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Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/bibliothquedel167ecol MAÇON, PROTAT FRERKS. IMI'RIMKl'RS. LA COMMUNE DE SOISSONS G. BOl'lifiIN ANCIEN MEMBRE l>E L ECOLE FRANÇAISE DE ROME ARCHIVISTE AUX ARCHIVES NATIONALES l"' LIVRAISON PARIS LIBRAIRIE HONORÉ CHAMPION. ÉDITEUR 5, QUAI MALAQUAIS 190 7 Tous droits réservés Cet ouvrage tonne le fascicule 167 r de la Bibliothèque de l'École des Hautes Études. uiiîuotiiiHhh; DE L'ECOLE DES HAUTES ÉTUDES PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SCIENCES HISTORIQUES ET PHILOLOGIQUES CENT SOIXANTE-SEPTIEME FASCICULE LA COMMUNE DE SOISSONS l'Ai! G. BOURG IN Ancien Membre de l'École Française de Rome Archiviste aux Archives Nationales (première livraison) PARIS LIBRAIRIE HONORÉ CHAMPION, ÉDITEUR 5 , U A I M A L A Q U A I S 1907 Tous droits réservés PREMIERE PARTIE ORIGINES ET DEVELOPPEMENT JURIDIQUE DE LA COMMUNE DE SOISSOXS HISTOIRE COMMUNE DE SOISSONS GROUPE COMMUNAL SOISSONXAIS CHAPITRE I" ÉVÊQUES, COMTES ET JURIDICTIONS ECCLÉSIASTIQUES A SOISSONS. La situation géographique de la ville de Soissons, avantageu- sement placée dans la vallée de l'Aisne, permet en partie de com- prendre son histoire politique et les conditions économiques de son développement '. Centre celtique 2 et ville romaine 3 , Sois- sons devint sous l'administration impériale un important nœud de routes 4 . La cité romaine, de la configuration de laquelle, à l'en- 1. O. Reclus, Le plus beau royaume sous le ciel, Paris, 1899, in-8, p. 523- 524. Cf. Lemoine, Hist. des antiq. de Soissons, p. xv-xi.iv. 2. Abbé Lebeuf, Disseii. sur Vêlai des anciens habila/is du Soissonnais, Paris, 1736, iu-12; I). Caffiaux, Bib. Nat., Coll. 1). Grenier, t. 64, f° 212 v° ; D r Godelle, dans le Courrier de l'Aisne, 7 janvier 1836 ; Lambin, Étude du nom de Soissons, dans le Bull, de la Soc de Soissons, 3 e série, 1896, t. VI, p. 158-182. 3. Sur la civitas Suessionum, cf. St. Prioux, Civitas Suessionum. M<hn. pour servir d'éclaircissement à la carte îles Suessions, Paris, 1862, in-4 ; abbé Pêcheur, Mém. sur la cité des Suessions, Soissons, 1877, in-8 ; Michaux, Population de la Civitas Suessionum, dans le Bull, de Soissons, 3? série, 1893, t. III, p. 38-42. — On trouvera un plan hypothétique de Soissons sous les Romains dans Leroux, Hisl. de la ville de Soissons, en tête du t. I. — Sur quelques découvertes archéologiques, ci'. Mém. île l'Ac. des Inscr. et Belles-Leltres, t. III, p. 250-252; IL Martinet Lacroix, Hisl. île Soissons, 1. 1, p. 58, n. 161, n. 163, p. 266-67, 79-80, etc. ; le Bulletin, passim. 4. D. Grenier, Introd. gén. à Vhist. delà Picardie, p. 1-22, ad /ineni ; Grégoire d'Essigny, Mém. sur les voies romaines dr la Picardie ; l'ielte, 4 LA COMMUNE DE SOISSONS contre de tant de villes du nord, il est à peu près impossible de se rendre compte aujourd'hui ', était bâtie au pied de la colline de Saint-Jean-des-Vignes ~. C'était la « petite cité », occupée par le chapitre jusqu'à l'incendie de 948. Il est probable que les édi- fices en dépendant étaient renfermés dans un mur, dont on a découvert des restes dans des maisons des rues du Chapitre et du Beffroi s . A vrai dire, après la destruction de ces constructions par l'incendie de 948, les chanoines s'établirent isolément dans le quartier compris entre les rues Saint-Christophe, de la Burie, Saint-Remi, et les murs de la ville '*. La ville, en effet, fortifiée dès l'époque mérovingienne ', était entourée de murailles au début du xn° siècle 6 . Mais, en dehors de ces murailles, s'éten- daient un certain nombre de faubourgs. On n'a pas de preuve que l'existence de ces faubourgs, comme le croit Leroux 7 , remonte à l'époque mérovingienne ; il est cependant certain que, dès les Carolingiens, ils s'étaient déjà fortement développés autour des deux grands monastères de Saint-Médard et de Saint-Crépin. Dès 884, il est fait mention de Saint-Crépin « in suburbio sues- dans le Bull, de In Soc. acad. de Laon, 1859, t. IX, pp. 70-82, 167-176, 177-181; 1860, t. X, pp. 170-173; 1862, t. XII, pp. 131-133, 133-136; 1863, t. XIII, p. 30-31, et l'esquisse de la p. 15. 1. On ne peut guère utiliser les plans existants: en tête de l'ouvrage de Dormay (reproduit dans le Bull, de Soissons, 2 e série, 1875, t. VI); plan de la fin de xvi c siècle (Bib. Nat., Coll. D. Grenier, t. 294, n° 27) ; plans de Vuillefrby, dans Acta Sanct., oct., t. XI, p. 505 ; de Laprairie (Bull., t. VII et VIII) ; de Leroux, t. I, p. 6S et 176. On trouve aussi aux Archives de l'Aisne deux plans (C 435 et C 436). 