Jacques Derrida T 7 , ' ' VOVO1IS .J X*Y F= Galil6e COLLECTION LA PHILOSOPHIE E
Jacques Derrida T 7 , ' ' VOVO1IS .J X*Y F= Galil6e COLLECTION LA PHILOSOPHIE EN EFFET Voyous DU AUTEUR Aux Éditions Galilée L'ARCHÉOLOGIE DU FRIVOLE (Introduction à L'Essai sur l'origine de.ç comzaÎsstllzces humaines, de Condillac), 1973. GLAS, 1974. « OCELLE COMME PAS UN », à L'ENFANT AU CHIEN-ASSIS, de Jos Joliet, 1980. D'UN TON ADOPTÉ NAGUÈRE EN PHILOSOPHIE, 1983. OTOBIOGRApHIES. de Nietzsche et la politique du nom propre, 1984. SCHIBBOLETH. Pour 1986. PARAGES, 1986. ULYSSE GRAMOPHONE. Deux motspourJoyce, 1987. DE L'ESPRIT. Heidegger et la question, 1987. PSYCHÉ. Inventions de l'autre, 1987. MÉMOIRES - Pour Paul de Man, 1988. LIMITED INC., 1990. LARCHÉOLOGIE DU FRIVOLE, 1990. Du DROIT A LA PHILOSOPHIE, 1990. DONNER LE TEMPS, 1. La fausse monnaie, 1991. POINTS DE SUSPENSION. Entretiens, 1992. PASSIONS, 1993. SAUF LE NOM, 1993. KHÔRA, 1993. SPECTRES DE MARX, 1993. POLITIQUES DE L'AMITIÉ, 1994. FORCE DE LOI, 1994. MAL D'ARCHIVE, 1995. ApORIES, 1996. RÉSISTANCES - de la psychanalyse, 1996. LE MONOLINGUISME DE L'AUTRE, 1996. ÉCHOGRAPHIES - de la téléz;ision (entretiens filmés avec Bernard Stiegler), 1996. COSMOPOLITES DE TOUS LES PAYS, ENCORE UN EFFORT! 1997. ADIEU à Emmanuel Léz;inas, 1997. DEMEURE, !VIauriee Blanchot, 1998. PSYCHÉ. Inventions de l'autre, t. 1, I10üvelle édition augmentée, 1998. VOILES, avec: Hélène Cixous, 1998. «L'ANIMAL QUE DONC JE SUIS», in LANIMAL AUTOBIOGRAPHIQUE. Autour de jacques Derrida, M.-L. Mallet (dir.), 1999. DONNER LA MORT, 1999. ~E TOUCHER, jean-Luc Nancy, 2000. ETATS D'ÀME DE LA PSYCHANALYSE, 2000. TOURNER LES MOTS. Au bord d'un film, avec Safaa Fathy, Galilée/Arre Éditions, 2000. LA CONNAISSANCE DES TEXTES. Lecture d'un manuscrit illisible, avec Simon Hantaï et Jean- Luc: Nancy, 2001. DE QUOI DEMAIN ... , Dialogue, avec Élisabeth Roudinesco, Fayard/Galilée, 2001. LUNIVERSITÉ SANS CONDITION, 2001. P AI'IER MACHINE, 2001. ARTAUD LE MOMA, 2002. FICHUS, 2002. H. C. POUR LA VIE, C'EST A DIRE ... , 2002. MARt'C & SONS, PUF/Galilée, 2002. VOYOUS, 2003. «ABRAHAIvl, L'AUTRE », in JUDÉITÉS. Questions pour Jacques Derrida, J. Cohen et R. Zagury- Orly (dir.), 2003. GENÈSES, GÉNÉALOGIES, GENRES ET LE GÉNIE. Les secrets de l'archiz;e, 2003. PSYCHÉ. Irwentions de l'autre, t. II, nouvelle édition augmentée, 2003. Deux essais sur la raison Galilée © 2003, ÉDITIONS GAULÉE, 9 rue Linné, 75005 Paris. En application de la loi du Il mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage sans autorisation de l'éditeur ou du Centre français d'exploitation du droit de copie (CFC), 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. ISBN 2-7186-0606-1 ISSN 0768-2395 Avant-propos Veni « La raison du plus fort est toujours la meilleure Nous l'allons montrer tout à l'heure. » Quel récit politique illustrerait aujourd'hui, dans la nIême tra- dition, cette moralité fabuleuse? Nous enseigne-t-elle, comme on le croit souvent, que la force « prime» le droit? Ou bien, ce qui serait autre chose, que le concept même de droit, que la raison juridique, indut a priori le recours possible à la contrainte, à la coercition, donc à quelque violence? Cette dernière interpré- tation fut celle d'un Kant, par exemple, et elle ne représentait pas nécessairement le point de vue du loup. Ni de l'agneau d'ailleurs. Et d'abord, quant au couple même de la force et du droit, d'où nous vient cette immense tradition qui longternps précéda et suivit La Fontaine, et Bodin et Hobbes et Grotius, et Pascal et Rousseau, et tant d'autres, de Platon à Carl SchnlÏtt? Appartenons-nous encore à cette remuante mais imperturbable généalogie? Avant même de parler de la force, la justice se réduit-elle au droit? Quoi du droit? Et qui? « Qui de droit », dit-on en français pour désigner un sujet qui a des droits sur ... , qui est habilité à ... , ou qui a le pouvoir de décider de ... Mais qui, au juste, a le droit de donner ou de prendre;.le droit, de se donner, d'attribuer ou de faire, souve- rainement, le' droit? De le suspendre souverainement? Schmitt définit ainsi le souverain: celui qui a le droit de suspendre le droit. 