Sequence Poésie : « les figures féminines de la section Spleen et Ideal : image

Sequence Poésie : « les figures féminines de la section Spleen et Ideal : image du corps et voix poétiques » Commentaire linéaire de « le vampire », Baudelaire « Le Vampire » est un poème extrait de la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal. Baudelaire y présente une image sombre de la femme et de l’amour sans doute inspirée par son amante Jeanne Duval avec laquelle il entretient une relation tumultueuse. Ainsi dans ce poème dominé par le spleen, la femme apparait comme une créature vampirique face à laquelle le poète demeure impuissant. Nous verrons dans ce commentaire que Baudelaire met en scène dans le « Vampire » une vision sombre et négative de la femme où l’amour apparait comme une malédiction. Nous essaierons d’autre part de mettre en évidence la vanité des espoirs du poète qui ne peut échapper à cette femme. Nous nous demanderons donc en quoi l’évocation de la femme est-elle originale ? I) Une âme profanée a) une femme inhumaine Dès le début du poème, le poète fait état de la violence dont il est victime en comparant la femme à un « coup de couteau » dans son organe vital. Le coup allié à l’allitération en [k] « toi qui comme un coup de couteau » (v.1) venant renforcer l’agression. Celle-ci d’ailleurs semble redoubler avec l’expression anaphorique « Toi qui » (v.1 et 3) qui introduit les traits d’une femme à l’allure démesurée – comparaison hyperbolique « forte comme un troupeau » - à l’aspect démoniaque mis en évidence par le rejet (en début de v.4) « de démons » mais aussi par les adjectifs péjoratifs « folle et parée ». b) un poète blessé Peu après l’avoir reconnue le poète évoque le viol de son âme « esprit humilié » (v.5) accentuée par la diérèse finale. La douleur de n’être plus maître de soi - Sequence Poésie : « les figures féminines de la section Spleen et Ideal : image du corps et voix poétiques » lexique de la propriété « ton lit » et « ton domaine » - provoque le mépris du poète qui, jouant sur l’homophonie « infâme » - [in_femme] littéralement qui est non femme – lui retire jusqu’ à son genre. Rien y fait le poète demeure « lié » c) un poète enchaîné L’image de la chaîne qui le retient à la fin de la seconde strophe « comme le forçat à la chaîne » remotivée par l’enjambement sur la strophe suivante - qui donne un effet de continuité – montre au lecteur l’état émotionnel d’un poète captif. L’accumulation de comparaisons dont les objets sont mis en avant par l’antéposition « comme au jeu le joueur têtu / comme à la bouteille l’ivrogne » désubjective un peu plus le poète. L’injonction finale sonne comme une malédiction jetée dans un dernier excès « Maudite, maudite sois-tu ! ». D’autre part le lexique péjoratif auquel le poète se réfère quand il compare ses addictions destructrices « joueur […] ivrogne […] charogne » est à la fois symbolique et représentatif de ses pensées les plus profondes. II) des vaines armes a) La détresse héroïque L’étreinte de son âme, meurtrie par cette femme, le fait espérer le réconfort d’armes à la fois masculine « le glaive » et féminine « le poison » - fortifiée par l’épithète « perfide » - afin de répondre à sa détresse. Dans un dernier effort de résistance et de réappropriation de lui-même le poète redevient sujet « j’ai prié […] et j’ai dit ». Le lexique épique utilisé-en plus des armes- « conquérir » ou « liberté » lui redonne le courage qu’il n’a plus « secourir ma lâcheté » contre cette femme démoniaque. La suffisance des rimes « rapide […]liberté […] perfide […] lâcheté » (deux sons entendus, le [e] étant atone=qui ne se prononce pas) pourrait presque préfigurer la volonté de s’affranchir ou de rompre un cycle infernal qui s’est manifesté depuis le début. En effet les assonances en [i] ou en [a] (v.5) « esprit humilié […] infâme à qui je suis lié […] » (v.13 à 16) « j’ai prié le glaive rapide de conquérir ma liberté et j’ai dit au poison perfide de secourir ma lâcheté » pouvant exprimer l’alternance de la douleur et du plaisir. b) La vanité de ses appels L’interjection « hélas ! » (.v17), expressivement retranscrite – point d’exclamation – sonne le glas de l’illusion. La prosopopée - qui donne forme humaine aux armes que sont « le glaive » et « le poison » - lui retire une nouvelle fois tout espoir en lui assenant « tu n’es pas digne ». Dans un masochisme permanent, le poète perd Sequence Poésie : « les figures féminines de la section Spleen et Ideal : image du corps et voix poétiques » encore sa subjectivité car il n’est plus que celui à qui on parle « tu [...] t’ […] ton ». Sa liberté est devenue « esclavage ». L’insulte qui lui est adressée au vers suivant par le rejet « imbécile ! », toujours expressif, finit d’ironiser ses prières. L’enfermement dans la douleur de trop aimer cette femme qui le possède « de son empire » atteint son paroxysme lorsque les armes suggèrent l’impossible - la conjonction « si » introduisant une subordonnée de conséquence ; La mort qui ne serait plus « ressusciteraient » semble faire du supplice du poète, une éternité – l’écho de la strophe 3 et 6 en rimes embrassées. L’évocation de cette femme démoniaque est originale dans le sens où elle possède le poète qui tente à maintes reprises de recouvrer sa conscience sans jamais y arriver. L’aspiration de cette femme est telle qu’elle l’enferme dans un cycle pervers sans ne jamais lui donner aucune certitude. Les tableaux d’Edvard Munch Amour et douleur qui peut suggérer l’attraction et l’enfermement ou encore Le cri avec cet homme au premier plan absorbé par la toile illustrent ces sensations et sentiments que l’on a en lisant « le vampire ». uploads/Litterature/ 1ere-2-le-vampire-commentaire-lineaire-110520.pdf

  • 31
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager