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21-FRGEME1BIS 21-FRGEME1BIS 21-FRGEME1BIS FRGEME1BISC Page 1 / 31 BACCALAURÉAT GÉNÉRAL SESSION 2021 FRANÇAIS ÉPREUVE ANTICIPÉE CORRIGÉ 21-FRGEME1BIS 21-FRGEME1BIS 21-FRGEME1BIS FRGEME1BISC Page 2 / 31 RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES L’évaluation en jeu dans cette épreuve est à mener au regard de ce que l’on peut attendre d’un candidat d’une classe de Première, en cette année qui a vu la mise en place d’un protocole contraignant. On utilisera tout l’éventail des notes, jusqu’à 20 compris pour le travail de candidats témoignant d’acquis très satisfaisants. Le 20 ne sanctionne pas une copie parfaite, mais une copie qui, sans être exempte de défauts, présente des qualités affirmées dans le domaine de la culture littéraire, de l’analyse littéraire et de l’expression. Les notes inférieures à 5 correspondent à des copies accumulant de très lourdes insuffisances quant à la langue et à l’expression et quant à la culture littéraire ou encore aux compétences d’analyse et d’interprétation : - commentaire : absence de projet de lecture, non prise en compte du sujet, juxtaposition de remarques, aucune analyse de faits d’écriture, paraphrase indigente qui n’ouvre à aucune interprétation propre à pertinent au texte, contresens manifeste sur le texte, expression déplorable. - dissertation : réflexion qui ne tient aucun compte du sujet, contresens complet sur le sujet, aucune organisation cohérente, œuvre et contexte de l’œuvre très mal maîtrisés, aucune citation directe ou indirecte du texte, aucune analyse littéraire ou interprétations fondées sur l’œuvre ou sur des passages de l’œuvre, expression déplorable. Pour une copie à l’orthographe défaillante, on enlève systématiquement de 0,5 pt à 2 pts au maximum. Il convient d’en faire explicitement mention sur la copie. La notation s’établit globalement en tenant compte des attendus exposés dans le corrigé et ne se décompose pas (tant de points pour l’introduction…). 21-FRGEME1BIS 21-FRGEME1BIS 21-FRGEME1BIS FRGEME1BISC Page 3 / 31 Commentaire (20 points) Objet d'étude : La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle Vous commenterez le texte suivant : Valéry LARBAUD, Les Poésies de A.O. Barnabooth, 1913 Éléments pour la correction PRÉAMBULE Ce document présente un commentaire en partie rédigé et ne constitue qu’une proposition possible de traitement du sujet dont l’objectif est d’accompagner la réflexion des professeurs. Il ne constitue pas la norme unique par rapport à laquelle tout devoir doit être évalué. Il ne saurait donc, en aucun cas, représenter ce qu’une copie d’élève pourrait produire. A sa manière et à son niveau, un candidat de Première abordera sans doute et développera quelques-uns de ces éléments. S’il propose d’autres pistes d’interprétation, s’il adopte un angle de lecture que ce document ne présente pas, chaque correcteur est en capacité de reconnaître la valeur des propositions et des pistes de lecture et il en tiendra compte dès lors qu’elles s’appuient avec pertinence sur des exemples analysés du texte. Le candidat peut adopter une démarche linéaire, semi-linéaire ou synthétique, à partir du moment où il engage une véritable démonstration et que le devoir est construit et qu’il évolue en vue de donner un sens au texte et à la lecture qui en est proposée. Le plan peut donc soit suivre les mouvements du texte qui doivent dès lors être problématisés en vue d’une démonstration, soit s’organiser autour de deux ou trois enjeux forts. Ce qui importe n’est pas le choix de la démarche, mais la qualité de la lecture proposée qui éclaire intelligemment le texte et qui permet d’échapper à une paraphrase stérile. L’évaluation tiendra compte : - d’une part de ce qui relève des attentes liées à l’exercice : un devoir organisé autour d’un projet de lecture cohérent, progressant de façon claire ; une vraie démonstration, une démarche interprétative étayée par des analyses précises à partir de faits d’écriture identifiés et analysés. - d’autre part, de tous les éléments qui pourraient valoriser, jusqu’à l’excellence, le travail du candidat : la culture littéraire qui permet de situer le texte dans l’histoire du genre et de nourrir la lecture en la fondant sur des éléments de contextualisation pertinents, la richesse, finesse et la pertinence des analyses et des interprétations ; un devoir qui mènerait progressivement à une démonstration aboutie ; une lecture sensible du texte. Le candidat peut s’exprimer à la 1ère personne. 