Comment préparer et conduire une étude biblique… Cet article se limite à présen

Comment préparer et conduire une étude biblique… Cet article se limite à présenter quelques éléments du cours donné à l’Institut. Celui-ci, en classe, est ponctué d’exercices pratiques et d’études présentées par les étudiants. Ces lignes ont pour but de donner un avant-goût du cours ! On y trouvera des « canevas », des tableaux, et quelques exercices. Mais que ni le titre, ni les aides pratiques, ni l’analogie culinaire… ne fassent penser qu’il s’agirait de recettes qui permettraient à coup sûr de réussir dans cette activité ! Nous espérons que cet aperçu contribuera à encourager nos lecteurs à toujours approfondir leur pratique de l’étude biblique en Église… 1. Vous avez dit : « Étude biblique » ? 1.1. Expliquer et non proclamer, enseigner plutôt qu'animer Ca dit peut-être "oui" dans la version française, mais en grec, ca veut dire "non" !! tiré de crises de foi, PUB, 1992 D’emblée, il faut le dire : l’étude biblique n’est pas une prédication délivrée à un petit groupe assis de façon détendue dans de moelleux fauteuils autour d’une petite table de salon ! Si la prédication relève plus particulièrement de la fonction prophétique, celle du porte-parole du Seigneur proclamant l’actualité de l’interpellation de Dieu, la préparation et la conduite d'une étude biblique nous paraît C.H. Spurgeon prêchant au Tabernacle de Londres en 1890 quant à elle relever du domaine de « l’enseignement ». L'étude est assurée par un « maître » qui guide de façon progressive des « élèves », vérifie le degré d’assimilation des acquis, et enseigne plutôt qu'il n'interpelle. Ainsi parlerons- nous de conduite d'une étude biblique pour insister sur le rôle d’autorité qui incombe à l’enseignant, lequel dépasse à notre point de vue un simple rôle d'animation. Si l'étude de la Parole de Dieu est vivifiante, c’est parce que l’Esprit de Dieu le Père parle par son moyen et nous révèle le Fils, notre Seigneur Jésus-Christ. La mission du berger est de conduire les brebis vers les verts pâturages, à la suite du souverain Berger et dans la fidélité à la révélation du Père. Comparez Ac 8.30-39 à Ac 2.14-36 et Lc 24.27, 32 à Lc 4.16-21, Jr 7.2-4 à Ga 3.6-11. Quels textes se rapportent à votre avis au genre « étude biblique » ou au genre « prédication » ? Expliquez les raisons de votre choix. 1.2. Expliquer la Bible : quelques exemples tirés du Nouveau Testament Dans le Nouveau Testament, en plus du verbe enseigner, cinq termes1 désignent l’action d’expliquer, d’interpréter, d’ouvrir l’intelligence afin de comprendre les Écritures. La vie avec Jésus n'a pas mystiquement « inoculé » aux disciples la « science infuse ». Ils avaient besoin que leur Maître leur explique sa Parole : « les disciples s’approchèrent de Jésus, et dirent : explique- nous la parabole… » (Mt 13.36 ; 15.15)… Aux disciples sur le chemin d’Emmaüs « commençant par Moïse et par tous les prophètes, Jésus (...) expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait… ». Et après l’avoir reconnu, les disciples de s’exclamer : « Notre coeur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu'il nous parlait par le chemin, et lorsqu'il nous expliquait, les Écritures ? » (Lc 24.27 et 32). Souvenons-nous de l’apôtre Paul. Allant de lieu en lieu, c’est d’abord les Juifs de la synagogue qu’il a enseignés, leur montrant comment tout l’Ancien Testament annonçait la venue de Jésus… Il nous est aussi rapporté que « les Béréens qui reçurent la parole avec beaucoup d’empressement examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Ac 17.11). Que dire encore de la « stratégie » d’évangélisation du grand évangéliste Philippe : « Comprends-tu ce que tu lis ?.... » et l’eunuque Éthiopien de lui répondre : « Comment comprendrais-je si personne ne me guide ? » (Ac 8.30). Des quatre persévérances qui caractérisent la pratique communautaire des premiers chrétiens (Ac 2.42), quelle est celle qui est placée en tête de liste ? Quelle est selon vous la raison de ce choix ? À une époque où les chrétiens déploient parfois beaucoup d’ingéniosité pour amener leurs contemporains à s’intéresser à Jésus, notre démarche paraîtra sans doute à certains par trop dépouillée. Nous croyons cependant que l’étude biblique communautaire est encore aujourd’hui le fer de lance de l’évangélisation comme de l’édification du chrétien. Car la Parole de Dieu est une nourriture (1 Co 3.1-2 ; 9.7 ; 1 Pi 2.2 ; Ps 119.103, Mt 4.4), elle est semence et vie (Mc 4.14, Hb 