André Wautier : DICTIONNAIRE DES GNOSTIQUES et des principaux initiés. 1 DICTIO
André Wautier : DICTIONNAIRE DES GNOSTIQUES et des principaux initiés. 1 DICTIONNAIRE DES GNOSTIQUES et des principaux initiés Par André Wautier Préambule A Nag-Hammadi, en Haute Égypte, on découvrit en 1945, ce qui avait été la bibliothèque d'une communauté gnostique, très probablement séthienne, relativement riche pour l'époque. Et, depuis l’intérêt n'a fait que croître, dans les milieux éclairés, pour cette forme de pensée polymorphe, parce qu'universelle, qu'est le gnosticisme. Jusqu'alors, on n’était informé de ce qu'avaient été les chrétiens gnostiques que par quelques rares textes, dont on ne connaissait même pas les versions originales, mais des traductions, d’ailleurs plus ou moins défectueuses, et, paradoxalement, par ce qu’avaient écrit à leur propos leurs adversaires, ceux qui les avaient combattus parce que les considérant comme des hérétiques, c’est-à-dire des gens dont l'opinion (hairesis en grec, veut dire "opinion") était nécessairement erronée, puisque non conforme à ce qu'enseignaient ceux des Évangiles qui avaient été reconnus véridiques par les Églises chrétiennes et autres écrits du Nouveau Testament. Quant à ce qu’ils avaient pu écrire eux-mêmes, leurs œuvres avaient purement et simplement été détruites. Une littérature abondante a, en conséquence de cette découverte, vu le jour ces dernières années au sujet de la Gnose et du gnosticisme, ainsi que de la Cabbale, qui n’est autre que la forme particulière qu'a pris cette tradition dans le monde juif, sans oublier la chiïte, qui en est la variante islamique, et aussi les multiples aspects sous lesquels ils se présentent un peu partout dans le monde, y compris en Asie extrême-orientale et dans ce que l’on connaît de l’Amérique dite précolombienne. Vu l’extrême dispersion donc de cette matière très vaste, dans laquelle il est souvent difficile de se retrouver, l’utilité est apparue de rassembler la synthèse de cette information dépourvue d'unité en un ouvrage unique, et la meilleure forme que puisse prendre un ouvrage ayant cet objet est sans doute celle d'un dictionnaire. C’est cette tâche que nous avons tenté, sans nous dissimuler que cette première tentative de mise en ordre d'une matière extrêmement diverse et souvent complexe, ne pouvait qu'être imparfaite. D’autres viendront assurément après nous, qui feront mieux que nous, mais nous aurons eu - c'est tout au moins notre ambition - le mérite de leur avoir ouvert la voie. Telle qu'elle se présente, cette oeuvre n’a d’ailleurs pas non plus la prétention d'être totalement objective. On a exprimé dans les diverses entrées de ce dictionnaire les conclusions personnelles auxquelles a conduit l'étude qu'en a faite l'auteur, aussi impartialement que possible, des origines du judaïsme et du christianisme, et le moins qu'on puisse dire est que ses conclusions diffèrent souvent très sensiblement de ce qui est habituellement enseigné et admis en ces matières... Mais la simple honnêteté intellectuelle nous interdisait d’en agir autrement et nous nous sommes d'ailleurs appliqués, partout où cela paraissait s’indiquer, à mentionner aussi les interprétations traditionnelles. Il appartiendra au lecteur épris de vérité de s’informer plus avant au moyen des éléments qui lui sont fournis, notamment des ouvrages mentionnés dans la bibliographie sommaire qui a été établie et dans l’indication des sources auxquelles il a été puisé. Il importe aussi enfin, pour ne pas dérouter le lecteur peu familiarisé avec ces matières, de préciser que, dans la rédaction du présent ouvrage comme dans celle des œuvres précédentes de l'auteur, on s'est conformé aux règles suivantes : 2 1. On a suivi l'usage, comme le font beaucoup d’autres collègues, de mettre la majuscule à l'initiale du mot Évangile lorsqu’il s'agit de l’un des quatre de ces textes qui ont été reconnus comme canoniques par les Églises chrétiennes, les autres évangiles étant orthographiés avec une minuscule. Pure convention d’ailleurs, qui n’implique aucunement une considération plus grande envers les uns qu'envers les autres, mais qui s'est révélée souvent utile. 2. Quand le nom d'un évangéliste, canonique ou apocryphe, est souligné ou écrit en italiques, c'est du texte de l'évangile attribué à ce dernier qu’il est question. Si un nom n'est pas souligné, c'est d'un homme portant ce nom qu'il s'agit, non de l’évangile dont il serait, le cas échéant, censé avoir été l'auteur ou l'inspirateur. 