People ex. Uk No. 15 (janvier 2005) EDITORIAL Ce numéro répond bien à une de no
People ex. Uk No. 15 (janvier 2005) EDITORIAL Ce numéro répond bien à une de nos attentes, à savoir la découverte de ‘nouveaux’ auteurs européens d’'aujourd’hui', particulièrement dans les pays du Centre et de l’Est, où réside un nombre croissant de nos membres. Aux grands noms qui depuis longtemps figurent dans ces pages et sur nos programmes de rencontres et de colloques s’ajoutent d’autres venant de rivages plus lointains – estoniens, lettons, roumains, russes, ukrainiens. Ainsi cette ‘Europe culturelle’ que prône dans leurs discours dirigeants et hommes politiques vit-elle de plus en plus en nous de sa chaude vie, et nous propulse vers un avenir riche de promesses et d’ouvertures humaines. Il reste, peut-être, une question que nous pourrions tous nos poser à cet égard: en tirons-nous toute l’illumination possible en ce qui concerne une esthétique de la spiritualité qui renforce l’idée d’une lignée commune avec l’esprit qui nous guide? D’aucuns regretteront peut-être le manque de références à François Mauriac dans ces pages. Est-ce oubli de notre part, ou notre auteur est-il présent de façon implicite? Le nom de François Mauriac qu’honore notre titre, et qui en dit long sur notre recherche d’identité, ne résonne-t-il plus aujourd’hui rattaché à des questions d’art et d’esthétique plutôt qu’à des questions de tradition et d’orthodoxie catholiques? C’est ce genre de question qui va sans doute orienter nos débats à notre prochaine journée de réflexion sur notre identité et nos orientations futures. Car il faut bien admettre la nécessité de nous adapter aux temps nouveaux; et là pourrait nous guider cette métaphore d’‘aiguillage’ si chère à François Mauriac. Si vous-même vous avez un avis à exprimer, n’hésitez pas à nous écrire. Comme vous le savez, depuis longtemps nous essayons de développer une page ‘correspondance, échange de vues’. En attendant il y a la préparation du colloque de Rome. ‘Art et littérature: la beauté sauvera le monde’. Quel dommage que François Mauriac ne soit pas là pour communiquer son mot, de sa voix si rauque et de son oeil pétillant! Car les ‘chroniques’ de Mauriac publiées récemment n’abondent-elles pas en illuminations sur la beauté, sur la recherche par les mots et inventions romanesques qui font appel en nous à ce qui transcende cultures et confessions? Retenons celle-ci à propos de l’oeuvre de Proust: ‘Le sordide y prend à nos yeux cette valeur intemporelle, cet éclat éternel, dont se revêt une assiette grossière sur une table de cuisine dans les natures mortes des grands peintres… Je crois qu’à partir d’un certain degré de grandeur et de puissance l’oeuvre d’art manifeste, à l’insu de son auteur peut-être, un dessein éternel’. Mais là toute la question est de savoir sans doute ce que ces mots ‘grandeur’ et ‘puissance’ veulent dire? Margaret Parry AUTOUR DE LA ROUMANIE… Le « voyage de découvertes et d’échanges » en Roumanie : des découvertes littéraires et des échanges européens Le « voyage de découvertes et d’échanges » en Roumanie, du 27 juin au 3 juillet dernier, a permis la découverte d’un pays en évolution rapide dans tous les domaines, celle du Delta du Danube - le pays des joncs et des pélicans - et celle d’une littérature. Il a été l’occasion d’échanges internes au groupe de participants, particulièrement représentatifs de l’Europe de l’Ouest et de l’Est, et aussi avec une population accueillante, les adhérents roumains et ukrainiens jouant parfaitement leur rôle de lien entre le groupe et les habitants. Les trois articles qui suivent illustrent parfaitement ce voyage. Celui d’Elmy Lang résume les communications de Georges Simon et d’Arditi-Kargon sur Panait Istrati, et de Jacques Pilate sur Virgil Georghiu, tout en rendant compte de ses impressions personnelles. Le second, plus personnel encore, est le récit de voyage de Raluca Simon, qui par ailleurs a été un des organisateurs du voyage. Il a paru intéressant d’ajouter un troisième et bref article d’une militante qui, comme Ivan Antonesku dans sa communication, s’efforce de réhabiliter un poète roumain réduit au silence puis massacré par le pouvoir bolchevik. Michel Bonte La beauté sauvera la Roumanie Journal d’un voyage de découvertes et d’échanges Le « Voyage de découvertes et d’échanges » en Roumanie de l’été 2004 a été une grande réussite. Voici des extraits de mon journal, rédigé pendant ce merveilleux voyage. Mardi, 29 juin : Vânatori, Neamt Des communications enrichissantes et intéressantes sur les œuvres de Panait Istrati, Virgil Gheorghiu et les écrivains roumains de Bucovine ukrainienne ; des rencontres de poètes moldaves ; des récitations de poèmes