DISSERTATION su u LES PARI SU OU PARISIENS, Kl SUR LE CULTE DISIS CHEZ LES GAUL

DISSERTATION su u LES PARI SU OU PARISIENS, Kl SUR LE CULTE DISIS CHEZ LES GAULOIS. IMPRIMERIE DE FUI MIN DIDOT, IMPRIMEUR DU ROI KT I1Kf/lNSTITtiT, 'RI'KJACOB, N° 9.f\. DISSERTATION SUII LES PARISII OU PARISIENS, ET SUR LE CULTE D'ISIS CHEZ LES GAULOIS; ou OBSERVATIONS SLRQUELQUES PASSAGES VUII' CHAPITRE 1JË J.'u I> KHft F. s'."PHÏSlylîjEy CIVILE ETMORALE DEPARIS, PAR M.UUf.vURE. ^PAII J. N. DKA.L. Quand oujtllelesyeux »urle» monuments denoire histoire., •.. . ilsemble quetouV estmer, «tqao I«s rivages même manquent àlamer. (MosTHQi-iEC, Esprit dm /.ef/,liv.xxx,tli.xi.) PARIS, CHEZ riRMIN DIDOT PÈRE ET FILS, LIBRAIRES, RUE JACOB, N° 24. I 8af>. JLJJL^t^JLjJttL x A |. Xv_liN SII 11 LES PARISII, OU PARISIENS; ET SUR LE CULTE D'ISIS CHEZ LES GAULOIS. IYLALGIIÉ toute notre considération pour le savoir de M. Dulaure, et pour l'esprit judicieux quia pré- sidé à la rédaction de son Histoire physique, civile et morale de Parisy nous n'avons pu nous péné- trer de la conviction dans laquelle est lui-môme ce savant et consciencieux écrivain, relativement à l'o- rigine et au nom des Parisiens ; au culte, soit vrai ou réel, soit corrompu, que ces peuples, auraient rendu a la déesse Isis ; et au degré d'importance politique relative des Parisii, parmi les Gaulois, au temps de Jules-César. Avant de rapporter les passages oiices objet" -^mt traités, de les examiner et de les discuter, nous de- vons placer ici quelques notions non contestées sur i x DI:S PARISIt, l'organisation politique des Gaulois et sur leur re- ligion, afin de donner une hase fixe à notre travail, et de disposer nos lecteurs à mieux apprécier les couleurs locales de celte faible peinture de l'enfance des Parisiens. La politiquç de Rome, d'avoir des alliés hors des limites des pays qui lui obéissaient, et le prétexte de secourir la ville de Marseille (a) et les Edui, firent pénétrer les armes romaines dans la Gaule, 120 ans avant l'ère chrétienne. Cette première ten- tative mit Rome en possession d'une province qui s'étendait de l'extrémité des Pyrénées orientales et de la Méditerranée, aux Cévennes, à la partit: du Rhône, depuis son confluent avec la Saône, jus- qu'au lâc Léman ; et qui enfin, était bornée à l'est par les Alpes. Le surplus de la Gaule formait trois grandes divi- sions, dont les peuples de chacune d'elles paraissaient avoir entre eux des rapports plus particuliers de lan- gage et de coutumes. Ces trois grandes divisions Celtoe, Be?goe\ Aquitanni, étaient fort inégales en- tre elles en étendue. Les Celtes en occupaient plus de la moitié; depuis la Seine et la Marne jusqu'à la Garonne, s'étendant au levant jusqu'au Rhin, vers la (a) Marseille était une république fondée par les Pho- céens> vers l'an. 600 avantfère chrétienne. Elle-mênjc avait établi, à mesure que sa population s'augmenta, des colo- nies à Nice, Antibes, etc. KT DU CULTE DES GAULOIS. .*» partie supérieure de son cours; et au midi, jusqu'à la province romaine. Ils étaient aussi plus Gaulois que les autres; car les Belges reculés vers le nord , et bordant la partie inférieure du Rhin, étaient mê- lés de nations germaniques; et les Aquitains resser- rés entre la Garonne et les Pyrénées, avaient quel- que affinité avec les nations ibériennes ou espagnoles, voisines de ces montagnes. Il faut dire encore que le nom de Celtoe ou Celticay s'étendait à la Gaule en général, et qu'étant celui que se donnait la nation elle-même, c'est des Romains qu'est venu l'usage de la dénomination de Galli et de Gallia (a). En effet, les Gaulois, vers le temps où ils furent subjugués par Jules-César, étaient considérés comme une seule grande nation divisée en plusieurs peuples soumis à différenles sortes de gouvernements, dans lesquels les uns étaient, monarchiques, d'autres aris- tocratiques , et d'autres en partie aristocratiques et (rt) D'Anvillc : Abrégé de Géographie ancien ne. Les Romains considéraient la vaste étendue de pays ha- bite'e par les Gaulois, comme étant divisée par les Alpes, et ils nommaient ce qui est aujourd'hui le Piémont et la Lonv- bardie Gaule cisalpine; la Gaule proprement dite, ils la nommaient Gaule transalpine. Ces divisions générales e'taient ensuite soumises à diverses subdivisions. Mais, dans celte dissertation, lorsque nous employons les expressions la Gaule, ou les Gaules, nous entendons toujours la Gaule proprement dite, celle que les Romains nommaient trans- alpine* t. 4 DFS PARISII, en partie démocratiques. Tacite compte jusqu'à 64 cités, ou comme César explique ce mot, régions on districts, qui vivaient sous ces diverses espèces de gouvernements. Dans cette quantité de peuplades, plus ou moins considérables ou importantes les unes que les autres, et chez qui