PROSE MÉTRIQUE DANS LA. COKUESPONDANCE DE CICÉRON THJBSE PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ

PROSE MÉTRIQUE DANS LA. COKUESPONDANCE DE CICÉRON THJBSE PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DES LETTRES DE L'UNIVERSITÉ DE l'ARlS PAR Henri BORNEGQUE ANCIEN ÉLÈVE DE l'École normale supérieure et de l'école pratique ueu hautes études, PROFESSEUR AGRÉGÉ AU LYCEE DE CHATEAUROUX PARIS LIBRAIRIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUR 67, HUE DE HlCIIELIia' (AU PHEiMIER) 1898 A MES MAITHES Gaston BOISSIER et Louis HAYET Hommage de respectueuse gratitude. PRÉFACE Le sujet de celte thèse sicrpt^endra peut-âlre an premier abord. D'aucuns s'étonneront que j'aie chercJté des lois précises dans un genre qui passe pour n'en avoir aucune ou me repro- cheront d'avoir rame7ié les fins de phrase à des types déter- minés chez des écrivains que l'on adinire surtoid parce que, selon le mot de iW"^« de Sévigné, ils laissent aller leur plume la bride sur le cou. Mais il ne faut pas juger les Latins d'après nous. Les t^echerches de M. Havet^ ont montré de la façon la plus sfœe qu'il y a de la prose métrique dans Symmaque. Une enquête rapide m'a conduit aux mêmes con- clusions pour la correspondance de Pline le Jeune, de Fronton et d'Ausone. Il est intéressant de savoir si, précisément, le genre épistolaire n'était pas pour les Latins un genre comme les autres, soumis à des lois aussi jj^'écises^. En oidre, je ne 1. L. IIavkt, La prose mclriquc dii SijvrmfK/in' et les Origines du Cursus. J'ai lire de ce travail un In's l'imihI [jrolil, .siiilmil pour la métliode ;i suivre. En (ITel, M. Ilavel donne des cliiHVes pn-cis <:l des indiealions exactes sur les clausuies examinées. Tel n'est pas le cas des travaux de Wuesl [de cluusula rhetorica qiiae prarcepit Cicrro) cl de Miicller {de numéro cicrroiriano), maip;ré leurs listes d'exemples, (pii manquent malli('ur('iispuicnl dans l'ouvrai^e de M. Ilavi^t. 2. Dès le xvi"^ siècle, Julienne i'as(iuior, s'inspirant de l'.ici'ron, seudde avoir com- pris la nalure de la prose métricpie : «... Ce (ju'ils [les Latins] appelaient )-liijl}imes étaient certaines clauses (pie les orateurs savaient mc'nager dans leurs plaidoyers ou harangues, pour contenter les oreilles di.'s écoutants : clauses (dis-je) doux-coulantes, — II — fus pas longtemps à m'apercevoir que toutes les lettres de Cicéron n'étaient pas métriques. Un nouvel intérêt s'attachait par là à cette étude. Examinant un auteur qui observe toujours les lois de la prose métrique, j'aurais été forcé de o^efaire, en grande partie, l'étude de M. Havet sur Symmaque ; si je portais mes reclierclies sur un auteur qui n'est jamais métrique, mes conclusions devaient pouvoir tenir en quelques lignes. Ici, au contraire, il était curieux de se demander quelles lettres sont métiHques et po2irquoi elles le sont. Enfin, dans la correspondance de Cicéron, à côté des lettres de Cicéron lui-même, nous avons des lettres d'un grand nombre de personnages, hommes poliliques, écrivains ou négocia>ds. Ces personnages observaient-ils les lois de la prose métrique, ou, s'ils ne les observaietii pas, avons-nous quelque raison de croire qu'ils les connaissaient? Aidant de questions que nous devons essayer d'élucider, sans parler des lois de la prose métrique elle-même, qui pouvaient, dans les lettres de Cicéron, différer de celles que le travail de M. Havet a mises en lumièreK Le cadre de cette étude m'imposait le plan que je devais suivre. Dans la première partie, j'expose les conclusions littéraires auxquelles conduit la prose métrique étudiée dans la correspondance de Cicéron; dans la deuxième, j'étudie la prose métrique en elle-même ; da)is la troisième, je passe en revue les « applications » de la prose métrique ; ces trois parties sont suivies d'an appendice où l'on trouvera un certain nomb)'e de fins de phrase cataloguées-. Ce ne niais noQ liées et plus libres que les vers mesurés, qui étaient bornés de certaine quantité de pieds, longs et brefs ; ni pour cela ils n'entendaient que la fin des clauses fut sujette de tomber en paroles de même terminaison. . . parce que cela était réservé aux homioteleftes, dont nous parlerons ci-après. » [BechercJies de la France, livre Vil, chap. i : « De l'origine de notre poésie française. >- — Ce texte intéressant m'a été indiqué par M. Chauvin.) 