106 PRODUCTION ORALE 106 PRODUCTIONS ORALE ET ÉCRITE Savoir argumenter à l’oral

106 PRODUCTION ORALE 106 PRODUCTIONS ORALE ET ÉCRITE Savoir argumenter à l’oral et à l’écrit 106 PRODUCTIONS ORALE ET ÉCRITE 1 Du point de vue de la production, le niveau B2 du Cadre européen se caractérise par la capacité à produire une argumentation. En visant ce niveau, vous allez devoir apprendre à convaincre quelqu’un en français, sur un thème imposé, à la fois concret et abstrait. Cet objectif suppose une attention plus grande à l’organisation des idées, et une utilisation réfl échie des ressources de la langue pour faire passer un message. Dans ce chapitre, vous allez donc apprendre à organiser une argumentation, selon des principes qui sont valables aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Qu’est-ce que l’argumentation ? L’argumentation, c’est l’art de justifi er une opinion que l’on veut faire adopter. On cherche donc à convaincre. Pour ce faire, on structure un ensemble d’arguments qui vont appuyer une thèse (c’est-à- dire la position à l’égard du sujet), montrer pourquoi elle est préférable à une autre. Un argument est une preuve ou un raisonnement qui sert à justifi er une affi rmation. Les idées doivent être clairement et logiquement coordonnées entre elles, pour aboutir à une conclusion limpide. L’absence de liaison entre les différentes parties d’un texte / d’un exposé affaiblit la cohé- sion du texte. Si les idées sont bien enchaînées, au contraire, le texte / l’exposé manifeste clairement le mouvement de la pensée et dans ce cas, on peut espérer convaincre le lecteur / l’auditeur. En production orale et écrite, dans les épreuves du DELF B2, vous ne serez pas, bien entendu, évalué sur vos prises de position (vous êtes libre de défendre le point de vue que vous souhaitez, et d’ailleurs vous n’êtes pas obligé de défendre le point de vue qui est réel- lement le vôtre dans la vie). Votre production orale ou écrite ne sera pas non plus évaluée sur vos connaissances. Il est toutefois conseillé de s’intéresser, à travers la presse ou via Internet, aux débats de société contemporains : cela ne peut que vous aider à construire votre réfl exion. Analyser le sujet Il faut consacrer au moins quinze minutes à l’analyse du sujet. On souligne les mots et expressions clés, on encadre les liens logiques, on dégage le thème central et le problème à résoudre. Î Dégager la problématique (1) Activité 1 : Relevez le thème de chacun de ces textes et choisissez la problématique la mieux adaptée. a. ESPAGNE • culture De quoi sommes-nous prêts à nous passer en temps de crise ? Pas d’une certaine culture ni de certains loisirs, en tout cas. « La culture est ce qui reste quand on a tout oublié », disait Edouard Herriot* dans les terribles années 1930, au lendemain de la crise de 1929. Cela fait longtemps qu’en Espagne aussi 107 107 la culture n’est plus perçue comme du superfl u, mais comme une nécessité quotidienne. Le paysage économique a beau être sombre, il reste de l’espace pour l’imagination, l’innovation, l’adaptation. […] « En janvier, les ventes de livres de poche ont augmenté de 17 % en Espagne », souligne l’édi- trice à la tête d’une collection qui représente 40 % du marché espagnol du livre de poche. […] « Si le livre résiste bien à la crise, explique un directeur de librairie, c’est parce que les gens ont mauvaise conscience, ils s’en veulent d’avoir gaspillé, d’avoir vécu au-dessus de leurs moyens, dans la culture du superfl u. Ils ont compris que le livre pouvait améliorer leur formation, leur capacité à affronter la vie et à être mieux préparés pour un avenir incertain. Pour les mêmes raisons, ils offrent davantage de livres, en particulier aux enfants. » Courrier international, d’après Josep MASSOT, La Vanguardia, 05 mars 2009 * Edouard Herriot : une des principales fi gures de la vie politique française des années 1920 et 1930, dont beaucoup de phra- ses sont restées célèbres – Thème : ........................................................................................................................................ – Problématique : ˆ Le livre, seul moyen de transmettre des valeurs aux jeunes générations ? ˆ Le livre est-il capable de s’adapter aux nouvelles attentes des lecteurs d’aujourd’hui ? ˆ Quelle est la place du livre et de la culture en période de récession économique ? b. Une campagne subtile et effi cace proposée par la prévention routière La sagesse au volant s’acquiert-elle par l’image ? Pourquoi pas, si l’on en juge par les 20 fi lms d’une minute chacun diffusés par la Sécurité routière jusqu’au 29 octobre sur les chaînes de la télévision publique. Ils racontent les conséquences de nos négligences : un sens interdit emprunté à vélo, un feu rouge brûlé, un pneu mal gonfl é, un véhicule en surcharge, un excès de vitesse, un dépassement