Sophie Cœ uré et Claude Millet JLvantlpropos Dans Lc Pwfflgc dcs c#c¢À:], Alejo

Sophie Cœ uré et Claude Millet JLvantlpropos Dans Lc Pwfflgc dcs c#c¢À:], Alejo Carpentier imagine au plus loin de l'Amazonie une ville nouvelle, Santa Monica de los Venados, fondée par un étrange personnage, l'Adelantado2. Celui-ci, avant de donner à Santa Morica des monuinents, enfouit sous le soldesamaisondeGouvemeurleprocès-verbaldelanaissancedelaville,puisconsigne sesarchivesdanslesseulsregistresdisponibles:unepetiteréservedec«hfc7.(s/dc...ÆppÆ7'- fc77Ærzi à ...- union des origines de la cité à 1`enfance de l'écriture. Ces archives hscnvent sous 1'autorité de l'Adelantado la répartition de la propriété entre les habitants de la minuscule«poJz.s»deSantaMorica,quiréinvente,auseindelaforêtvierge,l'Étatsocial. Dans la fable imprégnée de iousseauisme d'Alejo Carpentier, le geste symbolique par lequel l'Adelantado arrache à la sauvagerie la petite communauté que son pouvoir régit est, avec l'établissement du cimetière « afin que la mort même renbe dans l'ordre », cette doubleopérationd'archivage:del'histoiredelacitédanssonsol,enfouie,cadéecomme im trésor ou un tombeau ; de ses registres juridiques dans ses cahiers ÆppÆrfe724#f à. . . L'Adelantado ne renseigne pas de son nom 1'espace laissé vacant par les points de suspension, scellant ainsi le caractère public de ces cahiers; mais très vite la question de leu propriété va se poser, le narrateur, un musicien échappé de New York, sou- haitant en obtenir un pour consigner la partition d'une œ uvre en gestation - comme est en gestation Santa Monica. L'analogie s'arrête là, car aux archives du fondateu de la ville, définies par leur double usage historien et juidique, l'artiste oppose de tout autres archives, non pas publiques mais privées, non pas historiques ou juridiques mais génétiques (ce sont des brouillons qu'il ne cessera de retravailler). Pour obtenir, donc, un des cahiers vierges de l'Adelantado, le narrateur croit pouvoir trouver un appui dans l'hstitution rivale de la maison du Gouvemeu, l'Eglise, en sollicitant le prêtre de Santa Monica. Ce derrier refuse cependant de lui donner son soutien, et demande pour lui-inême, ou plutôt pour son institution, un cahier afin de pouvoir consigner les naissances, les morts et les mariages, et d'abord celui du musicien et de sa maîtresse Rosario. C'est là, sur cette question du mariage comme hstitutionnalisa- tion du lien érotique, intrusion du pouvoir au plus htime de l'hdividu, que tout bas- cule, condamnant, pour toutes sortes de raisons que nous pouvons passer, le narrateu à un catastrophique retour aux États-Unis. La fable d'Alejo Carpentier est donc unc` mjse en intrigue non pas seulement des fonc(ions his(oriiiiii`s, juridiqites i`t po.i.étiiiii``s des archjves dans leur rivdlité, màis des 11 `.oi`Hitsil(`pouvoirs,politjquesiit/(iuspiriiuels,quisejouentàtraverselles,etd'm pt)iMrintrinsèquedesarchiveselles-mêmessurlesindividusdontellesn'entendent pŒs.iulementenregistrermaismodelerledestm.Pasdedéfinidondesarchivesqui iii`st)itunedéfinitiondeleurpouvoir,oudumoinsuneinterrogationsurcelui-ci, i`omeentémoigneicimêineletextedeDietiïurSchenk,qu'atraduitpourlarevue I'lijlippeForget.Pasdedéfiniüondesaréhivesnonplusquinesoitprisedanscelle il.