L’Histoire littéraire Situer une œuvre dans l’histoire littéraire : Lire un tex

L’Histoire littéraire Situer une œuvre dans l’histoire littéraire : Lire un texte, c’est d’abord le situer dans son époque, à la fois dans son contexte historique (situation sociale, économique, politique) et dans son contexte proprement littéraire (courants littéraires, débats esthétiques…)1. La connaissance de ces contextes contribue à éclairer le texte et à saisir certaines pistes de lecture. Aussi, est-il nécessaire que l’étudiant ait une connaissance des éléments de l’histoire littéraire française. I – Aperçus d’Histoire littéraire française : La connaissance de l’Histoire littéraire française est un support précieux à la lecture d’un texte. Elle permet à l’étudiant de situer le texte à étudier et d’émettre des hypothèses de lecture. L’étudiant doit nécessairement connaître les dominantes de chaque siècle, les principaux mouvements et tendances qui les caractérisent, et les courants de pensée qui les traversent. XVI SIECLE DE LA RENAISSANCE A L’HUMANISME A la sortie du Moyen Age, considéré comme obscur, se produit un renouveau appelé renaissance, caractérisé par une résurgence des valeurs de l’Antiquité gréco-romaine et fondé sur une nouvelle conception de l’Homme. L’Humanisme est le terme qui servira à désigner plus précisément le projet philosophique, politique, culturel et social, cherchant à promouvoir un modèle de perfection humaine qui s’oppose totalement du point de vue intellectuel, moral, esthétique et religieux au modèle humain du Moyen- Age. Œuvres littéraires majeures : - POESIE - Marot, L’adolescence clémentine, 1532. Du Bellay, Les regrets, 1555 – 1566. Ronsard, Hymnes, 1578. Sonnets pour Hélène, 1578. - ROMANS ET ESSAIS – Rabelais, Pantagruel, 1532. Gargantua, 1534. Montaigne, Essais, 1588. La Boétie, Discours de la servitude volontaire, 1576. XVII SIECLE LE SIECLE CLASSIQUE OU LE GRAND SIECLE Le XVII Siècle, appelé également le Grand Siècle, est une période de grands contrastes, traversée par de nombreux mouvements littéraires (le Baroque, la Préciosité, le Burlesque, le Classicisme). Œuvres littéraires majeures : 1 C’est l’objet des modules Textes et histoires (TH 1 – TH 2 – TH 3). 1 LES PRECURSEURS ET LES MORALISTES Descartes, Discours de la méthode, 1637. La Rochefoucauld, Réflexion ou sentences et Maximes morales, 1665. Bossuet, Oraisons funèbres, 1669. Pascal, Pensées, 1670. Boileau , Art poétique, 1674. La Bruyère, Les caractères, 1668. LES CONTEURS ET LES FABULISTES La Fontaine Fables, 1668. Perrault, Contes, 1697. Fénelon Les aventures de Télémaque, 1699. LES ROMANCIERS Honoré d’Urfé, L’astrée, 1607. Scarron, Le roman Comique, 1651. Mlle de Scudéry, Clélia, 1654. Mme de Lafayette, La princesse de Clèves, 1678. LES DRAMATURGES Corneille L’illusion comique, 1636. Le Cid, 1637. Horace, 1640. Cinna, 1642. Polyeucte, 1643. Molière Don Juan, 1665. Le Misanthrope, 1666. Tartuffe, 1669. Le bourgeois Gentilhomme, 1670. Les femmes savantes, 1672. Le malade imaginaire, 1673. Racine Andromaque, 1667. Britannicus, 1669. Bérénice, 1670. Bajazet, 1672. Phèdre, 1677. XVIII SIECLE SIECLE DES LUMIERES Le XVIII siècle doit son appellation de siècle des lumières à une nouvelle démarche intellectuelle fondée sur l’esprit critique et une approche scientifique innovante inspirée par l’astronome anglais Newton qui consacre la victoire de la science sur la métaphysique et celle de l’observation sur la spéculation. En perpétuelle transformation, l’univers apparaît, dans une perspective matérialiste, privé de toute relation avec une quelconque notion d’absolu. (Dieu n’est plus, pour Voltaire par exemple, qu’un « horloger » tout juste utile à la bonne marche du monde). 2 Œuvres littéraires majeures : - LES PHILOSOPHES - Montesquieu Lettres persanes, 1721. De l’esprit des lois, 1748. Voltaire Les lettres philosophiques, 1734. Zadig, 1747. Micromégas, 1752. L’Ingénu, 1757. Candide, 1759. Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, 1755. La nouvelle Héloïse, 1768. Du contrat social, 1762. Les confessions, 1789. Diderot, La religieuse, 1760. Le neveu de Rameau, 1762. Le rêve d’ Alembert, 1769. Supplément au voyage de Bougainville, 1772. Jacques le Fataliste, 1773. - LES ROMANCIERS - Le Sage, Gil Blas de Santillane, 1715. Prévost (abbé) Manon Lescaut, 1731. Bernardin de Saint- Pierre Paul et Virginie, 1788. Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses, 1782. - Les DRAMATURGES - Marivaux Le jeu de l’amour et du hasard, 1730. Les fausses confidences, 1737. Beaumarchais, Le Barbier de Séville, 1775. Le mariage de Figaro, 1784. La mère coupable, 1792. Diderot, Le fils naturel, 1757. Le paradoxe sur le comédien, 1773. Publication des dix-sept volumes de l’Encyclopédie, 1751. XIX SIECLE SIECLE DES DEFIS Plusieurs courants littéraires traversent ce siècle. Nous ne donnerons que ce qui est essentiel pour situer une œuvre. 