François Villon 1 François Villon Cet article concerne le poète français. Pour
François Villon 1 François Villon Cet article concerne le poète français. Pour le film d'André Zwoboda, voir François Villon (film, 1945). François Villon Image censée représenter François Villon dans la plus ancienne édition de ses œuvres (Pierre Levet, 1489) Données clés Nom de naissance François de Montcorbier Activités Poète Naissance 1431 Paris, Royaume de France Langue d'écriture Moyen français Œuvres principales • Le Lais (1457) • Le Testament (1461) • Ballade des pendus (1462) François de Montcorbier dit Villon [vijɔ̃], né en 1431 à Paris et disparu en 1463, est le poète français le plus connu de la fin du Moyen Âge. Écolier de l’Université, maître de la faculté des Arts dès 21 ans, il a d’abord mené une vie joyeuse d’étudiant indiscipliné au Quartier Latin. À 24 ans, il tue un prêtre dans une rixe et s’enfuit de Paris. Amnistié, il doit de nouveau s’exiler un an plus tard après le cambriolage du collège de Navarre. Accueilli à la cour de Charles d’Orléans, le prince-poète, à Blois, il échoue à y faire carrière. Il mène alors une vie errante et misérable sur les routes. François Villon 2 Emprisonné à Meung-sur-Loire, libéré à l’avènement de Louis XI, il revient à Paris après six ans d’absence. De nouveau arrêté dans une rixe, il est condamné à être pendu. Après appel, le Parlement casse le jugement et le bannit pour dix ans de la ville. Il a 31 ans. On perd alors totalement sa trace. Villon connaît une célébrité immédiate. Le Lais, un long poème d’écolier, et le Testament, son œuvre maîtresse, sont édités dès 1489 – il aurait eu 59 ans. Trente-quatre éditions se succèdent jusqu’au milieu du XVIe siècle[1]. Très vite prend forme une « légende Villon » constituée selon les époques de différentes images allant du farceur escroc au poète maudit. Son œuvre n’est pas d’accès facile sans notes et sans explications. Sa langue ne nous est pas toujours accessible. Les allusions au Paris de son époque, son art du double sens et de l’antiphrase rendent souvent son texte difficile, même si l’érudition contemporaine a éclairci beaucoup de ses obscurités. Biographie Jeunesse Saint-Benoît-le-Bétourné.Villon avait sa chambre dans la maison de maître Guillaume de Villon, à la Porte Rouge, au cloître de Saint-BenoîtPierre Champion, François Villon, Librairie Honoré Champion, Paris, 1984, ..En décembre 1456, écrivant ses Lais avant son départ de Paris, il entend la cloche de la Sorbonne sonner le couvre-feu de l'Université :J'oïs la cloche de Serbonne,Qui toujours a neuf heures sonneMadeleine Lazard, Clément Marot éditeur et lecteur de Villon, Cahiers de l'Association internationale des études françaises, 1980, , . Né à Paris en 1431, sous l'occupation anglaise, orphelin de père, il est confié par sa mère, pauvre femme illettrée et pieuse Femme je suis povrette et ancienne, Qui riens ne scay ; oncques lettre ne leus[4] à maître Guillaume de Villon (dont il prendra le nom au plus tard en 1456) chapelain[5] de Saint-Benoît-le-Bétourné, église en bordure de la populeuse rue Saint-Jacques près du collège de Sorbonne, en plein cœur du quartier universitaire, ainsi nommée parce que son chœur, mal tourné, n'était pas à l’origine orienté à l'Est mais à l'Ouest. Son tuteur Qui m'a esté plus doulx que mere A enfant levé de maillon UNIQ-ref-2-576206695ce5539c-QINU (levé du maillot) est un personnage important de la communauté de Saint-Benoît. Maître ès arts, bachelier en décret, titulaire d’une des chapelles et jouissant des revenus attachés à ce bénéfice (il possède plusieurs maisons qu’il loue), il est aussi professeur de droit et représente la communauté comme procureur. Ses relations et son crédit aideront Villon à se tirer de « maints bouillons[6]». Il se charge de son instruction première, puis l'envoie faire des études à la faculté des arts de Paris afin qu'il accède au statut privilégié de clerc. Il y a alors quatre facultés à Paris : théologie, décret (droit canonique), médecine et arts, la dernière servant d’introduction aux trois premières dites supérieures. En 1449, Villon obtient le premier grade de la faculté des arts (le baccalauréat), et en 1452 à 21 ans, le second grade, la maîtrise ès arts qui fait de lui un clerc, Dominus Franciscus de Montcorbier (c’est le titre qui est inscrit sur le registre de l’Université[7]) portant tonsure, bonnet et robe longue, pouvant jouir d’un bénéfice ecclésiastique et accéder aux autres facultés. L'Université de Paris est alors un véritable État avec de nombreux privilèges (ses François Villon 3 membres ne peuvent être jugés que par un tribunal ecclésiastique). Les