|1..ursfonctions,etdesfonctionsdeceuxquienassurentlaconservation,01ivier Guyotjeammlerappelleauseufldel'entreüenqu'flnousaaccordé,enpartamtdes loisde1979et2008etdeleurdélimitaüonextensivedesarchives:«ensembledes documents,quelsquesoientleudate,leurüeudeconservation,leurformeetleur `supportproduitsoureçuspartoutepersomephysiqueoumoraleetpartoutservice •)uorganismepublicouprivédansl'exercicedeleuractivité».Définitionremarquable dansleflouconcjliant(maisgrosdedisputesi.uridiques)quilecaractérisedansses •`lternativesetdanssestemes,etd'aborddansceluiquiapparaîtensonouverture: «c`nsemble».L'archivesedéfirit-faut-fllerappeler?-d'abordaupluriel,etnon pasdans1'ordredisperséd'tmetotalitéinfinie-celleduweb,consütuéeniinmenses drchivesparlaloide2000qüreconnaît,souscertainesconditions,lestatutd'origind àtoutepièceélectroiuque,etdoncsavaleujuridique-,mridansl'ordred'mfonds, soitd'untoutdélimité,clos,cohérent,1'e#sc7#bJesuggérantcequ'flyad'architectue danslesflrc#!."qu'onprennelemotdanssonsensdepiècesoudemonmentles i.onservant.Car,conimelerappelleOlivierGuyoq.eanrin,lesÆncÆi.mcesontd'abord, d<inslesraresoccumencesdumotenceoucesMoyen(s)Âge(s)dont1'étudefon- ili`rabienplustardenFranceetenAllemagnel'archivistiquemodeme,lesÆnc#œ cs {liipouvoritelsqu'fllespréservedansdesÆrcÆesEtcessignifiantsn'enfimssentpas hrésomer,d'IsidoredeSévilleàDerridaetjusquedml'architectmmginéepar Mt`ssimilianoFuksaspourlenouveaubâtimentdesArchivesnationalesdePierre~ 1itte-sur-Seine,bâümentqu'aphotographiépounousSabmeBouckaertetqueYam l'oti"d"letravadcollecffquaprécédélapréparationdecenuméro,nousaappris •\lireconmeuneimmenæarcheiénotaphedontlescirculationsentravées,dumoins pt)urleregard,invitentàfantasmerdanssesombresletombeaudessecretsd'État, Œquelamortmêmerentredans1'ordre»...«Catacombesmmuscrites»,aurait ili1Michelet,1uquivoulaitprécisémentbriserce[ordmpomquedelapoussièredes •irchivesrenaisseparluilavoixvivantedesoubüés. À cetœ surimpression dans le mot flrcÆi.Ücs dœ «chartes», «titres» ou autres «diplômes»etdeleuréceptadeŒâtment,amoire,coffie,boîtes...)s'estajoutée `li`puisqiie,auxi*siècle,sonemploiestdevenumassivementhistorien,uneconstel+ l,mdesignificationsqülerapprochentdelatraceetdelastrate,del'empremteet `hvestige.Aujourd`hui,co-eleremarqueDietmarScheiik,flrc#!.cJcsestdevenutm h"rrti-toutsorhdesondoubledomaine]uridiqueethistoriquepourexpnmertoutce o"f.iitsigneverslepassé,tantetsibimqu'onparleaujourd'huid'archive(s)àpropos mpiiuprèsn'importequoi.Motchic,motàlamode,aupointsouventdesembler i`.`r`trc. toute substance. . . 1.'i'`l,``ticihldelanotiond'archivesdoittoutefoisêtœ aussirapportéeàl'élargisse- "üdesonch<impqiiandtout,depuis1'écoledesAnnales,peutapparaîtrecoinme 12 r",n,',/'','"_ I 1 u ,l'lA ilocumilnt, i`[ quand tout cl.iiis l'.`rchivi` ii.`ii l ``. ri'.v```li`r rii.hi` il'i"ii`isi`i`n```i`I, i``in`ii`i` i`{)iis invi(e à le penser OLivii`r Guyotje.