Sommaire Éditorial Association francophone des professionnels de basse vision B

Sommaire Éditorial Association francophone des professionnels de basse vision Bulletin ARIBa n° 35 sept 2015 Le 13 novembre 2015, l’ARIBa voyage vers le Nord… Pour la première fois, le colloque d’automne est organisé en Belgique ! Et pas n’importe quelle année, celle de « Mons 2015, Capitale Européenne de la Culture » ! Certains exposés interrogeront le concept de culture en lien avec la basse vision. La culture au sens large, le poids de la culture, la pluriculturalité… Comment leur pathologie visuelle a-t-elle influencé certains peintres ? Comment la personne déficiente visuelle appréhende-t-elle l’art et la culture ? Par quelles compensations sensorielles et autres processus cognitifs ? Etre handicapé sensoriel constitue-t-il une culture à part entière ? La dimension culturelle – ou pluriculturelle – exige-t-elle une approche spécifique de la part du soignant ? Comment rencontrer les demandes et les besoins quand les origines, références et valeurs culturelles sont multiples ? L’accompagnement qui se met en place autour de la personne déficiente visuelle recouvre les aspects médicaux, sociaux, scolaires, fonctionnels, affectifs, etc. Comment, au centre de ce foisonnement d’offres, penser le trajet de soins pour un accompagnement optimal ? Comment en prévoir et en organiser l’itinéraire, le coordonner et envisager la prise de relais ? Le rôle de chaque professionnel reste-t-il clairement identifié ? Qu’en est-il de l’influence des contextes sociétaux ? Les Amis des Aveugles et Malvoyants, coordinateurs de l’évènement, fêtent cette année leur 130e anniversaire. Nous vous attendons nombreux dans le tout nouveau Centre de Congrès de Mons avec, en prime, une exposition sensorielle originale guidée par des personnes déficientes visuelles. Assurément, questions thérapeutiques, contextes de prises en charge et culture seront bien au cœur des débats ! Choix d’une aide technique pour une lecture fonctionnelle Charlotte Gaillard Prise en charge multi- disciplinaire du handicap visuel et de la basse vision Claire Meyniel Déficience visuelle et troubles des apprentissages Laëtitia Jeanne, Marion Torossian Lecture et déficiences visuelles : une préoccupation de l’orthoptiste au quotidien ! Martine Routon Le SESSAD Déficience Visuelle 14-25 ans, Créteil Mathieu Rollet Y-a-t-il un bon moment pour changer ses habitudes de vie et ses habitudes de voir ? Pierre Griffon Centre d’Appel et de Conseils sur la Déficience Visuelle Laetitia Attia, Françoise Gerin Roig Certificat « ophtalmo » déficience visuelle Françoise Gerin Roig, Béatrice Le Bail, Claire Meyniel 2 5 7 9 11 12 16 18 13e Colloque d’Automne ARIBa Mons, 13 novembre 2015 Programme et inscription pages 22-23 Nos remerciements à ESSILOR pour son aide dans la réalisation de ce bulletin “ ” Stéphanie Demartin Directrice du Pôle Inclusion et Qualité de la Vie Chantal Lécolier Direction Stratégie et Développement ASBL «Oeuvre Fédérale Les Amis des Aveugles et Malvoyants» Directeur de la publication : Jean Mergier 2 3 Bulletin ARIBa n° 35 Bulletin ARIBa n° 35 Choix d’une aide tech- nique pour une lecture fonctionnelle : quelques pistes pratiques Charlotte GAILLARD* Derrière le mot (et l’activité !) de lecture se cache des méca- nismes nombreux et divers rendant son évaluation, par des professionnels, complexe. Seul le lecteur, au travers son prisme personnel enrichi de ses expériences passées, de ses attentes actuelles, de sa psychologie et de sa personnalité pourra valider cette fonctionnalité et juger de l’autonomie de lecture qui lui est permise et du plaisir qui en découle. En tant que professionnels de la vue, nous devons absolument être à l’affut des éléments susceptibles de nous permettre de proposer les meilleures alternatives visuelles à notre patient malvoyant et le guider dans la mise en place de l’utilisation quotidienne de ses aides. Cet exposé a pour but de donner quelques clés pratiques qui, à mon sens, doivent être prises en compte par l’opticien adap- tateur pour permettre à son client d’obtenir la lecture la plus fonctionnelle possible. PRÉREQUIS AU CHOIX D’UNE AIDE DE LECTURE 1. Les attentes Avant de parler équipement, il convient de bien comprendre les attentes de chaque personne déficiente visuelle et cela passe obligatoirement par un interrogatoire adapté pendant lequel, le professionnel doit notamment chercher à répondre aux trois questions suivantes : 1. Qu’est ce que cette personne à besoin et/ou envie de lire ? 2. Quelles sont ses motivations actuelles ? 3.  