FIN D’ANNEE, SAISON DU BUDGET Manque d’investissement de l’etat dans l’enseigne
FIN D’ANNEE, SAISON DU BUDGET Manque d’investissement de l’etat dans l’enseignement superieur Pour noel, pecresse ne nous fait pas de cadeau Le mouvement étudiant contre la loi LRU (relative aux Libertés et Responsabilités des Universités) est entré, depuis quelques jours, dans une autre phase : alors que les Assemblées Générales ras- semblent malheureusement de moins en moins d’étudiants, nous entrons dans la période de répression du mouvement. Cela rappelle le douloureux moment de la fin de la lutte contre le CPE, au cours de laquelle de nombreux étudiants étaient passés, sans raison valable et sur les témoi- gnages arbitraires des forces de police, en comparution immé- diate. Nous avions alors assisté à une opération de vengeance pure et simple de la part des pouvoirs publics, du rectorat et des présidences d’université, avec des condamnations à de la prison ferme sous différents prétextes, le plus souvent fallacieux. Faut-il rappeler la mise en place d’une « Liste Noire » (voire Sorbonnard Déchaîné n°9) qui avait pour but d’empêcher certains étudiants d’entrer dans l’enceinte de l’université ? Les forces de police étaient même venues chercher un étudiant que son professeur avait lui-même fait entrer afin qu’il puisse suivre son TD. Heureuse- ment, nous avions réussi au final à entraver cette démarche d’un autre temps, qui aurait mérité qu’on attaque le rectorat devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. On observe aujourd’hui la même démarche : après la « liste noire » mise en place à Clignan- court ces dernières semaines, ainsi que les contrôles de carte d’étudiant par les forces de police elles-mêmes, un étudiant vient d’être mis en garde à vue durant 48 heures, au prétexte fantaisiste qu’il aurait « dégradé un bien public et un monument du patrimoine » à l’occasion du Conseil d’Administration du 16 novembre dernier. Le bien public en question est la porte du premier étage, escalier F, en Sorbonne. Bien évidemment (j’étais moi-même présent ce jour là), rien n’a été dégradé : le recteur a d’ailleurs confirmé vouloir faire un exemple. L’étu- diant devait au départ passer en comparution immédiate ce samedi, mais devant l’absence de fondement de la plainte, l’audience a été annulée et il sera présenté devant le juge le 15 janvier prochain. Quand à nous, cela nous laisse le temps de l’aider et de tout faire pour lui éviter une éven- tuelle sanction injuste et sans fondement. Il est de notre devoir à tous, dans un cas comme celui-ci, d’affirmer notre solidarité. Pour cela, il va nous falloir faire appel à la Ligue des Droits de l’Homme ainsi qu’à un maximum d’autres réseaux. Il devient nécessaire de faire comprendre au recteur de Paris, Maurice Quenet, qu’on ne met pas un étudiant en garde à vue sans raison, et que les étudiants saurons se défendre si cela est nécessaire. Maxime LONLAS, Vice-Président Étudiant La ministre Valérie Pécresse avait annoncé l’augmentation du budget de l’université d’un milliard d’euros pour 2008. Or, il n’est en réalité que de 620 millions. En effet, le budget général de la formation supérieure et de la recherche est crédité de 23,3 milliards d’euros, soit près de 2 milliards de plus qu’en 2007. Mais celui qui concerne directement l’université ne passe que de 10,7 milliards à 11,3 ; et le budget de la vie étudiante passe de 1,8 milliards à 1,9. Que constate-t-on ? Que le compte n’y est pas. Que l’applaudissement de certains syndicats sur une mesure, qui par ailleurs a déjà été annoncée lors de la campagne présidentielle, n’est pas justifié. Quoique les dépenses de personnel (salaires des enseignants et du per- sonnel administratif) passent de 8,1 milliards d’euros à 8,4, cela ne repré- sente que l’augmentation nécessaire pour le maintien du système actuel et n’est certainement pas un investisse- ment majeur, comme l’affirme ma- dame la ministre. L’augmentation de budget attribué au renforcement du premier cycle est seulement destinée aux cours supplé- mentaires, et non à la création de postes de maîtres de conférence. Bien que 13 millions d’euros soient affectés pour étendre les horaires d’ouverture des bibliothèques, les fonds destinés aux concours baissent en même temps : ils représentent 46 millions actuelle- ment, contre 50 millions l’année der- nière. Donc, l’augmentation générale est en grande partie due au rattrapage de l’inflation et à la progression avec l’âge des salaires des personnels. Il n’y a aucun effort pour former et embaucher les nouveaux agrégés ou obtenteurs du CAPES. Et parlons des 380 millions destinés à l’accompagnement de l’autonomie de l’université : 330 millions – la quasi- totalité – sont consacrés aux construc- tions universitaires, dont 