21-FRGEME1BIS 21-FRGEME1BIS 21-FRGEME1BIS FRGEME1BISC Page 4 / 31 Plusieurs pistes de lecture sont envisageables : le candidat peut mettre en évidence l’insistance du poète à opposer le passé et le présent ; il peut aussi s’attacher à la célébration originale de cette gare alors même qu’elle semble inutile. Un parcours qui envisagerait le caractère pictural, sensible, du poème, serait évidemment bienvenu. Nous proposons ici de développer l’idée que ce poème met en place une véritable transfiguration du monde ; il nous offre en effet tout à la fois le tableau d’une « ancienne gare » désormais hors du temps des hommes, et celui d’un monde dicté par une autre nécessité, celle de la nature qui reprend ses droits. Une gare à la retraite Une gare à l’abandon Le titre d’abord nous invite à considérer un lieu privé de sa fonction initiale : c’est le sens qu’on peut déceler dans la polysémie de l’adjectif « ancienne » qui signifie tout à la fois « vieux » et « qui n’exerce plus sa fonction ». En outre, les deux premiers vers du poème exposent brièvement, en une introduction succincte – dans une phrase non verbale – l’histoire professionnelle du lieu, depuis son activité « cosmopolite » à sa retraite. La dernière expression du ternaire (vers 2) rend pleinement compte du nouvel état de la gare : « retirée des affaires », elle goûte un repos bien mérité. L’image est reprise au vers 17, grâce au verbe « reposes » et est matérialisée par le nouvel espace attribué à la gare : les trains « passent loin », et elle est maintenant « un peu en retrait de la voie » et de la vie agitée et mouvementée des hommes à laquelle elle a longtemps participé. - Le poème est un parcours dans la gare « désaffectée ». On la découvre d’abord dans son ensemble, « vieille et rose ». Puis le tableau se précise : une marquise « inutile » puisque les passagers ont disparu, un quai « vide » et « silencieux », des salles d’attente interdites dont l’aspect et les volets « craqu[elés] » disent le délabrement et l’abandon. Cette image culmine aux vers 20 et 21 ; face à la grâce de la nature aux « doigts légers », les vers font entendre, par les allitérations en [r] (rails, rouges, rugueux, rouille) la matérialité et la pesanteur d’un métal maltraité par le temps. De l’activité au repos Le poème déploie une série d’oppositions qui exprime ce glissement de l’activité au repos : - L’ensemble du poème joue d’abord sur l’opposition entre le passé, dynamique, et le présent, contemplatif, de la gare. Cette opposition se manifeste dans les jeux entre les adverbes et locutions adverbiales de temps : « à présent » (v.1), « désormais » (v. 17), qui contrastent avec « autrefois » (v. 7). Les temps verbaux, opposant le passé (« balayait », v. 7, « as vu », v. 12) à un présent qui progressivement prend possession du texte, jusqu’au vers ultime, (« tu étends » v.6, « tu reposes » v.17, « laissent » v. 25) renforcent l’idée d’un temps révolu, qui même s’il en reste une mémoire – conformément à la valeur du passé composé – s’enfonce dans un oubli progressif. Cette opposition structure le poème, qui est en effet divisé en deux temps, comme deux vagues, construits sur le même modèle : d’abord l’évocation du temps passé (vers 1 et vers 12 à 16), puis la bascule vers le présent et la rupture qu’il représente, soulignée par l’emplacement symbolique des adverbes (en fin du vers 1 ou au début du vers 17), enfin un long développement sur le temps présent (vers 3 à 11 et 17 à 26). L’augmentation du nombre de vers consacré au temps de l’inactivité participe de l’insistance voulue par le poète à exprimer le 21-FRGEME1BIS 21-FRGEME1BIS 21-FRGEME1BIS FRGEME1BISC Page 5 / 31 caractère irrémédiable du temps. - Le monde de l’activité se traduisait par le mouvement et le bruit ; la gare était traversée par des « grands express », c’est-à-dire des trains internationaux, dont la rapidité puissante résonnait partout : l’air s’agitait, « tourbillonnant » (v.8), « balayait » (v.7) le quai. Même des trains plus modestes apportaient leur contribution à cette vie turbulente, en « ébranl[ant] » (v.23) la gare. Or, cette tornade s’est métamorphosée en un souffle presque imperceptible : le vent est tout au plus une « brise » (v.18) ou un « chatouillement » (v.19). Larbaud insiste sur cette légèreté nouvelle : il personnifie le vent qui ne fait qu’effleurer de ses « doigts légers » l’herbe des rails. Plus aucun mouvement ne bouleverse ce lieu qui n’est plus qu’immobilité, et qui « repose » et « étend » ses quais comme des membres inertes. - Le mouvement était aussi celui des voyageurs, uploads/Litterature/ corriges-voie-generale-21-frgeme1bis.pdf
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- Publié le Jui 03, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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