Carnet de lecture 1 : la littérature d’idées du XVIème au XVIIIème siècle I- Le

Carnet de lecture 1 : la littérature d’idées du XVIème au XVIIIème siècle I- Les Essais de Montaigne : Des cannibales et Des coches Le point sur l’auteur et son oeuvre: Michel de Montaigne (1533-1592) : Issu d’une riche famille de négociants, Montaigne devient membre du parlement de Bordeaux où il siège cinq ans et se lie d’amitié avec La Boétie. Après être passé au parlement de Paris, il cède sa charge pour pouvoir se consacrer à l’écriture de ses Essais, en 1572, dont il publie une première version en 1580. Il ne cessera de l’enrichir jusqu’à sa mort. Les Essais: Ils sont un nouveau genre de littérature argumentative qui ne cherche pas à défendre une thèse en particulier mais à aborder diverses idées au fil des pensées de l’auteur pour amener une réflexion chez le lecteur. Ainsi Montaigne constitue lui-même “l’essence” de son livre. Dans les deux chapitres abordés ici, Montaigne peint la condition humaine en menant une analyse scrupuleuse de lui-même et des ses contemporains, plus particulièrement sur le sujet de la Découverte du nouveau monde et de l’altérité. Ainsi, l’auteur considère les Européens comme des hommes avides de conquêtes, hâtant la perte de tous ceux qu’ils rencontrent. Il voit dans les peuples d’Amérique récemment découverts une civilisation qui n’a de barbare que le nom qu’on lui donne. Mon point de vue sur l’oeuvre: Ces Essais, bien que difficiles à suivre en raison des nombreuses digressions m’ont beaucoup intéressé. En effet, cette position relativiste qu’occupe Montaigne est très novatrice pour son époque. Ce que je pensais être une réflexion récente (XXème siècle) sur la relativité des cultures était en fait bien plus ancienne que ce que j’imaginais. De plus, la publication de cette pensée à une époque où elle était loin d’être une opinion commune et donc de lui risquer du discrédit nous montre un homme libre d’esprit et de ses opinions. La citation: Il y a une citation qui m’a particulièrement poussée à la réflexion dans ces chapitres: elle se situe au début du chapitre concernant les Cannibales. “Je trouve maintenant qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage dans cette nation, d’après ce que l’on m’en a dit, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas dans ses coutumes, de même que, en vérité, nous n’avons d’autre point de mire pour la vérité et la raison que l’exemple et l’image du pays où nous sommes.” Elle constitue pour moi une sorte de première définition de ce qu’est l’ethnocentrisme ; elle expose également la difficulté de se détacher du référentiel de sa culture. Je me suis donc interrogée: même si l’on se détache de sa culture pour en intégrer une autre, n’y a-t-il pas un grand risque qu’au final, on se mette à juger son ancienne culture avec une nouvelle subjectivité ? II- La lecture cursive : l’usage du monde de Nicolas Bouvier Le point sur l’oeuvre et son auteur : L’usage du monde est un récit de voyage vers l’Orient de Nicolas Bouvier et son ami Thierry Vernet, illustrateur. Il y rapporte sa découverte d’autres cultures pendant un voyage d’un peu plus d’un an (de juin 1953 à décembre 1954) à bord de leur fidèle Fiat Topolino. Nicolas Bouvier (1929-1998 : 68 ans) : Ecrivain suisse ayant le voyage dans la peau, Nicolas Bouvier voyagera toute sa vie. Son écriture y trouvera sa principale source d’inspiration, et il sera principalement connu pour ses récits de voyage, tels que L’usage du monde, Poisson- scorpion ou Chroniques Japonaises. Mon point de vue sur l’oeuvre : C’est une oeuvre de laquelle on ne retire qu’un sentiment diffus, indescriptible. Un bien-être d’une après-midi au soleil. Si on me demandait de le résumer, je serais bien en peine de dire autre chose que “c’est un écrivain qui voyage en Orient et qui fait des rencontres”! Et c’est précisément ce qui fait le charme de ce livre: il n’y a pas d’évènements particulièrement marquants, ni de suspens haletant, mais une ambiance, une douceur de vivre incroyables. L’auteur nous emmène littérairement dans ses bagages ! La découverte de l’altérité se fait par touches successives, comme un tableau impressioniste qui laisse deviner plus qu’il ne donne à voir. C’est ce qui permet la projection de ses propres perceptions dans le récit, et qui lui donne une expérience individuelle, propre à chacun, qui peut être d’un ennui mortel comme d’une poésie à couper le souffle. La citation : “Paulus avait raison. Cela n’a pas de sens d’aller en visite avec un pistolet. Encore moins lorsqu’on sait mal s’en servir. Nous étions partis voir le monde, pas lui tirer dessus.” Je trouve que cette citation exprime parfaitement l’absence de colère, si ce n’est de la crainte méfiante que nécessite un voyage. Un voyage doit être un accueil de l’autre, bienveillant, respectueux. “Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.” Cette citation dit simplement qu’il faut laisser nos expériences nous toucher, nous transformer. Si l’on se carapaçonne contre la nouveauté, on n’évoluera jamais. III- L’oeuvre personnelle : Avatar, film réalisé par James Cameron en 2009. Culture mainstream me direz-vous, certes. Et pourtant, une illustration très intéressante et graphiquement superbe de la découverte et de l’acceptation de l’altérité. Le problème posé vis-à-vis de ce peuple, les Na’vis, qui se battent contre la suprématie des Américains est très manichéen. Mais cela induit une facilité de compréhension pour le spectateur, tout en faisant référence à une période historique précise, sur Terre cette fois, avec la découverte de l’Amérique, et la quasi extermination des indigènes. Cela montre également la bataille d’une minorité au sein de l’oppresseur (ici, les scientifiques) qui tentent d’ouvrir un dialogue avec cet inconnu, et de faire accepter cette différence à son propre peuple. Ce film montre la capacité à dépasser sa peur de l’inconnu, et son agressivité à son égard pour voir le merveilleux d’un monde nouveau. C’est le parcours que mène Jake Sully dans ce film, qui finit par retourner sa veste et passer du camp des militaires à celui des Na’vis. uploads/Litterature/ carnet-de-lecture 3 .pdf

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