Cahiers de Traduction Président d’honneur Khemissi Hamidi Recteur de l’Universi
Cahiers de Traduction Président d’honneur Khemissi Hamidi Recteur de l’Université d’Alger 2 « Abou El Kacem Saadallah » Directrice de la Publication Baya Lekkal Directrice de l’Institut de Traduction et d’Interprétariat Rédacteur en Chef Layachi Aissi Coordination Wafaa Bedjaoui Comité de lecture (pour ce numéro) Nacera Idir (U. Tizi Ouzou), Chebha Henni (U. Alger 2), Safia Boushaba (ENA), Mohammed Agina (Tunisie), Wafaa Bedjaoui (U. Alger 2) , Djamel Boutchacha (U. Alger 2), Zohra Hadj Aissa (U. Alger 2), Djamel Goui (Université de Ouargla), Rachida Saidouni (U. Alger 2) , Mohammed Nouah (U.Alger), Tahar Ladjal (U. Alger 2) , Meriem Fellag Ariouat (U. Alger 2), Yamina Sitouah (U. Alger 2) Tel/Fax : 021796266 Email : cahiersdetraduction@gmail.com Les opinions émises dans les articles publiés par la revue n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs © Tous droits réservés à l’Université d’Alger 2, Institut de traduction – Alger – 2016. ISSN : 1111 – 4606 Conception et réalisation Thala Editions, Alger. E.mail : thalaeditions13@yahoo.fr Sommaire Les spécificités de la langue juridique au Maghreb ……………………..……………………..Imane BENMOHAMED 5 Limite de la Traduisibilite De L’équivoque et de la Parodie dans la Poésie Prévertienne ………………………….…………Samira MOHAMED BEN ALI 15 La traduction du français vers l’arabe : une difficulté certaine mais des solutions sûres …………………….………………..Mohamed Réda BOUKHALFA 31 Traduction spécialisée : cas de la terminologie ferroviaire …………………………………………………….Lamia KHELIL 43 Le rôle de l’analyse du discours dans le développement des aptitudes interprétatives chez les apprentis-traducteurs ……………………………………………………..Hassina lahlou 55 Exploring Bilingual Dictionaries: A Case Study of Al Mawrid Arabic English Dictionary ……………………………………………...…Yasmine KELLOU 63 On Text Type Translation: Strategies Used in English Arabic Informative and Expressive Parallel Corpora ………………………………………………...TOUATI Ouissem 81 The Adaptation of Berman’s Model of Translation Criticism to Formative Literary Translation Evaluation .........................................................................Majda Chelli 99 Iniciación a la traducción: enfoque didáctico y propuesta metodológica ………………..…..Zina Si Bachir/ Meriem FELLAG ARIOUAT 123 Cahiers de Traduction, N° 7 - 2016 6 Las actas notariales argelinas de Al‐Mahākim al‐Šar´iyya durante la época colonial. Problemas traductológicos. …………………………………………………………..Mouffok Nafissa 139 Zur Bedeutung des Übersetzens im Deuscht als Fremdsprache‐Unterricht …………………………………………….Kouici Saliha née Sofiane 153 Les spécificités de la langue juridique au Maghreb Imane BENMOHAMED Institut de Traduction Université d’Alger 2 MEY<K ] A : K= ºW ZE, K ó g kA j9ï<Ck Xא א&?Kµ AE_ א אt8K© אTY <?EWא، » =M א?Kj· í f h א#ZאoY ¹j[ ¹א&=Y، K K¥K AWאK K¹¥ ?K g א<WW h א%8jqEK אA=jM ¹א?KEM ¹אtBK EM ¹א EK EM ... ¹h g אC?K« א× Eg אÏEZ AEDK DXא א%8j© : א¦£¹אEM =M א?Kj·، אCK[ . אA= . א<YEM ¹א>Y EM í אC;K¶ א?Kjl א&=K¥l، ¹אKc א&Z£¹ - MjD#אA=j» ¹א?Kjl، ¹Xא אtuK א í ¹pa א&8:A K . Résumé : Cette contribution s’intéresse aux technolectes en milieu plurilingue et se propose de jeter une lumière sur les spécificités de la langue juridique au Maghreb. Ainsi, l’accent sera essentiellement mis sur cinq caractéristiques : la situation linguistique, qui se résume en un unilinguisme de façade, alors qu’elle cache en réalité un bilinguisme de terrain, les tensions entre la langue arabe revendiquée comme composante de l’identité et le français comme Cahiers de Traduction, N° 7 - 2016 6 langue de la modernité juridique, une double acculturation : juridique et linguistique et les différences technolectales. Les mots-clés : Langue juridique, langue de spécialité, bilinguisme juridique, acculturation, Maghreb. La langue juridique, rappelons-le, est l’une des langues de spécialité les plus complexes (Scurtu, 2008 : 884). Elle est un « mode d’expression linguistique particulier aux juristes, c.à.d. ils empruntent, pour exprimer le droit, des voies différentes de celles du profane qui ne s’exprimerait que par le canal de la langue générale ou commune. » (Gémar, 1991 : 275). C’est par le biais de cette langue que la loi parle, le juge interprète et rend ses jugements, l’administration s’exprime,… Mais qu’elles sont les spécificités réelles de cette langue spécialisée au Maghreb ? En effet, la langue juridique en Algérie, au Maroc et en Tunisie se caractérise par un bilinguisme juridique, une rivalité entre l’arabe et le français, le texte français considéré comme texte de référence et une double acculturation : juridique et linguistique. Tout d’abord, la situation linguistique maghrébine, qui se résume en un unilinguisme de façade, cache en réalité un bilinguisme de terrain. Le droit, dans ces trois pays, semble avoir réglé la question du bilinguisme : C’est en arabe qu’on rédige les lois, et s’il y a une version en français, ce n’en est qu’une