3. Dans la transcription de mots faisant partie d'une langue écrite en un alphabet autre que l'alphabet latin, on s'est conformé aussi exactement que possible à l'orthographe et à la phonologie de la langue française, au lieu des transcriptions "à l'anglaise" ou à «l’allemande» habituelles, n'y dérogeant que sur deux points, dérogation rendue nécessaire à cause de l'absence, dans notre langue, du phonème orthographié ch en allemand, lequel correspond au chat hébreu, au chi grec: c'est donc ainsi qu’est transcrit ledit phonème. Quant à celui qui est orthographié eh en français, c'est-à-dire le shine hébreu, il est transcrit comme en anglais: sh. Pour l'arabe cependant, la phonologie de cette langue étant par trop différente de celle des langues occidentales, il nous faut avouer n'avoir pu nous conformer strictement à ces règles: nos transcriptions de l'arabe sont donc nécessairement empiriques, comme le sont d'ailleurs, en fait, celles de la plupart des arabisants écrivant en français, quelques uns d'entre eux seulement utilisant un système conventionnel très compliqué, complètement ignoré du lecteur moyen et qui risque donc de dérouter ce dernier. En l'occurrence, nous nous sommes conformés, la plupart du temps, aux transcriptions usuelles. Puisse cette oeuvre, si imparfaite soit-elle, constituer un outil, un instrument de travail de nature à faciliter leur tâche à ceux qui nous succéderont dans l'étude de cette matière passionnante qu'est l'évolution de la pensée gnostique dans l'histoire de l'humanité, en même temps qu'un ouvrage de référence pour ceux qui en sont simplement curieux. A. Wautier Lettre A AARON Frère aîné de Moïse, il participa à beaucoup des activités de ce dernier, ainsi que leur soeur Myriam. Rabbi ABA Un des sept disciples principaux de Syméon Bar Iochaï, lequel est lui-même le principal auteur du Sepher Ha-Zohar, maître-livre du cabbalisme. Aba fut aussi le secrétaire du groupe formé par Bar Iochaï et ses disciples, et donc probablement, en fait, le rédacteur d'une grande partie de ce livre. Jehanne d'ABANTONNE 3 Grande prêtresse des Turlupins, secte contre-gnostique du XIVe siècle. D'une grande beauté, elle se donnait à tous ceux qui la désiraient. Jetée en prison, elle sera condamnée en 1372 à être brûlée vive. ABARBANEL Voir: Abravanel. Athiroddîne ABCHÂRÎ ( + 1265 ) Philosophe musulman persan pour lequel les "principe" étant antérieures aux choses naturelles, il conviendrait plutôt de parler de "préphysique" que de "métaphysique" quand on les étudie. Abchârî développera cette idée notamment dans son traité Kashef al-Chacaïc. ABDOUL BAHA (1844-1931). Abbas Effendi, dit Abdoul Baha, fut le fils et le successeur de Baha Oulla, le fondateur de la confession Bahail. Il désignera lui-même pour son successeur son petit-fils Shoghi Effendi. Jacob ABECHSERA (1804-1880). Né au Maroc et mort en chemin alors qu'il se rendait en Terre Sainte, Abechsera avait écrit de nombreux traités relatifs à la Cabbale. ABEL Deuxième fils, après Caïn, selon la Bible hébraïque, d'Adam et d'Ève, il fut tué par son frère aîné. Les mandéens le surnomment Ziva (le Lumineux). D'autres gnostiques en font de même un être de lumière et l'appellent alors aussi Adacas ou Adamas (ce dernier nom signifiant « diamant » ou « acier poli »). V. aussi: Caïn, Eblis, Enosh, Kantéens. Raymond ABELLIO (1907-1988). Pseudonyme littéraire de Georges Soulès. Né à Toulouse, polytechnicien et militant socialiste, il fit partie du cabinet du ministre Jules Moch. Pendant la deuxième guerre mondiale, Soulès fera la connaissance de Pierre de Combes et de René Guénon, et il lira notamment les œuvres d'Edmond Husserl, qui le mèneront à la Cabbale. Il publiera ensuite, sous son pseudonyme d'Abellio, un grand nombre d'oeuvres, dont des romans, des études de philosophie, de sociologie, d'ésotérisme, d'exégèse bibliques, etc… Pour Raymond Abellio, nous vivons, en cette deuxième partie du XXe siècle, la fin d'un cycle, mais le rôle de l'Europe n'est pas encore terminé dans le déroulement de l'histoire du monde, cependant que celui de la Chine en Extrême- Orient et celui de la Californie en Extrême-Occident sont encore appelés à grandir. La Cabbale et l'astrologie pourront être des traits d'union entre ces civilisations. Lorsque la Terre aura presque entièrement péri dans le gigantesque 4 cataclysme qui doit se produire vers l'an 2000, pense Abellio, les survivants devront unir la pensée des prophètes hébreux aux traditions orientales, aux techniques occidentales et aux découvertes de la parapsychologie pour pouvoir surmonter la crise que connaît notre civilisation et rendre celle-ci réellement universaliste en ne séparant pas l'être de son devenir : ce sera là la vraie Gnose, celle à laquelle Abellio a donné le nom poétique, repris d'ailleurs aux soufis iraniens théoriciens des "fidèles d'amour", de fiancée éternelle, laquelle devrait donner naissance à une caste nouvelle, celle des "prêtres invisibles". Joseph ABEN-TSOUR Partisan marocain de Shabbatail Tswi. V. aussi: cévisme. Jacob Moïse et Shalom ABENTSOUR Cabbaliens marocains du XVIIIe siècle, frères ou cousins entre eux, qui publièrent conjointement un recueil de leurs œuvres, Tsitselé Shama (les Cymbales retentissantes), s'ouvrant par un prologue lyrique dû à la plume de Moïse Abentsour. Ce dernier uploads/Litterature/ andre-wautier-dict-gnostiques 1 .pdf
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- Publié le Jan 20, 2021
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