2. Elle était bien localisée sur la rive gauche de l'Aisne et distincte duiv'cus de Saint-Médard : cf. De Sancto Onesimo (texte du vm e siècle [?]. — Saint Onésime est mort en 390), dans AA. SS., mai, t. III, p. 205 : « Sepultus est autem in ecclesia Sancti Georgii martyris extra confiniâ civilatis suessonicee, citra fluvium Axonae in fisco Croviaco, in vico, qui postea nomine Sancti Medardi dictus atque insignitus habetur. » 3. Leroux, op. cil., p. 267. On sait de quels privilèges furent dotés les cloîtres par les empereurs carolingiens (Cf. A. Giry, Études carolingiennes, I, dans Mélanges Monod, p. 508-513 ; Labande, Hisl. de Beauvais, p. 35-38). 4. Leroux, Hist. de Soissons, t. I, p. 2(18. 5. Grégoire de Tours, Hist. Franc, VI, 21, éd. Krusch, M. G. H., SS. rer. mcror . , t. I, p. 262 et p. 391. 6. Abbé Pêcheur, dans Bulletin de Soissons, 1867, 2 e série, t. I, p. 38; de Laprairie, ibid., 1853, t. VII, p. 222-225. Yoy. p. 133. 7. Op. cit., I. I, p. 226-230. Cf. dans Labande, Hist. de Beauvais, p. 33, en note, la liste des plus anciens faubourgs, dont le premier qui soit connu, celui d'Angers, apparaît en 770 ( Sickel, Acta Karoli, n° 6). ÉVÈQUES, COMTES ET JURIDICTIONS ECCLÉSIASTIQUES 5 sonico 1 », et, quand on construisit, au xn e siècle, des murs à la ville, Saint-Crépin resta en dehors de ceux-ci 2 . A sa partie la plus éloignée, ce faubourg prit le nom de Villeneuve, et il s'élar- git de telle sorte qu'il constitua deux paroisses, celles de Saint- Crépin et de Sainte-Tècle 3 . De l'autre côté de l'Aisne s'étendait le faubourg Saint-Médard, constitué dans le lise de Grouy 4 , grandi auprès de l'abbaye, et qui prit plus tard le nom de faubourg Saint-Wast. Ce faubourg, à proprement parler, était plutôt un bourg fortifié; aussi bien trouve-t-on, pour le désigner, l'expression « burgus sancti Medardi », ou « Auxone» :\ comme celles de « castrum 6 », ou de c castellum 7 », tout comme celle de « suburbium 8 »; en fran- çais, on disait le « bours d'Aisne !J ». C'est que ce faubourg avait été fortilié, après les ravages des Normands, disait-on, sur l'ordre du roi Eudes, avant 898 10 . Ces fortifications avaient naturellement donné au bourg une vie autonome : aussi, plus tard, les commu- niers de Soissons refusèrent-ils de le comprendre dans le péri- 1. H. F., t. IX, p. 438, dipl. de Carloman, n° XX: à la demande de son fidèle Erifon, Carloman accorde à Hermoin, prêlre, deux manses à Yerme- rie,àla condition que les frères de Saint-Crépin lui instituent un anniversaire (cf. D. Élie, t. II, f° 15 v°. Bib. Nat., fr. 1777(3). Mais, dès 862, il est possible qu'il existe un faubourg autour de l'abbaye (Ann. Berlin., éd. Waitz, p. 56). 2. Regnault, Abrégé, Pr., fos I2v°-I3. 3. Cabaret, t. I, p. 72 (Bib. Soissons, ms. 224). La cbapelle Sainte-Tècle s'élevait au milieu d'un ancien cimetière [AA. SS., août, t. VIII, p. i.'il). 4. AA. SS., mai, t. III, p. 20!i. 5. Bib. Nat., lat. 9986, f" 119 (février 1276), f° 132 ^deux actes en <272). 6. Ibid., f° 117 etv° (novembre 1273), et f°118(octave de la saint Denis, 1262). 7. Ibid., f° 106. 8. Ibid., f° 122 v» (janvier 1256). 9. Ibid., f° 139 v° (juin 1250). 10. Chron. S. Medardi, Bib. Nat., lat. 4998, f° 29 v°, l" col. : «< DCCC X( ÎVIII... Iste Odo rex ecclesiam beati Medardi in sua mundeburde el succes- sorum suorumin perpetuuin suscepit. Fecit et praxliclus rex Odo castrum de Vyco et de Sancto Medardo firmare propter insurgentium Danorum inso- lentiam et multa alia bona, possessiones et confirmationes ecclesie beati Medardi contulit. » — Est-ce là la source d'un faux diplôme d'Eudes, roi de France, pour Saint-Médard, publié par Mabillon, De re diplomatica, et reproduitdans //. F., t. IX, p. 460, ou, à la même date, le diplôme cl la ebronique ont-ils enregistré la même légende, c'est ce qu'il est difficile de dire. 6 LA COMMUNE DE SOISSONS mètre des murs qu'ils élevaient eux-mêmes pour leur défense '. En 1210, on refît autour de l'abbaye de nouveaux murs 2 qui durèrent jusqu'au xvi c siècle. Ces deux faubourgs étaient les plus uploads/Litterature/ bibliothquedel-167-ecol.pdf
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- Publié le Mar 21, 2022
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