Quel rapport entretenait-elle avant sa déficience visuelle avec la lecture et lequel entretient-elle encore ? La première question a pour but de permettre au profes- sionnel d’apprendre sur quel support et avec quelle endurance devra se faire l’activité de lecture. Nos propositions d’équipe- ments sont en effet différentes pour une personne souhaitant uniquement lire de manière ponctuelle des prix ou des dates de péremption sur des articles en magasin et pour une autre personne qui a besoin, dans l’exercice de sa profession, de lire quotidiennement et pendant des heures des documents sur l’écran d’un ordinateur. C’est pourquoi, il est primordial que l’opticien demande à son client d’apporter ses propres exemples de supports de lecture lors de leur rencontre. La question de la motivation est plus délicate car il s’agit pour le professionnel d’approcher l’état d’esprit de son patient. A-t-il accepté l’idée que la reconquête de la lecture puisse passer par l’utilisation d’une vision dégradée via des aides optiques complétées d’un apprentissage adéquat ou bien son cheminement psycho- logique actuel le maintient-il dans l’attente d’un traitement médical ou chirurgical propre à lui rendre sa vue d’avant ? Dans les deux cas, nous lui montrerons les amélio- rations permises par les aides techniques, mais les résultats obtenus seront certainement jugés différemment ce qui différera le moment que chacun choisira pour s’équiper. Enfin, le rapport de cette personne à la lecture permet d’an- ticiper la qualité de lecture attendue et de comprendre la satisfaction ou l’insatisfaction qu’elle retirera de l’équipement de lecture proposé. En effet, la réappropriation de la lecture est plus longue et difficile si la personne a cessé toutes activités de lecture depuis longtemps. De plus, son exigence quant à la qualité de la lecture est d’autant plus grande que celle-ci était une grande lectrice - nous avons tous en tête les difficultés rencontrées avec un patient pratiquant auparavant une lecture rapide voir « globale ». A l’inverse, une personne qui n’a jamais aimé lire et n’a jamais beaucoup lu, pourra se satisfaire d’une lecture plus lente, surtout si elle recherche une lecture ponctuelle. 2. La réfraction Pour envisager les aides de lecture les plus adéquates, il est absolument nécessaire de réaliser au préalable une réfraction soignée et la plus précise possible. Si l’amétropie du sujet n’est pas correctement compensée, l’aide visuelle devra grossir un flou bien plus important que celui imposé par la déficience visuelle. Cette aide proposée sera alors plus grossissante que nécessaire, le champ visuel apparent d’autant plus limité, la profondeur de champs plus restreinte et les stratégies de lecture d’avantage perturbées. 3. Le relevé des capacités de lecture L’opticien relève ensuite les acuités visuelles obtenues par son client en vision de près, en proposant une correction optique incluant amétropie et presbytie si nécessaire. Lors de ce relevé, un éclairage d’appoint, orienté sur le texte lu, est ajouté en complément de l’éclairage ambiant. La notion d’acuité visuelle est une donnée dont les condi- tions de mesure sont très précisément définies selon les échelles utilisées et passe par la lecture de lettres isolées. C’est pourquoi, j’apprécie particulièrement de relever les « capa- cités de lecture » du sujet. Pour cela, j’utilise volontiers un test Parinaud adapté et consigne d’une part la taille du plus petit texte lu de manière fluide et celle du plus petit texte déchiffré, avec effort, inconfort et parfois des erreurs. La différence de taille entre ces deux textes me permet d’es- timer la fonctionnalité que la personne a de sa vision actuelle. Une différence excessive est souvent corrélée à des pertur- bations de champs de vision mal contrôlées et donnent des arguments en faveur d’une orientation vers un orthoptiste spécialisé en basse-vision. 4. La sensibilité aux contrastes Pour réaliser ce relevé, il suffit d’utiliser des échelles de lecture pré-calibrées proposant des textes de taille identique en différents contrastes (échelle Théa-Aramav par exemple). Je présente alors à mon client un texte de la taille du Parinaud avec lequel il a obtenu une lecture fluide et lui demande de lire les textes de moins en moins contrastés jusqu’à ce qu’il n’y parvienne plus. Ce relevé a l’avantage de donner une bonne idée de la sensibilité aux contrastes du sujet et offre à l’opticien des indi- cations précieuses susceptibles d’influencer le choix des aides techniques proposées. En effet, une sensibilité aux contrastes dégradée est une indication à tester des filtres chromatiques en complément d’un bon éclairage associés à l’aide optique choisie de près. Si cette sensibilité aux contrastes est très dégradée, elle peut nous amener à privilégier dès lors des aides électroniques qui offrent un retraitement de l’image en contrastes artificiels renforcés. CHOIX DE L’AIDE DE LECTURE 1. Le besoin de grossissement Une fois ces pré-requis réalisés et interprétés, l’opticien spécialisé en basse-vision oriente le choix de l’aide de « première intention ». Le point de départ communément utilisé est alors le « besoin de uploads/Litterature/ ariba-bulletin-n035.pdf

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