1 DICTIONNAIRES ET LEXIQUES DE L’ÉGYPTIEN BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE Dimitri MEEKS

1 DICTIONNAIRES ET LEXIQUES DE L’ÉGYPTIEN BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE Dimitri MEEKS Université de Montpellier III – Paul Valéry http://recherche.univ-montp3.fr/egyptologie/ Séminaire du 30 janvier 2007 / Dernière mise à jour : 18 septembre 2007 ERMAN (Adolf), GRAPOW (Hermann), Wörterbuch der aegyptischen Sprache (5 volumes, Leipzig, 1925-1931) ERMAN (Adolf), GRAPOW (Hermann), Wörterbuch der aegyptischen Sprache. Die Belegstellen (5 volumes, Leipzig, 1935-1959) C’est la somme absolue que l’on doit toujours consulter en premier. Même si l’information que ce travail contient reflète un état des connaissances lexicales antérieur à la Première guerre mondiale, son autorité n’a pas faibli, faute de mieux. Bien des dictionnaires ou lexiques qui lui sont postérieurs reprennent souvent, sans les réactualiser, les traductions qu’il propose. Les références (Belegstellen), publiées séparément sont, par rapport à la masse des textes actuellement connus, incomplètes à un degré variable selon les périodes ou les corpus textuels considérés. De plus, les ouvrages auxquels les Belegstellen renvoient sont dépassés ; ces références doivent donc être converties vers des publications plus récentes. Ainsi, à titre d’exemple : la référence « Destr » doit être convertie en : HORNUNG (Erik), Der ägyptische Mythos von der Himmelskuh, OBO 46 (Fribourg, 1982) ; la référence « Fayumpap » doit être convertie en : BEINLICH (Horst), Das Buch vom Fayum (Wiesbaden, 1991) ; la référence « Haremheb (Krön) » doit être convertie en : en Urk. IV, 2113-2220 et GARDINER (A.H.), JEA 39 (1953), p. 13-31 et pl. II ; La référence « Hausweihe » doit être convertie en : BARGUET (Paul), RdE 9 (1952), p. 5-7. Etc. Les dictionnaires et lexiques plus récents peuvent aider dans ce travail de reconversion, mais une bonne connaissance de la bibliographie et des monuments est souvent le meilleur outil permettant de retrouver l’édition la plus récente recherchée. Cet ouvrage, plusieurs fois réimprimé, est aujourd’hui épuisé et ne sera pas réédité. On peut le consulter désormais en accès gratuit (mais identifiant et mot de passe obligatoire) sur : http://aaew2.bbaw.de/tla/index.html puis sous « Blättern im Wörterbuch der Ägyptischen Sprache ». Gros avantage : en cliquant, dans la page sélectionnée, sur le numéro d’appel de la référence relative à un mot, ou à un sens donné d’un mot, on accède directement aux fiches manuscrites des Belegstellen donnant le contexte dans lequel le mot apparaît, accompagné généralement d’une traduction. Si l’on souhaite posséder le Wörterbuch et les Belegstellen au format pdf sur son ordinateur, on peut les télécharger à partir de : http://www.egyptology.ru/lang.htm#Woerterbuch et http://www.egyptology.ru/lang.htm#Belegstellen 2 Le site http://aaew2.bbaw.de/tla/index.html donne également accès à un outil entièrement nouveau, mais encore dans son enfance : le Thesaurus Linguae Aegyptiae. Celui- ci peut-être consulté à deux niveaux : - la liste des mots (Liste der ägyptischen Wörter) qui, comme son nom l’indique, donne théoriquement la liste de tous les mots connus actuellement. En réalité, ne sont repris que les mots déjà répertoriés dans les dictionnaires et lexiques publiés à ce jour, mais de façon incomplète ; certains mots, par exemple, présents dans l’ancien Wörterbuch, ne figurent pas dans la liste pour des raisons inconnues. Les mots totalement nouveaux sont très généralement omis. Les dictionnaires et lexiques ayant, au cours du siècle écoulé, accumulé des mots mal lus ou incertains, le Thesaurus se propose de vérifier l’existence de chaque mot qu’il répertorie. Ce travail est en cours. Chaque mot de la liste est précédé d’une pastille de couleur. La verte indique que le mot a été validé après vérification ; la jaune que l’enquête de validation est en cours ; la rouge que le mot n’a pas été validé. Toutefois, l’usage de cette pastille rouge obéit à des règles assez floues : on l’applique à des mots qui n’existent pas car ils sont le résultat d’une mauvaise lecture du texte original, mais aussi à des mots validés que l’on souhaite reclasser à une autre place dans la liste. Ce reclassement est entraîné soit par le fait que l’ouvrage d’où le mot est tiré l’a translittéré d’une façon qui ne correspond pas aux normes du Thesaurus (ainsi ‡“ « porc » pastille rouge et renvoi à ‡“μ de même sens ; Ú“μ « porteur » corrigé en Ú“w, etc.), soit parce que le sens attribué dans les ouvrages sources n’est pas celui que le Thesaurus a choisi de lui donner. De plus, et de façon tout à fait malheureuse, certaines pastilles vertes valident des mots qui n’existent certainement pas (par ex. bss Wb I, 477, 9 = pLansing 12,10 ; lire ƒss et voir Gardiner, LEM, 112,1) et certaines pastilles rouges invalident des mots