`i\nin i )` iui' im t`ppiiLi.r ;` uni` ilipl())i`,`tiiiui` imd- gindtive dans la constitution même de ses til`i````. Qu.int aux dérives du mot ti/[`/i/zJt's, •illes sont aussi à comprendre comme d..h `l.'`rivations euristiques qui font partie désormais de son histoire, histoire qui l'a l(``i.'` de nouvelles acceptions, e[ d'abord dvec _Freud pour dire les marques que laissc. 1.. iravail du refoulement, plus tard avec Foucaült ,p.ou 4ésigner « l'existence accumul`'``` des discours (des paroles qui ont eu lieu)3_». Surtout, 1es eriplois dëtouriés ou mc'`t<iphoriques sont à prendre en compte, dès lors que, coinme le montre ici même Murit`l Louâpre à propos des « archives de la i`dture » dans la poésie scientifique de la fin du xviiie et du xixe siècle, ils permettent « de frayer d'un coup un chemin, qu'ils agissent comme un catalyseur de pensée chez un savant -et c'est alors l'idée ou la vision qui naîtront du mot -ou qu'ils donnent à une idée ou une vision la consistance nécessaire pour faciliter leur appréhension par le commun des mortels - ce que la communication modeme appene le "wordi`7!g" ». Du commun se dessine dans les usages ainsi répandus, et si l'aLrchive au singulier se galvaude aujourd'hui, sans doute est-ce par l'effet de nos hantises patrimoniales, nos .`ngoisses de perte des traces qui nous relient au passé et de destruction des preuves des catastrophes traversées au xxe siède ; des preuves, ou plutôt de Ja preuve qui fait signe à notre deuil intime, notre mÆJ d'orc7ij.z;e, dit-on avec Derrida. Mais sans doute est-ce aussi par 1'effet de la dissipation des contours de l'c7îsembJe, quoi que prétende la loi de 1979. Dissipationdescontoursdel'c#sembJcparlaproliférationdesinformationsnuméri- sées sur le web, qui desshe une carte des archives à l'échelle 1 / 1 des discours qu'elles enregistrent ; dissipation des contours de l'c7iscmbJe quand les archives brisent les gonds de 1'« arche » nationale à l'heure de la mondialisation. D'une certaine façon, c'est à refaire un c#scmbJc que vise au milieu de la cacophonie des nations le travail des archivistes du Conseil intemational des archives (ICA), décrit dans ce numéro par Mylène Tanferri. Son étude rappelle par un exemple concret que toute définition des archives se construit d'abord non pas dans des discours théoriques mais dans et par des pratiques. Elle fait aussi penser que le succès du Goûf cie J'flrch!.z)c d'Arlette Farge ne tient peut-être pas seulement à la belle intelligen`ce de ce texte, mais aussi à la réaction nostalgique qu'il suscite, à l'heure de la standardisation des pratiques archivistiques, par l'esthétisation de son objet. Nostalgie que l'on retrouve dans la littérature contemporaine, car, remarque ici même Nathalie Piégay-Gros, « alors que les archives sont de plus en plus dématérialisées, leur matérialité semble sacralisée » dans la fiction. Cetteesthétisationatoutefoisanticipél'accélérationduprocessusdestandardisation des archives par le numérique : Arlette Farge publie Lc Goû£ de J'Ærcri.z)c en 1989 ; c'est en 1979 qu'elle cominence à participer au projet de Michel Foucault d'une V!.e des hommcs i.7!/Zimcs. Cette V!.c des Æomi7ces i.