roumains et français par des membres ou futurs membres de l’Association Européenne François Mauriac. Moments émouvants pour les auteurs et le public. Le soir, superbe spectacle folklorique des élèves de l’école de Vânatori. Mercredi, 30 juin : Iasi On nous présente le guide du groupe dont je ne savais pas qu’il était français ; en plus, il parle roumain, ce qui en France et en Roumanie est plutôt une rara avis. On visite le Centre Culturel Français. Paul-Elie Lévy, le directeur, nous fait, dans la petite salle de théâtre, une présentation des activités du Centre de l’année 2004. Au mois de juin, il a accueilli Bernard Pivot et son équipe pour un numéro spécial de l’émission « Double je », diffusée le 21 octobre sur France 2 et un mois plus tard sur TV5. On part ensuite faire la découverte du Cimetière juif, dont j’ai entendu parler et qui m’a paru très intéressant. J’ai passé quatre ans à Iasi pour mes études, et jamais je n’ai eu l’occasion de voir ce cimetière chargé d’histoire. Il faut que les touristes étrangers débarquent pour que les Roumains découvrent leur pays riche et souvent méconnu ! On ne peut visiter l’église des Trois Hiérarques, en restauration. En revanche, on visite le nouvel Ateneu (Centre Européen de Création), construit sur la place de l’ancien Ateneu Popular. Ce foyer de culture a été inauguré à la fin de l’année 2003 et moi, bien sûr, j’ignorais son existence, car j’ai fini mes études dans cette ville en 2000. C’est un bâtiment moderne, disposant d’une salle de théâtre, d’une salle d’exposition d’art contemporain et d’une bibliothèque. Son directeur, Benoît Vitse, ancien directeur du Centre Culturel Français, conduit un atelier de théâtre et monte des spectacles de théâtre contemporain. Les pièces roumaines sont jouées en français, et les françaises en roumain. Le jour de notre visite, notre guide joue dans le dernier spectacle de la saison (Baal de Bertolt Brecht). Dommage, on ne peut pas voir le spectacle ; je l’aurais d’autant plus voulu, que dans ma ville, Târgu Neamt, il n’y a pas de théâtre. En tout cas, cet Ateneu a été pour moi un vrai coup de cœur. En fin d’après-midi, on part en bus vers Braila. Diverses conversations fusent, dont l’une porte sur les écrivains roumains contemporains, appréciés ou pas. C’est une discussion serrée ! J’ai l’impression de me trouver dans une émission de Bernard Pivot qui n’aurait pas d’animateur. Jeudi, 1er juillet : Braila, Tulcea, Crisan Visite de la maison natale de Panait Istrati, au bord du Danube. Devant cette maison, il y a un parc. Un guide nous accueille en roumain, le notre traduit en français. Arrivée et hébergement à Crisan, village tranquille de pêcheurs. Balade de deux heures autour de Crisan en canoë (pour les jeunes) et en barque pour les autres. Paysage magnifique, paradisiaque, des nénuphars jaunes et blancs, un espace très romantique qui me rappelle la beauté de la nature sauvage des poètes romantiques, à la manière de Lamartine, d’Hugo ou d’Eminescu. Soirée dans une maison d’accueil en toit de roseau, discussions ardentes, lecture d’extraits de textes divers, plats typiques de la région où le poisson et les moustiques sont les rois. Vendredi, 2 juillet : Crisan, Mila 23 Balade en barque à moteur dans le Delta par les canaux et les lacs. Observation des colonies de pélicans et d’autres oiseaux sauvages. Pique- nique et visite d’un village de pêcheurs isolés (Mila 23). On dispose d’un autre guide roumain qui parle français. La beauté de cette nature sauvage est ineffable. Soirée à la pension « Nufarul » (Le Nénuphar), musique traditionnelle (tambour et accordéon), récitations bilingues de poèmes et récits (la dimension multiculturelle et européenne de l’Association devient évidente !), danses roumaines, photos, souvenirs inoubliables, moments uniques. Chacun tombe sous le charme de la beauté et de l’émotion d’une nouvelle découverte de l’autre, ou de soi-même, qui sait ? Dimanche, 4 juillet : Bucarest Retour en avion, adieux rapides à l’aéroport. Pourquoi le temps a passé si vite ? Tout ce qui est beau passe vite, trop vite. C’était plus beau que je ne l’aurais imaginé. Et quand je pense qu’au départ, je voulais y renoncer ! Il ne faut jamais avoir ce genre d’hésitations, car on peut y perdre tout ce qu’il y a de meilleur dans la vie : sa beauté. Raluca Simon PS : Ce que ne dit pas Raluca, c’est qu’en ce qui concerne l’étape de Târgu Neamt nous lui sommes très redevables ainsi qu’à sa famille pour tout ce qu’ils ont fait pour sa uploads/Litterature/ constantin-v-gheorghiu.pdf
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- Publié le Fev 01, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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