Examen Merrakech-tensift 2012 Texte : On lui a mis une petite robe qui lui va b

Examen Merrakech-tensift 2012 Texte : On lui a mis une petite robe qui lui va bien. Je l'ai prise, je l'ai enlevée dans mes bras, je l'ai assise sur mes genoux, je l'ai baisée sur ses cheveux. Pourquoi pas avec sa mère ? - Sa mère est malade, sa grand mère aussi. C'est bien. Elle me regardait d'un air étonné ; caressée, embrassée, dévorée de baisers et se laissant faire mais jetant de temps en temps un coup d'œil inquiet sur sa bonne, qui pleurait dans le coin. (…) Hélas ! n'aimer ardemment qu'un seul être au monde, l'aimer avec tout son amour, et l'avoir devant soi, qui vous voit et vous regarde, vous parle et vous répond, et ne vous connaît pas ! Ne vouloir de consolation que de lui, et qu'il soit le seul qui ne sache pas qu'il vous en faut parce que vous allez mourir ! - Marie, ai-je repris, as-tu un papa ? - Oui, monsieur, a dit l'enfant. - Eh bien, où est-il ? Elle a levé ses grands yeux étonnés. - Ah ! vous ne savez donc pas ? il est mort. Puis elle a crié ; j'avais failli la laisser tomber. -Mort ! disais-je. Marie, sais-tu ce que c'est qu'être mort ? - Oui, monsieur, a-t-elle répondu. Il est dans la terre et dans le ciel. Elle a continué d'elle-même : - Je prie le bon Dieu pour lui matin et soir sur les genoux de maman. Je l'ai baisée au front. - Marie, dis-moi ta prière. - Je ne peux pas, monsieur. Une prière, cela ne se dit pas dans le jour Venez ce soir dans ma maison ; je la dirai. C'était assez de cela. Je l'ai interrompue. - Marie, c'est moi qui suis ton papa. - Ah ! m'a-t-elle dit. J'ai ajouté : - Veux-tu que je sois ton papa ? L'enfant s'est détournée. - Non, mon papa était bien plus beau. Je l'ai couverte de baisers et de larmes. Elle a cherché à se dégager de mes bras en criant : - Vous me faites mal avec votre barbe. Alors, je l'ai replacée sur mes genoux, en la couvant des yeux, et puis je l'ai questionnée. - Marie, sais-tu lire ? - Oui, a-t-elle répondu. Je sais bien lire. Maman me fait lire mes lettres. -Voyons, lis un peu, lui ai-je dit en lui montrant un papier qu'elle tenait chiffonné dans une de ses petites mains. Elle a hoché sa jolie tête. - Ah bien ! je ne sais lire que des fables. - Essaie toujours. Voyons, lis. Elle a déployé le papier, et s'est mise à épeler avec son doigt : - A, R, an R, E, T, rêt, ARRET... Je lui ai arraché cela des mains. C'est ma sentence de mort qu'elle me lisait. Sa bonne avait eu le papier pour un sou. Il me coûtait plus cher, à moi. Il n'y a pas de paroles pour ce que j'éprouvais. Ma violence l'avait effrayée ; elle pleurait presque. Tout à coup elle m'a dit : - Rendez-moi donc mon papier, tiens ! c'est pour jouer Je l'ai remise à sa bonne. - Emportez-la. Et je suis retombé sur ma chaise, sombre, désert, désespéré. À présent ils devraient venir ; je ne tiens plus à rien ; la dernière fibre de mon cœur est brisée. Je suis bon pour ce qu'ils vont faire. I. COMPRÉHENSION : (10 points) 1. En vous référant à l’œuvre dont le texte est extrait, recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt) Prénom et nom de l’auteur. Genre de l’œuvre. Siècle. Une autre œuvre du même auteur. Victor Hugo Roman à thèse XIXème siècle Les misérables 2. Situez le passage par rapport à l’œuvre dont il est extrait. (1 pt) Le condamné est dans une cellule à la Conciergerie car c’est son dernier jour. On lui amène sa fille Marie car il sera exécuté dans peu de temps. 3. Les informations suivantes sont-elles vraies ou fausses ? Justifiez chacune de vos réponses en citant une phrase du texte : (2 pt) a. Marie est accompagnée par une autre personne. Vraie : « … sa bonne, qui pleurait dans le coin. » « Je l'ai remise à sa bonne. » b. Marie veut bien que le narrateur soit son père. Fausse : « - Non, mon papa était bien plus beau. » c. Marie lit au narrateur une lettre de sa mère. Fausse : « C'est ma sentence de mort qu'elle me lisait. » d. Le narrateur est satisfait de cette rencontre. Fausse : « - Emportez-la. » « Et je suis retombé sur ma chaise, sombre, désert, désespéré. » 4. Pourquoi Marie ne reconnaît-elle plus son père ? (1 pt) La fille ne reconnaît pas son père car son physique a énormément changé. (Elle ne l’a pas vu presque une année). 