BIOGRAPHIE Hannah Arendt, allemande d’origine juive qui, poussée à l’exil par l
BIOGRAPHIE Hannah Arendt, allemande d’origine juive qui, poussée à l’exil par le régime nazi, approfondi la condition de l’homme moderne à travers sa propre expérience d’apatride. Il semble donc indispensable pour comprendre l’œuvre de Hannah Arendt de se pencher sur ses origines, sa terrible histoire ainsi que les expériences qu’elle a pu vivre ; de même, il ne faut pas oublier de quels maîtres Hannah Arendt procède… La vie de Hannah Arendt. De 1929 à 1933, Hannah Arendt connaît de nombreuses déceptions liées aux comportements de certains de ses amis, en particulier de Martin Heidegger, qui demeura son amant jusqu’à sa mort. Avec l’arrivé d’Hitler au pouvoir, Hannah Arendt devient sioniste et elle est arrêtée par la LES FICHES DE LECTURE de la Chaire D.S.O. TRABELSI Myriam Janvier 2001 DEA 124 Philosophie, éthique, comptabilité et contrôle Hannah Arendt "La condition de l'homme moderne" Née en Allemagne, à Königsberg, en 1906, de parents juifs assimilés fidèlement attachés à la social-démocratie (sa mère était une admiratrice de Rosa Luxembourg), Hannah Arendt montre, dès ses études secondaires, une précocité extrême en philosophie. Elle arrive en 1924 à l’université de Marbourg, à l’âge de dix-huit ans, déjà pourvue d’une solide culture classique et armée d’un sentiment aussi intrépide que vulnérable de sa judéité. A l’université de Marbourg, elle reçoit avec passion l’enseignement de Martin Heidegger, durant la genèse de Sein und Zeit (publié en 1927). Après un semestre chez Husserl à Fribourg, elle s’inscrit à l’université de Heidelberg, encore vibrante de l’enseignement de Max Weber, pour rédiger sa thèse, Le concept d’amour chez Augustin (1929). De cette époque date l’amitié sans faille pour celui qui resta son vrai maître jusqu'à sa mort, le philosophe Karl Jasper. Page 1 of 15 Arendt H. "La condition de l'homme moderne" 07/01/2010 http://www.cnam.fr/lipsor/dso/articles/fiche/arendt_2.html Gestapo dont elle échappe miraculeusement. Les années trente lui font réellement découvrir la politique : réfugiée en France en 1933, elle collabore avec des organisations sionistes et facilite le départ d’enfants juifs vers la Palestine. Après des séjours dans le kibboutz, elle revient émerveillée mais préoccupée par l’aveuglement des sionistes vis à vis de la question Arabe. En France, Hannah Arendt sera en contact avec des intellectuels français de l’époque tel que Sartre, Raymond Aron, Stéphane Sweig, … Elle rencontre à Paris Heinrich Blücher, qui deviendra son second mari et qui révélera sa passion pour la philosophie politique. Entre 1939 et 1940, et sous le gouvernement de Vichy, elle est arrêtée par la police française à la suite de la rafle du "Vel’ d’Hiv" car elle était apatride ; elle est internée dans le camp de Gurs, d’où elle s’évade pour s’exiler aux Etats-Unis avec son mari et sa mère en 1941. A New York, elle collabore avec des journaux et travaille dans l’édition. A la faveur des connaissances qu’elle a acquises sur la droite française, elle publie une étude sur L’affaire Dreyfus. Elle s’interroge et publie de nombreux articles où sont préfigurés les thèmes de son premier ouvrage Les Origines du Totalitarisme. En 1948, Hannah Arendt retourne avec émotion en Allemagne et retrouve Heidegger qu’elle n’abandonnera jamais malgré l’engagement momentané de celui-ci au côté des nazis. Elle meurt le 4 décembre 1975 à New York, une année avant son maître Heidegger. Il est maintenant clair que la vie de Hannah Arendt, sa traversée de l’Europe dans toutes ses longitudes historiques, culturelles, sociales, qui la mène de la ville de Kant (aujourd’hui Kaliningrad) jusqu’à Manhattan, a profondément influencé ses réflexions sur la condition juive, les formes du nationalisme, la désolation totalitaire et l’invention révolutionnaire américaine ; autant de thèmes qu’elle développera dans ses différentes œuvres (ou comment la vie influence l’œuvre...). Bibliographie commentée de l’auteur. La pensée de Hannah Arendt constitue sans aucun doute une des pensées fortes de ce siècle, même si la communauté philosophique (il voudrait mieux parler ici des institutions qui gouvernent la discipline philosophique) lui accorde encore une place marginale. Hannah disait, en parlant d’elle-même, "I don’t fit". En dépit de sa formation classique impeccable, en dépit de ses rapports avec Heidegger et Jaspers, elle est restée longtemps en dehors des grands courants de la philosophie contemporaine, bien qu’à l’évidence les choses aient commencé à changer. z Les origines du totalitarisme (1951) est le premier grand ouvrage de Hannah Arendt. Il eu malgré tout un grand retentissement chez les sociologues et les spécialistes de sciences politiques. Les trois volumes qui le composent (L’antisémitisme, L’impérialisme, Origines du totalitarisme) développent la première analyse faite du totalitarisme en mettant en parallèle