des factions toujours exis- tantes avaient lieu, trois républiques se faisaient particulièrement distinguer : les Edui, lesquels de- meuraient aux environs d'Autun, leur capitale : cette ville portait alors le nom de Bibracte, qui fut changé en celui iVyJugustodunum ; les Arverni, lesquels habitaient les bords supérieurs de la Loire, et dont la capitale était Afvemum, postérieurement Augustonemetum, aujourd'hui Clermont; et les Rémi qui habitaient la contrée, dont Durocortorum (Reims) était la capitale (a). Toutes les républiques avaient, en général, une grande aversion pour le gouvernement, d'un se\d : d'un autre coté, les principales cités aspirant à la domination , se formaient de* partis et tâchaient de s'attacher le plus de peup»cs possible. Ainsi le désir, la jalousie de la prépondérance, divisant tous les états de la Gaule, les mettait souvent eu état de guerre les uns contre les autres. Il en était ainsi con- tre les Edui et les A'/verni, lesquels se disputaient'a prééminence dansIaGaule quand César y arriva. Pou/ («) Hist. unîv. ttad. de l'anglais, t. xxx, in 8°, 'p. /|5/|, /|t»7et suiv. UT ])<! CULTi: DKS GAULOIS. 5 assurer leur sécurité, les petits états s'alliaient à de plus considérables qui les prenaient sous leur pro- tection. Des états puissants faisaient eux-mêmes des alliances entre eux, par exemple : les Bellovaci, dont le gouvernement était républicain,et qui étaient fort considérés parmi les Belges, n'en étaient pas moins alliés aux Edui (a). La capitale des Bellovaci était cependant alors une ville considérable; elle portait le nom de Bellovacum, lequel fut quitte pour prendre cetui de Cesaromagus, à cause de César; et ce nom fut changé dans la suite des temps en celui de Beauvais. Il en a été de mêmepour une grande partiedes noms des villes de la Gaule, lesquelles, selon les temps et les circonstances poli tiques, ont eu d'abord un nom celte, ensuite un nom latin , et définitivement un nom fran- çais. L'adulation, le désir d'être favorisé par ceux qui exerçaient la domination, avaient fait prendre à beaucoup de villes gauloises, les noms d'empereurs romains, ou leur avaient été imposés par eux; mais après l'expulsion de ce peuple envahisseur, que les Francs chassèrent du territoire gaulois, les vainqueurs se mêlèrent aux indigènes, et se les assimilèrent, pour ainsi dire, dans le cours de plusieurs siècles ; alors tout devint français, et le langage, et les insti- tutions (b). (a) César : Comm. liv. n, 14. (b) Mémoires de l'Académie des Inscript., t. xix,p.4'j5. C) DKS PARIS!», Nous terminerons ce qui concerne l'état politique de la Gaule, au temps de Jules-César, en disant que parmi tant de cités dont ce conquérant fait mention dans ses Commentaires de la guerre des Gaules, il nomme entre autres cinq différents peuples soumis aux Ne/vii, autre nation ancienne, puissante et bel- liqueuse de la Gaule Belgique, et que l'on croit avoir fait son séjour dans le diocèse de Cambray et le Hainaut.Les Eburones et les Condrusii qui vivaient dans le territoire de Liège et de Namur, étaient éga- lement dépendants des Treviri, ou habitants de la contrée de Trêves, laquelle eut dans la suite le nom de Belgia-Prima {a). Ces détails s'éclairciront et s'étendront encore par la suite, nous appuyant de l'autorité des Commen- taires de César, ce conquérant ayant connu parfaite- ment les rapports politiques des différentes cités gau- loises entre elles, et les ressources et l'importance de chacune d'elles. Maintenant, ce que nous venons d'exposer nous paraît suffire pour faire connaître comment les divers peuples de la Gatde formaient des espèces de confédérations, dont l'alliance ne présentait pas toujours pour chacun des peuples qui les composaient, des rapports d'égale réciprocité; et comment tous ces peuples avaient des gouvernements particuliers, chez lesquels les Druides exerçaient une grande influence. (a) César : Comin. liv. iv, G; et liv. v, 37 et 38. t.T DU CULTK DIS GAULOIS. y Les Druides étaient les prêtres et les instituteurs des Gaulois. On croit que. leur congrégation a été formée en Angleterre, et que leur chef y résidait. Leur nom est dérivé, suivant l'opinion la plus géné- ralement reçue, du mot celtique De/w,qui signifie chêne; parce que la vénération pour les chênes était un des points essentiels de la religion des Gaulois (a). Les Druides sont aussi anciens que les Brachmanes, Les Mages, les Chaldéens et autres philosophes fameux de l'antiquité. Ils étaient les ar- bitres souverains de tout ce qui concernait la reli- gion, et formaient sous un chef très-considéré, un corps nombreux et uploads/Litterature/ deal-jean-nicolas-dissertation-sur-les-parisii-ou-parisiens-et-sur-le-culte-d-isis-chez-les-gaulois 1 .pdf

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