L e m a g a z i n e des bibliothèques d e l a V i l l e d e Pa r i s MARS 2015

L e m a g a z i n e des bibliothèques d e l a V i l l e d e Pa r i s MARS 2015 Que nous apprennent les études sur le genre ? 18 PORTRAITS DE FAMILLES Les changements d’un demi-siècle 10 Rencontre : Noir Brésil 24 Votre plus grand souvenir de lecture ? Selma Lagerlöf, Le merveilleux voyage de Nils Holgersson, dans mon enfance. Plus tard : Proust, La recherche du temps perdu. Votre héroïne favorite ? George Sand… et la philosophe Simone Weil. Celle que vous auriez pu être ? Du moins que j’aurais aimé être : une grande cantatrice. La musique que vous avez en tête ? L’art de la fugue, de Jean-Sébastien Bach. Un film que vous aimeriez voir ou revoir ? Le Guépard de Visconti. Un spectacle inoubliable ? 1789 au théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine. Les bibliothèques de la Ville de Paris proposent le cycle Portraits de Familles pour lequel vous intervenez autour du thème de l’évolution du statut des femmes, de son émancipation. De quand date l’émergence d’une Histoire des femmes ? Des années 1970, dans la foulée du Mouvement de libération des femmes, qui a suscité un grand intérêt pour le passé occulté des femmes. En 1973, avec deux collègues de Paris7-Jussieu, nous avions lancé un cours intitulé « Les femmes ont-elles une histoire?», titre symptomatique de nos interrogations et de notre désir d’histoire. Vous avez longtemps milité pour la cause des femmes, aujourd’hui, que voulez-vous dire aux jeunes femmes qui pensent que tout est acquis ? D’une part, rien n’est jamais acquis en raison de la vitesse des changements qui obligent à se réadapter sans cesse. D’autre part, il reste beaucoup à faire pour que les lois deviennent effectives, passer du droit au fait. Et surtout, pour dissoudre enfin une pensée de la hiérarchie des sexes venue du fond des âges, et persistante sous les apparences de l’égalité. Une cause, ou un sujet, passé aujourd’hui sous silence et qu’il serait nécessaire de mettre en lumière ? La situation, la vie, l’histoire des femmes migrantes en France, et dans le monde. Un champ historique encore non abordé et sur lequel vous aimeriez travailler ? Après l’histoire des femmes en Occident, il faudrait écrire celle des femmes (et du genre) en Orient, en Afrique. Immense domaine, à peine exploré. Mais c’est aux femmes et aux hommes de ces contrées de le faire. Une personnalité (féminine mais pas forcément féministe) qui vous marque particulièrement en ce moment ? Florence Aubenas, incarnation du courage et de l’intelligence des femmes journalistes dans le monde d’aujourd’hui. Rencontre avec Michelle Perrot à la bibliothèque André Malraux (6e), voir à la rubrique Portraits de familles, page 10. Le Questionnaired’Annabelle 3 Michelle Perrot EN COUVERTURE : PHOTOGRAPHIE DE CATHERINE LEGRAND. LES MAINS D’UN TEINTURIER-IMPRIMEUR AUTRICHIEN TENANT DEUX BLOCS DE PIGMENT INDIGO INDIEN. 10 18 24 Ànepasmanquer Exposition Indigo, un périple bleu à la Bibliothèque Forney (4e) Immersion dans le bleu à travers trois cents pièces, vêtements et accessoires du monde entier. Portraits de familles Femmes et famille : les changements d’un demi-siècle Bibliothèque André Malraux (6e) Rencontre avec l’historienne Michelle Perrot. La famille, tout un roman Bibliothèque Charlotte Delbo (2e) Rencontre avec Nathalie Bauer, Michèle Gazier, Franck Courtès et Christine Ferniot. Société Que nous apprennent les études sur le genre ? Bibliothèque Faidherbe (11e) Quels sont les questionnements qui structurent les recherches sur le genre ? Pourquoi brûle-t-on les bibliothèques ? Bibliothèque Buffon (5e) Denis Merklen, sociologue, a enquêté durant cinq ans afin de tenter d’en comprendre les raisons. Politeia : première université des savoirs politiques Médiathèque Marguerite Duras (20e) La démocratie participative n’est-elle qu’un conte de fées ? Littérature Noir Brésil Bibliothèque des littératures policières (BILIPO, 5e) Avec 2 auteurs brésiliens à l’occasion du Salon du livre de Paris. enmars2015 4 8 Entrée libre et gratuite pour la majorité des manifestations, dans la limite des places disponibles 34 38 Musiques Concert de oud de Khaled Aljamarani Bibliothèque Buffon (5e) À la découverte de l’autre visage de la Syrie. Artistes et images dAcRuZ graff’ la bib’ en live ! Bibliothèque Claude Lévi-Strauss (19e) Séance de graff’ accompagnée de DJ Zelm. Arts du spectacle Rencontre avec Fiston Mwanza Mujila Bibliothèque Oscar Wilde (20e) Fiston Mwanza Mujila, auteur dramatique et poète congolais en résidence au Théâtre du Tarmac-La scène internationale francophone. Les Bons Plans d’En Vue Infos pratiques Calendrier par arrondissement et bibliothèque Infos pratiques Sélection chronologique 30 Pour nous suivre… Devenez fan et retrouvez nos activités sur lesréseauxsociaux : Facebook, Pinterest et sur Twitter @parisbiblio Jeunesse Cahier inversé/au dos Tous Mordus du polar Dans 5 bibliothèques : Arthur Rimbaud (4e), Valeyre (9e), Italie (13e),Gutenberg (15e) et Yourcenar (15e). Dans le cadre de l’opération Mordus du polar. 