Texte : Arrias, le « menteur cultivé » Le Commentaire proposé Introduction : La

Texte : Arrias, le « menteur cultivé » Le Commentaire proposé Introduction : La Bruyère est un écrivain classique, qui a pris le parti des Anciens contre les Modernes. Son œuvre majeure est « Caractères », où il critique son époque et les genres humains, puisqu'il les présente tous dotés d'un défaut. Son texte est un portrait caricatural, qui s'achève par une anecdote, caricature du bavard frimeur, mais qui est aussi une distraction pour le lecteur par sa chute. 1-le personnage 2-l'intérêt comique I. LE PERSONNAGE A. Son omniprésence ~ L'auteur met l'accent sur le bavardage du personnage qui n'intéresse que lui : il monopolise la conversation. Anaphore du « il » = omniprésence, qui est progressivement remplacé par « je », qui traduit le côté imbu de lui-même du personnage, avec une description puis une narration. ~ Champ lexical de la parole : tous les verbes sont différents. Arrias ne se répète jamais, il fait preuve d'une variété de discours, qui traduit son don pour parler, même sur une conversation de bas niveau ! ~ Le texte présente d'abord un style indirect, puis un style direct. Ceci permet à l'auteur d'amener la chute de l'histoire, et de montrer qu'aucun dialogue n'est possible avec Arrias, personnage qui minimise les autres => « se hasarde… ce qui explique la chute ! ~ Arrias est égocentrique « on » « quelqu'un » = le personnage ne connaît pas ses convives, il ne porte aucune attention aux interlocuteurs. B. Ses autres défauts ~ Arrias est un mythomane culturel. « aime mieux mentir que de se taire ». On peut dire que le personnage frime jusqu'au bout, arrivant même à inventer pour 1 combler ses lacunes de connaissances. ~ Le personnage est aussi un mythomane social. Il veut étaler ses (fausses) relations, c'est un snob. « Familièrement » = il est plus haut placé que l'ambassadeur, puisque ceux-ci ne peuvent parler de leur métiers qu'à leurs supérieurs car ils sont tenus par le secret professionnel. Il se vante d'un pouvoir qu'il ne possède pas, il se prend pour quelqu'un qu'il n'est pas. ~ Arrias est un mauvais convive. Il rit de ses propres plaisanteries, ce qui ne présente aucun intérêt pour les autres. ~ Personnage coléreux « feu contre quelqu'un » = devient rouge, référence chromatique. ~ Arrias est un frimeur « comme s'il en était originaire » Il laisse entendre qu'il a fait des choses rares. ~ Il est prétentieux « il reprend avec plus de confiance » « Arrias ne se trouble point » Arrias est trop sûr de lui. ~ Il est enfin imprudent. Il dit CE qu'il ne faut pas dire : le nom de l'ambassadeur ! C'est la caricature du frimeur qui ne peut plus s'arrêter. II. LE COMIQUE A. La Caricature ~ Le type humain est poussé à l'extrême. « tout lu, tout vu… » Ces hyperboles montrent que l'auteur se moque. ~ L'énumération Le rythme est quartenaire (4 sujets) et au pluriel. ~ Arrias est en antithèse avec les autres. Les mots sont antithétiques deux à deux : « hasarde/ne se trouble point » « prouve nettement/ne sache original » « des choses qui ne sont vraies/caché aucune circonstance » C'est une sorte de duel entre lui et les autres. ~ La parataxe Les convives sont fatigués par Arrias. C'est un discours pénible, ennuyeux… On partage l'ennui des convives par le style plat que crée la parataxe. 2 ~ Anti portrait de l'honnête homme. Tous les défauts qui ne sont pas acceptés à l'époque sont indiqués. Le personnage est asocial. L'usage du présent laisse présager qu’Arrias fait la même chose partout où il passe. B. Le jugement de l'auteur ~ L'auteur suggère que le personnage n'est pas ce qu'il voudrait être. « Arrias a tout vu, tout lu, il veut le persuader ainsi » La 2e partie de la phrase démolit la première. « Universel…pour tel » Il semble exister une grande marge entre l'opinion de La Bruyère et celle d'Arrias. ~ L'auteur fait un jeu de mots « sethon => sait-on ? » Cela tourne en ridicule Arrias car c'est le seul mot qu'il ne connaît pas. ~ Le passage de la narration à l'anecdote D'abord un portrait au présent au style direct, puis lorsque les guillemets se ferment, on observe de l'imparfait et du plus-que-parfait. On passe de la narration généraliste à l'anecdote ponctuelle. C'est une conséquence de l'attitude d'Arrias, c'est une induction morale. ~ Les interventions de l'auteur ne sont pas visibles car il ne commente rien. La tête d'Arrias, de Sethon, le fou rire des convives sont du domaine de