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eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports - Août 2020 1 VOIE GÉNÉRALE Humanités, Littérature et Philosophie Tle Retrouvez éduscol sur Humanités, Littérature et Philosophie 2DE 1RE TLE VOIE GÉNÉRALE ENSEIGNEMENT SPECIALITE SUJET ZÉRO N°1 COMMENTÉ Le texte retenu pour le sujet zéro n°1 est extrait de Les Idées et les âges d’Alain. Épreuve écrite Durée : 4 heures Objectifs L’épreuve porte sur les objets d’étude définis dans le programme de l’enseignement de spécialité humanités, littérature et philosophie de la classe terminale (cf. arrêté du 17 juillet 2019 paru au BOEN spécial n° 8 du 25 juillet 2019) : Dans le cadre de l’épreuve de spécialité de terminale, seul le programme limitatif suivant est évaluable : Semestre 1 Objet d’étude - La recherche de soi : - « Les expressions de la sensibilité » ; - « Les métamorphoses du moi ». Semestre 2 Objet d’étude - L’humanité en question : - « Histoire et violence » ; - « Les limites de l’humain ». Les notions rencontrées en classe de première (cf. arrêté du 17 janvier 2019 paru au BOEN spécial n° 1 du 22 janvier 2019) mais non approfondies en classe terminale, doivent être connues et mobilisables. Elles ne peuvent cependant pas constituer un ressort essentiel du sujet. Nature L’épreuve consiste en une épreuve écrite composée de deux questions portant sur un texte relatif à l’un des thèmes du programme. Elle porte sur les notions et contenus, capacités et compétences figurant dans le programme de l’enseignement de spécialité de la classe de terminale. Chacun de ces deux exercices relève tantôt d’une approche philosophique, tantôt d’une approche littéraire, selon ce qu’indique explicitement l’intitulé du sujet. Leur articulation répond au principe de coopération interdisciplinaire propre à cet enseignement de spécialité. L’ensemble des connaissances acquises est mobilisable à bon escient dans les deux parties de l’examen. eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports - Août 2020 2 VOIE GÉNÉRALE Humanités, Littérature et Philosophie Tle Retrouvez éduscol sur Sujet Un être humain nous jette d’abord au visage cette forme et cette couleur, ce jeu des mouvements, qui ne sont qu’à lui. Les marques de l’âge et du métier s’imprimeront sur cette écorce, mais sans la changer. Tel il est à douze ans, sur les bancs de l’école, tel il sera ; pas un pli des cheveux n’en sera changé. La manière de s’asseoir, de prendre, de tourner la tête, de s’incliner, de se redresser, est dans cette forme pour toute la vie. Ce sont des signes constants, que l’individu ne cesse point de lancer, ni les autres d’observer et de reconnaître. Quelque puissance de persuasion que j’aie, que je sois puissant ou riche, ou flatteur, ou prometteur, je sais bien qu’il ne changera rien de ce front large ou étroit, de cette mâchoire, de ces mains, de ce dos, pas plus qu’il ne changera la couleur de ces yeux. Alexandre, César, Louis XIV, Napoléon, ne pouvaient rien sur ces différences. Aussi l’attention de tout homme se jette là, assurée de pouvoir compter sur cette forme si bien terminée, si bien assise sur elle-même, si parfaitement composée, où tout s’accorde et se soutient. On peut le tuer, on ne peut le changer. Là-dessus donc s’appuient d’abord tous nos projets et toutes nos alliances. Vainement l’homme tend un autre rideau de signes, ceux-là communs, qui sont costumes, politesses, phrases ; tout cela ne brouille même pas un petit moment le ferme contour, la couleur, l’indicible mouvement, le fond et le roc d’une nature. Ici est signifié quelque chose qui ne peut changer et qui ne peut tromper. Mais quoi ? Alain, Les Idées et les âges (1927). Question d’interprétation philosophique : Comment Alain justifie-t-il l’idée d’une constitution inébranlable de la personnalité ? Essai littéraire : « quelque chose qui ne peut changer » : la littérature libère-t-elle de l’assignation à une identité ? Structure Le sujet proposé au candidat est composé de deux parties. Première partie L’une des questions, intitulée soit « interprétation littéraire », soit « interprétation philosophique », appelle un développement écrit exposant la compréhension et l’analyse d’un enjeu majeur du texte. Deuxième partie La deuxième question, appelée « essai littéraire » ou « essai philosophique », conduit le candidat à rédiger une réponse étayée à une question soulevée par le texte. Les deux questions donnent lieu à des développements d’ampleur comparable, présentés sur deux copies distinctes avec les questions clairement identifiées et qui font l’objet de corrections distinctes, l’une par un professeur de lettres, l’autre par un professeur de