Extraits de l’Histoire de la Cryptographie au Maroc Abdelmalek Azizi To cite th

Extraits de l’Histoire de la Cryptographie au Maroc Abdelmalek Azizi To cite this version: Abdelmalek Azizi. Extraits de l’Histoire de la Cryptographie au Maroc. 3rd cycle. Oujda (Maroc), 2009, pp.13. <cel-00420479> HAL Id: cel-00420479 https://cel.archives-ouvertes.fr/cel-00420479 Submitted on 29 Sep 2009 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destin´ ee au d´ epˆ ot et ` a la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publi´ es ou non, ´ emanant des ´ etablissements d’enseignement et de recherche fran¸ cais ou ´ etrangers, des laboratoires publics ou priv´ es. Page 1 sur 13 Extraits de l’Histoire de la Cryptographie au Maroc Abdelmalek Azizi Université Mohammed Premier Oujda et Académie Hassan II des Sciences et Techniques Maroc 1. Introduction Depuis des temps très reculés, l’homme avait utilisé diverses méthodes et techniques pour envoyer un message secrètement. Ce sont des méthodes qui transforment le message en clair en un message incompréhensible ou qui cachent le message par une image, un texte ou autres choses sans qu’une personne étrangère puisse s’en apercevoir. Ce sont des méthodes de Cryptographie ou des méthodes de Stéganographie. Les méthodes de cryptographie se basaient et se basent en général sur certaines notions ou certains phénomènes difficiles, contraires à la logique, incertains, insensés ou incroyables. Actuellement, la cryptographie moderne se base en partie sur certaines notions difficiles en théorie des nombres comme la factorisation des grands nombres (RSA) ou le problème du logarithme discret (cryptographie elliptique) et aussi sur certains principes d’incertitude comme le principe d’incertitude d’Heisenberg en Cryptographie Quantique. L’utilisation des notions difficiles ou contraires à l’ordinaire pour établir des algorithmes de cryptographie était une tradition chez les Cryptographes Arabes. Ils avaient utilisé, entre autres, la poésie comme moyen de transmission et ont utilisé, par exemple, la difficulté d’écrire des vers de poésie (ou des morceaux de vers) suivant un modèle donné ou des vers qu’on peut lire de droite à gauche et en même temps de gauche à droite comme base d’Algorithmes de Cryptographie. Ainsi, la poésie Arabe était un moyen de transmission, d’Information, de publicité et de cryptographie. Page 2 sur 13 Les Arabes ont utilisé la cryptographie même avant l’Islam ; mais les piliers de la cryptographie Arabe étaient bâtis par Al Khalil (718-786) et Al Kindi (801- 873). Al Khalil avait : • Modélisé la poésie Arabe en 16 modèles, • Elaboré un dictionnaire qui ne donne pas seulement la définition d’un mot donné mais donne aussi les définitions de tous les mots obtenus par permutation des lettres du mot initial. Ceci permettra de décrypter tout mot crypté par permutation de lettres. Ainsi, c’est de plus un dictionnaire de cryptanalyse, • Ecrit un livre de cryptographie qui n’a jamais été retrouvé, • Introduit les statistiques Linguistiques et l’Analyse combinatoire. Al Kindi, le plus connu des savants Arabes en cryptographie, avait laissé un grand nombre de livres dans plusieurs domaines (philosophie, logique, mathématiques, chimie, astronomie, poésie, médecine, musique, politique,…), en particulier en cryptographie dont les travaux sont traduits dans le volume 1 de [5]. Il avait montré que tout message crypté à l’aide des méthodes de substitution peut être décrypté. Il avait utilisé, en particulier, l’analyse des fréquences de lettres, pour la cryptanalyse de plusieurs méthodes de cryptographie. Al Kindi est donc le premier cryptanalyste Arabe. Il y en a d’autres, mais ce sont les travaux de ces derniers que les savants Marocains ont étudiés profondément. 2. La Cryptographie Andalous-Marocaine - Introduction Historique Depuis 711 jusqu’à 1568, l’Andalousie avait connu une domination totale ou partielle des musulmans. De 714 à 756 c’était une province de l’Empire des Omeyades au Moyen Orient, et après la chute de ces derniers contre les Abbassides, la province de l’Andalousie devenait indépendante sous l’égide de certains omeyades qui avaient fuit le pouvoir des Abbassides en Orient. Cette indépendance a duré de 757 jusqu’à 1010, où l’Andalousie était devenue un ensemble de plusieurs petits royaumes. Chacun des rois de ces petits royaumes voulait unifier l’Andalousie sous son autorité, ce qui avait mis l’Andalousie dans un état de Guerre, entre tous ces royaumes, entre 1010 et 1085. Après cette époque, elle avait été dominée par les Dynasties