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Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/linfinitdivineOOguyo L'INFINITÉ DIVINE DEPUIS PHILON LE JUIF JUSQU'A PLOTIN L'INFINITÉ DIVINE DEPUIS PHILON LE JUIF JUSQU'A PLOTIN (I" s. av. J.-C. — III' s. ap. J.-C.) Avec uae iatroductioo sur le même sujet dans la Philosophie grecque avant Philon le Juif PAR Henri GUYOT DOCTEUR ÈS-LETTRES 4v PARIS FÉLIX ALCAN, ÉDITEUR LIBRAIRIES FÉLIX ALCAN ET GUILLAUMIN RÉUNIES io8, Boulevard Saint-Germain, io8, 1906 Tous droits de traduction et de reproduction réservés. DU MÊME AUTEUR : La Monadologie de Leibniz. Edition classique publiée d'après le texte de Gerhardt, avec introduction, sommaire et notes. — I vol. in-i6 (Ch. Poussielgue ; Paris, 1904). Les réminiscences de Philon le Juif chez Plotin. Etude critique. — i vol. in-8* (F. Alcan ; Paris, 1906). IKE INSTITUTE CF KEPiAEVAL STUDIES iO ELMSLEY PLACE TORONTO 5, CANADA, -1-090 OBJET, DIVISION ET BUT DE L'OUVRAGE Dieu, chez Aristote, est essentiellement fini. Pour nous autres modernes, au contraire, l'Infinité est le comble de la Perfection et l'attribut divin par excel- lence. Or, cette opposition de la Perfection et de rinfinite' cessa et leur union commença chez Plotin (IIP s. ap. J.-C). Mais la Bible, Philon le Juif (P»- s. av. et ap. J.-C.) et Nume'nius avaient pre'paré ce changement, tandis que les Ne'opythagoriciens et Plutarque (IP s. ap. J.-C.) le retardèrent. Enfin, les philosophes grecs, ante'rieurs à Philon le Juif, avaient tantôt uni, tantôt se'pare' l'Infinité' et la Perfection ; puis ils les opposèrent de'finitivcment et en vinrent même à nier l'existence de tout Infini. C'est ce que nous montrons dans une Introduction ge'ne'rale sur l'Infinité divine dans la philosophie grecque avant Philon le Juif et dans trois Parties intitule'es Philon VI le Juif— Les Néopythagoriciens — Plot in. Le but de notre travail est modeste comme son objet ; nous n'avons voulu, en effet, que déterminer avec exacti- tude et clarté' où, quand et comment la notion de l'Infinité' divine s'est forme'e. L'histoire entière de cette notion, qui eût elle-même servi à l'histoire de ride'e de Dieu — cette dernière mesurant à son tour la valeur d'une telle idée — eût donc été' autrement importante ; mais la tâche nous a paru de'passer encore nos forces. Toutefois, les Origines sont, dans ces histoires, tin moment et un aspect essentiels. En outre, les noms d'un Pseudo-Denys, d'un Spinoza et d'un Aug. Comte ne sont pas plus inconnus de ceux qui nous liront que les noms d'Aristote et de Plotin. Ceux-là, dès lors, verront d'abord comment, depuis Philon le Juif jusqu'à Plotin, l'esprit averti sur le re'el par la spe'culation et pourtant pleinement con- fiant dans l'existence d'un Principe meilleur que le re'el, en vint à traiter ce Principe d'infini. Seulement rinfinite' et des lambeaux anthropomorphiques res- tèrent me'lange's chez Philon, chez Plotin même et chez ceux qui lui ont succe'de' jusqu'à nos jours. C'est le succès croissant de la Science qui commence seulement de rendre l'Infinité à elle- même. Le jour par exemple où la Morale aura fini de se constituer rationnellement sous le nom de VII Sociologie, on ne voit plus bien à quoi Dieu, tel du moins que nous le concevons encore, pourra servir : Ide'al, sans doute, qui sera identique au tout et re'el comme lui, mais Ide'al dont on ne pourra rien dire, objet de foi colore' diversement par les diffe'rents esprits qui le concevront, e'tranger de toutes façons à la pense'e scientifique. Voilà ce que le lecteur apercevra peut-être par delà ce qu'il aura vu imme'diatement. Peut-être aussi et dès lors cela même ne paraîtra-t-il pas de'pourvu de tout intérêt *. Nous devons remercier ici très particulièrement M. V. Bro- CHARD de sa précieuse et ferme direction et plus généralement pour maints encouragements ou conseils MM. H. Bergson, E. BouTROux, Ch. Huit, S, Karppe, Cl. Piat et Fr. Picavet. B Table alphabétique des auteurs eités. Aristotelis opéra edit. Academia regia borusica. Berlin, iSSi-yo. — Aristotelem (Commentaria in... graeca). Berlin, 1882 et seqq. Bible polyglotte par F. Vigoureux. Paris, igoS. — La Sainte Bible. Traduction par L. Second. Paris, 1901 (citée pour l'A. Test, tout entier, sauf pour l'Ecclé- siastique et la Sagesse). BouiLLET M.-N. Les Ennéades de Plotin. Paris, iSSy-iSôi. (Toujours diffus et souvent erroné.) Caird Edw. The évolution oj Theology in thé Greek Philosophers. Glasgow, 1904. Chalcidii commentarius in Timaeum Platonis. Edit. F. -G. -A. 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Cette philosophie est encore une mythologie ; uploads/Litterature/ guyot-l-x27-infinite.pdf

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