vie diffi- cile. Nous attendons une avalanche de criti- ques. Pourquoi le redouter, puisque c'est nécessaire et profitable? Quand il s'agit d'ani- mation culturelle, sous toutes ses formes, le silence est signe d'indifférence et d'échec. Nous nous interdisons même de penser qu'après quelques numéros que vous nous aurez aidés à améliorer, nous parviendrons à trouver une formule juste qui permettra à « notre librairie » de paraître régulièrement et comme sans effort. Nous voulons que ces cahiers tirent profit de leur inachèvement mê- me : qu'ils soient reçus, non comme des modèles glacés et intouchables — prêts à être consommés — mais plutôt comme des propositions devant lesquelles chacun se sente libre et provoqué à mieux faire. Prenez, tran- chez, développez, ajoutez à votre guise, à la mesure des besoins de ceux avec qui vous travaillez et suivant la mesure de vos moyens. Satisfaits serions-nous si seulement vous voulez bien nous dire ce que vous avez fait, avec quels succès ou quels déboires. Mieux encore, si vous avez présenté, devant une classe ou un groupe de jeunes une petite exposition, un livre, un montage, nous serions tout disposés à le faire connaître si ce travail paraît pouvoir servir à un plus grand nombre. Un mot encore: cette première livraison de « notre librairie» contient deux fiches de lecture, l'étude d'un thème, une interview, des informations. Rien de tout ceci ne fait partie d'un cadre préétabli. Des modes d'animation autres se dégageront en chemin. Les expérien- ces que vous menez sur le terrain seront notre seul guide. Dans l'article que vous allez lire, nous allons suivre l'histoire d'une bibliothèque scolaire, telle qu'elle a été recueillie lors d'une longue interview accordée à L. V. par M. D. qui fut censeur de l'établissement où elle se trouve. Après cet exposé, nous essaierons de mettre en évidence les principales difficultés rencontrées au cours de cette expérience: puis nous tenterons de les expliquer afin de pouvoir en commun, chercher à y remédier. Un lycée neuf., ou les chances d'une bibliothèque L. V. — M. D., pouvez-vous nous décrite la situation telle qu'elle se présentait à votre ar- rivée au lycée? M. D. — En 1962, est inauguré un grand lycée africain. Il va recevoir 1 800 garçons et filles et comporte environ 45 classes. 60 des élèves sont du premier cycle et le deu- xième cycle se caractérise par une prédomi- nance des littéraires. L. V. — L'établissement semble-t-il alors con- çu pour accueillir des activités culturelles an- nexes ? M. D. — Apparemment oui. Une de ses sal- les, notamment est réservée à la bibliothèque. Elle est exiguë, mais bien située; à mi-che- min du bloc administratif où se trouvent la sal- le des professeurs et des classes, son empla- cement semble favoriser au maximum la fré- quentation des adultes et des jeunes, en mê- me temps que leur rencontre. L. V. — Pourtant, M. D., quand vous avez été nommé censeur de ce lycée, en 1966, vous avez constaté que la bibliothèque ne tournait pas? M. D. — En effet. Dans cette salle à l'équi- pement devenu insuffisant, en plus des li- vres de bibliothèques — de loisir — pour élèves et pour professeurs, dont c'est la place légitime, on a en effet disposé tous les livres de classe de réserve que le lycée prête à ses élèves, et cela tant et si bien que cette nou- velle fonction du local a pris plus d'importance que la fonction initiale; il n'y a plus de place pour lire et se déplacer, et l'emprunt des volumes de loisir est presque nul! De plus, une secrétaire du service des examens y a été placée dans un coin, et comme elle a à faire des travaux impliquant silence, atten- tion et discrétion, la porte est souvent close. L. V. — Comment les élèves accèdent-ils à la bibliothèque? M. D. — En principe, mais en principe seu- lement, les élèves ont droit d'accès à la biblio- thèque pour le prêt le jeudi matin. Les professeurs, par contre, qui ont peut-être moins besoin de livres, mais qui n'ont besoin ni d'animation ni de surveillance, peuvent régu- lièrement, chaque jour, enregistrer leur prêt sur un cahier mis à leur disposition. L. V. — Que fait le responsable? Qui est-il ? M. D. — C'est un homme assez âgé, qui a reçu une formation de commis d'adminis- tration. Son affectation au lycée le lie pour 40 h par semaine au local en tant que « biblio- thécaire ». L. V.