1. Cf. RiEMANN, Syntaxe latine, 3' éd. revue par l'abbé Lejay, p. 3 2. Pour l'ordre dans lequel sont rangées ces fins de phrases, cf. V AverUssement placé en tète des listes de lins de phrase. On y trouvera aussi l'explication des — III soiil pas les fins de phrase de toutes les lettres de Cicôron ou de ses cort^espondants. J'ai considéré non pas les lettres prises isolément, mais VensemMe des lettres écrites par Cicéron à nn correspo)idant ou inversement. Si toutes les lettres d'un groupe sont métriques, je cite toutes les fuis de p'>irase : de même, si certaines des lettres du groupe sonl métriques, car alors la comparaison des lettres métriques ou non métriques est souvent instructive ; clic pe^d nunnc conduire à rectifier mes conclusions. Mais fai jugé absolument imdile de faire figurer dans mes listes les fins de phrase des correspondances non métriques, car alors les catalogues ne fourniraietit aucun ensei- gnement. Cependant j'ai cru devoir m'écarter de ces règles pour les lettres à Quinius et à Atiicus. De celles-là, la lettre I du livre I est seule métrique : c'est la seide dont j'aie noté les fins de pjhrase. De même sur les 400 lettres environ comprises dans les seize livres ii Alticus, j'ai dépouillé les deux seules lettres de Cicéron (i Atticus qui soient mét)-iques (/ 1-i-IV 1), et, en outre, naturellement , celles qui font partie de corresponda^ices métriques en totalité ou en partiel Pour la disposition de ces tableaux et pour un certain nombre de remarques de détail, j'ai tiré grand profit des conseils de mon maître, M. Louis Ilavet, qui a lu ma thèse en manuscrit et avec qui j'ai eu souvent Voccasion de m'en entretenir. Il a été pour moi un collaborateur plus qu'un juge et je l'en remercie très sincèrement-. Si l'on trouve que ce travail n'est pas trop incomplet, c'est ci lui surtoid qu'il faut en reporter le mérite. Châteauroux, le 29 juin 1897. signes que j"ai joiiils niix luis de plirasp :iliii di' rcmliT plus iilile l'exiimen de ces catalogues ou iiièine une simple iiispecl.ion. 1. Voir les tnbleaiix V-X. 2. Je suis heureux de témoigner aussi tmiti' ma gi'atitiide à M. Louis Ihivan, ipie j'ai consulté plus d'une fois et (pii a mis à ma disposition, avec la plus granile obligeance, les ressources de son érudition si sûre et si variée. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE N.B. — Je cite ici, non pas les ouvrages que j'ai consultes, mais ceux dont j'ai tiré quelque profit. I. — Éditions complètes des Lettres. Baiteh et Kayseb, il/. Tullli Cicero)ils Opéra qiiac supo'sunf, vol. IX et X, 1866 et 1867, Lipsiae, Bernliardt Taiiclinitz, iii-8^ Lxxviii et 490, cxxiv et 408 pp. BooT, Ciceronis ad Atticum epistulae, 1865', 1886-, Amstelo- dami, C. G. Van der Post, iu-8°, 2 vol. xvi et 3:!2, vi et 410 pp. Mendelssohn (L.), m. Tullli Ciceronis epistularwn libri se- decitn, 1893, Lipsiae, Teiibner, ia-8'', xxxiv et 460 pp. MuELLEu (C. F. W.), M. T'ulli Ciceronis scripla quae man- serimt, i)artis III vol. I, 1896, Lipsiae, Teubuer, ia-12, Lxxxviii et 578 pp. TvHiîELLet PuRSEH, T/ie Correspondence of Cicero (jus(iu'cti 44), Dublin : Hodgcs, Fig^is and C^; London : Longmans, Grcen and C°, iu-8", I 1870 civ et 308 pp., II 1886 xc et 270 pp., 111 1890 Gx et 348 p])., IV 1894 en et 514 pp., V 1897 lxxv et 422 pp. — VI — Wesenberg, m. Tuliu Ciceroiiis epistolae, 1891, Lipsiae, ïeubner, iu-12, 2 vol., v et 663, iv et 660 pp. II. — Éditions de Lettres choisies. Antoine, Lettres de Caelius à Clcéron, 1894, Paris, ColiQ et C'°, in-8°, 184 pp. — M. Tidlil Ciceronis ad Qnuilwn fratrem eplslola prima, 1888, Paris, G. Kliiicksieck, iu-S", xlvii et 77 pp. HiLD, Choix de Lettres, 1895, Paris, Coliii et G"*, ia-12, xvi et 4Li6 pp. Hofmann-Andresen, AiisgeiDcUdte Briefe Ciceros'', 1891, Berlin. Watson, Setect Letters, 1870, Oxford, Giarendoa Press, in-S", XXVIII et 040 pp. III. — Ouvrages divers. AuLARD, de Caii Asinii Pollionis iiita et scrlplis, 1877, Parisiis, iu-8°, 95 pp. (thèse). Bl:cher (Feud.), de Ciceronis quae ferunlur ad Bridum epistolis, 1876, Harbiirg (progr.), iu-4", 22 pp. — ut)er die Spjrache der Briefe ad Brulum, Rhein. Musaeura, XXXVII (1882), 576-597. — de lacis quibiisdani (Pseudo-) Ciceronis epnstidarum ad Bridwn, Philolog. IV Supptband (1884;, 502-510. — die SpraclUiclie EigenatH der Bi'iefe ad Bridura, Philolog. XLIV (1885), 471-502. — iïber den Sprachgebrauch des Càlius , 1888, Nordhausen (progr.), iu-4°, 41 pp. Voir Meyer (P.). — VII — Benseler (G. E,), de liialu in oraloinbus allicis et historlcis gvaecis, 1841, Fribergae, Engelhardt, iii-8°, xxi et 561 pp. Behgmuller(L.), zav Laliuilàtd. Brlefed. L. Munaiius Planons an Cicero, 1806, llegcusburg (progr.), in- 8°, x-26 pp. BoissiEK (Gaston), Rechevclies sur la manière dont furent recueillies et publiées les lettres de Cicéron, 1863, Paris, Auguste Duraud, iu-8'', ;»8 pp. — Cicéron et ses aniis^. 1892, Paris, Hachette et C'% in- 12, 416 j)p. BoLTZENTHAL (RuD.), dc uploads/Litterature/ 1898-bornecque-la-prose-metrique-dans-la-correspondance-de-ciceron.pdf

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