clercs comprennent presque toute la nation intellectuelle, mais les diplômés qui ne reçoivent pas de bénéfice, sans fonction, se retrouvent en marge de la société : c’est aussi la classe par excellence des dévoyés et parfois des vagabonds. L’époque où étudie Villon est une période de grands troubles universitaires sur fond de querelle entre l'Université (qui a soutenu les Bourguignons puis les Anglais) et le roi Charles VII. Les désordres étudiants se multiplient. Il y a des heurts avec la police, le tout allant jusqu'à la suppression pure et simple des cours de 1453 à 1454 – suppression provoquée par une longue grève des professeurs[8]. Villon néglige alors ses études (il étudiait sans doute en théologie, aspirant à un titre plus élevé que celui de maître ès arts) pour courir l'aventure. Il relate plus tard avec regret cette époque dans son Testament : Bien sçay, se j'eusse estudié Ou temps de ma jeunesse folle Et a bonnes meurs dedié, J'eusse maison et couche molle. Mais quoy ! je fuyoië l'escolle Comme fait le mauvaiz enffant En escripvant cette parolle A peu que le cueur ne me fent ! UNIQ-ref-3-576206695ce5539c-QINU Il fréquente autour de Saint-Benoît, parmi les familles des chanoines apparentés aux bourgeois parisiens exerçant des charges dans l’administration des finances, au Parlement et au Châtelet (il connaît personnellement le prévôt de Paris Robert d’Estouteville et sa femme) des clercs de bonne famille mais dévoyés, plus fortunés que lui, ceux qu’il a nommés plus tard les « gracieus galans » Si bien chantans, si bien parlans, Si plaisans en faiz et en dis[9]. comme Regnier de Montigny, parent de deux chanoines de Saint-Benoît, et Colin de Cayeux, qui seront pendus, ou Guy Tabarie qui dénoncera plus tard le vol du collège de Navarre[10]. Premières œuvres et premiers méfaits Le 5 juin 1455, soir de la Fête-Dieu, Villon tue un prêtre dans une rixe. On connaît l’événement par les narrations qu’en donnent les lettres de rémission que le poète obtient en janvier 1456 (celles-ci reprennent cependant les termes de ses suppliques, donc sa propre version des faits). Assis avec un prêtre et une femme sur un banc de pierre de Saint-Benoît dans la rue Saint-Jacques, il est pris à partie (on en ignore les raisons) par un autre prêtre, Philippe Sermoise, qui tire la dague qu’il porte sous sa robe et le frappe au visage, lui fendant la lèvre. Pour éviter la fureur du prêtre qui le poursuit, Villon tire sa dague à son tour et la plante dans l’aine de son agresseur. Sermoise roule à terre et Villon lui lance en outre au visage une pierre qu’il tient à la main. Sur quoi, il se rend chez un barbier pour se faire panser en déclarant un faux nom. Sermoise meurt le lendemain après lui avoir pardonné. Par crainte de la justice, Villon quitte Paris et se cache pendant sept mois. Grâce aux relations de Guillaume de Villon, il obtient de la chancellerie royale des lettres de rémission en janvier 1456. Il est dit qu’il s’était jusque-là « bien et honorablement gouverné (…) comme à homme de bonne vie ». C’était donc la première fois qu’il avait à faire avec la justice. Villon rentre à Paris et retrouve sa chambre au cloître Saint-Benoît. François Villon 4 Portail du Collège de Navarre orné des statues de Philippe le Bel et Jeanne de Navarre. C’était le plus riche et le plus vaste des collèges parisiens. Il s’étendait en haut de la montagne Sainte-Geneviève. Vers la Noël 1456, Villon et ses complices cambriolent les coffres du Collège. Villon passe l’année 1456 à Paris jusqu’aux environs de la Noël où il gagne Angers pour fuir une maîtresse « qui m’a esté felonne et dure », dit-il dans le Lais, poème malicieux et espiègle de 320 vers (40 huitains) où il fait ses adieux à ceux qu’il connaît, amis et ennemis, en leur faisant à chacun un legs imaginaire, ironique, plein de sous-entendus et d’équivoques, suite de dons qui ont dû faire bien rire ses amis parisiens mais dont le sel s’est aujourd’hui évaporé malgré les efforts de décryptage des érudits. L'an quatre cent cinqante et six Je, François Villon, écolier […] En ce temps que j'ai dit devant, Sur le Noël, morte saison Que les loups se vivent de vent Et qu'on se tient en sa maison Pour le frimas, près du tyson… UNIQ-ref-5-576206695ce5539c-QINU On sait aujourd’hui, grâce à la découverte aux Archives Nationales à la fin du XIXe siècle par Auguste Longnon du dossier relatif au vol du Collège de Navarre uploads/Litterature/ francois-villon-pdf.pdf
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- Publié le Jul 20, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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