- Mais qu'entend-on par là ? M. D.- Il n'a pas peur des tâches de manu- tention, de dactylographie, range impeccable- ment par discipline, livres, fiches; mais il ef- fectue en fait un travail de documentaliste, puisqu'il gère surtout les livres de classe en réserve et le matériel audio-visuel (qui est entreposé là lui aussi). Il ne se sent pas res- pecté par les professeurs et pour compenser, est d'une extrême sévérité avec les élèves, exigeant une discipline qui n'est pas de mise; avec les grands, il y a eu des heurts, des em- poignades, et les élèves voulant éviter l'hom- me évitent les livres. Une autre de ses caractéristiques est de considérer la bibliothèque comme « sa cho- se » ; personne ne peut y entrer quand il n'est pas là : il emporte la clé! L. V. — Il n'y a donc à ce moment-là aucune préoccupation d'ouverture vers les élèves, de promotion du livre, d'animation enfin. M. D. — Précisément. Et pour sortir un peu de ce cadre étroit, le besoin de livres se fai- sant sentir, les enseignants commencent à prendre l'habitude d'emprunter en leur nom un lot de livres qu'ils emportent pour les prê- ter à leurs élèves. L. V. — M. D., en cette première année de fonction, vous aviez certainement de nombreux problèmes à résoudre malgré votre désir de réorienter la bibliothèque avez-vous pu pren- dre cependant quelques mesures d'urgen- ces-? M. D. — J'ai exigé tout d'abord que la clé du local soit toujours présente au lycée, afin, en l'absence du responsable, de pouvoir auto- riser l'accès du local et le prêt sous ma pro- pre responsabilité; puis d'autre part, j'ai encouragé la formule de prêt collectif de « classe. pourrait-on dire, qu'utilisaient déjà certains professeurs. Ceci pour la première année. L'année suivante sera celle du passage à une nouvelle étape. Dans un bâtiment qui vient d'être construit, un nouveau local se trouve disponible. Il est moins bien situé que le premier, un peu excentré, davantage dans le secteur des élèves entre une très grande salle de perma- nence et le bureau des surveillants généraux. L. V. — Comment avez-vous pu utiliser ce nouveau local? M. D. — J'ai fait opérer une différenciation de fonds. Un peu empiriquement, on sépare les livres pour élèves des livres pour adultes, puis on les installe dans le nouveau local, ainsi que les livres de réserve et le matériel pédagogique; l'ancien responsable qui n'aura plus que ce fonds à gérer, va hélas s'y com- porter comme précédemment en documenta- liste. Si les professeurs ont cependant droit à l'accès des deux locaux, les élèves n'ont plus rien à faire maintenant à la bibliothèque initiale. C'est un enseignant qui va maintenant gérer le fonds des adultes. Son emploi du temps de professeur n'étant pas complet, il agrée en effet à ma demande d'accomplir ainsi le nombre d'heures hebdomadaire qu'il doit en- core au lycée. Il est jeune, enthousiaste, s'oc- cupe comme son prédécesseur des livres, mais en plus, va prendre plusieurs initiatives: il placarde des affiches lors des nouvelles paru- tions sur un panneau d'affichage qui sera ré- servé à la bibliothèque dans la salle des pro- fesseurs et sur la porte même de son local. L. V. — Il fait donc preuve de réelles qua- lités d'animateur? M. D. — uploads/Litterature/ 007-bulletin-pour-les-bibliotheques-d-x27-afrique-et-de-madagascar-pdf 1 .pdf
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- Publié le Mai 31, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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