traduction, comme l’annonce par exemple la première page du Journal Officiel algérien. Mais « malgré les apparences, la production du droit en Algérie (conception et rédaction des lois et règlements, jugements et arrêts,…) continue souvent d’être marquée par une sorte de bilinguisme » (Babadji, 1990 : 207). Au Maroc, « le Bulletin Officiel paraît sous deux versions : en arabe et en français », selon les auteurs de l’ouvrage Le Français Au Maroc (2000). Cahiers de Traduction, N° 7 - 2016 7 La Tunisie, elle aussi, ne semble pas faire exception, si l’on en croit A. Trescases : « Bien que la loi n° 93-64 du 5 juillet 1993 relative à la publication des textes au Journal Officiel de la République Tunisienne et à leur exécution, précise que l’arabe classique est la seule langue utilisée lors des débats du Parlement, de la rédaction et de la promulgation des lois, le Journal Officiel de la République Tunisienne est également bilingue.» (Trescases, 2012 : 125) Le bilinguisme juridique maghrébin est donc une réalité incontournable : le discours législatif algérien, tunisien ou marocain existe en deux versions – arabe et française. Ensuite, cette même situation est caractérisée par des tensions entre la langue arabe revendiquée comme composante de l’identité et le français comme langue de la modernité juridique. Le conflit linguistique français-arabe dans les pays maghrébins est bien réel : loin de cohabiter pacifiquement, ces deux langues s’opposent à la fois institutionnellement et socialement. En plus, chacune d’elles tente de monopoliser les aires de contact et d’accaparer le plus de domaines d’emploi. Nous ne pouvons pas nier que le droit et la justice ont fait partie des domaines où s’est manifestée relativement tôt la volonté d’arabisation à travers une dizaine de dispositions produites par les législateurs maghrébins, mais la version française du Journal (ou Bulletin) Officiel est maintenue jusqu’à nos jours. Pourtant, elle n’est officiellement qu’une traduction de l’original. « Ce qui n’est pas le cas. (…) Lorsque l’interprétation est nécessaire, c’est toujours le texte en langue française qui est sollicité, y compris par les juristes formés en langue arabe. » (Babadji, 1990 : 209). C’est la troisième caractéristique de la langue juridique au Maghreb. Ainsi, ce discours juridique – dans son aspect législatif, en particulier – est dans la plupart du temps conçu et rédigé en français, puis traduit vers l’arabe. Le texte de référence reste celui en langue française, malgré l’existence d’une version arabe dite officielle. Cahiers de Traduction, N° 7 - 2016 8 C’est d’ailleurs ce que semble affirmer A. Trescases (2012 : 125), en décrivant la situation linguistique complexe au Maroc, « (…) Comme c’est le cas en Tunisie et en Algérie, la langue française continue à être utilisée de manière privilégiée. L’expression du droit au Maroc se fait donc également en français. ». Elle rajoute : « (…) Le français continue à dire le droit sans aucun statut ni aucune valeur juridique dans les textes officiels. » Pour nous, cette réalité est conditionnée par plusieurs facteurs ) ،ﺑﻦ ﻣﺤﻤﺪ2013 ( . En premier lieu, nul ne peut négliger, dans un contexte semblable à celui des trois pays l’impact de la langue et de la culture juridique françaises sur la langue arabe et la culture juridique locale. Et même si le français a perdu, après l’indépendance, son statut de langue officielle, le retour à l’arabisme et l’application de la politique d’arabisation n’ont jamais vraiment compromis l’usage du français. En deuxième lieu, On dirait que c’est uniquement dans la langue française qu’existe le « stock » de notions et de modes de raisonnement juridiques qui permettent à l’État moderne de dire le droit (Babadji, 1990 : 208). Enfin, les concepteurs algériens, tunisiens ou marocains sont en majorité formés dans cette langue. La langue juridique maghrébine est également imprégnée d’une double acculturation : juridique et linguistique. Par « acculturation juridique », nous entendons la transformation que subit un système juridique due au contact d’un autre (Alliot, 1968 : 1181). Elle repose la plupart du temps sur un rapport de force entre les systèmes de droit concernés, qui donne un avantage initial à la société dominante. Dans le cas des pays concernés, cette acculturation est principalement observée dans la reprise d’institutions et de notions juridiques françaises, à l’instar de « loi organique », « garde à vue », « droit commun », « éligibilité », « incompatibilité des mandats », « saisine », « Conseil Constitutionnel », « collectivités locales », Cahiers de Traduction, N° 7 - 2016 9 « mandat », « motion de censure », « juridiction », « détention préventive »,… L’impact de la France coloniale uploads/Litterature/ cahiers-de-traduction-7-2016.pdf
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- Publié le Oct 21, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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