@ MI-TZE LE PHILOSOPHE DE L'AMOUR UNIVERSEL Traduit par Charles de HARLEZ Mi-tz

@ MI-TZE LE PHILOSOPHE DE L'AMOUR UNIVERSEL Traduit par Charles de HARLEZ Mi-tze Le philosophe de l'amour universel 2 à partir de : MI-TZE LE PHILOSOPHE DE L'AMOUR UNIVERSEL traduit par Charles DE HARLEZ (1832-1899) Éditeur et date d'édition non précisés. [La présente édition concerne la traduction des 9 premières sections de l'œuvre de Mi-tze, sur 71 sections primitives, et 53 sections subsistantes, dit H. Maspero. Un prometteur À continuer paraît à la fin de cette édition, mais cela a-t-il pu être fait ?] Édition mise en format texte par Pierre Palpant www.chineancienne.fr mars 2014 Mi-tze Le philosophe de l'amour universel 3 TABLE DES MATIÈRES Préface Chapitres I. Le prince doit s'attacher ses officiers. II. L'homme supérieur, le kiun-tze. III. De l'influence de l'exemple, des conseils. La teinture. IV. Du principe des lois. V. Les sept maux d'un État. VI. De la renonciation au superflu. VII. De la musique. VIII. Que l'on doit honorer, promouvoir les Sages. IX. De l'uniformité du droit. Mi-tze Le philosophe de l'amour universel 4 PRÉFACE @ p.01 Mi-tze est un penseur chinois le moins connu parmi ceux dont les écrits ont une valeur philosophique incontestée. Cependant il mériterait un rang plus honorable parmi ses pareils de l'Empire des Fleurs. On ne peut méconnaître chez lui des idées originales et un système qui devrait attirer l'attention des historiens de le pensée humaine. Au point de vue moral et politique il est infiniment au dessus des plus grands génies de la Grèce. L'oubli complet dans lequel il est resté, bien plus cette espèce de réprobation dont il a été frappé dans sa patrie sont dus aux anathèmes prononcés contre lui par Meng-tze l'illustre disciple et continuateur de Kong-fou-tze et dont les œuvres ont pris rang parmi les Canoniques de la Chine. Meng-tze, en effet, aux yeux duquel les principes de Mi-tze semblaient propres à ébranler les fondements de l'édifice social, leur fit une guerre acharnée et les marqua d'une flétrissure qui ne s'est jamais effacée. Tous les lettrés obligés par profession à étudier les écrits de l'adversaire de Mi-tze, influencés par cette sentence si catégorique du maître, ont tenu soigneusement à l'écart les œuvres ainsi condamnées. Aussi le savant sinologue allemand Faber pendant son séjour en Chine ne put s'en procurer aucun exemplaire et dut se contenter d'une copie faite sur celui que le Dr J. Legge possède en sa bibliothèque privée. Mi-tze était cependant digne d'un meilleur sort et l'accusation portée contre lui par Meng-tze était certainement injuste. Le disciple de Kong-tze s'était trompé en attribuant à Mi-tze non p.02 point simplement la doctrine de « l'amour de tous les hommes », mais aussi celle de l'amour égal pour tous les humains quels qu'ils fussent. Or les enseignements de Mi-tze n'impliquent nullement un principe qui détruit la piété filiale, le dévouement aux souverains et tous les Mi-tze Le philosophe de l'amour universel 5 devoirs particuliers. L'animosité de Meng-tze était telle qu'il confond le prédicateur du dévouement universel avec celui de l'égoïsme absolu, avec le Yang-tchu que l'on peut appeler justement l'Épicure de la Chine. Mais qui était donc ce philosophe qui joua, un moment, un si grand rôle dans l'empire chinois et suscita tant de colères ? Mi-tze, qui le croirait ? était un officier supérieur d'un des petits États feudataires qui divisèrent la Chine jusqu'au milieu du IIIe siècle A. C. Il appartenait à l'État de Lou situé tout à l'orient de la Chine s'il faut en croire le Tchun tsiou de Liu-shi 1 ; mais la plupart des historiens le font natif de l'État de Song. Son premier nom était Ti ; son nom d'adulte fut Mi, ce qui le fait souvent appeler du double nom de Mi-ti. On ne sait rien de sa naissance, ni même de sa vie, si ce n'est qu'il acquit une réputation méritée dans l'art de fortifier et de défendre les cités, comme par sa gestion économe et prudente. Le temps où il vécut n'est pas même connu avec certitude. Ce fut certainement avant Meng-tze qui parle de Mi-ti comme d'un personnage disparu, et après Wen-tze qu'il cite parfois, c'est-à-dire entre les dernières années du Ve et le dernier quart du IVe siècle. Il acquit de son temps une grande renommée ; à tel point que Meng-tze disait avec effroi : — Les paroles de Yang-tchu et de Mi-tze remplissent le monde. On ne parle que des principes de l'un ou de l'autre. Si l'on n'arrête pas la diffusion de leurs doctrines et ne propage pas celles de Kong-tze, ces enseignements funestes entraîneront le peuple et c'en sera fait de la bonté et de la justice. En ce cas les bêtes féroces dévoreront les hommes et les hommes s'entre-dévoreront. S'ils pénètrent dans les pratiques gouvernementales, le gouvernement est perdu. 