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1 Gouvernance, Développement territorial et Culture » Quatrième Dialogue Euro M

1 Gouvernance, Développement territorial et Culture » Quatrième Dialogue Euro Méditerranéen de Management Public Rabat, Maroc 13 et 14 octobre 2011 Titre de la communication : Dialogues méditerranéens et crise des humanités au Maghreb : cas du système d’éducation et de recherche (SER)" Mohamed Harakat - Professeur de Gouvernance globale – Université Mohammed v – souissi – Rabat ( Maroc) - Directeur fondateur de la Revue marocaine d’audit et de développement - Président du Centre International des études stratégiques et de Gouvernance globale Email : harakatmohamed@yahoo.fr 0021266120250 2 Introduction I - Problématique de la communication : Partout dans le monde, au nom de la croissance économique les pays renoncent à cultiver chez les jeunes des compétences humaines pourtant indispensables aujourd’hui à la survie de la démocratie et à la bonne gouvernance cognitive. Les humanités (histoire, sociologie, littérature, art, culture générale etc.) ne cessent de perdre du terrain dans le système éducatif et de la recherche(SER) maghrébin. Considérées par les politiques comme des accessoires inutiles, à un moment où les pays cherchent à être compétitifs1 . En fait, nos étudiants ignorent entre outre Socrate , Descartes, Marx, Ibn Khaldoun, Galileo, Spinoza, Nietzsche, confucios,Omar El khayam, Nietzshe,Tagore, Averroès, Avicenne, Horace Mann Rousseau ,Tagor,ou Neruda 2 … Les dialogues de Management Public et de l’Administration devront contribuer à l’inculcation aux jeunes, gestionnaires de demain un ensemble de valeurs culturelles et de tolérance permettant de favoriser un débat démocratique au sein de nos sociétés modernes où chacun de nos pays sera interpellé par des questions de gouvernance démocratique globale. 1 M..C. Naussabaum « Not for profit :Why democracy needs Humanities » Princeton and oxford – USA - 2010 2 Mohamed Harakat « Quelle Université pour le XXIe siècle ?la gouvernance cognitive et démocratique , une chance pour le Maroc » El maarif Aljadid 2011, p19 3 Dans cette perspective les pays méditerranéens du XXIe siècle auront besoin de plus d’étudiants. Plus particulièrement le Maroc mène moins de jeunes aux études supérieures que les pays voisins. Le nombre d’étudiants par rapport à la population d’âge 19 - 23 est à peine 12% contre 36% en Tunisie, 20% en Algérie et entre 40 à 47% en Europe. Selon d’autres estimations seuls 4% des adultes marocains ont connu l’enseignement supérieur contre 29% aux USA, 20 % au Japon, 17,3% en Europe et 12% en France. Le nombre d’étudiants dans le monde est passé de 100 à 140 millions entre 2000 et 2007. 200 millions sont attendus en 2015. La Conférence des grandes écoles en France propose de tripler, en dix ans le nombre des étudiants étrangers formés par des établissements français, pour qu’ils passent de 246.000 en 2011 à 750.000 en 2015 soit environ 500.000 étudiants étrangers. Dans la compétition que la mondialisation a exacerbée entre les économies émerge l’espace de l’étudiant étranger et la capacité des pays à attirer les futures élites. Certes la productivité d’une économie est directement liée à la qualité de son enseignement supérieur et à la proportion de sa population. Comme l’indique le rapport de l’OCDE, les études sont rentables à la fois pour les finances publiques et pour leurs bénéficiaires, par ce qu’elles génèrent des revenus supplémentaires3. Au Maroc cette déficience se double du taux d’échec et de déperdition très élevé, surtout en première année de Licence. La difficulté ne parvient pas seulement du nombre d’étudiants mais de l’incapacité du système à les orienter et à répondre à leur besoin. Le 1er bilan d’étape4 du Programme d’urgence réalisé dans le cadre de la contractualisation (2009- 2012) révèle ,dans ce pays , 3 Regards sur l’éducation, 2009, les indicateurs de l’OCDE, 2009 4 Présenté en Septembre 2010 4 des avancées notables mais aussi des défis à relever pour arriver aux objectifs tracés. II – Définition et objectifs de la communication : Les objectifs de la communication sont multiples. Ils sont scientifique, pédagogique et culturel. Ils consistent notamment à examiner et à démontrer les manifestations de la crise de la gouvernance démocratique universitaire dans la région (condition fondamentale de développement des cursus des humanités) et ses impacts tant sur la croissance économique et le dialogue culturel entre les deux rives. Les Dialogues de Rome de la conférence annuelle de l’Association internationale des Ecoles et Instituts d’Administration à 50 ans sur les défis et les prochaines étapes pour l’administration publique dans le monde devront aboutir l’adoption d’une nouvelle approche (charte des humanités) de gouvernance cognitive dans les écoles et les universités. . Celle-ci ne peut être qu’une activité transdisciplinaire résolument ouverte sur les sciences