3 1 – Le romantisme Vaste mouvement littéraire qui est né à la fin du XVIII e siècle, le romantisme est caractérisé par l’expression passionnée des sentiments. Rejetant les règles classiques fondées sur une sagesse raisonnable au profit d’une sensibilité, le romantisme met en avant le « moi », souvent déçu dans ses aspirations et ses passions. La désillusion face à la recherche d’un idéal est à l’origine du « mal du siècle ». Les poètes romantiques ressentent l’échec et le « mal de vivre » sous forme de malaise physique et d’impuissance. Déçus par la vie, ils se réfugient au sein de la nature pour retrouver un idéal perdu. L’homme romantique est caractérisé par un désir d’absolu et un réveil du spirituel. L’homme romantique souffre d’un désir d’absolu, frustré par une réalité dont il rejette les valeurs bourgeoises, le culte de l’argent et le conformisme. Ressentant la vie comme un exil, les romantiques voient dans l’évasion une forme de salut. D’où le thème du voyage à la découverte d’un ailleurs qui recèlerait leur rêve de liberté et d’idéal. Les thèmes privilégiés pour dire ce désir d’absolu : méditation sur les ruines, les tombeaux, la nature, exaltation des sentiments, l’au-delà. « Mal du siècle », tristesse et insatisfaction mêlées conduisent les artistes à rechercher la trace de leur idéal dans la quête d’un ailleurs exotique ou d’un passé nostalgique. Ils s’abandonnent soit à l’expression lyrique de leur désenchantement ou de leur aspiration à une autre vie. Ils voient dans la nature le cadre privilégié de leur mal-être et le refuge propice au déploiement de leur imagination. Réveil du spirituel : dans sa relation à l’univers, l’artiste romantique ressent un réveil du spirituel, éprouve la puissance des forces qui l’environnent et porte sur la nature un regard qui lui permet d’accéder aux mystères du monde. Il déchiffre les signes : la nature lui parle. Il s’agit essentiellement de Victor Hugo, Lamartine, Musset, Vigny, Chateaubriand. Œuvres littéraires majeures : Lamartine Méditations poétiques ; 1820. Vigny, Chatterton, 1834. Les destinées, 1864. Musset, Lorenzaccio, 1835. La confession d’un enfant du siècle, 1836. Les nuits, 1841. Hugo, Hernani, 1830. Les contemplations, 1856. La légende des siècles, 1859. L’homme qui rit, 1869. Chateaubriand Mémoire d’outre-tombe, 1841. René, 1802. George Sand, Indiana, 1832. Mérimée, Colomba, 1840. Carmen, 1845. Mateo Falcone, 1829. La vénus d’Ille, 1854. Nerval, Sylvie, 1853. Les filles du feu, 1854. Les chimères, 1854. Aurélia, 1855. Ouvres étrangères romantiques Goethe, Faust , 1806. Les souffrances du jeune Wether, 1820. Novalis, Hymnes à la nuit, 1800. Keats, Odes, 1820. 4 « L’Isolement » (Méditation première) de Lamartine Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne, Au coucher du soleil, tristement je m’assieds ; Je promène au hasard mes regards sur la plaine, Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds. Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ; Il serpente, et s’enfonce en un lointain obscur ; Là le lac immobile étend ses eaux dormantes Où l’étoile du soir se lève dans l’azur. Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres, Le crépuscule encor jette un dernier rayon ; Et le char vaporeux de la reine des ombres Monte, et blanchit déjà les bords de l’horizon. Cependant, s’élançant de la flèche gothique, Un son religieux se répand dans les airs : Le voyageur s’arrête, et la cloche rustique Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts. Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente N’éprouve devant eux ni charme ni transports ; Je contemple la terre ainsi qu’une ombre errante : Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts. De colline en colline en vain portant ma vue, Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant, Je parcours tous les points de l’immense étendue, Et je dis : « Nulle part le bonheur ne m’attend. » Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, Vains objets dont pour moi le charme est envolé ? Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ! Que le tour du soleil ou commence ou s’achève, D’un œil indifférent je le suis dans son cours ; En un ciel sombre ou pur qu’il se couche ou se lève, Qu’importe le soleil ? je n’attends rien des jours. Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière, Mes yeux verraient partout le vide et les déserts : Je ne désire rien de tout ce qu’il éclaire ; Je ne demande rien à l’immense univers. Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère, Lieux où le vrai soleil éclaire d’autres cieux, Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre, Ce que j’ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux ! Là, je uploads/Litterature/ 1-l-x27-histoire-litteraire.pdf

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