AUTOUR D’UN PETIT LIVRE DU MÊME AUTEUR Histoire du Canon de l’Ancien Testament

AUTOUR D’UN PETIT LIVRE DU MÊME AUTEUR Histoire du Canon de l’Ancien Testament (1890), 1 vol. in-8, 260 pages. 5 fr. Histoire du Canon du Nouveau Testament (1891), 1 vol. gr. in-8, 305 pages. 15 fr. Histoire critique du texte et des versions de l’Ancien Testament (1892-1893), 2 vol. in-8. Épuisé. Le livre de Job, traduit de l’hébreu, avec une introduc¬ tion (1892), 1 vol. in-8. Epuisé. Les Evangiles synoptiques, traduction et commentaire. Tome Ier (1893-1894), 1 vol. in-8. Epuisé. Les mythes babyloniens et les premiers chapitres de la Genèse (1901), 1 vol. gr. in-8. Epuisé. La religion d’Israël (1901), broch. in-8. Epuisé. Études bibliques, troisième édition (1903), 1 vol. in-8, 240 pages. 3 fr. Études évangéliques (1902), 1 vol. gr. in-8, xix-333 pages. 7 fr. 50 Le quatrième Évangile, introduction, traduction et com¬ mentaire (1903), 1 vol. gr. in-8, 950 pages. 15 fr. Le discours sur la montagne (1903), 1 vol. gr. in-8, 150 pages. 3 fr. L’Évangile et l’Église, deuxième édition (1903), 1 vol. in-12, xxxiv-280 pages. N'est pas en librairie. MACON, I'ROTAT FRERES, IMPRIMEURS ALFRED LOIS Y AUTOUR D’UN PETIT LIVRE PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS 82, RUE BONAPARTE, 82 1903 'B ft IA 03 bosïos coüæ:^ SfcP tn ig7l 4g1GS3 AVANT-PROPOS « Il y a temps cle se taire et temps de parler », a dit l’Ecclésiaste. L’auteur d’un petit livre qui a pour titre L’Évangile et VÉglise croit avoir observé assez longtemps le précepte du silence. Il parle maintenant. Ce qu’il va dire n’est pas une apolo¬ gie ; car il estime que ni lui ni son œuvre n’ont besoin de se justifier. Mais quelques remarques semblent à faire touchant ce qui s’est passé à propos du livre, et le livre même peut être complété sur certains points qu’on y a seulement effleurés. Les Archevêques de Paris1 et de Gain- r brai2, les Evêques d’Autun 3, d’Angers 4, de 1. Mgr François-Marie-Benjamin, Cardinal Richard. 2. Mgr Étienne-Marie-Alphonse Sonnois. 3. Mgr Adolphe-Louis-Albert, Cardinal Perraud. 4. Mgr Joseph Rumeau. VI Bayeux1, de Belley2, de Nancy3 et de Per¬ pignan 4, ont prohibé dans leurs diocèses la lecture de U Evangile et VÉglise. Comme prêtre, l auteur respecte ces jugements. Il songe d’autant moins à les discuter que de tels actes échappent par leur caractère à toute discussion. Par égard pour la censure du Car¬ dinal Richard, Archevêque de Paris, dans le diocèse duquel son livre était édité, il en a ajourné la seconde édition, qui était sous presse. L’ordonnance archiépiscopale, datée du 17 janvier 1903, était motivée sur ce que l’ouvrage avait été « publié sans Y imprima- r tur exigé par les lois de l’Eglise », et qu’il était u de nature à troubler gravement la foi des fidèles sur les dogmes fondamentaux de 1’enseignement catholique, notamment sur l’autorité des Ecritures et de la tradition, 1. Mgr Leon-Adolphe Amette. 2. Mgr Louis-IIenri-Joseph Luçon. 3. Mgr Charles-François Turinaz. 4. Mgr Jules-Marie-Louis de Carsalade du Pont. Y1I sur la divinité de Jésus-Christ, sur sa science infaillible, sur la rédemption opérée par sa mort, sur sa résurrection, sur F eucharistie, sur l’institution divine du souverain ponti¬ ficat et de l’épiscopat ». Comme il eût été superflu de faire valoir que le livre avait pour objet de défendre toutes ces croyances, sur le terrain de l’histoire, contre la cri¬ tique protestante, l’auteur écrivit au Car¬ dinal Archevêque, dans une lettre du 2 février 1903 : « 11 va de soi que je con¬ damne et réprouve toutes les erreurs que l’on a pu déduire de mon livre, en se plaçant, pour l’interpréter, à un point de vue tout différent de celui où j’avais dû me mettre et m’étais mis pour le composer. » D’aucuns ont jugé cette « rétractation » insuffisante. C’est qu’il n’y avait pas, il ne pouvait pas y avoir de rétractation. L’auteur condamnait bien volontiers tous les contre¬ sens que l’on commettait sur son texte, en prenant pour un système de doctrine théo¬ logique ce qui était un modeste essai de construction historique. Il avait utilisé les Evangiles comme documents d’histoire, selon les garanties que présentent les divers éléments qui y sont entrés : il ne touchait pas au dogme de l’inspiration biblique, ni à l’autorité qui appartient à l’Église pour l'in¬ terprétation dogmatique de l’Écriture. Il s’était efforcé dépeindre la physionomie his¬ torique du Sauveur : il ne formulait aucune définition touchant le rapport transcendant du Christ avec la Divinité. Il avait analysé l’enseignement de Jésus touchant le royaume des cieux et son prochain avènement : il n’en tirait aucune conclusion par rapport à la question théologique de