Le parjure et le pardon JACQUES DERRIDA Le parjure et le pardon VOLUME II Sémin
Le parjure et le pardon JACQUES DERRIDA Le parjure et le pardon VOLUME II Séminaire (1998‑1999) Édition établie par Ginette Michaud, Nicholas Cotton et Rodrigo Therezo ouvrage publié avec le concours du centre national du livre ÉDITIONS DU SEUIL 57, rue Gaston-Tessier, Paris XIXe Ce livre est publié dans la collection Bibliothèque Derrida sous la direction de Katie Chenoweth isbn 978-2-02-146630-0 © Éditions du Seuil, novembre 2020 Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335‑2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. www.seuil.com Introduction générale Entre 1960 et 2003, Jacques Derrida a écrit quelque 14 000 pages imprimées pour les cours et séminaires qu’il donna à Paris, d’abord à la Sorbonne (1960‑1964), ensuite à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (1964‑1984) et, pendant les vingt dernières années de sa vie, à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS, 1984‑2003). La série « Les séminaires de Jacques Derrida », dans la collection « Biblio- thèque Derrida », donne à lire les séminaires que Derrida a offerts à l’EHESS, dont cinq volumes ont déjà paru 1. Il s’agit de la période de son enseignement où Derrida avait la liberté de choisir les sujets qu’il développait le plus souvent sur deux, parfois trois années, dans ses séminaires eux-mêmes organisés selon les séquences thématiques suivantes : « Nationalité et nationalisme philosophiques » (1984‑1988), « Politiques de l’amitié » (1988‑1991), suivies de la grande série des « Questions de responsabilité » (1991‑2003), qui abordera successi- vement le secret (1991‑1992), le témoignage (1992‑1995), hostilité et hospitalité (1995‑1997), parjure et pardon (1997‑1999), la peine de mort (1999‑2001) et, finalement, les questions de souveraineté 1. Quatre volumes ont paru aux Éditions Galilée (Paris) : Séminaire La bête et le souverain. Volume I (2001‑2002), Michel Lisse, Marie-Louise Mallet et Ginette Michaud (éds.) (2008) ; Séminaire La bête et le souverain. Volume II (2002‑2003), M. Lisse, M.-L. Mallet et G. Michaud (éds.) (2010) ; Séminaire La peine de mort. Volume I (1999‑2000), Geoffrey Bennington, Marc Crépon et Thomas Dutoit (éds.) (2012) ; Séminaire La peine de mort. Volume II (2000‑2001), G. Bennington et M. Crépon (éds.) (2015), puis aux Éditions du Seuil : Le parjure et le pardon. Séminaire Volume I (1997‑1998), G. Michaud et Nicholas Cotton (éds.), Paris, Éditions du Seuil, coll. « Bibliothèque Derrida », 2019. La vie la mort. Séminaire (1975‑1976), Pascale-Anne Brault et Peggy Kamuf (éds.), fut en 2019 le premier séminaire publié dans la collection « Bibliothèque Derrida ». 7 et d’animalité sous le titre « La bête et le souverain » (2001‑2003). Nous poursuivons ici la logique déjà établie pour les derniers séminaires de Jacques Derrida, à savoir l’édition à rebours de tous les séminaires donnés à l’EHESS en respectant la chronologie interne de chaque séquence thématique. Conformément à ce plan, « Le parjure et le pardon I » (1997‑1998) est suivi par « Le parjure et le pardon II » (1998‑1999), et ainsi de suite jusqu’au quatrième volume de la première séquence intitulée « Nationalité et nationalisme philosophiques ». Pour ce qui concerne le travail éditorial, nous sommes restés aussi fidèles que possible au texte tel qu’il a été rédigé par Jacques Derrida et nous le présentons avec un strict minimum d’interventions éditoriales. À de très rares exceptions (séances improvisées), Derrida préparait pour chaque séance non pas des notes mais bien un discours continu, ponctué parfois de références aux textes qu’il citait, de didascalies (« Commenter ») indiquant un moment d’improvisation et d’anno- tations marginales ou interlignes. Quand nous avons pu trouver les enregistrements des séminaires, nous notons aussi en bas de page certains ajouts à son texte que Derrida élaborait en cours de séance. Il est vraisemblable que, s’il avait lui-même publié ses séminaires de son vivant, il les aurait remaniés : cette pratique du remaniement était d’ailleurs assez courante chez Derrida, qui avait l’habitude de puiser dans le vaste matériel de ses cours et de le transformer pour les confé- rences et les textes qu’il destinait à la publication. Cela explique qu’on trouve parfois des reprises et des recoupements partiels d’un séminaire dans un ouvrage déjà publié, ce qui ne fait qu’attirer davantage notre attention sur la dynamique et la cohérence propre de son ensei- gnement, laboratoire où Derrida testait des idées qui furent éventuel- lement développées ailleurs, sous une forme plus ou moins modifiée. Cela dit, l’immense majorité des