LE NOUVEAU FESTIVAL EVARISTE RICHER ANISH KAPOOR PAR JULIA KRISTEVA CAROL RAMA
LE NOUVEAU FESTIVAL EVARISTE RICHER ANISH KAPOOR PAR JULIA KRISTEVA CAROL RAMA CHIEH-JEN CHEN BROODTHAERS LÜPERTZ IMMENDORFF L’ART APRÈS FUKUSHIMA CATHERINE MILLOT FLORENCE DELAY ÉCRIRE DIEU, ÉCRIRE MARX, ÉCRIRE PÉDÉ JUIN 2015 BILINGUAL ENGLISH / FRENCH CAN 12,99 $CA - USA 13,50 $US DOM 8,80 € - PORT. CONT. 8,80 € BEL, ESP , ITA 8,50 € CH 15 FS - MAROC 80 MAD 03 05 Éditorial Malades mentaux ou dangereux idéologues ? Newspeak, old and new dangers. Jacques Henric 08 Anish Kapoor shooting into Versailles Julia Kristeva 12 Je suis Annemarie Schwarzenbach Pierre Eugène 14 EXPOSITIONS/REVIEWS 34 Evariste Richer le métronome et la cristallisation Evariste Richer, Metronome and Crystallization. Interview par Anaël Pigeat 42 Le Nouveau Festival beauté du jeu The Nouveau Festival: All Play. Interview de Michel Gauthier par Éric Loret 45 Carol Rama tirer la langue Carol Rama: Tongue, and Cheek. Lucia Schreyer 50 Chieh-Jen Chen la narrativité en suspens Chieh-Jen Chen Suspended Narrative. Claire Margat INTRODUCING 55 Jennifer Caubet Marie Chênel 58 Julien Audebert Pedro Morais 61 DOSSIER : LA CATASTROPHE 62 Visualiser l’impossible l’art de Fukushima Visualizing the Impossible, Art after Fukushima. Michaël Ferrier 67 La fêlure des images Cracked Images. Clélia Zernik 72 Fukushima, la vie après Fukushima, Disorientation. Stéphane Thibierge 76 Écrire pour l’opéra interview de Daniel Tosi et Jean-Philippe Guinle par J. Henric 79 LIVRES 80 Catherine Millot la logique et l’amour 14 Anicka Yi 16 Slip of the Tongue 18 Jörg Immendorff 20 Dedans-dehors 21 Jorge Macchi 22 Guillaume Pinard ; Ellie Ga 24 Emily Mast ; Maxime Thoreau 26 Rodney Graham / Jonathan Monk 27 Le Bord des mondes 28 Marcel Broodthaers 29 Markus Lüpertz 30 Jürg Kreienbühl, Gilles Aillaud 31 Wolfgang Tillmans 32 John Baldessari ; Gloria Friedmann JUIN 2015 Mensuel bilingue paraissant le 25 de chaque mois Is published monthly 8, rue François-Villon. 75015 Paris Tél 33 (0)1 53 68 65 65 | Fax 33 (0)1 53 68 65 85 www.artpress.com * e-mail : initiale du prénom.nom@artpress.fr Comité de direction: Catherine Francblin, Guy Georges Daniel Gervis, Jacques Henric, Jean-Pierre de Kerraoul* Catherine Millet, Myriam Salomon SARL artpress - siège social 1, rue Robert Bichet 59440 Avesnes-sur-Helpe Gérant-directeur de la publication: J-P. de Kerraoul Directrice de la rédaction: Catherine Millet* Rédactrice en chef: Anaël Pigeat* Conseiller: Myriam Salomon* Chef d’édition : Étienne Hatt* Secrétaire de rédaction: Christine Delaite* Assistante de direction, partenariat et site Internet : Virginie Delmeire* Publicité/Advertising: sylvie@artpress.fr Agenda: Christel Brunet* Boutique en ligne : Laura Chambroy Diffusion: Carine Valognes* Système graphique: Roger Tallon (†2011), Magdalena Recordon English editor: Charles Penwarden Translators: C. Penwarden, L.S. Torgoff Collaborations: C. Béret (architecture) R. Durand, D. Baqué (photographie) J. Henric, Ph. Forest, L. Perez (littérature) C. Kihm, R. Leydier (art et littérature) F. Poirié (philosophie) G. Banu (théâtre) J. Caux, L. Goumarre, S. Malfettes (danse) E. Burdeau, D. Païni, D. Zabunyan (cinéma) A. Bureaud (nouvelles technologies) Correspondances: Bordeaux : D. Arnaudet Rennes: J.-M. Huitorel Bruxelles: B. Marcelis Allemagne: T. de Ruyter Russie : N. Audureau New York: R. Storr, E. Heartney Abonnements/Suscriptions orders : Tél 03 27 61 30 82 (Alice Langella) serviceabonnements@artpress.fr France 95 €/DOM 114 €/TOM 140,50 € Europe 118 €/ USA, Canada, Amérique du Sud 120 € Asie, Océanie, 125 € Afrique, Proche et Moyen-Orient 128 € Club des abonnés art press, page 93 Encart promotionnel d’abonnement entre p. 82-83 Subscription insert between p. 82 and 83 Photogravure: Imprimerie de l’Avesnois Impression: Imprimerie de Champagne, Langres Imprimé en France. Printed in France Distribution par Presstalis/Tél 01 49 28 70 00 Dépôt légal du 2e trimestre 2015 CPPAP 0419 K 84708 - ISSN 0245-5676 RCS Avesnes 318 025 715 Couverture: Evariste Richer. « Avalanche ». 2012 60000 dés / dices. (© Philippe De Gobert) © ADAGP, Paris 2015, pour les œuvres de ses membres Plus de comptes rendus d’expositions, des bonus et des textes inédits sur 94 La chronique dessinée de Clo’e Floirat 95 Agenda 82 Florence Delay comme au théâtre 83 Éric Marty un autre regard 84 Pentecôte littéraire l’écriture et la foi 86 Déplacer Karl Marx de l’économie à la philosophie 87 Désaccord factuel la non-fiction au crible 88 S’écrire « pédé » les écrivains arabes et le tabou 92 Le feuilleton de Jacques Henric Alain Bonijol, Ángel Peralta 05 ÉDITO Malades mentaux ou dangereux idéologues ? Newspeak, old and new dangers Les écrivains ont du souci à se faire. Les anciens comme les actuels. Si, à Dieu ne plaise, venait à être votée la réforme des collèges vou- lue par Mme Najat Vallaud-Belkacem, réforme concoctée par les