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f«r .^^ ÉCOLC LÎ&RS S«. JOSEPH DS LllUS, Digitized by the Internet Archive in 2009 witin funding from University of Ottawa Iittp://www.arcliive.org/details/annalesdepliiloso03pari ÀMilAW DE iPsiiiDiDiPiaii (Ëm^ituMiri^ ÉrrEAAV, liirniM. vu w^r.iN-TiiiEBBT eï riw. DE RECUEIL PÉRIODIQUE Destiné a faire connaître tout ce que les sciences humaines ET EN PARTICULIER l'hISTOIRE, LES ANTIQUITES, l'aSTRONOMIE , LA GÉOLOGIE, l'histoire NATURELLE, LA BOTANIQUE, LA PHYSIQUE, LA CHIMIE, l'aNATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA MEDECINE ET LA JURIS- PRUDENCE RENFERMENT DE PREUVES ET DE DECOUVERTES EN FAVEUR DU christianisme; pax nnc S0CuU DKCCLÉSIASTIQUES , DE LITTERATECRS , DE NATURALISTES , DE MÉDECIKS ET J5E JCRISGONSL'LTES. EUXIEME ANIXEE. ^âk /<^'>^fC0nbe mm. — ^SU^ '^'$>~#-^^Œ T03IE ÎII. PARIS, Kuc St.-Guiliaume , n" 33 , Faub. St.-Gci'maii). 1$5S. ANNALES DE •i©i-#-«^^< Xlïimx0 i5.— 5i ^xxiiid i83i V^WWW %^ vi\ iv%^^\^ %^.vVvw^\'W\ ^W'V^^'V«/\ wwfc\*^^***^- - î)(ji((5S0^^i?. DE DIEU. De rafTaiblissement de la croyauce en la présence de Ditu. — Des lap- poils de Dieu avec les gouvememcns et avec les familles, dans les tems ancien» et dans les Icms modernes. Pour un Chrétien, et même pour tout observateur judicieux, il est quelque chose, au milieu de nous, de plus effrayant et de plus sinistre que ces chutes de trônes, que ces esprits en ébul- lition , ([uc ces peuples qui veillent debout, se gardant contre je ne sais quel ennemi caché qui les a saisis au cœur, et qui, len- tement ou par accès, les dévore; cette chose, plus effrayante et plus sinistre , c'est de voir Dieu exclu pour ainsi dire du gou- vernement de ce monde. Dieu repoussé du sancîuaire où se font nos lois, chassé en quelque sorte des palais de ceux qui pa- raissent èli'e les maîtres de ce monde, et des salles où se rend la justice : espèce de temple ou l'on décide, parmi les hommes, du bien et du mal, du juste et de l'injuste. Voilà ce que nous trouvons véritablement effrayant et sinistre. A Dieu ne plaise, pourtant, que nous voulions voir nos cham- bres , nos rois, nos ministres, nos tribunaux, décréter, régir. 6 DE LA CROYANCE EN DIBV administrer, rendre exccutoire notre Religion ; tribunaux, rois . ministres, chambres, ne savent pas la Religion de Dieu; ils ne la connaissent pas eux-mêmes, comment en parleraient-ils aux autres? Mais il est un danger, naissant de ce système, qu'il nous importe de signaler à nos amis; car il pourrait ressortir de cette conduite une conséquence contre laquelle nous voulons et nous devons hautement protester, et devant Dieu et devant les hommes. On sait, par une récente et affligeante expérience, combien les peuples respectent peu les hautes infortunes; aussi ne fau- drait-il pas qu'ils allassent considérer Dieu comme viu de ces rois tombés de leurs trône:s, dont on a souillé et dispersé les symboles et les emblèmes ; il ne faudrait pas qu'ils le missent au rang d'un de ces illustres malheureux que l'oa peut insulter sans péril, oublier sans conséquence, et pour lequel on passe pour généreux en le conservant l'objet de quelques regrets ca- chés, ou de quelque espérance vague et chancelante. Certes, il faut que l'on sache, et c'est un devoir de le dire hautement : si Dieu doit être séparé de ces hommes éphémères qui se montrent çà et là élevés un peu au-dessus des autres dans notre société, il doit être admis plus intimement au milieu de cette société, et surtout au sein de la famille. Ceci est un point essentiel et un devoir rigoureux; pasteurs, pères de famille, professeurs, instituteurs de tout genre, dont la voix est écoulée par les hommes , il faut que votre bouche , comme celle de Job, soit en ce moment pleine de paroles , pour annoncer que le Dieu qui a fait le ciel et la terre, continue de régner ; qu':- lui seul sont dus foi et hommage ; que de lui seul viendront paix et salut. Nous croyons donc devoir appeler l'attention de nos lecteiu-s sur un si grand sujet; aussi nous allons offrir à leurs réflexions une esquisse sommaire des rapports qui existaient entre Dieu, les gouvernemens et les familles, dans les tems anciens, et de ceux qui existent encore dans nos tems modernes. Et pour ne pas borner nos efforts à une stérile contemplation du mal, nous essaj'erons de rechercher quelques-unes des causes de ce dé- sordre , et de proposer quelques-uns des moyens qui pourraient y renaédier. DANS LES TEMS ANCIENS ET DAUS LtS TEM3 MODERNES. 