notre imagination, ainsi que la suite de l'histoire. La Bruyère est un bon conteur, il se retire avant de rire, contrairement à Arrias. Conclusion Le portrait est général, intemporel. Il suppose une morale, un peu comme La Fontaine qui veut instruire son public, conformément aux règles classiques : plaire et toucher. Le texte n'est pas médisant, on ne se moque pas de quelqu'un qu'on connaît, contrairement aux portraits que fait parfois Molière. Il y a un côté pédagogique, l'auteur châtie les mœurs en faisant rire, il ne faut pas devenir comme Arrias. Le texte est intéressant sur le plan des mœurs historiques : l'honnête homme doit maîtriser un art comme critère de sélection : celui de la conversation. 3 Texte 74, de la cour. Introduction :  Dans ce chapitre des Caractères consacré à la cour, Jean de La Bruyère fait une présentation critique de la cour à travers un regard qui semble étranger. Le registre satirique qu'il utilise annonce l'esprit des Lumières.  Nous étudierons d'abord le locuteur étranger puis les catégories humaines présentées pour finir par les critiques formulées par La Bruyère. Analyse : I) Un locuteur étranger Plusieurs procédés permettent de désigner un locuteur étranger. 1. Le pronom indéfini on  Le pronom je n'est jamais utilisé. Par contre dès le début du texte il y a le pronom "on" qui est totalement indéfini. On ne sait même pas si le locuteur est inclus. 2. Des formules qui éloignent  La Bruyère utilise de nombreuses expressions qui soulignent la distance entre le locuteur et le pays dont il parle : "région", "chez eux", "pays" ou encore "cette contrée". 3. Nombreuses périphrases et insistance sur l'apparence  La Bruyère emploie de nombreuses périphrases comme si le locuteur était dans l'ignorance, comme s'il ne connaissait pas et ne comprenait pas le monde qui l'entoure : "Ceux qui habitent cette contrée" pour désigner les courtisans, "Une épaisseur de cheveux étrangers" pour les perruques. Il utilise également des propositions subordonnées relatives : "qu'ils nomment", "qu'ils appellent" pour montrer la distance du locuteur ; comme si dans le pays du locuteur, il n'y avait que des temples et non pas des églises.  A côté de cela, on ôte la présence de nombreux termes récurrents sur l'apparence, comme si le locuteur découvrait de l'extérieur, visuellement, les réalités dont il témoigne comme l'apparence des femmes, les perruques des hommes, ou encore les cérémonies dans leur déroulement, sans explication. 4  On retient donc la naïveté du point de vue, normale puisqu'il est sensé s'agir d'un étranger sauvage. De plus le point de vue apparaît sans plan apparent, sans lien entre les phrases (parataxe). Ce texte est descriptif, pas vraiment argumentatif ; c'est là aussi pour prouver la naïveté du point de vue et donc du locuteur.  Le système énonciatif est peu clair, il est difficile de savoir qui fait cette présentation d'un pays étrange dont les habitants ont des coutumes insolites et difficiles à comprendre. Tout ceci est pour amener le lecteur à se poser des questions, l'amener à la curiosité mais aussi à la critique. II) Les catégories humaines présentées La structure du texte est une juxtaposition d'éléments humains successifs : les vieillards, les jeunes, les femmes et les hommes, ceux qui habitent à la cour et enfin Dieu et le roi. 1. Les vieillards  Ils sont présentés de manière élogieuse à travers une énumération de trois adjectifs exprimant des qualités : galants, polis et civils. 2. Les jeunes gens  Leur présentation est nettement plus critique au début du texte. Il y est question des mœurs concernant les femmes, les repas, ou encore le vin. 3. Apparence physique des hommes et des femmes  Insistance en particulier sur le maquillage des femmes, et sur les perruques des hommes. 4. Les Grands de la nation  Ils sont nommés vers le milieu du texte, avec une majuscule. Ils sont au sommet de la hiérarchie, en dernière partie du texte. Ainsi le locuteur souligne la structure pyramidale de la société française. L'accent est mis sur la "subordination". On part du peuple jusqu'au prince et du prince à Dieu. Il y a une progression dans ce texte. La présentation se fait du peuple vers le roi avec un souci de classification par âge, puis par sexe, puis par proximité du roi. Au sommet se trouve le roi, au-dessus duquel il y a Dieu. III) Les uploads/Litterature/ corriges-des-textes-etudies-en-cours 1 .pdf

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