INITIATION AUX PSAUMES (Ces pages ne sont pas une création intégrale mais pour
INITIATION AUX PSAUMES (Ces pages ne sont pas une création intégrale mais pour partie une synthèse personnelle réalisée à partir des différents documents cités dans la bibliographie) I. INTRODUCTION GENERALE AUX PSAUMES 1) Les Psaumes … qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’un recueil de 150 prières chantées, dont le nom hébreu est « le livre des louanges ». Ce mot de « louanges » a la même racine que le mot « alleluia ». Pour le priant du monde de la Bible, plus on est dans la louange, et plus on est proche de Dieu. Ainsi, d’emblée, le lecteur est informé que le sujet principal du recueil est la louange, et ce, malgré le contenu parfois très noir de certains Psaumes d’imprécation ou de lamentation. C’est le sage principe « ce n’est pas parce qu’il y a eu quelques jours de mauvais temps que l’ensemble des vacances a été gâché » : l’homme biblique est enclin à tout recevoir comme venant de Dieu, à commencer par la vie, et le cadre d’ensemble est donc toujours celui de la louange : pour l’homme de l’Ancien Testament, même si elle est parfois difficile, la vie est un don de Dieu, et il aurait volontiers fait sien l’adage contemporain : « la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie ». Le Ps 21 (22, cf. plus loin) peut être pris comme prototype : on commence par un cri de détresse (vv. 2-3), puis une lueur d’espoir (4-6), de nouveau le désespoir (7-9), la prière de supplication (10-12), de nouveau la souffrance extrême (13-19), de nouveau la prière (20-22) etc, et on termine par la louange et la confiance (24 ss). On peut aussi prendre le Ps 144 (145), dont les 22 lettres de l’alphabet hébreu ouvrent successivement les versets : un même sujet (la louange) est développé jusqu’à épuisement de l’alphabet ! La prière va donc vers la louange, mais elle va traverser les méandres et les épreuves de l’existence humaine. En Hébreu, le mot « Psaume » signifie donc « cantique de louange » (64,2 ; 65,2). Quant au mot grec d’où est dérivé le mot français, c’est « psalterion », mot qui désigne un instrument à cordes qui accompagnait le chant. Le livre des Psaumes est donc un ensemble de chants religieux, de prières chantées, de poèmes de louange, un ensemble de chants lyriques accompagnés par des instruments à cordes ou autres (5,1 ; 60,1 ; 67,1). Cet ensemble servait pour le culte, au Temple bien sûr (du moins quand il y en avait un), mais aussi ailleurs : durant les pèlerinages à Jérusalem, durant les assemblées synagogales du Sabbat, mais aussi pour la prière privée et familiale. On a pu écrire que les Juifs naissaient avec ce livre aux entrailles … Les Psaumes ne s’adressent pas nécessairement directement à Dieu, mais ils sont chantés devant Lui. Beaucoup comportent d’ailleurs une référence musicale directe (« sur l’instrument à cordes de David », « du chef de choeur avec instruments à 8 cordes », « du chef de chœur, pour flûtes », etc). Le psaume n’est pas un cantique, au sens où nous l’entendons : on a simplement recours à quelques notes, et on est beaucoup plus proche du récitatif parlé que de la mélodie chantée. La mélodie est au service du texte, ce n’est pas elle que nous devons retenir. Les Psaumes sont tous écrits en vers, ce qui en facilitait la mémorisation, mais leur type de versification n’est pas le nôtre. Notons enfin que les Psaumes sont de longueur très variable, le plus court (le 116) faisant 2 versets, et le plus long (le 118), 176 versets ! N’oublions pas que le livre des Psaumes n’est pas un livre à part : il est partie intégrante de la Bible, et il se nourrit partiellement des autres écrits de l’Ancien Testament. En priant les Psaumes, le croyant entre donc dans une communauté de priants qui traverse les siècles. Combien de Psaumes ? Dans toutes les Bibles on arrive toujours à un total de 150, mais il y a deux numérotations différentes, ce qui ne facilite pas les choses. Elles commencent à diverger au Ps 9, coupé en deux par certaines versions, et ne se retrouvent qu’au Ps 148, avec en cours de route des divergences de coupure pour les Ps 112-115. Il y a d’un côté la Bible grecque, suivie par la version latine et la liturgie catholique, et de l’autre la Bible hébraïque, suivie par beaucoup de traductions. Très souvent, on donne les deux chiffres : par ex Ps 51 (50) : 51 en hébreu, 