deux régimes politiques, celui de l’Allemagne nazie de 1938 à 1945 et celui de L’URSS de Staline de 1930 à 1953. Dans cette œuvre passionnée, Hannah Arendt tente de savoir "ce qui s’est passé, pourquoi cela s’est passé et comment cela avait-il pu se passer". Elle y démontre le caractère inédit du phénomène totalitaire, révélation d’un mal absolu dont la cause tient dans l’existence de crimes non punissables autant qu’improbables z La condition de l’homme moderne (1958) ("The Human condition"), second chef-d’œuvre de Hannah Arendt, semble marquer un changement de registre : alors que le premier ouvrage avait consacré son auteur penseur politique de premier ordre, voici maintenant une œuvre de la philosophie fondamentale, magistrale étude sur les divers modes de l’activité humaine et sur "l’aliénation" moderne. z Rapport sur la banalité du mal (1963) ("Eichmann à Jérusalem"), inspiré du récit du procès de Adolf Eichmann, explique comment des êtres normaux peuvent se transformer et pratiquer… l’extermination. Hannah Arendt y expose en effet ses idées personnelles sur la responsabilité des bourreaux et des victimes, sur la responsabilité du comité juif. Elle En 1951, elle devient citoyenne américaine. En 1952, elle s’affirme contre la politique de l’état hébreux après les massacres de Kybia. De 1953 à 1974, elle est professeur de philosophie politique dans les plus prestigieuses universités des Etats-Unis. Elle critique au cours de ces années à la fois le marxisme et la société américaine qui favorise les écarts entre la pauvreté des uns et la richesse des autres. Page 2 of 15 Arendt H. "La condition de l'homme moderne" 07/01/2010 http://www.cnam.fr/lipsor/dso/articles/fiche/arendt_2.html déclare que le seul crime de Eichmann est de ne pas avoir pensé qu’il faisait du mal et que, dans un monde privé de repères, bien des hommes sont dans l’incapacité de distinguer le bien du mal. z L’essai sur la révolution (1967) est une étude comparée de la révolution française et américaine, où est notamment exhumée la tradition oubliée de la révolution aux Etats- Unis. z La crise de la culture (1972) (Betwen past and futur) regroupe divers essais sur des notions fondamentales de la politique. Dans les huit exercices de pensée politique dédiés à son maître Blücher, Hannah Arendt se demande "comment penser dans la brèche laissée par la disparition de la tradition entre le passé et le futur". z Du mensonge à la violence (1973) (Crises of Republic) analyse la situation politique et les questions d’actualité avec pour instrument le mensonge et la violence. z Hannah Arendt ne terminera jamais son dernier livre La vie de l’esprit (The life of the mind), dont le titre traduit bien les orientations nouvelles de sa pensée vers une analyse plus métaphysique. Nous ne possédons que les deux premières parties : Thinking (penser) et Wilking (vouloir), privées de leur couronnement dans une troisième partie qui se fût appelée Judging (juger). Des ouvrages apparemment aussi différents sont néanmoins animés d’un même souci : redonner à la politique sa "raison d’être" qui "est la liberté et dont le domaine d’expérience est l’action" (La crise de la culture, p 190). Voilà le truisme qui, déployé dans toute son ampleur, doit retentir sur notre compréhension. Les distinctions de l’auteur. Hannah Arendt était membre de l’American Political Science Association et du National Institute of Arts and Letters. Entre autres distinctions, elle a reçu le prix Lessing de la ville de Hambourg (1959), le prix Sigmund Freud (1967) de la Deutsche Akademie für Sprache und Dichtung à Darmstadt dont elle était membre correspondante depuis 1958, et le prix Sonning du royaume du Danemark (1975), pour sa contribution à la culture américaine. Dix universités et écoles lui ont décerné le rang de docteur honoris causa. Depuis 1968, elle était vice-présidente du National Institute of Arts and Letters. De 1973 à 1975, elle fut à la direction du PEN-Club américain. Après une longue procédure, elle obtient en 1972 de la République fédérale d’Allemagne son admission rétroactive dans l’enseignement supérieur dont elle avait été exclue par les nazis. INTRODUCTION A L’ANALYSE DE L’OUVRAGE "J’ai commencé si tard, à peine il y a quelque années, à aimer vraiment le monde… Par gratitude je voudrais appeler mon livre de théorie politique "Amor Mundi"". Dans une lettre du 6 août 1955 adressée à Karl Jaspers, Hannah Arendt lui annonçait son intention d’écrire un livre de théorie politique qui scellerait sa réconciliation avec le monde. Le livre parut en anglais sous le titre The Human Condition en 1958 à Chicago, et en 1960 à Stuttgart sous le titre Vita Activa oder vom tätiden Lebens, reprenant uploads/Litterature/ hanna-arendt-la-condition-de-l-x27-homme-moderne.pdf
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- Publié le Jui 19, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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