"Au commencement était le Verbe." L’ETYMOLOGIE Du grec étymos “vrai”, “science
"Au commencement était le Verbe." L’ETYMOLOGIE Du grec étymos “vrai”, “science du vrai” : qui fait connaître le vrai sens des mots ! « Le mot se souvient de la nécessité qui l'a inventé. Il garde en mémoire l'émotion de ce qui l'a mis en mouvement. Il est l'empreinte d'une "réalité", ce que si- gnifie le mot grec etumotes. L'étymologie aide à rencontrer cette réalité précise, sous- jacente au mot, et qui le fait jaillir ! » Marol. "Le mot juste résonne au bon moment et au bon endroit." Précepte des Scaldes. Cela signifie que c'est en "nommant" les choses, puis les concepts, que les échanges d'idées purent avoir lieu et que, les concepts s'affinant, les mythes* 1 et leurs rites* festifs purent relier (cf. art. religion*) les membres du clan* dans la même "Conception du Monde" et son acceptation joyeuse. Pour mieux nous comprendre ici, il nous faudra donc – comme il le faudrait partout ailleurs 2– nous entendre sur le sens des mots ! L’étymologie cherche le vrai sens du mot/ logos mais elle devient aussi histoire du mot et des rencontres de peuples qui nous ont légué ces mots. Nous nous préoccu- perons ici que du sens vrai des mots et non d’éthnologie… L’étymologie est une science complexe dont le premier ennemi est l’idée reçue ! Et où trouve-t-on les idées reçues ? Pour ce qui nous concerne : dans un dictionnaire… étymologique ! Par exem- ple : « Âne (v-fr. asne) ne vient pas d’asinus car ce n'est pas une racine latine, mais un emprunt aux Sabins. Pas plus d'ailleurs que anser "oie", et lupus "loup" qui viennent du germanique ! » Henriette Walter, L’aventure des langues en Occident, Laffont 94. « L’exigence d’une étymologie historique poussée à l’extrême est discernable chez G. Devoto ; il critique l’attitude traditionaliste des romanistes qui consiste à pren- 1 *N. B. : Les mots avec astérisques* sont des titres d’articles consultables dans le “Livre-CD” de l’association et correspondent à un deuxième volume de notre étude sur Les Origines de l’Arbre de Mai comme étant issu d’une Atlantide boréenne pré cataclysmique. Les articles de ce 2° tome “Les Sources” sont chargés progressivement (mais provisoirement) sur le site. Visitez-nous donc régulièrement puisque : “Il y a toujours du nouveau” sur < racines.traditions.free.fr > ! 2 Ailleurs : en particulier dans les écoles et à la “télé” mais, par ces temps de “babélisation” (obligatoire?) il ne faut pas rêver !… (À ce sujet, on lira avec intérêt Les maux de la Langue, de Mi- chel Mourlet, ed. Valmonde.) 1 dre comme point de départ la base du latin sans se préoccuper de savoir ce qu’elle re- couvre exactement, sans songer aux complexités des interactions linguistiques qui ont fini par produire l’unité qu’on appelle latin… » Charles Brucner, L’étymologie, Que sais-je, 1988. « Il faut retrouver les dénominations exactes ! » Confucius. « Les mots restent tout en évoluant ; les idées à exprimer se déplacent, jusqu’à ménager par les voies sémantiques des connivences soutenues par la continuité for- melle des signes. Ainsi, le *spek indo-européen*, signe de l’attention visuelle, s’en est allé, de langue en langue et jusqu’au français, vers l’idée de “spectacle”, rationnelle- ment, mais aussi vers la manifestation optique du surnaturel – le spectre – entré en- suite en science pour transmettre une idée toute physique, celle de l’analyse de la lu- mière. Et surtout, par un transfert métonymique survenu dans le latin species, d’abord “vision” et “regard”, à la notion “d’apparence spécifique ou particulière”, de “cas particulier” (lié par la forme et par le sens à aspect) et, transmettant le conte- nu du grec eidos (source d’idée), au concept fondamental des sciences de la vie, celui “d’espèces”. » Alain Rey, L’œil et la raison, Science et Vie, Juillet 1999. « Le tout premier pas vers le déconditionnement idéologique résultant d’un acception erronée du sens des mots, voire de leur inversion pure et simple, est de por- ter attention à la définition des mots. Cela peut permettre de casser une apparente lo- gique consensuelle imposant –à notre insu – des structures mentales à notre cer- veau, par un langage pauvre et figé… – D’autant plus que certaines étymologies ne s’expliquent que par la parenté indo-européenne des Celtes* et des Germains* (cf. aussi art. Déluges* et Fondtion*) : « L’étymologie comparée nous permet d’accroître singulièrement le nombre des mots dont le sens nous soit attesté par les anciens. Ce n’est pas que cette méthode3 offre toute sérénité ; elle pique plus souvent la curiosité qu’elle ne la satisfait. Il est probable que le gaulois n’était pas unifié et qu’il comportait de nombreuses