res- ponsables des nouveaux programmes d’histoire et de soi-disant pédagogues occupés, en vérité, aux basses-œuvres d’une démolition de la langue française, il est à prévoir que dans peu de temps, la lit- térature, passée et présente, deviendrait rigoureusement illisible. Imaginons un Montherlant qui, aujourd’hui, écrirait sur le sport. Pour être entendu, selon les allumés Diafoirus d’aujourd’hui, il ne pourrait plus écrire qu’il assiste à un match de football ou de tennis, il devrait écrire qu’il assiste à «la recherche du gain d’un duel médié par une balle ou un volant». Et s’il s’agissait d’un match de boxe, il n’écrirait plus vulgairement que les deux adversaires sont prêts à se battre pour gagner, il aurait à tortiller de la plume pour annoncer qu’ils se préparent à «vaincre un adversaire en lui imposant une domination symbolique et codifiée». Passant à une compétition de natation entre élèves, ledit Montherlant, devrait veiller à ne surtout pas dire qu’ils vont nager dans une piscine proche de leur collège, mais qu’ils «devront se déplacer de façon autonome dans un milieu aquatique profond standardisé». Quant à la baballe avec laquelle joue le chien d’un gamin de la Creuse, ou le ballon avec lequel dribble le fils d’un épicier de Saint-Denis, qu’il ne les nomme surtout pas balle ou ballon, mais « objets bondissants ». Les Précieuses de Molière lisant la novlangue des fonctionnaires du CSP (Conseil supérieur des pro- grammes) n’en croiraient pas leurs yeux. Certes, elles métaphori- saient et périphrasaient beaucoup, mais non sans raffinement. Pour «être vues», elles disaient «en commodité d’être visibles» (comme nos politiques pour faire intellos, croient-ils, ne disent plus «capables de», mais en «capacité de»); les sièges sur lesquels elles posaient leur délicat postérieur étaient joliment nommés «les commodités de la conversation». Hélas, nos responsables des programmes scolaires ne sont pas que d’inoffensifs Trissotins. Ce sont de dangereux idéo- logues ayant la responsabilité de former les futurs citoyens de la nation; ce sont des démagogues, convaincus que pour s’adresser aux «basses classes» de la société, pour être entendus notamment par les parents des élèves issus des quartiers dits défavorisés, on doit parler le grotesque charabia qu’ils tambouillent dans les cuisines de leur ministère. Ces contorsions rhétoriques, bénies par les politiques au pouvoir, par la Ministre elle-même, très protégée par son Premier ministre, pour- raient apparaître dans un premier temps comme les signes d’un léger dérangement mental dont seraient victimes leurs auteurs. L’inquiétant, c’est que ces simagrées langagières vont de pair avec une réforme générale des programmes dont la presse, de droite comme de gauche, s’est émue (cf. notamment l’intervention de Pascal Bruckner dans Figaro du 25 avril, l’édito de Laurent Joffrin dans Libération du 23 avril). Ainsi, pour parler la novlangue, foin du grec, du latin et de l’allemand! Quant à l’enseignement de l’histoire, l’affaire est plus sérieuse: recommander la connaissance de l’islam, c’est bien, le faire aux dépens de celle des Lumières et de la chré- tienté médiévale, c’est pour le moins crétin, vu les temps troublés qui s’annoncent. Au fait, quel était le titre du dernier livre de Michel Houellebecq? Jacques Henric —— Writers should be worried. Both the dead and the living. If—God forbid—the educational reform desired by minister Najat Vallaud- Belkacem and concocted by those officially in charge of the new history programs (and unofficially, gravediggers of the French language) is passed by the legislature, there is a real chance that literature both past and present will become illegible. Imagine Montherlant trying to write about sport in keeping with the guide- lines laid down by today’s “pedagogues”: rather than saying he watched a tennis or badminton match, he would have to talk about observing “an attempt to win a duel mediated by a ball or shut- tlecock.” And if the sport was boxing, he wouldn’t be able to talk about the adversaries fighting to win, but would need to say that they sought to “vanquish an adversary by imposing a symbolic, codi- fied domination.” And if school students were taking part in a swimming competition, rather than say they were going to a pool close by their school, he would say that they were “moving auto- nomously in a standardized deep aquatic milieu.” And as for a dog in the country playing with a round piece of rubber, or a city kid playing soccer in the street, for heavens’ sake don’t call the thing a ball: “bouncing object,” if you please. Reading this newspeak concocted by the Conseil Supérieur des Programmes, the Précieuses satirized by uploads/Litterature/ art-press-ju-in-2015.pdf
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- Publié le Dec 04, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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