1 Cet auteur le fait naître à Yang-hien au pays de Lou et ajoute que ses livres contiennent beaucoup de termes propres à cette contrée. Mi-tze Le philosophe de l'amour universel 6 Ces flétrissures, tout injustes qu'elles fussent en ce qui concerne Mi-tze, eurent leur effet. L'école de Mi-tze décrût promptement et fut anéantie sous le règne de p.03 Shi-Hoang-ti, le destructeur des livres. Les écrits de Mi-tze échappèrent aux flammes, mais restèrent dans l'ombre. Meng-tze avait employé toute son influence auprès des cours pour faire réprouver les disciples de celui qu'il poursuivait de sa haine. Il opéra ainsi de nombreuses conversions, il prêchait à ses disciples d'accueillir les convertis sans autre épreuve que l'abjuration de leurs doctrines antérieures (Voir Meng-tze, III, I, ch. 5, et VII, chap. 26). Il était du reste assez aisé d'éloigner les fragiles mortels d'une école où l'on enseignait le dévouement, la charité qui renonce à son superflu pour le laisser au peuple. Mi-tze laissa des disciples qui se divisèrent et se disputèrent entre eux. Aussi ses écrits ont-ils subi les injures des ans. Primitivement ils contenaient 71 kiuen ou « sections ». Ce nombre est encore celui du catalogue de la bibliothèque des Hans dressé par Liu-hin au commencement de notre ère. Le catalogue de Sui les porte comme composés de 15 livres avec un seizième de tables. Alors déjà huit ou dix sections avaient disparu. Aussi différents catalogues leur en attribuent-ils tantôt 61, tantôt 63. Les derniers n'en ont plus que 53, ce qui est le nombre actuel. Depuis lors les catalogues successif des Tang (Tang shu King tsi tchi) et Sin Tang shu i wen tchi, des Song (Song tze i wen tchi) comme le Tcheng tsiao tong i wen lo et Ma tuan-lin leur assignent le nombre de 15 livres. Il reste encore quelques traces des livres perdus. Ainsi, d'après le Yu-hai, le Heu Han Shu tchu cite un livre de notre philosophe intitulé Pi- tuk. Kong-Yn-ta dans le Tcheng-i du Shi-king, cite encore le Pi-tchong dont nous ne connaissons rien. Le livre de Mi-tze n'existe plus guère que dans la collection des 22 docteurs Er-shi-er tze et autres recueils taoïstes. Nous le possédons dans cette collection publiée par les ordres et sous la direction de Mi-tze Le philosophe de l'amour universel 7 l'empereur Kien long et terminée l'an XLVIII du règne de ce grand prince à l'imprimerie de Ling-Yen shan. Ce que nous en avons n'est certainement pas l'œuvre de Mi-tze lui même. Les neuf premiers livres ont été rédigés par ses disciples, le Maître y paraît parlant à la 3e personne et répondant aux questions qui lui sont adressées. De plus il est désigné par le titre de Tze-Mi-tze : « le Docteur Mi-tze le Maître » qu'il ne se serait pas donné à lui même. Les livres X à XII n'émanent pas de lui davantage comme on p.04 le verra plus loin. Enfin les trois derniers le mettent en scène comme le Lun-yu et le Kia-yu posent Confucius. Dans ces derniers livres nous retrouvons Mi-tze en son caractère fonctionnel ; c'est le militaire qui traite des choses de la guerre. Il n'y a donc que les 9 premiers livres qui ont un caractère philosophique ; avec eux se termine notre tâche. Mais celle-ci demande encore une autre explication. Les disciples du philosophe de Song en mettant ses enseignements par écrit ont usé d'un style prolixe d'amplifications et de répétitions qui rendent la lecture de l'ouvrage absolument fastidieuse si pas impossible. Nous avons dû donc parfois retrancher des développements superflus, des répétitions insupportables ou abréger d'interminables explications. Nous n'avons pu conséquemment nous astreindre à une traduction littérale. Mi-tze est connu en Europe par un court passage qu'en a donné le prof. Legge dans l'introduction de son édition du Meng-tze et par le livre de M. Faber qui contient des extraits de chaque chapitre avec des réflexions, des dissertations du traducteur. M. Faber a vu dans Mi-tze un précurseur du socialisme ; il développe longuement cette idée, compare le philosophe chinois avec les socialistes modernes et trouve entre eux de nombreux points de contact. Nous croyons inutile de discuter cette opinion, les faits nous paraissent suffisamment clairs par eux mêmes. À nos yeux, le Mi-tze Le philosophe de l'amour universel uploads/Litterature/ harlez-mitze.pdf

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