7 Dans les premiers âges du monde , dan» ces âges de tradition et de foi, ce qui frappe d'abord l'esprit de celui qui en parcourt l'histoire, c'est celte majestueuse image de Dieu, continuelle- ment présente aux yeux de tous les hommes : tout y porte l'em- preinte de la Divinité. Le mal était ce que la voix de Dieu avait défendu ; la vertu, ce qu'elle avait ordonné; la religion n'était autre chose que quelques marques d'amour et d'obéis*- sance que Dieu avait nommément exigées de ses créatures en leur donnant cette terre en jouissance. Il semblait que les peu- ples voyaient continuellement les yeux de Dieu ouverts sur eux. Le chef qu'ils suivaient, et le prêtre qui les sanctifiait , n'élaient dans leur esprit que des hommes qui représentaient Dicu^au milieu d'eux. Il y avait bien des chefs , des juges et des doc- teurs; mais c'était Dieu seul qu'ils considéraient comme le vé- ritable chef, le souverain juge, le grand docteur. Telles s^nt les croyances répandues dans tout l'univers. Et d'abord, dans les Patriarches, nous voyons des hommes, non pas seulement qui croient en Dieu, mais qui le voient, qu* le sentent, et l'admettent en participation des actions les plus communes de leur vie. S'ils chargent de quelque important message quelqu'un de leurs serviteurs, c'est au nom de Dieu qu'ils le conjurent et qu'ils le lui confient ' ; s'ils désirent éclair- cir quelque mystère , ou lever quelque doute , c'est Dieu qu'ils prient de les seconder * ; si leurs vœux sont accomplis, ils tom- bent au milieu des champs, ou en présence des peuples, la face contre terre, et, prosternés , ils adorent Dieu ^; si après une lon- gue absence des amis se revoient, c'est Dieii qu'ils remercient de la rencontre de l'amitié : d'abord on offre un sacrifice à Dieu, puis les amis prennent ensemble un repas, que l'on appelle, dans la sainteté de ces mœurs antiques, manger du pain devant Dieu *. Dans les entretiens même les plus familiers. Dieu venait se mê- ler à leurs paroles les plus simples et les plus ordinaires. Le ri- che Booz visite ses serviteurs, qui travaillent dans un champ ; sa première parole est : Que Dieu soit avec vous! et les ftioisson- ' Genèse t ch. xxiv, v. 5. ' Id., \. 12. ^ Id. , V. 27. t^xod., ch. ïvin, t. 12. O I)» Ll CAOTANCB ÏM DIEU neurs , qui comprennent ce langage , lui répondent : Qu« Dieu vous bénisse vous-même '. Cependant une jeune femmeattire ses regards; depuis le malin jusqu'au déclin du jour, sa main laborieuse avait ramassé l'épi échappé à la faux du moisson- neur; il s'avance vers elle : que va dire ce riche du siècle à cette Tîelle inconnue?... a Que le Seigneur te rende, selon la bonté «de ta conduite : et puisses-tu recevoir une recompense entière »de l'Elernel, ton Dieu, sous les ailes de qui tu as cherché un «asile '. Dieu était le conseiller pi-esque immédiat de toutes les actions : aussi, lorsqu'il s'agit du plus grand des actes et des devoirs de la famille, celui de chercher une épouse à un fils, ou de trouver un époux à sa fîlle, c'est encore Dieu qui dirige toutes les dé- marches. Le plus vieux serviteur de la maison est envoyé dans un pays lointain ; mais auparavant on lui a fait jurer devant Dieu de remplir fidèlement sa mission. Il arrive, mais ce n'est ni sur le nom ou la richesse de son maître qu'il compte , ni par de beaux présens qu'il veut gagner le cœur de la jeune fille. « Éternel, «Dieu de mon maître, dit-il, favorise-moi de ta rencontre au- » jourd'hui, je t'en conjure, et fais miséricorde avec mon maître, «ton serviteur '... «Puis se confiant en sa prière, il pose lui-mê- me les signes par lesquels il désire que Dieu lui manifeste ses volontés... Et ces signes ayant eu lieu, l'homme tombe la face contre terre et adore Dieu "... Mais la jeune fille avait couru tout annoncer à sa n>ère. Alors le vieux serviteur est introduit, et il expose tout ce qui s'est passé. A ce récit les parens répondent... : C'est une parole sortie de Dieu..'. Nous ne pouvons dire un mot con- tre son bon plaisir ^. _ , Dieu était aussi le Dieu des voyageurs, et l'on n'entreprend point de voyage sans implorer son assistance, et le mettre pour ainsi dire de compagnie '. • Ruth., ch. a, v. 4. » Id., V. la. * uploads/Litterature/ annales-de-philosophie-chretienne-1830-volume-3.pdf

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