Conseils pour le mémoire de master en langues anciennes (Domaine latin) Jean Me
Conseils pour le mémoire de master en langues anciennes (Domaine latin) Jean Meyers Professeur de latin Tables des matières I. Objectifs (p. 2) II. Le sujet (p. 3) III. La documentation : éditions, encyclopédies et CD-Rom (p. 5) a. Le Dictionnaire des Antiquités (p. 9) b. La Realencyclopädie (p. 10) c. Der neue Pauly (p. 12) d. Les CD-Rom (p. 12) IV. La recherche bibliographique : bulletins et revues (p. 13) V. Organisation du travail (p. 20) VI. Présentation matérielle (p. 21) a. Remarques générales (p. 21) b. Les notes de bas de page (p. 24) c. L‘« art de citer » (p. 29) i. Citations dans le texte (p. 29) ii. Citations dans les notes (p. 30) 1. Sources anciennes (p. 30) 2. Ouvrages modernes (p. 33) a. Livres (p. 33) b. Dictionnaires et encyclopédies (p. 36) c. Articles de revues et d‘ouvrages collectifs (p. 37) iii. Comment « reciter » ? (p. 38) VII. Petite bibliographie sélective (p. 39) 2 I. Objectifs Le mémoire constitue pour l‘étudiant une première initiation à la recherche dans le domaine des langues anciennes (Master I). En raison de la spécificité de notre Centre de recherches (CERCAM) réunissant historiens et littéraires, de l‘Antiquité et du Moyen Âge, le mémoire peut également être l‘occasion de favoriser des échanges avec des disciplines connexes (histoire, philosophie, littératures byzantines ou médiévales, histoire des sciences, littératures modernes, etc...). Le mémoire sera d‘abord une initiation à la réflexion, à la pensée et à l’écriture. Traiter un sujet donné, c‘est en effet apprendre à réfléchir, à penser et à écrire. Il s‘agit pour l‘étudiant, en Master I, de travailler pendant une année, sous la direction d‘un spécialiste ou de plusieurs selon les cas, à un sujet donné, auquel le candidat devra apporter, conformément aux règles et habitudes de l‘écriture scientifique, une contribution nouvelle et originale d‘une centaine de pages maximum (y compris la bibliographie). C‘est là une expérience nouvelle, différente de la rhétorique de la dissertation écrite ou de la leçon orale, mais qui, malgré la distance entre l‘esprit de la recherche et l‘esprit des concours de l‘enseignement, pourra aider l‘étudiant soit à aborder, en Master II, une seconde année de recherche plus approfondie, soit à préparer, dans une autre optique, les concours de l‘enseignement ou de la fonction publique. Le travail essentiel, dans le cadre d‘un mémoire de Master I devant permettre à l‘étudiant de s‘initier à la recherche, seront : — d‘établir une bibliographie raisonnée du sujet ; — d‘apprendre à lire des ouvrages et articles scientifiques en langues française et étrangères ; — de faire la critique de ces ouvrages et articles et de prendre position par rapport aux thèses contradictoires ; — de synthétiser les connaissances acquises pendant son cursus universitaire et pendant ses recherches et lectures ; — de rédiger, dans une langue claire, précise et correcte et tenant compte des exigences de l‘écriture scientifique, les résultats de ses recherches et de ses découvertes. 3 Le mémoire n‘est donc pas une entreprise de compilation, mais de conception. Il s‘agit de montrer à travers lui l‘aptitude à se servir de l‘acquis constitué au cours des études et des lectures, à synthétiser une problématique et à faire preuve d‘esprit critique dans le cadre d‘une recherche personnelle et rigoureuse sur un sujet limité. Ce travail est d‘autant plus important qu‘il constitue l‘unique moment où l‘étudiant prend un contact personnel et actif – et non plus passif, comme dans la plupart des cours magistraux –avec ce qui fait la spécificité de l’Université, à savoir la recherche. Pour la première fois, l‘étudiant n‘est pas sollicité pour emmagasiner des connaissances, mais pour en élaborer et en produire. Or un universitaire est précisément quelqu‘un qui sait comment les connaissances s‘élaborent, comment le savoir se construit, pour l‘avoir vu faire et pour l‘avoir fait soi-même, et qui dès lors est à même de critiquer et de remettre en cause les connaissances, d‘en mesurer les limites, de les corriger ou d‘en produire de nouvelles. D‘une certaine façon, le mémoire est le couronnement de la formation universitaire, dans la mesure où pour vraiment apprendre ce qu‘est la recherche, il faut en faire soi-même. II. Le sujet du mémoire Compte tenu du temps imparti au mémoire, une seule année, et compte tenu du fait que l‘étudiant est encore un novice en Master I, il convient de s‘en tenir à des sujets limités. Le mémoire n‘est pas une thèse de doctorat : un sujet trop vaste ne pourra jamais être bien maîtrisé et conduira soit à des considérations générales sans grande originalité, soit à des réflexions plus ou moins personnelles sans véritable assise scientifique, sans démonstration. Or