#/Êmes, qui aurait dû, si le projet avait abouti, constituer une anthologie des archives de l'enfermement exhumées de l'hôpital général et de la Bastille4, repose en effet sur un même geste d'esthétisation, du moins dans sa présentation, qui coupe nettement les archives que le livre devait rassem- bler de leur foncti(.n hibt(.rique («Ce n'est point un livre d'histoire », dii la premièro itl`r".)poiirlŒi`timliliii`ri`i`imobjiitŒlln'.nmv.`i`.`iunonpaslantrejoindreque •.oi`t``irrmŒ 1.` liftéh" (.n siis «vibr.iijom)>. « Et j'avoue, écrit alors Foucault, "Œ"iioiiv`'Iliis'',surgissantsoudainàir.`viirsdeuxsièclesetdenüdesilence,ont r"W"moiplusdefibresquecequ'onappemd'ordinairelalittérature,sansque ii. piii" tliri` aujourd'hui encore si m'a ému davantage la beauté de ce style clas- shwilr.`pC`i`nquelquesphrasesautourdepersorinagessansdoutemisérables,ou lŒt`xi`i\s,li.mc'langed`obstinationsombreetdescélératessedecesviesdontonsent w"d.`smotslissescommelapierre,ladérouteet1'achamement5.»FLg±!~g_qFœ "p.`rlebiendesarchivesaupluriel,réservantlesingulier`guconceptélaborédans ',:::r+r,C`'':+:',°,g.î;C.d_UÀ=:O:r:::=_:=le.ipï?iet`.aT.th=i=i::ï#=:=e;`e:L:`ocnrÈ:s"c"::=:adî===-~ "dufaümêmedecetravafld'esthétisationquilesporte,tendentausingulier,au` i..`ss.igedufonds,deI'em#à1'objetunique,fétichisédanssonunicité-etFarge_ i`iiparli.pasdugoûtdpsmaisdcJ'archive.D'oùsansdoutelaconfusionrécurrente •`ujourd'hui en littérature (Ia pratique et la critique littéraires), et pas seulement à 1.`f.ivi`urdunflme-droppi.#g,del'archivefoucaldiemeetdetoutetracedupassédès I`)rsqu'elleenlredansuneprocédured'esthétisation.D'oùaussiàunautreniveau toutessoi.tesdecréationscontemporainesquidélivrentcettefoisbienàlamanièrede li`oucauft-duFoucauüdelaV!.eÆcsÆommesi.#/iîmcs-Iesarchivesdeleurstatutançil- l,`iri`depreuvehistorique(ettijuridique)pourlesoffiriàlacontemplation_.Ain-si rt'`ci`mmentde1'expositionauPointdujouràCherboug,puisàlaMaisonrougeà P.]ris,par1'historienPhilippeArtièresetlephotographeMathieuPemotdesarchives (h 1'hôpital de Picauville6, exposition qui, à partir d'un refus comparable de faire ui`ehlstoire,juxtaposedanssascénographiephotographiesd'amateurstiréesdeces irchivesetphotographiesdePemot,leurconférantlemêmestatutdevestigesofferts i``l'émotionduvisiteuLsasy#ipa%e,commelenotejustementNathaliePiégay-Gros •`iprt)posdesrécitsd'archivescontemporains. D(`mêlantl'archivedudocument,etdistinguanttroisrapportsparadigmatiquesde hfictionàlapi.erière-leréaliste,lesurréalisteetceluidel'informaüon-,Nathaüe l'jégdy-Gros note ce que ce dernier doit au glissement de 1'archive de 1'histoire à la mt`imoire,etdesfantasmesàlafoÈdesecretetdepei.te(perted'mearchivetoqj-o-ÊË MhI.icunaire).E11enoteaussiquelerécitd'archivescontemporain,telqu'flrelève hctitroisièmeparadigme,esttoujousrédtdelaquêtedel'archive,serapprochant •iinstcli`1alogiqueduwrz.feré#ou¢quifaitreplierl'œ uvresusapropregenèse,fait hi`t`lle-cisafable.UnmêmerepliementestconstatéparMarionDenizotàlasuitede 1'``i.iii`1edeNathaliePiégay-Grosdanssonétudeduthéâtrecontemporainentantqu'fl ``i`i.