4.12), elle éclaire et irrigue (Ps 110.105, Es 55.10), plus précieuse que l’or et l’argent (Ps 12.7). Elle est aussi un miroir qui nous révèle qui nous sommes (Jc 1.23), pour nous purifier (Jn 15.3). Parce qu’elle est vérité (Jn 17.17), elle tranche jusqu’au plus profond de notre être (Hb 4.12), capable de briser tout rocher qui ferait obstacle à la véritable liberté à laquelle elle donne accès (Jr 23.29, Jn 8.31-32). Cette parole ne revient pas à Dieu sans avoir produit son effet (Es 55.11). À nous d’incarner l'âne de la parabole de Jacques Faizant, « cet âne qui a soif... et qui boit longuement, avec joie et volupté, à côté de son congénère. Non pas pour donner le bon exemple, mais parce qu'il a fondamentalement soif, vraiment, simplement soif perpétuellement soif. Un jour, peut-être, son frère, pris d'envie, se demandera s'il ne ferait pas bien de plonger, lui aussi, son museau dans le baquet d'eau fraîche. 2» Mais au juste, avons-nous vraiment soif ? Ou plutôt : sommes-nous des assoiffés qui avons trouvé la source de l’eau qui désaltère vraiment et qui n’avons qu’un désir, celui de la faire apprécier à d’autres ? 1.3. Étude inductive et suivie de la Bible On a coutume de distinguer deux grands types d’étude biblique : l’étude déductive et l’étude inductive. Alors que l’étude déductive part des informations les plus générales pour en déduire des faits particuliers, la démarche inductive remonte, elle, du particulier au général. Pour illustrer cette diversité d'approche, osons une comparaison : imaginez que vous vous preniez de passion pour les grenouilles et que vous vouliez en comprendre l'existence. Deux possibilités principales s’offrent à vous : le première est de lire tout ce qui a été écrit sur la vie de ces batraciens pour en déduire ensuite des considérations particulières. Vous saurez alors disserter savamment sur la vie de ces créatures, sans nécessairement en avoir jamais rencontré une ! La seconde est de vous rendre au bord d’une rivière et d'y observer le développement du têtard jusqu’au stade adulte. Peut-être serez-vous conduit, à opérer quelque dissection pour voir comment se présente la bestiole au plus profond de ses entrailles !... et votre science se construira sur le détail de ce que vous aurez vu et touché. C’est ce second type d'approche, expérimental en quelque sorte, que nous adopterons : celui-ci nous met en contact direct avec la Parole de notre Dieu. Sans négliger ce que d’autres avant nous ont reçu à son écoute, c’est elle que nous voulons assimiler pour vivre en fils et fille du Dieu de grâce, mais aussi pour en conduire d’autres vers sa connaissance. Rien n’a plus de prix que cette relation directe avec Celui qui se révèle à nous au moyen de sa Parole. 2. Préparer une étude biblique Prenons l’image du repas. Avant de passer à table, cela va de soi : il faut préparer le repas ! Avant de s’asseoir autour de la table pour étudier la Bible, il en va de même : une étude biblique se prépare. Une bonne étude biblique, comme un bon repas, demande du temps. On ne devient pas grand chef d'un simple claquement de doigts ! 1 Fravxw (phrazo) expliquer, Mt 13.36 & 15.15, eJpiluvw (épiluo) expliquer, éclaircir Mc 4.34, Act 19.39, diepmeneuvw (diermeneo) expliquer, interpréter, traduire Lc 24.27, 1 Co 12.30 ; 14.5, 13, 27 ; Act 9.36, dianoivgw (dianoigo), ouvrir, Mc 7.34, 35, Lc 2.23 ; 24.31, 32, 45, Act 16.14 ; 17.3, oJdhgevw (oidegéo) guider, conduire Act 8.31, Mt 15.14, Apo 7.17 2 Faizant Jacques, Loew Jacques, Paraboles et fariboles, coll. Vie spirituelle, Foi Vivante, Paris, Cerf, 1993. 2.1. Observer avant d’interpréter et avant d’appliquer Cette « étude de terrain » nous pousse d’abord à reconnaître le contexte « incarné » dans lequel la Parole a été transmise, à considérer les temps et les lieux, les circonstances et les buts qui ont orienté la rédaction du texte, sous l’inspiration de Dieu lui-même. Comme l’eunuque, nous nous demanderons « de qui parle le prophète » et non quel est le sentiment qu'éveille en nous tel verset, au mépris du sens général et naturel du texte. Nous porterons une attention de... botanistes tant aux interactions du milieu sur le sujet étudié qu’au sujet en tant que tel. Nous serons sensibles aux formes de langage, et puiserons dans l'archéologie tout ce qui nous permettra de bien nous « représenter » ce qu’avait à l’esprit le rédacteur inspiré. Nous ne ferons pas fi de la vocation première de la Bible uploads/Litterature/ cahiers-jn4.pdf

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