6 Cabu: humour grinçant et swing dansant Les bibliothèques de la Ville de Paris ont souvent croisé le chemin de l’équipe de Charlie Hebdo et celui de Cabu en particulier. Retour en images sur quelques-uns de ces moments privilégiés où il est venu partager avec le public ses passions pour la lecture, le dessin ou encore la musique. En 2011, lors de l’exposition Jossot caricatures à la bibliothèque Forney (4e), tous les dessinateurs de Charlie Hebdo avaient participé en dessinant une œuvre en hommage à Jossot qu’ils reconnais- saient comme leur maître. Cabu, auteur de la préface du livre édité pour l’occasion, écrivait : « Jossot s’attaque sans pitié à la bêtise et à l’injustice de son époque […] Son combat continue ». Ses mots résonnent tout particulièrement aujourd’hui. Cabu était aussi un passionné de jazz – il est intervenu à la bibliothèque Saint-Éloi (12e) sur le sujet – etungrandadmirateurdeCharlesTrenet,desapoésie,deladimensionsubversivedeseschan- sons. Il a dessiné et témoigné pour l’exposition Trenet, le Fou chantant présentée en 2013 à la Galerie des bibliothèques de la Ville de Paris (4e). DESSIN INÉDIT PUBLIÉ DANS L’OUVRAGE JOSSOT, CARICATURES (ÉD. PARIS BIBLIOTHÈQUES, 2011). 7 CABU REND HOMMAGE À CHARLES TRENET EN 2013. AUTOPORTRAIT DE CABU RÉALISÉ POUR LE MAGAZINE EN VUE, MARS 2011. GEORGES EL ASSIDI, CHARB, JEAN-JACQUES DEBOUT, CABU ET JACQUES BASCOU (MAIRE DE NARBONNE). INAUGURATION DE L’EXPOSITION « TRENET, LE FOU CHANTANT. DE NARBONNE À PARIS ». GALERIE DES BIBLIOTHÈQUES DE LA VILLE DE PARIS. 11 AVRIL 2013. 8 Zoom sur Cette exposition propose un voyage autour du monde à la rencontre de l’indigo. À travers près de trois cents pièces, vêtements et accessoires d’ori- gines géographiques très diverses, le parcours de l’exposition nous emmène à la découverte de ce pigment végétal qui a occupé une place prépondé- rante dans l’histoire de la teinture des textiles. Il appréhende l’ensemble et les détails du vêtement, dutissu,desamatière,desacouleur,desessecrets, de sa fabrication. Au fil de ce parcours, on découvre combien les techniques utilisées pour décorer, tisser, broder, imprimer, laquer les textiles, sont universellementpartagéesàtraverslemonde.Ainsi lajupedesMiaochinoisesestaussifinementplissée que celle que portaient les Hongroises il y a cinquante ans et la toile de coton indigo rendue brillante grâce à un calandrage. Les lés assemblés par une broderie polychrome sont une caractéris- tique des jupes portées par les Indiennes du Guatemala. Une technique de montage similaire se retrouve sur les tabliers slovaques. On pourrait prolonger cette liste à l’infini. L’exposition a pour ambition de réunir des univers que souvent l’on oppose, le folklorique et l’eth- nique, l’Occident et les Pays du Sud, et considérer avec la même curiosité une blouse berrichonne ou un pagne dogon. Bibliothèque Forney – Paris 4e Jusqu’au 18 avril Du mardi au samedi de 13h à 19h Visite commentée chaque samedi à 15h (inclus dans le prix du billet) Entrée 6€, tarif réduit 4€, demi-tarif 3€ Indigo, un périple bleu VESTE DE FEMME DU GROUPE ETHNIQUE ZHUANG. PATCHWORK D’INDIGO GUANGXI, CHINE. © CATHERINE LEGRAND (POUR TOUTES LES PHOTOS). TISSUS TEINTS À L’INDIGO DE DIVERSES PROVENANCES : JAPON, CHINE, FRANCE, MALI, NIGERIA, GUATEMALA. BRODERIE SUR GRAND BOUBOU TEINTURIÈRE UN « BRIN D’INDIGO» DANS LA MAIN. GUIZHOU, CHINE. TEINTURIÈRE UN « BRIN D’INDIGO» DANS LA MAIN. GUIZHOU, CHINE. 9 Expositions Le pastel, un bleu d’Europe « Cultivé et utilisé depuis la plus haute Antiquité, le pastel fut longtemps l’unique source de teinture bleue disponible en Europe. En France, cette culture se développe largement, notamment dans le sud-ouest, où les filatures lainières et drapières, très implantées depuis le haut Moyen Âge, ont besoin de grandes quantités de teinture et deviennent naturellement les premières productrices de pastel. La production se révèle rapidement rémunératrice et la surface des terres dévolues au pastel augmente au fil des années. Les balles de pastel voyagent de chars à bœufs en gabares jusqu’à Bordeaux d’où elles sont expédiées vers Rouen puis l’Angleterre et les Flandres.[…] Les bleus rivaux, pastel-indigo Au début du XVIe siècle, les premiers lots d’indigo arrivent en Europe par voie maritime depuis l’Inde. L’importation fait chanceler le marché du pastel. L’empereur Rodolphe en Allemagne, Henri IV en France en 1609, puis la cour de Rome condamnent sous peine de fortes amendes, voire de mort, l’utilisation de l’indigo par les teinturiers. Malgré tout, l’usage clandestin se développe petit à petit. Plus tard, Colbert tente d’en réglementer uploads/Litterature/ envue71-mars15.pdf

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