philosophie, selon l’orientation disciplinaire respective des exercices. Barème et notation Chaque question est notée sur 10. La somme des deux notes constitue la note globale unique de l’épreuve. Note de service n° 2020-026 du 11-2-2020, publiée au BO spécial n° 2 du 13 février 2020 eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports - Août 2020 3 VOIE GÉNÉRALE Humanités, Littérature et Philosophie Tle Retrouvez éduscol sur Éléments d’évaluation Question d’interprétation philosophique La question posée invite avant tout à l’étude du texte, en proposant aux élèves une perspective de lecture et de compréhension qu’il s’agit tout à la fois d’élaborer et d’examiner. La question posée est à la fois précise et ouverte : précise, car la notion même de personnalité, ou de constitution inébranlable, appelle une élucidation, préalable ou progressive, au choix des élèves ; ouverte, car ceux-ci sont invités à se rendre attentifs non seulement à la linéarité d’un parcours analytique ou démonstratif, mais aux moyens (variés) permettant à l’auteur d’introduire et de justifier cette idée, et peut-être aussi, indirectement, d’en faire apparaître l’indétermination et l’incertitude. Aucun modèle rhétorique ne prévaut, et les élèves tirent librement parti, pour composer leur réponse, des savoir-faire acquis tout au long de l’année, et sur l’ensemble du cycle. On n’attend pas d’eux une explication complète ou exhaustive, même si le temps de l’épreuve permet l’élaboration d’une réponse réellement différenciée, et articulée. Le mouvement d’ensemble du texte mérite une analyse attentive. Il apparaît en effet répétitif : la même idée s’y trouve reprise et reformulée. Mais il ne revient au même de considérer, comme l’auteur semble le faire au début du texte (« cette forme et cette couleur qui ne sont qu’à lui »), la structure matérielle et les propriétés d’un corps ou au contraire, comme la suite du texte y insiste de plus en plus, sa dimension signifiante. Celle-ci est comprise à partir d’une série de gestes qui ne peuvent être détachés de ceux qu’ils visent, et pas davantage de ce que les autres en attendent et en comprennent. Or c’est justement cette forme signifiante dont le texte semble considérer qu’elle se maintient et se transporte, quasiment à l’identique, dans les différents moments ou situations de l’existence. Une analyse plus développée de la notion de forme, ou de forme si bien terminée, pourrait elle aussi servir de fil directeur : faut-il l’entendre comme une simple apparence – l’aspect le plus visible et peut-être le plus extérieur d’une personne et d’une personnalité ? faut-il l’entendre en un sens qui serait davantage structurel – un ensemble de relations, se maintenant à l’identique malgré le changement et la modification des termes ? L’attention portée aux exemples serait alors instructive – celui du sourire par exemple, véritable trait de personnalité maintenu au sein même du vieillissement dans lequel on est naturellement emporté. Étant donné l’importance que le texte accorde au langage, tant dans les signes adressés et même « jetés » ou « lancés » à autrui que dans la réception qu’en fait celui- ci, la question ultime (« mais quoi ? ») ou la mention d’un « indicible mouvement » peuvent être précisément questionnés. On se demande en effet à quoi tient cet indicible, alors même que le texte ne cesse d’en parler comme d’une forme susceptible d’être perçue, décrite, mémorisée. Doit-on comprendre que cette forme est trop singulière pour être dite dans les figures et les mots communs ? Quelle réalité conférer à ce que l’on finit par désigner par métaphore comme un « roc », ou comme un « fond », que l’expérience semble exhiber, et dont la détermination échappe ? eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports - Août 2020 4 VOIE GÉNÉRALE Humanités, Littérature et Philosophie Tle Retrouvez éduscol sur Essai littéraire Le programme limitatif défini par la note de service 2020-026 du 11 février 2020 (Bulletin officiel spécial n° 2 du 13 février 2020) conserve, pour l’objet d’étude « La recherche de soi », les deux entrées suivantes : « Les expressions de la sensibilité » ; « Les métamorphoses du moi ». Si le sujet est ancré dans le texte proposé à l’interprétation, la perspective ouverte pour l’essai n’a donc rien pour surprendre les candidats. On attend cependant qu’ils ne fassent pas de l’essai la récitation des connaissances acquises dans les deux cours de la spécialité, mais qu’ils mettent les unes et les autres au service du problème posé, à savoir celui de uploads/Litterature/ ra20-lycee-g-t-hlp-sujetzero1-les-idees-et-les-ages-1340029.pdf

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