50 en grec. On suivra ici la Bible grecque puisque c’est sur elle que s’appuie notre liturgie. Petite remarque sur la traduction des Psaumes On rencontre pour le livre des Psaumes les mêmes difficultés de traduction que pour tous les livres de la Bible, et surtout de l’Ancien Testament. Prononcés en hébreu, les Psaumes ont originellement été écrits dans cette langue qui n’est pas simple à traduire : en effet, l’hébreu ne comporte pas de voyelles (la vocalisation était transmise oralement) : résultat, L - S peut se lire « las, lus, lis, les » ! L’hébreu ne connaît pas les temps passé / présent / futur : il y a l’accompli et l’inaccompli. Au II° s av. JC, comme tout l’Ancien Testament, les Psaumes ont été traduits en grec puisque c’était devenu la langue des très nombreux Juifs de la dispersion ; ils ont ensuite été traduits en syriaque puis en latin (fin du II° s ap. PC) et par la suite dans toutes les langues. On imagine bien que les distorsions peuvent être importantes … Pour se faire une idée de la complexité de l’affaire, regardons quelques traductions des 2 premiers versets du livre des Psaumes (cf. document joint). Afin de de garder le plus possible nos repères, nous suivrons ici la traduction liturgique. A quand les Psaumes remontent-ils ? Les Psaumes sont pour la plupart très difficiles, voire impossibles à dater ; la tradition les fait remonter à l’époque de David (autour de l’an 1000 donc), mais c’est impossible à prouver. Certains remontent probablement à l’époque du premier Temple, celui de Salomon (X° s), d’autres sont beaucoup plus récents, en particulier ceux qui font référence à l’Exil à Babylone (589 – 538) : 125, 136. Au retour d’Exil, la reconstruction du Temple (520 – 515 env.) s’est accompagnée de regroupements de recueils de Psaumes déjà écrits, et probablement de la création de nouveaux recueils. La compilation de recueils différents explique qu’il y ait à trois reprises des « doublons », deux Psaumes ou passages de Psaumes très proches l’un de l’autre, les Ps 13 et 52 étant quasiment identiques. Le psautier est donc en fait un assemblage de collections d’origines diverses, ce qui ne l’empêche pas d’avoir une forte cohérence interne. C’est sans doute vers la fin du III°, peut-être même au II° s avant Jésus que le recueil a pris la forme que nous connaissons aujourd’hui. Mais – heureusement -, la datation d’un Psaume n’est généralement pas une donnée indispensable pour en dégager la portée spirituelle. 2) Un livre en cinq parties Tout comme le livre de la Loi, le Pentateuque, est divisé en 5 livres (d’où son nom), le psautier est divisé en 5 parties, découpage sur lequel tout le monde s’accorde (ce qui n’est pas courant en matière d’exégèse !) : 1/40 . 41/71 . 72/88 . 89/105 . 106/150. Chaque partie se termine par une formule de bénédiction ou doxologie (cf. finales des Ps en question). Le premier livre, qui constitue sans doute la collection la plus ancienne, est massivement attribué au roi David à qui sont attribués en tout 73 psaumes (cf. plus loin), David étant certes le grand roi historique, mais aussi et surtout le modèle du priant, avec ses ombres et ses lumières. On trouve surtout dans ce premier livre le combat, qui est parfois une véritable guerre, que le méchant, le criminel, mène contre le juste (ex. 16 ; 36). Dans le deuxième livre il est beaucoup question des souffrances du juste (ex : 56 ; 58). La joie est cependant davantage présente (ex. 62). Le troisième livre est comme la plaque tournante du psautier. C’est une méditation du passé en attendant que se réalise le projet de Dieu (ex. 77, 79). Le quatrième livre nous introduit dans la joie et l’espérance. On y chante la gloire de Dieu, son règne, la justice de son jugement, la délivrance universelle, la joie de toute la terre (ex. 95 ; 96 ; 99). Le cinquième livre est comme une ascension finale. On y trouve le Grand Hallel (112 – 117), le chant de louange des grandes fêtes juives, qui introduit aux longues litanies de la loi de Dieu (118) : ce Psaume est divisé en 22 strophes de 8 vers dont chacune commence par une lettre de l’alphabet (l’alphabet hébreu compte 22 lettres). Dans chacun des 176 vers, sauf un, on trouve uploads/Litterature/ initiation-aux-psaumes-p-bernard-2015-pdf.pdf
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- Publié le Jui 14, 2021
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