L e m a g a z i n e des bibliothèques d e l a V i l l e d e Pa r i s Cahier cen
L e m a g a z i n e des bibliothèques d e l a V i l l e d e Pa r i s Cahier central Jeunesse MARS 2014 Carte blanche à Olivia Rosenthal 30 Regards croisés d’historiens 14 RENCONTRES ET DÉBATS VOIR PAGE 6 RENCONTRES ET DÉBATS VOIR PAGE 20 LE ROMAN D’UNE VIE MARGUERITE DURAS MARGUERITE DURAS 3 Sommaire 4 Paris sous l’objectif : appel à photo ! 5 LE QUESTIONNAIRE D’ANNABELLE : Olivia Rosenthal, auteure de fictions et de pièces de théâtre 6 Expositions Les mots en quête d’images à la bibliothèque Forney (4e) 14 La Grande Guerre: entre mémoire et histoire Regards croisés d’historiens à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (4e) 20 Centenaire Marguerite Duras Les femmes dans l’univers de Duras à la bibliothèque Buffon (5e) 24 Société Le cerveau à livre ouvert à la bibliothèque Buffon (5e) 30 Littératures Carte blanche à Olivia Rosenthal à la bibliothèque Faidherbe (11e) I Cahier Jeunesse Rencontre-dédicace avec Anaïs Vaugelade à la bibliothèque Diderot (12e) 38 Musiques Nicolas Parent Trio à la bibliothèque Robert Sabatier (18e) 41 Artistes et images Xavier Josso : la vie quotidienne dans les tranchées à la bibliothèque Germaine Tillion (16e) 48 Arts du spectacle Appartement témoin à la bibliothèque Buffon (5e) 51 Les Bons Plans d’En Vue 53 Infos pratiques - Où ? Calendrier par arrondissement et bibliothèque 57 Infos pratiques - Quand ? Sélection chronologique MARGUERITE DURAS (1914-1996), ÉCRIVAIN FRANÇAIS (DÉTAIL). PARIS, 1955. © STUDIO LIPNITZKI-ROGER-VIOLLET Entrée libre et gratuite pour la majorité des manifestations, dans la limite des places disponibles Paris sous l’objectif pour Ce mois-ci : L’ailleurs à Paris Rue du Faubourg du Temple, Paris 11e, mai 2010. L’ailleurs à Paris est ici évoqué par la « rencontre multiculturelle » de deux ailleurs et le métissage. Un « guerrier bantu » originaire d’Afrique et exilé en milieu urbain – œuvre de l’artiste Kouka Ntadi – semble monter la garde d’un commerce chinois. MARION DUPUIS Paris sous l’objectif pour Appel à photo ! Vous avez jusqu’au 7 mars pour nous envoyer vos photos sur le thème : Paris qui bouge. La photo retenue sera publiée dans le En Vue de avril/mai 2014. > voir le règlement sur notre site www.paris-bibliotheques.org Votre premier grand souvenir de lecture? Croc Blanc de Jack London. Votre héroïne favorite ? Sigourney Weaver dans Alien de Ridley Scott. Elle est forte, intelligente et belle sans pour autant être dangereuse ou machiavélique. C’est suffisamment rare pour être remarqué. Celle que vous auriez pu être ? Pour être un héros, il faut accepter les situations de crise ou de danger, il faut savoir s’y distinguer. Un héros est presque toujours seul et je n’aime pas beaucoup la solitude. La musique que vous avez en tête ? Le clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach joué par Glenn Gould. On y entend à la fois la précision mathématique de l’écriture et la transe qui s’empare de l’interprète. Il y a du Thelonius Monk dans le phrasé de Glenn Gould, et du jazz dans les compositions de Jean-Sébastien Bach. Ce disque conforte mon goût pour la répétition obessionnelle. Un film que vous aimeriez voir ou revoir? Tabou, le dernier film de Murnau (1931) dont les images sont stupéfiantes. Le metteur en scène a tourné sur les lieux mêmes de l’action (Bora-Bora) avec des autochtones qui jouaient leur propre rôle, ce qui est extrêmement rare pour l’époque. On ne sait jamais s’il se livre à un travail documentaire sur la Polynésie et sa culture ou s’il invente de toutes pièces une légende polynésienne. Cela rend le film extrêmement troublant. Un spectacle inoubliable ? Quelqu’un va venir, un texte de Jon Fosse mis en scène par Claude Régy en 1999. Je revois le noir d’encre sur la scène, les corps juvéniles de Valérie Dréville et de Martial di Fonzo Bo, la lenteur saccadée de leurs mouvements, j’entends leurs voix hésitantes qui répètent (promesse ou menace?) «quelqu’un va venir». En même temps, les traces que ce spectacle a laissées en moi sont extrêmement fragmentaires. Il n’y a rien de fixe et donc d’inoubliable au sens strict. Tout se métamorphose sans cesse dans la mémoire, disparaît, revient sous des formes inédites. Un auteur que vous aimez faire découvrir à vos étudiants ? J’aime leur faire découvrir des auteurs qui les surprennent. Je leur fais écouter Charles Pennequin, je les emmène voir l’Encyclopédie des guerres de Jean-Yves Jouannais, je leur fais appréhender des œuvres qui bousculent leur rapport à la fiction et rappellent que la littérature est une activité de veille. L’auteur est une sentinelle obstinée, il regarde autour de lui, enregistre, met des mots là où il n’y en a pas ou nomme autrement des choses qui ont été usées par le langage. Votre intérêt pour l’oralité est très important et présent dans votre œuvre, est-ce ce qui explique votre collaboration avec des cinéastes et des metteurs en scène ? Mes collaborations avec des cinéastes sont d’abord nées de mon livre Ils ne sont pour rien dans mes larmes. J’y raconte comment chaque spectateur transforme et réinvente les films qu’il voit. Ce livre est une anthologie écrite de films. Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy est ainsi devenu un texte « Les Larmes». Ce texte a ensuite été adapté en un nouveau film par Laurent Larivière. De même, La Nuit américaine de François Truffaut est devenu « La nuit américaine d’Angélique», et ce texte a inspiré à Joris Clerté et Pierre-Emmanuel Lyet un film d’animation. Vous êtes parfois montée sur scène dans le cadre de spectacle-performance, notamment pour Le Vertige (variation autour du film Vertigo). Rares sont les auteurs à se produire sur les planches. Quel a été le déclencheur de cette expérience ? J’ai toujours composé mes textes à la fois en les écrivant et en disant à haute voix ce que j’avais écrit. J’attache une grande importance à la matière sonore du texte dans sa fabrication même. Le passage par la scène est donc apparu comme un prolongement de ma pratique d’écriture. Ça a commencé en 2005 au festival de Manosque. J’éprouve un vrai plaisir à m’adresser à un public qui est bel et bien là et dont je peux mesurer les réactions. Cela entre en résonance avec l’idée que je me fais de la présence de l’écrivain (corps et voix) dans ce qu’il écrit. Dans la « carte blanche » qui vous est proposée à la bibliothèque Faidherbe (11e), le public pourra découvrir une pièce sonore Noisindia # (avec Eryck Abecassis) conçue après un séjour en Inde. Qu’est-ce qui est à l’origine de ce projet singulier ? Comment votre travail a-t-il été guidé ? C’est le compositeur Eryck Abecassis qui m’a contactée pour ce projet. Il avait lu un de mes livres, Viande froide, dans lequel j’ai écrit sur le chantier du 104 à Paris au moment où il devenait un lieu culturel parisien. Noisindia porte aussi sur les chantiers : précisément sur ces plages d’Asie où d’énormes tankers européens sont désossés par des ouvriers peu qualifiés et très mal payés. Eryck Abecassis est allé plusieurs fois en Inde et au Bengladesh; il est entré sur ces sites et a rapporté des sons et des images. Sa musique est à la fois concrète et conceptuelle, populaire et savante, électronique et acoustique. J’ai eu envie d’explorer avec lui les gestes des ouvriers, leurs conditions de travail, les matériaux et méthodes de recyclage, la politique des pays riches qui livrent leurs déchets aux pays pauvres. Bref c’était un sujet extrêmement fort. Nous célébrons cette année le centenaire de la naissance de Marguerite Duras, avec entre autres une série de manifestations organisées dans les bibliothèques de la Ville de Paris. Quel lien entretenez-vous avec son œuvre ? Vous a-t-elle inspirée ? Mon premier roman (qui heureusement n’a jamais été publié) était très durassien. Depuis je me suis émancipée mais je reste attachée à ses œuvres. Elle a inventé un rythme (à la fois dans ses récits et dans ses films) qui produisent une véritable hypnose et aussi, même si ça n’a rien à voir, elle a contesté le récit historique dominant et l’a reconfiguré (je pense à La Douleur et à Hiroshima mon amour). Un artiste avec lequel vous aimeriez collaborer ? Heiner Goebbels (compositeur et metteur en scène allemand). Le Questionnaired’Annabelle OliviaRosenthal 6 Zoom sur Les mots en quête d’images Au XXe siècle, leur union a donné lieu à la BD, au roman photo, au roman graphique et plus récem- ment à une forme originale de narration que Vincent Pachès, écrivain, a nommé le « récit à dessins». Il est l’auteur de l’ensemble des textes, forme de haïkus et de récits poétiques très courts sur lesquels des illustrateurs et des peintres dont André Fran- çois, Béatrice Jean, Josse Goffin, Daniel Maja et Antonio Seguí ont développé leur propre écriture. Le scénario est identique pour tous. Vincent Pachès leur envoie son texte qui leur sert d’appui pour construire leur visuel. Le mot et l’image gardent jalousement leur autonomie. Il ne uploads/Litterature/ en-vue-n065-mars-2014.pdf
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- Publié le Oct 24, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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