Deux alphabets pour l’école Actes du colloque du 14 au 19 mars 2005 Musée natio
Deux alphabets pour l’école Actes du colloque du 14 au 19 mars 2005 Musée national de l’Éducation - INRP Rouen Deux alphabets pour l’école Colloque du 14 au 19 mars 2005 • Musée national de l’Éducation - Rouen /33 Sommaire Présentation 3 Introduction du colloque Yves Gaulupeau, directeur du musée national de l’Éducation (INRP–Rouen) Emmanuel Fraisse, directeur de l’Institut National de Recherche Pédagogique Alain Charpentier, délégué académique adjoint à l’action culturelle (Rectorat de Rouen) Pourquoi proposer des modèles d’écriture pour l’école ? 4 Intervention de Monsieur Jean Hébrard, Inspecteur général de l’Éducation nationale 6 La démarche de Marion Andrews, calligraphe 9 La démarche de Laurence Bedoin, professeur d’arts appliqués 13 Le point de vue de Jean-François Porchez, enseignant chercheur, créateur de caractères Apprendre à écrire, quelle histoire ! 15 Conférence de Brigitte Dancel, maître de conférences en Sciences de l’Éducation, Université de Rouen Le B A BA de la pédagogie ! 22 Des graphistes, des calligraphes et des ensei- gnants au cœur des activités culturelles liées à l’écriture et à la calligraphie dans les écoles et les musées. Interventions de: Marion Andrews, Karim Jaafâr, Jeons-Ae Ju, Edwige Timmerman, Laurence Bedoin et Élisabeth Domergue Rencontre avec les collections du musée 25 Claude Rozinoer, visite des collections avec des élèves 26 Yann Roverc’h, intervention avec une classe de CE1 27 Anne Brousmiche, conférence sur les cahiers d’écoliers 29 Élisabeth Domergue, atelier : les gestes de l’écriture cursive Conclure ? 31 Déclaration de Brigitte Flamand, IA – IPR d’arts appliqués 32 Bibliographie 33 Participants Manifestation organisée par la Délégation académique à l’action culturelle du Rectorat de l’Académie de Rouen en partenariat avec le Musée national de l’Éducation (INRP-Rouen), l’IUFM de l’Académie de Rouen, le lycée Camille Saint-Saëns de Rouen et l’association l’Esperluette, sous la présidence de Monsieur Jean Hébrard, Inspecteur général de l’Éducation nationale. Deux alphabets pour l’école Colloque du 14 au 19 mars 2005 • Musée national de l’Éducation - Rouen /33 Yves Gaulupeau, directeur du Musée national de l’Éducation (INRP–Rouen) : L’opération, “ Deux alphabets pour l’école ”, dont nous sommes heureux d’accueillir la manifestation inaugurale, a été organisée par la Délégation académique à l’action culturelle du Rectorat de l’Académie de Rouen en partenariat avec le Musée national de l’Éducation (INRP-Rouen), l’IUFM et l’association l’Esperluette. Elle est présidée par Jean Hébrard, Inspecteur général de l’Éducation nationale, mais aussi historien de l’éducation et en particulier historien de l’écrit et de l’écriture. En tant que service de l’Institut national de Recherche pédagogique, le musée n’est pas seulement intéressé à la dimension historique et patrimoniale de cette question, mais aussi à ses résonances les plus contemporaines, tant il est vrai que l’apprentissage de l’écriture continue d’être un enjeu dans l’école d’aujourd’hui. En évoquant le concours public pour la création de modèles d’écriture cursive initié par le Ministère de l’Éducation Nationale en 1999, la première partie de ce colloque s’attachera à restituer le contexte originel des “ deux alphabets ”. Les deux lauréates du concours, Marion Andrews et Laurence Bedoin, présenteront ensuite leur démarche. Jean- François Porchez commentera pour sa part les réactions du jury dont il fut le président. Enfin la parole reviendra aux participants désireux de nourrir cette présentation de leurs réactions et de leurs réflexions. Emmanuel Fraisse, directeur de l’Institut National de Recherche Pédagogique : Nous ne cédons pas à la “ rétrostalgie ”, évoquant le paradis d’hier pour dénoncer la situation d’aujourd’hui. L’étude de l’histoire de l’école et des pratiques pédagogiques peut permettre d’imaginer des solutions qui correspondent aux besoins des élèves. C’est la vocation de l’INRP de tisser des relations avec des intervenants et des personnalités institutionnelles relevant de l’école ou des collectivités territoriales. L’antenne de Rouen n’est pas qu’un lieu de conservation ou d’exposition. À la disposition des chercheurs en sciences de l’Éducation, elle offre un passage entre le passé et le futur. Alain Charpentier, délégué académique adjoint à l’action culturelle (Rectorat de Rouen) : Rappelons que cette manifestation, qui possède une dimension pédagogique évidente, a vu le jour grâce à une initiative du professeur d’arts appliqués rattaché à la Délégation académique à l’Action culturelle. Élisabeth Domergue, personne ressource pour le graphisme, le signe et l’écriture, nous a convaincus de montrer ces alphabets, créés à la demande du ministère il y 5 ans. Ils n’ont pas été diffusés et l’intention de cette action n’est pas de les imposer mais d’en faire partager la démarche et la réflexion. Élisabeth Domergue a donc imaginé un programme de travail et d’échanges entre des spécialistes de la lettre, des personnels de l’Éducation