9 Voyous conférences l selTlblent se faire ici, l'une à l'autre, écho. Elles se répondent peut-être, corTlme Écl;o peut avoir feint de répéter une dernière syllabe de Narcisse pour proferer autre chose, en vérité, afin de signer à cet instant en son nom, COlTlme pour reprendre l'initiative de répondre de façon responsable, en désobéissant à l'injonction souveraine et en déjouant la tyran- nie d'une déesse jalouse. Écho laisse alors entendre, à qui veut l'entendre, à qui peut aimer à l'entendre, autre chose que ce qu'elle semble proférer. Bien qu'elle répète, sans simulacre, ce qu'elle vient d'entendre, un autre silTlulacre s'insinue alors pour soustraire sa réponse à la simple réitération. Elle dit de façon inaugurale, elle déclare son amour, elle appelle pour la prenlÎère fois, tout en répétant le « Viens! » de Narcisse, tout en se faisant l'écho d'une parole narcissique. Elle déborde d'al1lOur, elle déborde de son amour les appels de Narcisse dont elle semble seulement reproduire la chute ou l'envoi. Correspondance dissy- 111étrique, comme toujours inégale, inégale à l'égalité de l'un à l'autre: origine de la politique, question sur la démocratie. Si je parais insister ici avec complaisance sur ces Metamorphoses, c'est que tout tourne, dans cette fameuse scène, autour d'un appel à venir. Et que c'est là, au crOiSelTlent de l'imprévisible et de la répétition, en ce lieu où, chaque fois de nouveau, tour à tour, une 1. La première conférence, « La raison du plus fort (Y a-t-il des États voyous ?) », fut prononcée à Cerisy-la-Salle le 15 juillet 2002. Dirigée et animée par Marie-Louise Mallet, entre le 9 et le 18 juillet 2002, la décade avait pour titre « La démocratie à venir (autour de Jacques Derrida) ». La seconde conférence, « Le "Monde" des Lumières à venir (Exception, calcul et souveraineté) », fut prononcée à l'ouverture du XXIX" congrès de l'Association des sociétés de philosophie de langue française, à l'université de Nice, le 27 aoltt 2002. Ce congrès portait pour titre général « Avenir de la raison, devenir des rationalités ». Il fut organisé, du 27 aoltt au 1 cr septembre 2002, sous la présidence d'André Tose!. Dans les deux cas, il a semblé plus juste de reproduire les deux textes tels quels pour en respecter les limites contraignantes et la destination première. Rien n'est donc effacé ou modifié des traits que cette situation de parole avait pu y inscrire: tel jour, en tel lieu, à l'adresse de tels ou telles destinataires. Seules quelques notes en bas de page auront été, à leur date et après coup, ajoutées (p. 91, 204-207). 10 Veni reste à Narcisse, « « Viens! », répond Écho. et à son cOlnpte. ce s'ensuit 1. moins que deux adresses ici accouplées ne laissent, comrne à l'abandon, une correspondance ouverte. venir et .!..!.Lll'-'.L'a.J.'-' ment en souffrance. Prononcés à quelques semaines d'intervalle, proches par leurs thèmes et par leurs problèmes tnais destinés à des auditoires fort différents, ces discours semblent invoquer quelque raison à venir, en tant que démocratie à venir - à l'âge de ladite « mondialisation ». Les concepts de « raison» (pratique ou théorique, éthique et juridique, technique aussi), les concepts de « démocratie », de « monde» et surtout d'« événelnent» (1'arrivée ou la venue de « ce qui vient» et de « qui vient ») appartiennent ici à un seul écheveau problématique. On ne saurait le démêler dans un avant-propos. Mais sans former un « système », un certain entre- lacement, telle est l'hypothèse mise en œuvre, reste une inflexible nécessité. Et son analyse, une tâche. Un des fils conducteurs les plus visibles en serait la grande, urgente et si difficile question, la 1. « "ecquis adest ?" et ''adest'' responderat Echo. / hic stupet, utque aciem partes dimittit in omnis, / voce "veni !" magna clamat " vocat illa vocantem. » (Livre III, 379-382.) Bien que la traduction soit à peu près impossible, bien qu'elle exige chaque fois une réinvention idiomatique du simulacre en chaque langue, je cite, en les modifiant légèrement, des tentatives françaises (J. Chamonard, Garnier-Flammarion, 1966, p. 99, et G. Lafaye et J. Fabre, Budé, 1961, t. I, p. 81-82) et anglaise (F. J. Miller, Cambridge, Londres, Penguin Books, 1916- 1984, t. 1, p. 151). Partiellement inadéquates, elles paraissent parfois se compléter. « "N'y a-t-il pas quelqu'un ici ?" "Si, quelqu'un, avait répondu Écho. Narcisse stupéfait porte ses regards de tous côtés: "Viens" crie-t-il à pleine voix. À son appel répond un appel d'Écho, "Viens" ... » « "Y a-t-il quelqu'un près de moi ?" "Moi" répondit Écho. Plein de stupeur, il promène de tous côtés ses regards. "Viens !" crie-t-il à pleine voix. À son appel elle répond par un appel. » « '1s anyone here?" and "Here 1" cried Echo back. Amazed, he looks around in all directions and with loud voice cries "Come l':. and "Come 1" she calls him calling. » Il Voyous vieille-neuve énigme de la souveraineté, notamment de la souverai- neté état-nationale - soi-disant démocratique ou non. Qu' « arrive »-t-il aujourd'hui à la techno-science, au droit international, à la raison uploads/Litterature/ jacques-derrida-voyous-deux-essais-sur-la-raison-galile-e-2003.pdf
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- Publié le Oct 08, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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