60% sont le rattrapage du financement des chantiers de Jussieu, Mulhouse et du Collège de France. Où sont les vraies augmentations promises dont les étudiants actuels pourront bénéficier ? Les plus impor- tantes sont destinées aux entreprises financières et sécuritaires ! La plus grande hausse concerne les dépenses d’opérations financières. Il s’agit en fait du paiement des intérêts aux banques. Bien pire, les dépenses d’interventions sont sans doute dues à l’engagement de vigiles privés par les rectorats et universités. Où va notre université avec une telle formule ? On devrait vraiment prendre en considération la déclara- tion qu’a faite dans Le Monde un exemple d’excellence universitaire, Albert Fert, le prix Nobel 2007 de physique : « une réforme du système de recherche ne doit pas être dictée par des motivations idéologiques. Le CNRS a un rôle de coordination nationale, de stratégie à long terme, de gestion de grands instruments et de soutien de chercheurs sur des projets à risque (…) Gardons-nous de détruire cet outil, auquel notre pays doit la qualité de sa recherche ! » Simon VACHERON La phrase du mois Elle nous vient de Quentin Blake, un des plus grands illustrateurs de livres pour enfants du 20e siècle, longtemps associé à son compatriote et ami Roald Dahl, et elle est issue du numéro 3020 du magazine Télérama, daté du 1er décembre 2007. "Aujourd'hui, on veut former les jeunes pour qu'ils aient un emploi, mais on n'a pas compris que seule la littérature permet de se connaître et de savoir ce que l'on a envie de faire dans la vie." Et si la fac dépend des fonds privés, qu’adviendra-t-il des humanités? Le bulletin sans concession de l’AGEPS, première organisation étudiante de l’Université Paris IV, décembre 2007, numéro15 Projet de Loi de Finance 2008 : le revers de la mEdaille « Pas de bras, pas de chocolat », comme vous l'aurez compris, pas d'augmen- tation significative de l'investissement de l'État dans l'enseignement supérieur, entraîne forcément une absence d'amélioration de la vie des étudiants de Paris IV pour l'année 2008. Près de 37 millions d'euros. Voilà le budget pour 2008 de l'université Paris IV. Cela paraît beaucoup, mais en fait, lorsque l'on sait que figurent dans ce budget des salaires de personnels administratifs et ensei- gnants, c'est très peu. Surtout lorsque l'on sait que 13 millions d'euros viennent de ressources propres à l'université. L'État sub- ventionne, mais pas trop. Assez pour payer les frais dus à notre formation, mais pas assez pour y ajouter les coûts immobiliers. Alors évidemment, dans cette situation, la mission principale de l'université, l'enseignement, ne peut être menée pleine- ment. L'encadrement pédagogique, en parti- culier celui des étudiants de première année, ne peut être à la hauteur des enjeux. A titre d'exemple, l'UFR de géographie, qui n'est pas l'UFR où il y a le plus d'étudiants mais néan- moins celle qui a le budget le plus important, n'a que 243 127 euros de budget prévisionnel pour 2008. Et il s'agit là de l'UFR la mieux lotie! Imaginez les autres. Une situation qui ne risque pas de s'arranger et qui handicape gravement toute volonté d'améliorer l'enca- drement et de lutter contre l'échec en pre- mier cycle. Venons-en maintenant au chiffre qui nous ferait rire s'il n'était pas si tragique : le pourcentage du budget de l'université Paris IV consacré à la vie étudiante. Il fait frémir mais n'étonnera malheureusement per- sonne : 6,27%. Et encore ! Interdit de se plaindre puisqu'il est en progression : l'an dernier, à la même période, le budget 2007 lui octroyait... 6,04%. On ne s'étonnera pas, alors, que seuls 100 000 euros soient consa- cré au parc informatique à destination des étudiants. La pénurie est là, bien installée, au point que beaucoup ont fini par la trouver naturelle. La situation n'est déjà pas belle mais nous avons vraisemblablement mangé notre pain blanc. Avec l'application de la réforme Pécresse, et sortis des promesses qui n'engagent que ceux qui y croient, quel sera la part de l'État dans le budget 2009 de Paris IV ? Xavier HENRY Budget 2008 de l’universite paris iv - Sorbonne Pas de bras, pas de chocolat Éditorial Association Générale des Étudiants de Paris Sorbonne 01 40 46 32 27 www.ageps.org contact@ageps.org La censure est un outil d’un autre âge, mais c’est aussi à double tranchant : on risque parfois le retour de bâton. La semaine dernière, notre cher Président Jean-Robert Pitte a refusé la diffusion d’un film de l’association Sauvons la Recherche à uploads/Litterature/ le-sorbonnard-dechaine-n015-dec-2007.pdf
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- Publié le Jan 30, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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