humaines ; d’où l’importance et l’ampleur de ses enjeux et défis. On entend par gouvernance cognitive globale5 de l’Université une nouvelle approche de management stratégique du Système d’Education et de Recherche (SER) qui se situe à l’antipode du système traditionnel combinant à la fois deux missions essentielles de l’ Université à savoir la formation et la recherche qui s’enrichissent et se nourrissent dans une logique gestionnaire de suivi , de performance et de mission6. La gouvernance cognitive repose sur une vision radicalement différente du processus de gestion classique de l’Université dans la mesure où elle conduit à accorder une importance centrale à formation des compétences et aux capacités de l’Université à innover, à créer ses opportunités de formation et à modifier son environnement. 5 Mohamed Harakat « les Finances publiques àl’épreuve de la performance » Edit L’harmattan , Paris , 2011. 6 Mohamed Harakat « quelle université pour le XXI e siècle ? op.cit. p.25 5 A titre d’illustration, le désintérêt porté à la lecture au Maghreb empêche l’élévation du niveau intellectuel de la population par le transfert du savoir contenu dans les livres (medium des livres). La lecture en occupant une place importante dans les programmes et la société, mènerait systématiquement la transition vers une société du savoir à tous les plans7. III - Méthodologie de recherche et hypothèses utilisées : Notre approche adoptée dans l’analyse de la crise de la gouvernance démocratique se veut pragmatique basée sur une étude pratique de l’Université marocaine et la sur la démonstration de la place des humanités dans les programmes et leurs perceptions chez les étudiants par référence aux bonnes pratiques internationales de gouvernance stratégique. Figure du système de gouvernance stratégique de l’Université Gouvernance de la Formation Gouvernance de la Recherche Gouvernance administrative Gouvernance financière 7 Y.Chlieh « L’état de la lecture au Maroc » in actes du colloque la lecture en fête -5- 6 janvier 2010, Faculté des Sciences de l’Education – UM5S – p.14 6 Pour appréhender ce processus, il est nécessaire de faire appel aux principes de la gouvernance cognitive et systématique. Le problème principal ne serait pas celui de la conciliation des intérêts, mais bien davantage celui de la coordination quantitative et qualitative, de l’alignement des schémas cognitifs et des modèles d’anticipation. L’argument cognitif est utilisé de différentes façons, soit comme un moyen de réduire le coût, et d’assurer la transparence - qui ont également un caractère cognitif – soit comme mode d’invention de nouvelles opportunités8. Comme corolaire, la clé de la performance dans ces approches se situe davantage dans les capacités du mangement à imaginer, percevoir, construire de nouvelles opportunités comme réponse aux évolutions de l’environnement (compétition, globalisation, tolérance, développement humain). Elle telle logique est fondée essentiellement sur les éléments caractéristiques suivants : Eléments de la gouvernance stratégique universitaire Humanisation du SEF Transparence et ci Valeurs identité Adaptation à l’ environment Mobilisation des ressources codification du savoir Organisation et communication vision stratégique Gouvernance stratégique 8 G. Charreaux « Quelle théorie pour la gouvernance : de la gouvernance actionnaire à la gouvernance cognitive » (2002) 7 1ere partie : Processus, acteurs et dynamique de la gouvernance universitaire Nous examinerons dans cette partie successivement le processus de la réforme de l’Université marocaine et ses acteurs. I – le processus de la réforme de l’Université Les phases de développement de l’Université marocaine sont multiples9. Nous y citons les étapes significatives suivantes : - Avant le 20e siècle : on cite deux universités de type religieux : université Al Quaraouine fondée en 859 à Fès et l’Université Benyoussef à Marrakech ; - Avant l’indépendance : la réforme a été marquée par le maintien du système traditionnel et l’introduction d’un système moderne à travers la création de 5 établissement entre 1921 et 1948 ; - Après l’indépendance et jusqu’ en 1975 : cette étape a été marquée par la création de la 1ere université moderne au Maroc : Université Mohammed v à Rabat en 1957 ; L’année 1975 constitue un tournant majeur dans l’histoire de l’Université marocaine : elle s’est marquée par : - la promulgation de la 1ere loi organisant l’enseignement supérieur ( Dahir n° 1-75-398 du 16/10/ 1975 portant création d ’université) ; - le déclenchement du processus de création et de décentralisation des institutions universitaires. La période 1980- 1990 : elle se caractérise par la déconcentration et l’extension du réseau universitaire (développement de l’enseignement supérieur privé). Le processus de la réforme de l’Université au Maroc est passé ces dernières années par trois étapes essentielles dans son évolution : 9 uploads/Litterature/ hara-kat.pdf