FICHES DOMINICALES Revue pour les équipes liturgiques 3e dimanche du temps ordi

FICHES DOMINICALES Revue pour les équipes liturgiques 3e dimanche du temps ordinaire 23 janvier 2022 (Année Luc - C) Dimanche de la Parole de Dieu Semaine de prière pour l’unité des chrétiens « Nous avons vu son astre à l’Orient… » « Aujourd’hui s’accomplit la parole que vous venez d’entendre » Écoute la voix du Seigneur, prête l’oreille de ton cœur. Qui que tu sois ton Dieu t’appelle, qui que tu sois, il est ton Père. Écoute la voix du Seigneur, prête l’oreille de ton cœur. Tu entendras que Dieu fait grâce, tu entendras l'Esprit d’audace. Écoute la voix du Seigneur, prête l’oreille de ton cœur. Tu entendras crier les pauvres, tu entendras gémir ce monde. Écoute la voix du Seigneur, prête l’oreille de ton cœur. Tu entendras grandir l’Église, tu entendras sa paix promise. Écoute la voix du Seigneur, prête l’oreille de ton cœur. Qui que tu sois, fais-toi violence, qui que tu sois, rejoins ton frère. Didier Rimaud V. Courtas 3e dimanche ordinaire – C 06/01/2022 Fiches dominicales 1 AUTOUR DES TEXTES À partir des lectures Deux liturgies de la Parole : dans le livre de Néhémie et l’évangile de Luc. Dieu parle à son peuple par la médiation d’Esdras. Il s’entend dire « Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ». On pourra remarquer la précision du texte (description des lieux, pluralité des nations, des paroles et des gestes). Dieu parle à Théophile et aux Juifs par l’intermédiaire de Luc : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre ». Nous avons là comme la première homélie chrétienne. On peut comprendre pourquoi le pape François ait décidé de faire de ce dimanche le Dimanche de la Parole. Ce texte trouvera sa prolongation le 4e dimanche ordinaire qui commence par cette même phrase : « Aujourd’hui s’accomplit… ». Le troisième texte, celui de Paul, qui s’adresse aux Corinthiens (cela durera jusqu’au 8e dimanche ordinaire), n’a rien à voir avec les autres lectures. Il insiste sur le corps et la diversité de ses membres, tous nécessaires à la vie du peuple, ce qui peut être développé car nous sommes dans la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier). Première lecture : Néhémie 8, 2-4a. 5-6. 8-10 L’épisode qui nous est rapporté dans cet extrait du livre de Néhémie constitue un moment important dans l’histoire du judaïsme : c’est la première proclamation publique de la Torah. Revenant de l’exil à Babylone, Esdras, le scribe de famille sacerdotale, ainsi que nombre de prêtres qui l’ont accompagné sur ce chemin du retour, proclament publiquement cette loi dont l’écoute et l’observance sont l’essence même du judaïsme. C’est dans un contexte joyeux, au cours d’une fête liturgique, que se déroule cette proclamation. L’invitation à la joie qui termine cette première lecture offre une réflexion étonnante : la joie du Seigneur est notre rempart. Le peuple est dans la joie parce qu’avec la Torah, il peut retrouver les moyens de vivre l’alliance avec le Seigneur. Mais le don de cette loi indique surtout que c’est Dieu qui est dans la joie de voir son peuple ainsi disposé sous son regard. Contre toute forme d’accusation qui dénierait le droit de vivre dans l’alliance voire de vivre tout simplement, le meilleur rempart, le seul peut-être, c’est d’accueillir la joie de Dieu de nous voir vivre sous son regard. Psaume 18 B L’extrait du psaume que nous méditons ce dimanche nous invite à reconnaître les bienfaits de la Torah : elle donne vie, elle rend sage, elle réjouit, elle donne l’assurance devant Dieu et devant les hommes. Plus étonnamment, elle clarifie le regard. Il faut se rappeler que, pour les anciens, les yeux ne servent pas à capter la lumière extérieure mais à projeter la lumière intérieure sur le monde. La parole de Dieu est une lumière qui brille à l’intérieur de nous-mêmes et nous permet de comprendre le monde et de nous y repérer : elle clarifie le regard. Deuxième lecture : 1 Corinthiens 12, 12-30 Dans ce texte, si célèbre, Paul compare la communauté chrétienne à un corps. Il était habituel chez les stoïciens, un texte de Sénèque en atteste, de comprendre un groupe humain comme un ensemble organisé, tel un corps et ses membres. Aussi, de façon fort usuelle, Paul utilise-t-il cette métaphore pour dire que personne ne peut décider, pour lui-même ou pour les autres, de l’appartenance d’un membre au corps : la main ne décide pas d’en être ou de ne pas en être et ainsi de suite ; pas plus elle ne peut