nationale, inspecteurs, formateurs, enseignants et des élèves. Par ailleurs, l’engagement de l’INRP qui s’est associé à cette initiative et les ressources du Musée national de l’Éducation ont permis de réaliser et d’enrichir, de façon significative, ce programme. Présentation Colloque du lundi 14 mars 2005 Musée national de l’Éducation : 185 rue Eau-de-Robec, Rouen Deux alphabets pour l’école Colloque du 14 au 19 mars 2005 • Musée national de l’Éducation - Rouen /33 La manifestation d’aujourd’hui trouve sa source dans l’initiative de deux jeunes étudiantes de l’école Estienne qui avaient décidé de travailler sur l’écriture scolaire pour leur diplôme de fin d’études en création typographique. L’idée d’Héloïse Tissot et de Laurence Bedoin était de proposer un nouvel alphabet, un modèle d’écriture pour les enfants des écoles. Elles m’ont contacté pour que, en tant qu’inspecteur, je leur apporte les repères indispensables et une expertise dans l’élaboration du cahier des charges. J’ai découvert le regard des professionnels sur cette question à l’école Estienne, le lieu de la transmission de la culture de la lettre. C’est une École nationale supérieure qui propose tout l’éventail des formations des métiers du Livre. Parallèlement, j’avais été alerté par des inspecteurs de l’Éducation nationale qui dénonçaient l’état de déstructuration de l’écriture des enfants de CM2. C’est un élément important de l’échec des élèves en sixième. La moitié des élèves arrivant au collège n’a pas la maîtrise d’une écriture aisée, automatisée. Comment ces enfants pourront- ils prendre des notes et construire leur page ? Comment un professeur peut-il travailler quand le quart des élèves peine à écrire ? En 1998 nous proposons au ministère l’idée d’un concours. L’objectif est de fournir aux professeurs de l’école primaire une aide efficace pour enseigner une écriture lisible, harmonieuse, rapide à tracer, bien adaptée aux instruments et aux supports contemporains. Nous avons à nouveau travaillé avec l’équipe de l’école Estienne, en particulier Jean-Louis Estève, pour définir le plus précisément les besoins. Pour les enfants, l’objectif principal était l’acquisition d’une écriture aisée, rapide, lisible, dans la perspective de la prise de notes. Pour les enseignants, nous avons demandé aux candidats de concevoir une police numérisée, la rédaction d’une justification et d’une méthode d’accompagnement. Depuis les années soixante, la plume sergent- major et les papiers rugueux ayant été remplacés par des instruments qui glissent et des surfaces glacées, l’école ne s’est plus beaucoup préoccupée de la question : écrire serait devenu facile. Personne ne s’est soucié de doter les écoles d’une écriture adaptée à ces changements. L’idée que bien écrire ne serait pas si important s’est imposée. Le temps dévolu aux apprentissages n’a cessé de se réduire, des méthodes discutables ont été acceptées. Aujourd’hui tous les enseignants apprennent une écriture droite, ils ne savent pas pourquoi, probablement pour suivre les repères verticaux de la réglure Séyès. Certains sont persuadés que c’est obligatoire. Dans les IUFM, personne ne leur explique que la translation entraîne l’inclinaison de l’axe de l’écriture. Ils n’ont donc aucun moyen de choisir une méthode avec discernement. Dans les classes, les cahiers ne sont pas placés, les enfants ne savent pas tenir leur stylo. On ne contrarie plus les gauchers, heureusement, mais combien d’enseignants peuvent-ils guider avec confiance un enfant gaucher ? La difficulté amène de nombreux enseignants, dès l’école primaire, à abuser de fiches préfabriquées, où l’élève n’a que quelques mots à tracer, voire des cases à cocher. Que dire du remplacement des cahiers par des feuilles photocopiées où l’élève n’a plus de repères de page, pas même des lignes ? Les conséquences apparaissent lors de l’entrée au collège. La rapidité de copie varie de 1 à 10 ; comment faire cours à tous les élèves quand la moitié du temps consiste à copier ? Nous sommes certains d’avoir identifié une source d’échec scolaire dans ces difficultés croissantes dans l’apprentissage de l’écriture. Comment focaliser sur l’orthographe, sur l’expression de sa pensée quand on ne sait pas dans quel sens tourner une lettre et l’attacher à la suivante ? Pourquoi proposer des modèles d’écriture pour l’école ? Colloque du lundi 14 mars 2005 Musée national de l’Éducation : 185 rue Eau-de-Robec, Rouen Jean Hébrard, inspecteur général de l’Éducation nationale : Deux alphabets pour l’école Colloque du 14 au 19 mars 2005 • Musée national de l’Éducation - Rouen 5/33 Les résultats de ce concours ont été présentés à la presse en 2002. Le jury et les lauréates ont continué à travailler pour construire un matériel pédagogique dont les élèves et les enseignants pourraient s’emparer. Nous avons les moyens d’offrir les bases d’une écriture scolaire uploads/Litterature/ colloque-alphabet 1 .pdf
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- Publié le Fev 17, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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