`nd moins proposer une mi.mèsz.s qu'une poi^cs!.s, rephement qui vient alimenter 1``ioui.nantépistémologiqueprisréceinmentparlesétudesthéâtrales,d`uneattention i```uvi`auxarchivesdelacréaüon,enmêmetempsquelavolontédesinstitutionsde hi`ollecterdemanièreplussys[ématiqueàdesfinsdeconservation. Oi`.`ui.afttorttoutefoisdepenserquenotreépoquehantéeparlapatrmonialisation duioiit-.`rchiveseraituniformémentcelled'unesystématisationdelacollecteetdela ``onsi`rv.`tion,etPatriciaJanodyremarqueicim.^`n`i`,.\I.isuitedeLaureMurat,l'indif- h"iti`simtitutionspsychiatriquesfranç.`ist.sil'.`ui.ourd'hui(lecasdePicauville, voiir`d'.`ilh".`il.idémoliii()n,iistexcepti{>nno.`iI'i'`gdrddeleurspropresarchives. 14 /i rinJ /'/i.`/iiin. ii" n 14, 2iu4 PN contrdste, elle raconte la vision hallucin`'`.. {iu'.`lle c`ut d.` l't`hlt`g`., `'i` ui` Ii..ii ouvert, des archives du service de psychiatrie de Nouakchott, qui invii.. à p.`iit,t`r iiii i`utre rapport de 1'archive et de la folie, c'est-à-dire un autre rapport de la folie à ld fois à la discusivité et à l'historicité que celui qu'institue la doxa, une autre conception de la folie qui cesserait d`y voir un lieu vide et sans devenir, mais accrocherait ensemble, comme dans le corps du patient psychotique que Patricia Jamody était allée visiter en Mauritanie, les marques des histoires collective et hdividuelle. L'image saisissante des dossiers du service de psychiatrie de Nouakchott, exposés presque à tous vents en ce lieu carrefour où se nouent «les folies de l'histoire et les folies individuelles/familiales », alerte sur la grande fragilité des archives. Soumises cornme les homines à la violence des guerres, des emprises idéologiques, des rivalités confessiomelles, elles ne perdent nullement, en devenant sources pour l'historien, leur importance patrimoniale, juridique et politique. En conclusion de sa présenta- tion des documents issus des tribunaux administratifs de Tripoli et de Halbâ et de leur richesse incomparable pour saisir, su le vif, la vie quotidienne de la période ottomane, 1'historien libanais Fârûq Hablas lance un vibrant plaidoyer civique pour 1'élaboration d'u` récit national unifié. Les traducteus et introducteurs de cet artide, Dominique Avon et Amin Elias, soulignent combien délicate était à l'époque de sa publication en 1997 - et demeure de nos jours - la configuation de l'accès même aux archives du Liban, de leur lecture même (en turc ? en arabe ?) avec celle de leu interprétation historique. Archives disparues, «interdites», «sensibles7»: le débat s'est imposé non pas à :::Ïe:,eàud,:sn¥cË:snesnîemdçïàmeesn:suppal:smœ ?cnàa,::,apuoïŒbeàs,oe:Pho#eËgh£tse,a:: E.ttim:Ë:se,osua:',:surrià=lt:s£:o::emé::Ïakri.enndÉag.pet,e,dae: Mali„., mais des co totalitarismes. Le para n'est qu'apparent. Pour que la disparition ou la spolia- tion documentaire deviennent des enjeux, il faut que des acteurs - Etats, opinions publiques, personnalités politiques ou littéraires - s'en emparent, pour l'organiser, mais aussi pour y résister. Comme le montre avec éloquence l`ensemble d'artides por- \ tant sur l'Anemagne nazie, 1'Union soviétique, la uploads/Litterature/ ecrire-l-x27-histoire 1 .pdf

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