décider de l’appartenance des autres membres. L’originalité du propos de Paul réside dans la mention des membres les plus faibles ; en cela, il est bien fidèle au message de Jésus, qui mit au centre de la communauté ceux qui ont besoin que l’on prenne soin deux. Paradoxalement, les pauvres, par l’attention et le soin même qu’ils requièrent, deviennent des membres essentiels puisqu’ils favorisent l’unité de la communauté : ils rendent possible ce mouvement par lequel chacun peut s’approprier la joie ou la peine de l’autre. Évangile : Luc 1, 1-4 ; 4, 14-21 L’évangile que nous proclamons ce dimanche regroupe deux paragraphes fort éloignés dans le récit que Luc compose. Dans un premier temps, nous entendons le prologue par lequel Luc dédicace son livre à son ami Théophile, ce qui veut dire l’ami de Dieu. Le texte qui va suivre est offert à tout ami de Dieu pour qu’il vérifie la solidité des enseignements qu’il a déjà reçus. Luc espère que la cohérence de son récit permette à son lecteur d’affiner son regard sur la personne de Jésus et de mieux croire en lui, de mieux l’aimer, de vivre une plus grande espérance de son retour. Le second paragraphe relate la première activité de Jésus après son baptême et l’épreuve au désert : il est à Nazareth lisant les Écritures un jour de sabbat. Le commentaire que Jésus fait est aussi court que simple : les promesses contenues dans ce livre commencent à se réaliser dès maintenant. Jésus méditant les Écritures et les proclamant publiquement entend la voix de son Père l’appeler à porter la bonne nouvelle aux malheureux, à consoler les endeuillés etc. Il est intéressant de noter que Jésus n’écrivit rien ; il se présente à nous, non comme un auteur savant, mais comme un lecteur passionné et assidu. Il est un modèle de lecteur disposé à mettre en œuvre l’espérance qu’il reçoit dans sa lecture ; il est un lecteur modèle qui réalise les espérances de l’auteur du texte, son Père. V. Courtas 3e dimanche ordinaire – C 06/01/2022 Fiches dominicales 2 Pistes d’homélie Aujourd’hui, la Parole… Très instructif, l'évangile de ce dimanche. Luc, l'auteur, nous livre son propos : raconter l'événement Jésus par un récit sérieux, crédible et cohérent. En effet, il devient capital de mettre par écrit ce qui concerne cet homme nommé Jésus dont la vie s'est déroulée en Galilée et Judée. En bon historien, Luc mène l'enquête auprès de ceux qui peuvent encore témoigner. Si lui-même n'a pas connu directement Jésus, son chemin a cependant croisé celui de l'apôtre Pierre, témoin privilégié entre tous, puis Luc a suivi Paul dans ses voyages missionnaires. De culture grecque, Luc entend faire œuvre originale afin de transmettre la Bonne Nouvelle de Jésus aux chrétiens dispersés dans tout le pourtour méditerranéen. Il a conscience d'œuvrer sous l'inspiration de l'Esprit Saint. L'Évangile n'est ni une fiction, ni un roman ; c'est une catéchèse, un témoignage dûment élaboré, censé susciter dans le cœur de tout lecteur le désir de se mettre à l'école de Jésus, le Christ. Le récit de Luc, daté dans les années 80, s'adresse à un certain Théophile, au nom bien significatif : « ami de Dieu ». Un tel Évangile peut donc rejoindre les innombrables « Théophile » du monde, désireux de découvrir, aujourd'hui encore, la vie de Jésus de Nazareth, prophète du Très-Haut. Une fois précisé le propos du livre, l'évangéliste en vient à la première activité de Jésus après son baptême et l'épreuve au désert. Jésus est de retour à Nazareth, son village ; à la synagogue, un jour de sabbat, il ouvre les Écritures et proclame un passage du livre du prophète Isaïe. C'est l'occasion pour lui, Jésus, une fois la lecture terminée, de présenter sa mission. Ce texte d'Isaïe revêt donc un caractère programmatique. Avec Jésus, en lui, les prophéties ne sont plus seulement proclamées, elles s'accomplissent. Le voici comme le porteur de la Bonne Nouvelle aux pauvres ; il apporte la lumière, la liberté authentique, une époque nouvelle : « Aujourd'hui s'accomplit la parole que vous venez d'entendre. » Cet aujourd'hui, proclamé par Jésus, est toujours d'actualité. Nous accueillons cet Évangile, en ce dimanche voulu par le pape François comme le « Dimanche de la Parole de Dieu », jour solennel, consacré à la célébration, à la réflexion et à la proclamation de la parole de Dieu. Plus que jamais, l'Évangile est pour nous, vie et force, pour tout ce que nous uploads/Litterature/ fdo-39-cahier-1.pdf

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