132 CHAPITRE III La Trinité et les quatre principes élémentaires III.- 1.   

132 CHAPITRE III La Trinité et les quatre principes élémentaires III.- 1.     L’art de prier, définition du mot « Tantra ». Le principe de la prière est simple : les mots que vous allez prononcer lors des prières sont loin d’être choisis au hasard. Chaque mot correspond à une vibration, donc à une énergie. Par la loi des principes qui régissent l’univers, loi qui est connue sous la forme du dicton populaire : « qui se ressemble, s’assemble » vous allez attirer à vous les énergies que vous avez émises, donc de bonnes énergies, d’où les prières récitées lors des offices religieux. Une des voies du bouddhisme est plus particulièrement consacrée à cet art. Il s'agit du bouddhisme tantrique (encore appelé tantrisme) où la lecture de certains tantras et la répétition sans fin des mantras correspondent à ces prières magiques dont la récitation procède de la pratique divine. Le mot tantra signifie : courant à caractère infini et continu. Ce dernier opère sur trois plans : le plan des causes, le plan des effets et le plan de la réalisation ; le but, le chemin pour atteindre le but, et la réalisation du but. Voilà très succinctement définie la voie du tantrisme. III.- 2.     Sciences universelles, définition de « métaphysique ». Sciences universelles : sciences dont le domaine d’étude ne se limite pas aux sciences empiriques. Il est important dans le concept universel de faire la liaison entre le monde d’en bas, monde terrestre de la matière, et le monde d’en haut, monde spirituel de l’Esprit. La métaphysique (méta : au-delà de la physique) correspond à l’étude des sciences universelles. Le terme « métaphysique » regroupe toutes les sciences qui mettent en rapport le monde multi-forme des productions de l’univers et le monde uni-forme de la psyché (l’Âme cosmique, l’Atman) comme Principe Causal (Brahman) et Unique fondement. La Kabbale, par exemple, est une de ces sciences qui relève de la métaphysique : par l’analyse des langues dites dévanagari* (c’est-à-dire Cosmo-Logiques), l’on retrouve les principes primaires qui ont permis à l’univers sa création et les principes secondaires qui ont permis à l’univers son expansion, le ternaire étant la réalisation subséquente des principes préliminaires premier et second. 133 * Les langues dévanagari correspondent à une Logique Cosmique. Chacun de leur caractère décline une action en rapport avec le développement de l’univers. Ces langues qui comportaient à l’origine 22 caractères sont : l’hébreux, l’arabe, le sanskrit et les langues dérivées de la péninsule indochinoise, le tibétain, le grec, ainsi que les langues anciennes dérivées du syriaque. Les autres langues qui ne correspondent pas à cette logique de construction sont dites pracrites. III.- 3.     Les 3 Énergies et le cercle du Zodiaque « Le temple de Guhyeshwari est dédié à la Shakti de Shiva [c’est-à-dire à l’énergie du Dieu destructeur] sous sa forme terrifiante de Kali. » Les hindous ont un panthéon constitué d’une multitude de divinités, qui en réalité ne sont, le plus souvent, que les diverses représentations des trois principaux dieux de la Trinité Hindoue. « La déité que nous révérons, ô Sage, c’est l’éternelle racine de la matière, qui est l’Être lui-même. L’univers entier a été créé par cette grande Déesse, par elle il subsiste, par elle il sera détruit et tant qu’il existe, le monde est dominé par son enchantement ». « Sache, ô Sage, que nous les Dieux, nous dépendons de Shakti, que nous n’existons que par elle, qu’elle est la cause de tous les phénomènes, qu’elle revêt toutes les formes comme par jeu ». « C’est par Shakti que Brahmâ est créateur, Vishnou conservateur et Shiva destructeur : [sans quoi] ils sont aussi inertes que des cadavres. Seule l’Énergie = Shakti est agissante ». « L’Inde où j’ai vécu », Alexandra David-Néel. Cette même versification d’après le Mahâbhâgavata se retrouve aussi dans la Koubjikâ Tantra et dans le Jnanâtnava (textes métaphysiques hindous). Cette image de Shakti parle d’elle-même : c’est bien l’Énergie qui régit les lois de l’univers et qui en est à l’origine. III.- 3.1.     