1 Théâtre De L’Étreinte Compagnie William Mesguich DOSSIER PEDAGOGIQUE Les Fabl
1 Théâtre De L’Étreinte Compagnie William Mesguich DOSSIER PEDAGOGIQUE Les Fables de La Fontaine Mise en scène William Mesguich 2 EN GUISE DE PREAMBULE… EN GUISE DE PREAMBULE… EN GUISE DE PREAMBULE… EN GUISE DE PREAMBULE… La Fontaine en son temps La Fontaine en son temps La Fontaine en son temps La Fontaine en son temps Tous les écoliers connaissent par cœur des fables de La Fontaine…qu’ont généralement apprises et retenues aussi leurs parents ! C’est dire si l’œuvre est intemporelle et ne prend pas une ride ! A l’époque de La Fontaine (1621-1695), dans les collèges seulement accessibles aux nobles et bourgeois, les fables d’Esope et de Phèdre sont utilisées pour donner aux élèves une bonne éducation morale, des connaissances en latin et en grec ainsi que des compétences en matière d’écriture. La Fontaine croira d’abord utiliser une forme didactique sans ori forme didactique sans ori forme didactique sans ori forme didactique sans originalité ginalité ginalité ginalité en écrivant des fables ; sa préface de 1668 aux Fables est éloquente : « Après tout, je n’ai entrepris la chose que sur l’exemple ». Par ailleurs, il espère faire carrière dans l’écriture théâtrale et publie dans le même temps des contes, un roman, etc. Mais le succès de Fables sera tel que l’auteur deviendra très vite, pour les écoliers ainsi que pour les mondains et courtisans, le maître incontesté du genre. Approche générique Approche générique Approche générique Approche générique : en quoi les : en quoi les : en quoi les : en quoi les Fables Fables Fables Fables de La Fontaine sont de La Fontaine sont de La Fontaine sont de La Fontaine sont- - - -elles particulières elles particulières elles particulières elles particulières ? ? ? ? 1) 1) 1) 1) Entre poésie et Entre poésie et Entre poésie et Entre poésie et narration narration narration narration - Les fables de La Fontaine sont écrites en vers. Cela permet à l’auteur d’utiliser le rythme adapté aux facéties de la narration, la rendant ainsi plus vivante. - Les fables alternent des passages narratifs (le narrateur signale d’ailleurs sa présence notamment par des apostrophes au lecteur) et des échanges de paroles (au discours direct) entre les protagonistes. - La morale est en tête ou en fin de fable mais elle est généralement explicite, comme à la fin des contes classiques (ceux de Perrault par exemple). La fable affiche ouvertement sa volonté didactique et moralisatrice. Exemples : Patience et longueur de temps / Font plus que force ni que rage. La raison du plus fort est toujours la meilleure: / Nous l'allons montrer tout à l'heure. 2) 2) 2) 2) Temps e Temps e Temps e Temps et lieu t lieu t lieu t lieu : le flou universel : le flou universel : le flou universel : le flou universel - La narration est au passé (se trouva, alla…) mais il n’y a pas d’autre indication temporelle précise qui permette de dater l’histoire. En revanche, la morale est au présent mais il s’agit d’un présent à valeur universelle. - Les lieux sont imprécis eux aussi si bien que la fable peut s’implanter dans un décor de tout type, de toute époque (au sortir des forêts, dans le courant d’une onde pure…). 3 3) 3) 3) 3) Des animaux très humains Des animaux très humains Des animaux très humains Des animaux très humains - La première particularité est d’avoir doué de parole les animaux en question. De plus, ils reprennent tous les codes sociaux en vigueur à l’époque de La Fontaine : tutoiement, vouvoiement, expressions liées au statut social (Sire)… - La deuxième particularité est que les animaux sont dotés des attributs typiques de personnages de l’époque et surtout leurs défauts: le lion majestueux, le lion puissant et injuste, l’agneau faible et soumis, la grenouille ambitieuse, le lièvre prétentieux…Ces personnages frôlent la caricature. - La troisième particularité est de décentrer les caractères humains et surtout leurs défauts pour forcer la critique par le biais des animaux. Ces animaux sont suffisamment emblématiques (le lion, le rat, l’agneau…) pour être éloquents et nul besoin d’apporter davantage de précision (articles définis ou indéfinis donnant à l’animal une portée universelle). 4 LES FABLES LES FABLES LES FABLES LES FABLES Les deux coqs Les deux coqs Les deux coqs Les deux coqs Deux coqs vivaient en paix: une poule survint, Et voilà la guerre allumée. Amour, tu perdis Troie ; et c'est de toi que vint Cette querelle envenimée Où du sang des Dieux même on vit le Xanthe teint. Longtemps entre nos coqs le combat se maintint. Le bruit s'en répandit par tout le voisinage, La gent qui porte crête au spectacle accourut. Plus d'une Hélène au beau plumage Fut le prix du vainqueur. Le vaincu disparut: Il alla se cacher au fond de sa retraite, Pleura sa gloire et ses amours, Ses amours qu'un rival, tout fier de sa défaite Possédait à ses yeux. Il voyait tous les jours Cet objet rallumer sa haine et son courage; Il aiguisait son bec, battait l'air et ses flancs, Et, s'exerçant contre les vents, S'armait d'une jalouse rage. Il n'en eut pas besoin. Son vainqueur sur les toits S'alla percher, et chanter sa victoire. Un vautour entendit sa voix : Adieu les amours et la gloire; Tout cet orgueil périt sous l'ongle du vautour Enfin, par un fatal retour Son rival autour de la poule S'en revint faire le coquet : Je laisse à penser quel caquet; Car il eut des femmes en foule. La fortune se plaît à faire de ces coups; Tout vainqueur insolent à sa perte travaille. Défions-nous du Sort, et prenons garde à nous Après le gain d'une bataille. Les animaux malades de la peste Les animaux malades de la peste Les animaux malades de la peste Les animaux malades de la peste Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste [puisqu'il faut l'appeler par son nom] Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre. 5 Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés : On n'en voyait point d'occupés A chercher le soutien d'une mourante vie ; Nul mets n'excitait leur envie ; Ni Loups ni Renards n'épiaient La douce et l'innocente proie. Les Tourterelles se fuyaient : Plus d'amour, partant plus de joie. Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis, Je crois que le Ciel a permis Pour nos péchés cette infortune ; Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux, Peut-être il obtiendra la guérison commune. L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents On fait de pareils dévouements : Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence L'état de notre conscience. Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons J'ai dévoré force moutons. Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense : Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le Berger. Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi : Car on doit souhaiter selon toute justice Que le plus coupable périsse. - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ; Vos scrupules font voir trop de délicatesse ; Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur En les croquant beaucoup d'honneur. Et quant au Berger l'on peut dire Qu'il était digne de tous maux, Etant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire. Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir. On n'osa trop approfondir Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances, Les moins pardonnables offenses. Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, Au dire de chacun, étaient de petits saints. L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance Qu'en un pré de Moines passant, La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense Quelque diable aussi me poussant, 6 Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. A ces mots on cria haro sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable ! Rien que la mort n'était capable D'expier son forfait : on le lui fit bien voir. Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. La Cigale et la fourmi La Cigale et la fourmi La Cigale et la fourmi La Cigale et la fourmi La Cigale, ayant chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue : Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. "Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'Août, foi d'animal, uploads/Litterature/ dossier-pedagogique-fables-de-la-fontaine.pdf
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- Publié le Dec 02, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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