rappelons-le, le mémoire ne doit être ni un travail de compilation, ni une dissertation, ni même un essai philosophique ou esthétique. Mais on n‘oubliera pas non plus que pour les étudiants souhaitant par la suite poursuivre leur formation en Master II, le sujet de mémoire devra pouvoir être alors élargi et approfondi. La diversité des sujets possibles est très large : recherches sur la langue (lexicologie ou syntaxe), sur les textes pris en eux-mêmes (commentaire, stylistique, édition critique, traduction) ou étudiés selon les diverses approches de l‘histoire (histoire des sociétés, des mentalités, des religions, des mythes, des sciences etc.), disciplines auxiliaires (épigraphie, paléographie, papyrologie…). L‘étudiant devra donc choisir un secteur qui l‘intéresse plus 4 particulièrement et un directeur de recherches spécialisé dans ce secteur, puis délimiter, avec lui, un sujet qui puisse être traité dans un temps restreint par un apprenti chercheur encore inexpérimenté. Pour délimiter un bon sujet, on peut par exemple mettre en rapport deux éléments, un thème, un terme ou un concept et un corpus, une époque ou un auteur. Mais il ne faut ni associer deux éléments trop restreints, ni deux éléments trop larges : ainsi, un sujet comme « La virtus dans la littérature latine » suppose, à la fois à cause de l‘importance du concept de virtus à Rome et du corpus énorme retenu, une matière beaucoup trop vaste et impossible à traiter ; de la même façon, mais pour des raisons inverses, un mémoire sur « L‘emploi de l‘hyperbate chez Trogues Pompée » met en rapport deux termes trop limités (une simple figure de construction et un auteur mineur) et risque de ne pas apporter de résultats particulièrement féconds. En revanche, un sujet comme « La virtus des héroïnes romaines chez Tite-Live » (un thème restreint, un auteur important) pourrait peut-être conduire à des découvertes et à des conclusions intéressantes. Certes, tous les sujets peuvent être intéressants, puisque l‘intéressant en soi n‘existe pas (l‘intéressant est seulement ce à quoi l‘on s‘intéresse, comme l‘a bien montré P. VEYNE, Le quotidien et l’intéressant. Entretiens avec C. Darbo-Peschanski, Paris, les Belles Lettres, 1995), mais on veillera quand même à formuler des problématiques pertinentes et à éviter les questions absurdes : même si notre appareil conceptuel moderne peut nous aider à mieux appréhender l‘Antiquité, cela ne signifie pas que toutes les questions ou débats d‘actualité ont un sens dans les sociétés antiques. Des sujets comme « L‘écologie dans la Rome antique » ou « Le tourisme de masse dans l‘Italie républicaine » sont des sujets fantaisistes. Contrairement à ce que pensent parfois les étudiants, les grandes périodes ou les grands auteurs n‘ont pas livré tous leurs secrets, et l‘on peut toujours aborder avec un regard neuf des œuvres ou des périodes mille fois étudiées. Chaque époque a de toute façon des questions nouvelles à poser à l‘Antiquité. Il ne faut donc pas rejeter systématiquement l‘idée de travailler sur de grands classiques (Virgile, Cicéron, Ovide etc.), mais il faut dans ce cas circonscrire des sujets très limités en raison de la bibliographie énorme qui existe sur les grandes œuvres classiques. Si l‘on s‘aventure vers des périodes moins fréquentées, mais non moins passionnantes comme l‘Antiquité tardive ou le Moyen Âge latin (encore que ces dernières années, ces domaines aient connu une expansion extraordinaire), et vers des auteurs oubliés ou plus négligés, on pourra choisir des thèmes éventuellement plus larges si la 5 bibliographie existante est assez restreinte. Le choix entre les voies classiques et les chemins détournés dépend donc de l‘étudiant et de sa personnalité : certains sont gênés par les bibliographies diluviennes, alors que d‘autres sont paralysés par les sujets plus ou moins vierges et devant lesquels ils sont un peu livrés à eux-mêmes. La traduction et le commentaire d‘une œuvre oubliée, de dimension restreinte, ou d‘une partie cohérente d‘une œuvre plus longue peuvent fournir aussi des sujets intéressants. Contrairement à ce que l‘on pense souvent, il ne s‘agit d‘un choix ni facile, ni indigne. La traduction est un art extrêmement exigeant, qui doit être vu comme le couronnement de l‘interprétation d‘un texte, couronnement par lequel on fait passer un message d‘une langue à la sienne. C‘est un moyen de sortir de l‘ombre certains auteurs, de les rendre plus accessibles aux chercheurs et aux lecteurs modernes, de contribuer du même coup à la connaissance du passé et à la diffusion, en dehors même de l‘Université, des acquis de uploads/Litterature/ conseils-pour-le-memoire.pdf
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- Publié le Jui 06, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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