LA TRADITION ECRITE DES ANCIENS EGYPTIENS Carlos del Tilo Les principales sourc
LA TRADITION ECRITE DES ANCIENS EGYPTIENS Carlos del Tilo Les principales sources sont Les Textes des Pyramides, Les Textes des Cercueils1 et les papyrus des différents compte rendu sur les Livres des Morts. Cette désignation provient de l’éminent égyptologue R. Lepsius, qui a publié en 1842, un manuscrit hiéroglyphique du Musé de Turin, avec sa traduction. Toutes les citations des égyptologues se réfèrent à cet exemplaire. R. Lepsius nous dit : Il ne s’agit pas d’un ouvrage d’un seul rédacteur, mais plutôt d’une collection de paragraphes indépendants les un des autres, dont la règle de coordination n’a pas toujours été la même à toutes les époques. Leurs rédactions procèdent de sources et d’époques différentes. La plupart des papyrus conservés dans les musées d’Europe proviennent de manuscrits trouvés dans les tombes auprès des momies. Ils furent écrits en grande partie par des scribes de la caste des prêtres, qui les rédigeaient à l’avance en laissant un blanc à l’endroit du nom du défunt, auquel on ajoutait presque toujours le nom de sa mère 2. S. Mayassis, qui a spécialement approfondi le caractère initiatique de ce livre, en s’appuyant sur divers chapitres de ce texte, préfère le titre de Le Livre de la Sortie à la lumière du Jour. Pour lui, comme pour Maspéro, le Livre de la Sortie à la lumière du Jour servait aux anciens Egyptiens comme un passeport (…) et il ne servait pas seulement comme un guide de l’âme dans son voyage aux pays d’outre-tombe, comme un manuel parfait du mort, mais il prétend encore donner la clef des problèmes essentiels relatifs au monde des dieux et de hommes 3. A première vue, ses écrits semblent constituer un guide à l’usage de l’esprit du défunt dans le monde occulte, c’est-à-dire un guide post-mortem. L’égyptologue grec S. Mayassis ne semble pas être de cet avis, lorsqu’il s’efforce de démontrer dans son ouvrage que Le Livre des Morts est un Livre d’Initiation, puisque l’initiation fait allusion à une expérience qui se produit normalement avant la mort. 1 L. Speleers, Textes des Pyramides égyptiennes et Textes des Cercueils du Moyen Empire égyptien, Av. Marie José 159. Bruxelles, 1946. 2 Voir P. Pierret, la préface de sa traduction du Livre des Morts des anciens égyptiens. Leroux, Paris, 1907. 3 S. Mayassis, Le Livre des Morts de l’Egypte Ancienne est un livre d’Initiation, éd. Arché – Milano, 2002. p.1. En effet, la mort physique est en quelque sorte l’image de la mort initiatique, qui peut se produire sous forme rituelle et symbolique, mais qui est en réalité expérience de régénération. La doctrine du Livre des Morts, dit Mayassis, paraît intimement liée avec le culte d’Osiris, culte répandu par toute l’Egypte. Osiris, par sa vie supposée, par sa mort funeste et par sa résurrection, était le type de l’homme et revêtait spécialement pour l’âme le caractère de Dieu sauveur. Tout le Livre montre l’âme justifiée s’identifiant à Osiris pour ressusciter et s’immortaliser avec lui 4. Ces textes, continue Mayassis, étaient des inscriptions secrètes, une littérature secrète, que nul profane ne pouvait voir et lire, puisqu’elles étaient enfermées avec la momie ou inscrites sur les murs des corridors des tombeaux-pyramides, sur les parois des cercueils, ou sur le rouleau confié à la momie. Partout et toujours la mort fut le gardien du secret et la tombe la chambre forte. Les Egyptiens avaient confiance au silence du mort et à l’inviolabilité de la tombe.5 Tous ces enseignements concernant les secrets de la nature et les mystères de la régénération de l’homme ne se transmettaient qu’à travers la mort initiatique, hors de porté des profanes, dans les écoles sacerdotales ; de sorte que le défunt, auquel se rapporte le Livre des Morts, représente aussi, d’une certaine façon, l’initié en voie de régénération. La principal préoccupation des égyptiens à l’époque décadente, était de conserver le corps physique incorruptible, au moyen d’une technique de momification très perfectionnée, ce qui empêchait en même temps la dissolution normal de l’esprit (appelé corps astral). L’esprit restait uni à la momie, et de cette façon l’âme du défunt évitait la réincarnation, mais elle perdait en même temps la possibilité d’une nouvelle expérience incarné dans ce bas monde, afin d’obtenir sa libération et sa réalisation définitive. La momification, n’est donc, qu’un simulacre et une image de la résurrection, réalisé par les sages, suivant la Voie royale d’Osiris. La momification est pour les morts, la résurrection pour les vivants. Ce livre appelé des morts, ne serait-il pas plutôt Le Livre des Vivants ? Ce livre a été composé par Isis pour son frère Osiris afin de faire revivre son âme, de ranimer son corps et de rendre la vigueur et la jeunesse à tous ses membres divins, afin qu’il soit finalement réuni au Soleil son père. (SA.HU.)6 En conclusion, selon la liste que nous a fourni Mayassis, les textes de l’Egypte ancienne dont nous disposons sont les suivants : 4 Op. cit., p. 2. 