5. Relevez deux mots appartenant au champ lexical de l’affection. (1 pt) Baisée, baisers, aimer, caressée, embrassée, amour, consolation. 6. « Elle a cherché à se dégager de mes bras en criant : - Vous me faites mal … » Transposez cette phrase au discours indirect, sachant que le narrateur rapporte ses propres paroles. (1 pt) Elle a cherché à se dégager de mes bras en criant que je lui faisais mal. 7. « Elle me regardait d'un air étonné ; caressée, embrassée, dévorée de baisers et se laissant faire mais jetant de temps en temps un coup d'œil inquiet sur sa bonne, qui pleurait dans le coin. » (0,5 pt) La figure de style employée dans l’ensemble des éléments soulignés est une gradation. Est- elle ascendante ou descendante ? Une gradation ascendante 8. Quel est le registre qui domine dans ce texte ? (0,5 pt) Le registre pathétique 9. Dans ce texte, le condamné est presque exécuté par sa propre fille avant même de l’être par le bourreau. Approuvez-vous l’analyse exprimée dans cette phrase ? Justifiez votre réponse. (1 pt) Exemple : Oui, le fait de ne pas être reconnu par sa propre fille a brisé la dernière fibre qui le retenait à la vie. 10. Peut-on considérer ce passage comme un réquisitoire contre la peine de mort ? Justifiez votre réponse. (1 pt) Exemple : Oui, ce passage est un réquisitoire contre la peine de mort car la famille du condamné qui est pourtant innocente; se trouve elle aussi victime de ce châtiment. Examen de Casablanca 2012 Texte : Le lendemain de notre sortie avec Lalla Aicha, ma mère me fît part de son intention de me garder à la maison durant toute l'absence de mon père. Elle invoqua deux solides raisons : la première: je n'étais plus qu'un paquet d'os et mon teint rappelait l'écorce de grenade; la seconde : ma mère se sentait de plus en plus seule, ma présence lui faisait oublier ses malheurs. Autant pour se distraire que pour attendrir les saints de la ville sur notre sort, ma mère décida de m'emmener chaque semaine prier sous la coupole d'un Saint. Notre ville foisonne de tombes qui abritent les restes de chorfas, de chefs de confréries, de pieux législateurs auxquels la foi populaire reconnaît des pouvoirs. Chaque santon a son jour de visite particulier : le lundi pour Sidi Ahmed ben Yahïa, le mardi pour Sidi Ali Diab, le mercredi pour Sidi Ali Boughaleb, etc. Tout cela, je le savais, tout le monde le Savait. Nous trouvions simple, naturel, harmonieux, parfaitement sage ce que nos ancêtres avaient établi. Personne ne se serait avisé d'en rire. Les jours avaient un sens. Pour moi, ils possédaient même une couleur. Le lundi s'associait dans mon imagination au gris clair, le mardi, au gris foncé, un peu fumeux, le mercredi brillait d'un éclat doré comme un soir d'automne, le jeudi froid et bleu contrastait avec le jaune rutilant du vendredi, la pâleur du samedi annonçait le vert triomphant du dimanche. Je n'avais jamais entretenu personne de ces découvertes. Si j'avais été femme, si j'avais été riche, j'aurais porté chaque jour une robe de la couleur qui convenait. Ma vie en aurait été plus belle, plus équilibrée, plus heureuse. Mais je n'étais pas femme et nous n'étions guère riches, surtout depuis le départ de mon père. Ma mère faisait une cuisine maigre, mêlait de la farine d'orge au pain de froment. Elle riait moins, ne racontait plus d'histoires. Il nous restait les longues promenades que nous faisions pour nous rendre aux divers sanctuaires deux ou trois fois par semaine. Nous formulions les mêmes plaintes, demandions la réalisation des mêmes vœux. Nous versions toujours les mêmes larmes indigentes et nous repartions vers notre demeure. Ces visites me fatiguaient. Je ne pouvais pas refuser d'y participer. La présence d'un enfant rendait les hommes de Dieu plus attentifs et plus favorables. I. ÉTUDE DE TEXTE : (10 points) 1. Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 point) Nom de l'auteur Titre de l'œuvre Genre littéraire Deux autres titres du même auteur Ahmed Sefrioui La boîte à merveilles Roman autobiographique -Le Chapelet uploads/Litterature/ examens-2012.pdf

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