la science du Christ. Il avait attribué k saint Paul la con¬ ception théorique de la rédemption : il se gar¬ dait bien de contester que Jésus fût le Sau¬ veur de l’humanité. Il avait observé que la résurrection du Christ n’est pas un fait d’ordre proprement historique et qu’elle n’est pas rigoureusement démontrée en cette qualité : il ne niait pas que le Christ IX fût ressuscité. Il avait tâché de marquer la relation historique des sacrements chrétiens, notammentde l’eucharistie, celle de la hiérar¬ chie ecclésiastique, du pontificat romain et de l’épiscopat, avec la réalité de l’Évangile et les circonstances dans lesquelles le christia¬ nisme est né et a grandi : il ne mettait aucu¬ nement en doute la légitimité de la doctrine catholique touchant l’institution divine de l’Église et des sacrements. Il s’était borné à exposer l’état et la signification des témoi¬ gnages, s’occupant de ce qui est matière d’his¬ toire, réservant ce qui est matière de foi. Sa lettre au Cardinal Richard n'était pas un désaveu de ses opinions d’historien, mais un acte de déférence respectueuse, en conformité avec la discipline ecclésiastique. Elle relevait discrètement la méprise où étaient tombés tous ceux qui avaient voulu prendre la description historique de l’Evangile pour une série d’ob¬ jections contre les dogmes catholiques, et elle maintenait toutes les conclusions dn livre sur ce qui était son objet véritable. Ebauche d’his- 4 X toire, le petit livre était soumis à l’apprécia¬ tion de toutes les personnes compétentes, qui étaient libres de le critiquer, selon qu’elles en étaient capables, et d’en faire le profit qui leur convenait. Si l’Archevêque de Paris et d’autres Prélats en jugeaient la lecture particulièrement troublante pour leurs diocésains, cette circonstance ne chan¬ geait pas l’état des questions, et comme elle n’apprenait rien à l’auteur, celui-ci ne pou¬ vait faire dépendre l’amélioration de son œuvre que du progrès ultérieur de ses recherches. La première condition du travail scienti¬ fique est la liberté. Le premier devoir du savant, catholique ou non, est la sincérité. L’auteur de U Evangile et l Eglise avait traité des origines chrétiennes selon son droit d’historien, et sous sa responsabilité person¬ nelle. Il avoue ne posséder point, dans le chétif répertoire de ses connaissances, l’idée de la science approuvée par les supérieurs. Il ne mettait pas au jour une Histoire sainte XI à l’usage des catéchistes, ni un manuel de théologie pour les séminaires, sortes de publications que l'Eglise ne peut se dispen¬ ser de contrôler directement ; mais il adres¬ sait, comme simple particulier, depuis longtemps adonné à l’étude historique de la Bible, une réponse, aussi critique et scienti¬ fique que possible, à un savant protestant, très connu, qui avait voulu définir par l’his¬ toire l’essence du christianisme. C’est pour¬ quoi il n’avait pas vu, et il ne voit pas encore ce qu’auraient signifié, en tête de ce travail, le suffrage d’un censeur théolo¬ gique et l’approbation d’un Évêque. Pour satisfaire ceux qui l’ont blâmé, il lui aurait fallu détruire le caractère histo- torique de son livre, c’est-à-dire le rendre inutile pour le but qu’il se proposait. Chose plus grave, il aurait dû remplacer bien des opinions qu’il croit historiquement vraies, par d’autres qu’il croit fausses et qui peut- être le sont. En novembre 1893, professeur à l’Institut catholique de Paris, il fut, sans 4 XII autre explication, privé de sa chaire par les Évêques protecteurs de cet Institut, pour avoir fait paraître, dans U enseignement biblique, une revue qui comptait environ deux cents abonnés, les lignes suivantes : Le Pentateuque, en Tétât où il nous est par¬ venu, ne peut pas être l’œuvre de Moïse. Les premiers chapitres de la Genèse ne con¬ tiennent pas une histoire exacte et réelle des origines de l’humanité. Tous les livres de l’Ancien Testament et les diverses parties de chaque livre n’ont pas le même caractère historique. Tous les livres historiques de l’Ecriture, même ceux du Nouveau Testament, ont été rédigés selon des procédés plus libres que ceux de l’historiographie moderne, et une certaine liberté dans l’interprétation est la con¬ séquence légitime de la liberté qui règne dans la composition. L’histoire de la doctrine religieuse contenue dans la Bible accuse un développement réel de cette doctrine dans tous les éléments qui la constituent : notion de Dieu, de la destinée humaine, des lois morales. XUL A peine est-il besoin d’ajouter que, pour l’exé¬ gèse indépendante, les Livres saints, en tout ce qui regarde la uploads/Litterature/ autour-de-une-petit-livre.pdf

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