séminaires que nous publions dans la « Bibliothèque Derrida » sont entièrement inédits : la publication ne saurait qu’enrichir sensiblement le corpus de la pensée derridienne, en donnant à lire l’une de ses ressources essentielles. Katie Chenoweth, responsable du comité éditorial Geoffrey Bennington – Pascale-Anne Brault – Marc Crépon – Peggy Kamuf – Ginette Michaud – Michael Naas – Elizabeth Rottenberg – Rodrigo Therezo – David Wills LE PARJURE ET LE PARDON Note des éditeurs Le séminaire intitulé « Le parjure et le pardon » donné par Jacques Derrida à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), à Paris, s’est déroulé sur deux années académiques (1997‑1998 et 1998‑1999 1). D’abord présenté en français, ce séminaire a aussi fait l’objet d’un enseignement aux États-Unis, sous le titre « Justice, Perjury, and Forgiveness ». Dans les « Repères biographiques 2 » 1. Comme le notent les éditeurs du premier volume du Séminaire La peine de mort, une erreur s’est glissée l’année suivante dans l’Annuaire de l’EHESS 1999‑2000 : « La manière dont est annoncé le séminaire portant sur la peine de mort est erronée. […] Le titre de l’année du séminaire de l’année 1998‑1999 sera réutilisé l’année suivante, en 1999‑2000, bien que le sujet et le contenu aient changé. » (Voir Jacques Derrida, Séminaire La peine de mort. Volume I (1999‑2000), op. cit., p. 13‑14, note 3.) La première année du Séminaire La peine de mort ne comporte pas, en effet, de titre spéci- fique et apparaît sous l’intitulé du séminaire précédent : « VII. Le parjure et le pardon ». Annuaire de l’EHESS 1999‑2000, Paris, Éditions de l’EHESS, 2000, p. 599. 2. « Repères biographiques », dans Cahier de L’Herne Derrida, Marie-Louise Mallet et Ginette Michaud (dir.), Paris, Éditions de L’Herne, no 83, 2004, p. 605. La mission d’enseignement de Jacques Derrida à l’Université de Californie, Irvine, était généra- lement de cinq semaines (de la fin mars au début mai), celle dans les universités new- yorkaises, de trois semaines (de la fin septembre à la mi-octobre). Dans sa lettre du 31 mars 1998 à Catherine Malabou, Jacques Derrida mentionne « [t]rois séminaires et deux conférences en une semaine » donnés à l’Université Johns Hopkins, à Baltimore (voir Jacques Derrida, La contre-allée, avec Catherine Malabou, Paris, La Quinzaine littéraire et Louis Vuitton, coll. « Voyager avec… », 1999, p. 269). En avril 1998, Jacques Derrida donna trois conférences à l’Université de Californie, Davis, corres- pondant à la première version du texte « Le ruban de machine à écrire. Limited Ink II » (paru dans Papier Machine. Le ruban de machine à écrire et autres réponses, Paris, Galilée, coll. « La philosophie en effet », 2001, p. 33‑147 ; voir aussi les séances sept à dix dans Le parjure et le pardon, op. cit., p. 259‑407), présenté lors du colloque « Culture and Materiality ; A Post-Millenarian Conference – à propos of Paul de Man’s Aesthetic Ideology – to Consider Trajectories for “Materialist” Thought in the Afterlife of Theory, 9 du Cahier de L’Herne Derrida, Jacques Derrida avait ainsi indiqué pour l’année 1998‑1999 avoir enseigné à New York à l’automne 1998 (à la New York University, à la New School for Social Research et à la Cardozo Law School), ainsi qu’à l’Université de Californie (Irvine) et à l’Université de Stanford au printemps 1999. Nous publions dans ce volume les huit séances qui ont occupé la seconde année de ce séminaire telles qu’elles ont été présentées à l’EHESS en 1998‑1999. Une première remarque s’impose déjà quant au titre de ce séminaire dont l’ordre des mots « pardon » et « parjure » varie à certains endroits pour les deux années. En 1997‑1998, c’est la mention « PAR J/D (Parjure/Pardon) » qui prévaut dans les titres des fichiers informa‑ tiques et sur le tapuscrit alors que, pour l’année 1998‑1999, c’est la mention « Pardon/Parjure » qui est systématiquement retenue dans les titres des fichiers informatiques. Dans le tapuscrit du séminaire donné en 1997‑1998, Jacques Derrida commente lui-même cette question à deux reprises, notamment dans la première séance 1 et la troisième séance 2 ; il y revient également lors de la première séance de l’année 1998‑1999, faisant explicitement référence au titre « Parjure et pardon 3 ». Dans les descriptifs de l’Annuaire de l’EHESS, pour les deux années 1997‑1998 et 1998‑1999, on lit effectivement : « Le parjure et le pardon » sans interversion. Même si dans la uploads/Litterature/ derrida-le-parjure-et-le-pardon-volume-ii-introd.pdf
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- Publié le Sep 05, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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