intempestif, etc. Pour une fois, les messages mobilisent nos consciences et notre sensibilité de façon claire et intelligente. À savoir qu’ici, il n’est pas question d’images chocs à la narration simpliste, destinées à nous culpabiliser, donc à nous infantiliser. Ces fi lms […] sont de petites fi ctions fi ctionnées […]. Elles sont scénarisées et montées sur le modèle de séries télévisées, elles en ont la même intensité dramatique, ce qui nous conduit à nous attacher aux personnages, une prouesse puisque l’histoire ne dure qu’une minute […]. Elles émanent toutes de la banalité du quotidien. […] Chaque histoire se conclut par le même message : « Un accident n’arrive jamais par accident. » Terriblement effi cace. Colette MAINGUY, TéléObs, 03-09 oct. 2009 – Thème : ........................................................................................................................................ – Problématique : ˆ Faut-il nécessairement choquer pour convaincre de respecter le code de la route ? ˆ La sécurité routière doit-elle être intégrée aux programmes scolaires ? ˆ Les campagnes de prévention doivent-elles être diffusées uniquement sur les chaînes de télévision publique ? 108 PRODUCTION ORALE 108 PRODUCTIONS ORALE ET ÉCRITE Activité 2 : Relevez le thème de ce texte et dégagez sa problématique. Les journalistes confrontés à la diffi culté de mettre en images leurs enquêtes Obligés de composer avec la lourdeur des outils de tournage ou les interdictions de fi lmer, les repor- ters doivent parfois faire appel à des pratiques journalistiques différentes. […] Sur l’utilisation de la caméra cachée, les expressions sont plutôt unanimes. « Ce n’est pas une règle pour nous, dit monsieur Hermann, rédacteur en chef du magazine “90 minutes” sur Canal+. La caméra cachée est utilisée en dernier recours. Elle permet de faire la preuve d’une vérité que l’on veut cacher. » Contrairement à la presse écrite, qui peut s’abriter derrière une source anonyme (les journaux citent souvent « une personne proche du dossier » ou « un conseiller », etc.), les journalistes de télévision doivent faire la « preuve par l’image ». « Le protagoniste d’une histoire n’a pas le même comportement devant une caméra que devant un stylo », explique Hervé Brusini, directeur délégué à l’information sur France 3, qui dirige le magazine « Pièces à conviction ». « Nous utilisons une caméra cachée dans les lieux où journalistiquement on est en droit de poser des questions, mais dont l’accès est interdit », ajoute-t-il. Bénédicte MATHIEU et Daniel PSENNY, Le Monde, 18 sept. 2004 – Thème : ........................................................................................................................................ – Problématique : ............................................................................................................................. Dégager la problématique du document, c’est trouver la question centrale (ou problème) posée dans le document. Elle peut être plus ou moins explicite selon les articles proposés : votre travail sera tantôt de la repérer, tantôt de la reconstituer. Et de la rendre explicite dès votre introduction. Vous pouvez présenter votre problématique sous forme de question ; dans votre exposé, vous allez devoir apporter progressivement une réponse à cette question posée initialement. Î Dégager la problématique (2) Activité 3 : Les trois articles suivants traitent du même thème : le travail des femmes. Mais soulèvent-ils le même problème ? Texte 1 Les temps modernes de l’emploi féminin (1) En France, les femmes représentent moins de la moitié des actifs (45 %) mais plus de la moitié des chômeurs (51 %)*. […] Un quart des jeunes présents sur le marché du travail sont au chômage. Certes, mais on oublie bien souvent d’ajouter que, répartis selon le sexe, le taux de chômage des moins de 25 ans est de 22 % pour les hommes et 32 % pour les femmes. […] Ce silence est d’autant plus impressionnant que les discours sur le chômage sont en général bien ciblés, par catégories : on parle du chômage des jeunes, de celui des diplômés, des bas niveaux de qualifi cation, des plus de 40 ans, etc. […] Si le sur-chômage féminin est à ce point invisible, ce n’est pas par méconnaissance, par omission ou par indifférence. Ce silence renvoie à un phénomène social plus profond : la tolérance sociale au chômage des femmes. Ce sur-chômage n’est pas une spécifi cité française. C’est une caractéristique de l’ensemble des pays de l’Union européenne : en 1994, 10,2 % des hommes et 13 % des femmes étaient au chômage. Margaret MARUANI, Le Monde diplomatique, septembre 1997 * Enquête sur l’emploi de l’Institut national de la statistique et uploads/Litterature/ didier-reussir-le-delf-b2-savoir-argumenter-a-l-oral-et-a-l-ecrit.pdf

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