bien attestés (par ex. © Wb I, 159, 13, pour désigner « la lune » naissante, connu par une quinzaine d’exemples est considéré, à tort, comme une graphie de μ©Ì « lune »). - la notice de chaque mot donne accès à la liste de références qui le concernent. Il s’agit soit des anciennes fiches manuscrites du Wörterbuch déjà évoquées, soit des références résultant des dépouillements propres au Thesaurus. Dans ce dernier cas, l’information est encore embryonnaire, les dépouillements ayant surtout porté sur des textes déjà connus de l’ancien Wörterbuch. De plus, les références sont souvent redondantes. Ainsi, par exemple, le mot gmw (Wb 5, 169, 14-16) est présenté comme connus par sept occurrences nouvelles dans ce dépouillement. En fait, il n’y en a que deux. Cinq relèvent d’un même passage de Sinouhé connu par cinq versions différentes ; deux relèvent de deux versions d’un même passage du chapitre 7 du Livre des Morts ; ces références figuraient déjà dans l’ancien Wb. Comme son nom l’indique, le Thesaurus ne se veut pas, et ne sera peut-être jamais, un dictionnaire. Son ambition est d’arriver à enregistrer tous les textes égyptiens connus et de fournir ainsi pour chaque mot tous les contextes où il est susceptible de se rencontrer. À partir de ces listes de références il sera bien sûr possible d’élaborer un dictionnaire électronique qui en serait le sous-produit, mais le rythme d’enregistrement des textes et les tâtonnements de méthode ne permettent pas d’espérer un résultat concret avant quinze ou vingt ans, au mieux. * * * FAULKNER (Raymond O.), A Concise Dictionary of Middle Egyptian (Oxford, 1962) Toujours réimprimé depuis sa première publication, son contenu n’a pas évolué depuis 1962, sauf l’ajout d’une page de Corrigenda, à partir de la réimpression de 1964 et inchangée par la suite. C’est également un ouvrage fondamental qu’il faut consulter. En dépit des quarante cinq années écoulées les traductions proposées, s’appuyant sur les recherches lexicales menées en Angleterre après la parution du Wörterbuch, constituent un progrès par rapport à ce dernier. 3 De plus, ce dictionnaire apporte une information fondamentale qui manque à la plupart des autres ouvrages, à savoir une bibliographie qui renvoie, chaque fois que cela est possible à un article, ou une note, où le mot visé est étudié ou, plus simplement, commenté. Le but est de permettre à l’utilisateur de se faire une idée des arguments avancés pour établir la signification du dit mot. Toutefois, la grande majorité de ces références renvoient à des publications en langue anglaise, ignorant trop souvent celles en allemand ou en français qui pourraient contenir des informations importantes. Enfin, depuis la première édition du dictionnaire, une masse considérable d’études a paru qui a fait sensiblement progresser notre connaissance de la signification d’un nombre élevé de mots. * * * HANNIG (Rainer), Ägyptisches Wörterbuch. I. Altes Reich und Erste Zwischenzeit (Kulturgeschichte der Antiken Welt 98. Hannig-Lexica 4, Mainz am Rhein, 2003) HANNIG (Rainer), Ägyptisches Wörterbuch II. Mittleres Reich und zweite Zwischenzeit. En 2 volumes (Kulturgeschichte der antiken Welt 112, Hannig-Lexica, Band 5, Mainz am Rhein, 2006) Cette colossale entreprise vise à remplacer l’ancien Wörterbuch de Berlin. La série est en cours de publication et devra, vraisemblablement, comporter au moins six volumes de plus de 1500 pages chacun. En dépit de sa dimension, ce dictionnaire n’en est pas tout à fait un et son utilité, fort grande au demeurant, se limite à la masse de références accumulées. Les traductions proposées sont généralement empruntées aux dictionnaires et lexiques qui ont précédé. Lorsqu’elles sont nouvelles elles sont, moins rarement qu’on ne le souhaiterait, suspectes. En particulier, tout ce qui touche au monde naturel (faune, flore, etc), sous couvert d’une terminologie empruntée aux sciences exactes, est mal informé et parfois erratique. Les références sont trop souvent données en vrac, sans classement, ce qui oblige l’utilisateur à faire tout ce travail lui-même. Dans certains cas ces références sont fortement redondantes. Il en est ainsi des mots figurant dans les pancartes d’offrandes. L’auteur donne une liste assez exhaustive des pancartes dans lesquelles un mot considéré apparaît, mais de telles données ne sont guère informantes pour le sens et l’emploi du mot. Sans être inutiles, elles auraient mérité d’être agencées différemment afin de ne pas gêner la consultation de l’ouvrage. Celui-ci est donc fondamentalement un gros index, sans vraiment d’informations nouvelles quant au sens des mots. Pour en tirer le meilleur profit, il vaut mieux posséder une connaissance aguerrie de la langue égyptienne et avoir une bonne maîtrise personnelle des textes en général. uploads/Litterature/ dictionnaires-et-lexiques.pdf

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