5 Op. cit., p. 29. 6 SA = le pilote avant de la Barque Solaire. L’intelligence de RA. HU = le pilote arrière. La parole créatrice de RA. Voir S. Mayassis, op. cit., p. 327. 2 1. Les Textes des Pyramides sont inscrits à l’intérieur de cinq pyramides- tombeaux, d’Unas, de Pépi, de Méri-Rê, de Pépi II à Saqqarah et appartiennent aux Ve et VIe dynastie. 2. Le Livre des portes, appartient à la littérature funéraire et royale du Nouvel Empire, vers la fin de la XVIIe dynastie. Il décore les tombeaux d’Horemheb, des six Ramsès, de Séti I et II, de Ménephtah, etc. 3. Le Livre de ce qu’il y a dans l’Hadès ou Le Livre de l’Hadès dont la plus ancienne recension a été trouvée dans les tombeaux de Thouthmès III, Amenhotep III à Thèbes, dans les tombeaux des Ramsès, mais la plus complète et la mieux illustrée est celle du tombeau de Séti I. Ce Livre des Morts, au début était gravé sur les murs des tombeaux, ensuite sur les parois des sarcophages et des cercueils en bois et finalement sur les rouleaux de papyrus. (…) W. Budge fait remonter son origine à l’époque où l’Egypte n’était pas encore entièrement civilisée. 4. Le Livre des Cavernes, est, selon Piankoff, un texte des mystères, en relation avec le mystère de la transformation, du passage de la vie à la mort et de la mort à la vie. Ce Livre avec le Livre des Portes et le Livre de ce qu’il y a dans l’Hadès, représente une des trois compositions religieuses du Nouvel Empire. 5. Les Textes des Cercueils datent du Moyen Empire7. Nous présentons à la suite quelques fragments des textes égyptiens : Oh Père !, tu es dans mon cœur et personne ne peut te connaître, si ce n’est moi, ton fils Akhenaton Oh !, que je sois régénéré, que mon esprit soit purifié et sublimé, que l’Esprit d’en haut souffle en moi, que je voie le feu divin. Prière égyptienne Je suis l’aujourd’hui. Je suis l’Hier. Je suis le Demain. A travers mes nombreuses Naissances Je reste jeune et vigoureux Je suis l’Ame divine et mystérieuse Qui, autrefois, créa les dieux Et dont l’essence cachée nourrit Les divinités du Duat, de l‘Amenti et du Ciel Je suis le Gouvernail de l’Orient, Seigneur des deux Visages divins. Mon rayonnement éclaire tout être ressuscité 7 Op. cit., p. 30. 3 Qui, pendant qu’il passe, dans le Royaume des Morts, Par des transformations successives, Péniblement cherche son chemin A travers la Région des Ténèbres. Livre des Morts, chap., LXIV 8 Oh Osiris N. 9 ! Tu as pris le ciel. Tu as hérité la terre. - Comment as-tu pris le ciel ? - Vois : Comme un dieu, jeune et beau, la voix juste contre ses ennemis. - Comme Ra, prince des dieux ; comme Horus, lieutenant d’Osiris. Textes des cercueils10 Je vous salue ! Votre cœur ignore le mensonge et l’iniquité ; Vous vivez de Vérité, et la Justice est votre nourriture ; Vous demeurez sous le regard fixe d’Horus, Lui qui veille dans son Disque ! Délivrez-moi de Babaï qui, au jour du Grand Jugement, 11 Se nourrit des entrailles des Puissants ! Laissez-moi pénétrer jusque chez vous ! Car je n’ai pas porté de faux témoignage. Que nul mal ne me soit fait ! Car je me suis nourri de Vérité et de Justice. Ma façon d’agir était celle qui est prescrite par les bonnes mœurs et qui est approuvée par les dieux. En vérité, j’ai contenté les dieux, en faisant ce qu’ils aiment. Je donnais du pain à l’affamé et de l’eau à celui qui avait soif, Des vêtements à l’homme nu,12 (…) Délivrez-moi ! Protégez-moi ! Ne m’accusez pas devant la grande divinité ! Pure est ma bouche ! Pures sont mes mains ! Livre des Morts CXXV, 16 – 38 13 8 Grégoire Kolpaktchy, Livre des Morts des Anciens Egyptiens Dervy – Livres 1979. p. 136. 9 Osiris N. : le défunt croyant s’identifie avec Osiris, c’est pour cela que l’on dit Osiris tel. uploads/Litterature/ tradition-ecrite-des-anciens-egyptiens.pdf
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- Publié le Dec 08, 2021
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