varian- tes dialectales et diverses tendances phonétiques. « De plus la parenté indiscutable des noms de nombre avec les noms de nom- bre brittoniques est loin de prouver que le reste du vocabulaire était de même proba- blement apparenté à ces langues et, en fait, les inscriptions gauloises jusqu’ici con- nues ne nous incitent pas à le croire. Qu’il s’agisse des inscriptions votives, des ins- criptions funéraires, des tablettes magiques, des pesons de fuseaux ou du calendrier de Coligny, la traduction à l’aide des langues brittoniques n’offre pas de facilités particulières. Les inscriptions de Nîmes et celles de Séraucourt sont écrites en une langue très proche du latin ; celle d’Alise s’en écarte beaucoup. « Le fait que les Belges étaient d’origine germanique, ou la parenté du gaulois avec le germanique, que démontre la composition, identique dans les deux langues, de certains noms propres, nous incline à chercher dans les langues germani- ques l’explication de certains noms gaulois comme, sans avoir la méthode précise que nous avons maintenant à notre disposition, l’avaient tenté les érudits du XIIIème siècle. « Enfin, on s’étonne de rencontrer, même dans le glossaire d’Endlicher parmi 3 Méthode : du grec métaz hodos (“route”) : “Le route qui mène au but… si on la suit ! “ 2 des mots dont l’étymologie celtique s’établit facilement, d’autres mots qui ne semblent apparentés à aucune langue indo-européenne. Dans l’incertitude où nous laisse le choix, souvent difficile, entre les diverses possibilités, nous n’avons guère, pour nous guider, que la vraisemblance et l’analogie, à condition toutefois qu’elles n’entrent pas en conflit avec la phonétique. » Georges Dottin, Les noms d’animaux et l’onomasti- que gauloise, rev. Ordos N° 3, 11/1994. Mais lorsqu’on trouve une faille dans ce qu’on prend pour une science “infaillible”, la porte est ouverte à tous les doutes et ce doute peut soit déstructurer le lecteur, soit au contraire le libérer : dans ce cas, toutes les portes s’ouvrent alors à de nouvelles interprétations, de nouvelles hypothèses, à tous les schémas possibles – con- cept poiétique s’il en est – mais elles s’ouvrent aussi sur des fantaisies inadmissibles. Cependant, “Bible” omniprésente, “latin” impérialiste, s’écroulent et d’autres hypothèses sont permises en sautant par dessus les frontières et à travers ce que sont devenues nos langues en divergeant sous les effets des impérialismes envahissants et des métissages 4 culturels qui nous mènent insensiblement vers Babel… Mais le travail est colossal, il faut parler plusieurs langues du groupe indo-euro- péen* (pour le moins), connaître leur passé et leur évolution, donc connaître les règles de la phonétique et, pour penser à un rapprochement, il faut encore connaître les my- thologies de tous ces peuples cousins, les comparer sans cesse et, oserons-nous le dire – notre ami Euphronios Delphyné nous y invite par l’exemple – jongler avec les mots, ne pas craindre de jouer avec eux, même si le sérieux universitaire n’y prête guère : l’exemple des troubadours qui sont, eux, des “trouveurs” et des “jongleurs” avec leur “langue des oiseaux” nous y pousse instamment (cf. art. Gioïa*) : « Il faut (aussi) jouer, jongler avec la langue, c’est le principe même de la pre- mière clef du “silence hermétique”, la cabale phonétique (ou “l’argoth” originel, la langue des Argonautes à la conquête de la Toison d’Or) qui fut ensuite parlée par les Maîtres sur le parvis des cathédrales ou colportée par les ménestrels. C’est le “langage vert” (l’homme vert décrit par Meyrinck, c’est l’initié*, revenu à la source, arbre* entre ciel et terre), c’est encore le “langage des oiseaux, la gaie science ou le “gay sçavoir”, la cabale (européenne)n ou langage des chevaliers, ceux qui chevau- chent la cavale (version européenne du tigre !) » Morgane Pérols, courrier. Dans cet esprit nous avons reçu cet été 2000 le “courriel” (e-mail) suivant : « En jouant avec les étymologies* et les clés phonétiques – comme le faisait souvent Paul Le Cour – on peut interpréter différemment certains textes, par ex. W. von Eschenbach : "Dans la poussière de Tolède, Guyot le maître de haut renom, trouva en écriture païenne enchevêtrée, la légende qui touche à la source des légendes." Comme la racine tul se retrouve dans pas mal de noms, Toul, Toulouse, To- lède, la Tula aztèque et bien sûr la Thulé hyperboréenne, on peut relire la strophe ainsi : "Dans la poussière de Thulé, Guyot ... etc. " 4 Métissage : uploads/Litterature/ l-x27-etymologie.pdf
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- Publié le Jan 08, 2023
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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