Les Triguna, principes essentiels à la Vie. Trois principes énergétiques fondamentaux gouvernent l’Univers : la création, la conservation et la destruction. • Le premier principe engendre la création de la matière et en est à l’origine. D’une manière générale, toutes les productions de l’univers et formes de vie sont issues de lui. • Le deuxième principe permet à la création d’être stable, c’est-à- dire qu’il empêche la matière de se disloquer. En effet dans l’univers plusieurs forces interdépendantes agissent : l’expansion, l’attraction et la gravité. Sans ce deuxième principe, la matière subissant l’expansion se diffuserait dans l’univers et les atomes qui la constituent ne pourraient pas s’agglomérer ou, au contraire, la matière subissant les forces d’attraction s’effondrerait sur elle-même. • Le troisième principe déstabilise les deux autres pour que la création ne soit pas contrainte et établie une bonne fois pour toute. Sans ce principe, l’univers se figerait. Dès lors toutes possibilités d’évolution et de vie seraient vaines. 134 Ces trois principes énergétiques  puisque Tout est Énergie  œuvrent en permanence à la réalisation de la vie terrestre et cosmique et la rendent possible. Ces différents principes, ces différentes énergies, se déplacent et évoluent dans l’univers. Pour permettre et contrôler ses déplacements d’énergies, l’univers est constitué de miroirs : ce sont les planètes. Chacun d’eux renvoie une image énergétique. Les miroirs perceptibles depuis la Terre sont la Lune et le Soleil. De fait, leur importance les rend observable depuis notre planète. C’est dire si leur influence est considérable. Le Soleil éclaire la Lune et ainsi la rend visible, puisqu’elle réfléchit sa lumière dans l’obscurité cosmique. Une autre propriété du Soleil  en tant que miroir  est d’inverser l’image qu’il a reçue. Ainsi, dans le cosmos, il existe un système de permutation des énergies. Ce système a pour but de garantir l’évolution en perturbant sans cesse les différents assemblages de la matière, qui, au fil du temps, se transforme et évolue. Donc, suivant le déroulement des cycles et des miroirs qu’ils traversent, ces principes énergétiques peuvent muter. Une première approche de ces principes énergétiques nous est donnée par l’ancienne civilisation chinoise à travers les trigrammes de l’Octogone du Fu Hsi. Mais avant d’aller plus loin, il est maintenant nécessaire d’attribuer des noms, c’est-à-dire d’utiliser un vocabulaire approprié pour, d’une part, mieux définir ces différentes notions, et d’autre part, pouvoir opérer des correspondances. Le vocabulaire le plus souvent utilisé vient de l’Inde, puisque c’est dans ce pays que la plupart des ouvrages métaphysiques ont été écrits et conservés. Les principes énergétiques relevant des propriétés (ou qualités) de chaque type d’énergie sont appelés guna (le « u » se prononce « ou »). Ainsi, concernant les trois propriétés énergétiques de l’univers, on parle de « triguna ». Chacune d’elles, de par ses caractéristiques, va être considérée comme positive (oui), négative (non) ou comme perturbatrice, c’est-à-dire comme élément transformateur. Résumons dans le tableau qui suit les principales dénominations de ces énergies.                                               !                 "    Tableau A, des principes énergétiques associés aux dieux de la Trinité hindoue. 135 Il est maintenant plus facile, en comparant les tableaux A (p. 134) et B (ci-dessous), de faire le parallèle entre les qualités énergétiques (guna) et le symbole chinois de l’Octogone du Fu Hsi (Fig. N°2). Les guna sont synthétisées au travers des trigrammes. Ces guna, non seulement agissent sur la formation perpétuelle de l’univers, mais elles agissent également sur l’homme, partie prenante de ce dispositif énergétique universel. « Ainsi il devient clair que les images des huit Kua70 [des huit symboles du Tao] recouvrent précisément, dans la disposition du Fu Hsi, les trois niveaux taoïstes déjà présents dans les trigrammes, celui du Ciel, celui de la Terre et celui de l’Homme, le niveau intermédiaire où ils interfèrent ». Jean Choain « Introduction au YI-KING ». Tableau B, des principes énergétiques selon le « Yi-King ».  !"#$  %$  &        & '       $&($   () "# $ &         Ce tableau pourra être mis en rapport avec ceux qui suivent : (Cf. Tableau 1 et Tableau 2, p. 139). Le trigramme constitue un « Tout », on peut ainsi l’envisager comme une image cohérente de par la disposition de ses traits. Le caractère que revêt chacun des trois traits du trigramme symbolise la décomposition du temps en Passé  Présent  Avenir. Le trait inférieur représente l’ancien, le passé, le trait supérieur représente le nouveau, uploads/Litterature/chapitre-iii 1 .pdf

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