Marocaines «les Almoravides (1090-1143) », « les Almohades (1165-1270) », et « les Mérinides (1273- 1302) ». Après la chute des Mérinides, il y avait une domination Musulmane partielle par le royaume de Grenade (1354-1568). Page 3 sur 13 L’Epoque des petits royaumes, où il y avait un état de guerre civile entre ces derniers, est l’époque qui a connu un développement de méthodes d’écriture des messages secrets. Ces dernières méthodes sont devenues bien connues au Maroc et en Andalousie, pays qui étaient unis sous l’égide de plusieurs dynasties et pendant plus de trois siècles. On trouve d’autres méthodes au Maroc et en Andalousie comme l’écrit Marocain en cryptographie qui avait été rédigé par Malloul ibn Ibrahim as- Sanhagi, secrétaire d’ibn Toumart (~1130) au début du mouvement des Almohades (voir [7]). C’était au sujet de la proclamation d’ibn Toumart comme « Mahdi ». Cet écrit avait été rédigé en langue secrète qui était un composé de la langue syriaque et de certains cryptogrammes. Après cela, au Maroc on n’a rien trouvé jusqu’à l’arrivée de la dynastie saâdienne où on a trouvé des éléments qui méritent d’être exposés plus en détail dans les paragraphes suivants. - L’exemple du Roi Cryptographe Al Moetamid Al Moetamid Ibn Abad était le Roi de Ichbilia, la ville qu’on appelle aujourd’hui Séville, de 1069 à 1092. C’était un grand poète qui n’avait choisi son entourage et ses ministres que parmi les grands poètes, comme le célèbre poète Andalous Ibn Zaydoune et le poète Ibn Ammare. Il est bien connu que parmi les oiseaux, on trouve des porteurs de lettres. Ce sont des oiseaux entraînés sur la transmission de lettres d’une personne à une autre. Ainsi, les oiseaux étaient un symbole de transmission de messages. C’est ainsi que Al Moetamid et ibn zaydoune avaient l’idée d’utiliser les oiseaux pour envoyer et recevoir des messages secrets : • tout d’abord Al Moetamid et Ibn zaydoun faisaient une correspondance entre l’ensemble des lettres de l’Alphabet Arabe et un ensemble de noms d’oiseaux. • pour que l’un d’eux envoie un message donné à l’autre, il transforme l’ensemble des lettres du message en un ensemble ordonné de noms d’oiseaux. Ensuite, il compose une poésie où il va citer les noms d’oiseaux obtenus par la transformation du message, dans l’ordre obtenu lors de la correspondance entre lettres et noms d’oiseaux. Page 4 sur 13 Par la suite, il envoie cette poésie au destinataire. Le destinataire d’Al Moetamid était surtout son ministre Ibn Zaidoune, qui a très bien su exécuter les différentes étapes de cette méthode de cryptographie et ainsi assurer une ligne secrète de messagerie avec le Roi Al Moetamid. C’est ce dernier, qui avait envoyé un jour à Al Moetamid un message secret lui signalant qu’il était en force d’attaquer son ennemi et un autre jour, il lui avait envoyé un message secret disant « détruis ton ennemi et sauve toi ». Cette méthode là, avait été probablement utilisée aussi pour échanger des clefs pour une méthode de cryptographie utilisant tout simplement une substitution entre les lettres de l’Alphabet. Car dans ce cas, la clef c’est uniquement l’écriture des lettres transformées chacune suivie par son image par la transformation utilisée lors du chiffrement. 3. La cryptographie Numérique Arabe Avant de passer à la cryptographie numérique au Maroc, on va définir le codage numérique Arabe et le calcul Arabe « Hissab Al Jommal », qui est un calcul utilisé par les Arabes pour cacher certains chiffres ou certaines dates importantes. - Codage numérique Arabe au Maroc Les valeurs numériques des lettres Arabes (codage numérique) au Maroc sont données dans le tableau suivant. 10 ي 9 ط 8 ح 7 ز 6 و 5  4 د 3 ج 2 ب 1 ا 200 ر 100 ق 90 ض 80 ف 70 ع 60 ص 50 ن 40 م 30 ل 20 ك 1000 ش 900 غ 800 ظ 700 ذ 600 خ 500 ث 400 ت 300 س Il y a une légère différence entre le codage numérique au Maroc et celui au Machrek Arabe: au Maroc la valeur numérique de سc’est 300 tandis qu’au Machrek Arabe sa valeur est 60 - Calcul Arabe « Hissab Al –Jommal » Le calcul Arabe « Hissab Al-Jommal », est une fonction arithmétique h qui fait correspondre à chaque mot ou à chaque phrase un entier naturel qui n’est rien d’autre que la somme des valeurs numériques des lettres constituant le mot ou la phrase. Cette fonction était utilisée pour écrire certaines dates (comme Page 5 sur 13 les années de naissances ou de décès ou bien certains événements important) au milieu d’une phrase (généralement dans des vers de uploads/Litterature/ aziz-i-histoire-crypt-ma-roc.pdf

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