1 L’herméneutique pour les nuls Par Lilianof Vous sondez les Écritures, parce q

1 L’herméneutique pour les nuls Par Lilianof Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Jean 5.39 Prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. Éphésiens 6.17 Dans cet entretien avec les Juifs, Jésus leur dit : « Vous sondez les Écritures. » Il sous- entend : « Vous faites bien ». Mais écoutons la suite : « parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle. » Il sous-entend : « Vous avez tort ! » En effet, la Bible n’est pas un talisman, elle ne donne pas la vie éternelle, mais elle révèle celui qui peut la donner : « ce sont elles qui rendent témoignage de moi. » Malheureusement, ils refusent de croire en lui. La possession et la connaissance des Saintes Écritures ne leur servent donc de rien. Le second verset que nous avons lu est une métaphore. La parole de Dieu n’est pas une chose visible ni palpable, alors, l’apôtre Paul, pour nous aider à mieux comprendre, la représente sous la forme d’un objet commun : une épée. Le chrétien est donc bien armé. Il possède sa Durandal ou son Excalibur, de quoi impressionner l’ennemi, et même le vaincre. Mais posséder une bonne épée ne suffit pas. Si je ne sais pas par quel bout il faut la prendre, je ne tarderai pas à me blesser. Pire : si j’ignore les règles de l’escrime et que je m’élance à l’assaut de l’ennemi, je vais me faire découper en rondelles. C’est la raison pour laquelle je voudrais aujourd’hui vous donner quelques règles élémentaires d’escrime. Je ne parlerai pas beaucoup de théorie ni de théologie, sachant qu’un bon croquis vaut mieux qu’un long discours, je donnerai surtout des exemples. Parlons pour commencer des méthodes d’étude de la Bible. Il existe différentes méthodes : inductive, déductive, thématique, allégorique, etc. Prenons par exemple l’étude allégorique. Il est vrai que dans la Bible, nous trouvons des allégories et des symboles. Nous avons tous compris que, lorsque Jésus dit : « ceci est mon corps », le pain ne se transforme pas littéralement en corps du Christ. Il s’agit d’un symbole. Devons-nous pour autant admettre que tout dans la Bible est symbole ? Nous pourrions alors penser que la résurrection de Jésus est aussi un symbole : cela ne voudrait pas dire que Jésus est réellement ressuscité, cela nous parlerait de renouveau, et patati, et patata… J’ai eu un jour affaire à une secte nommée Les Annales de l’Esprit. Ils étaient à l’époque une petite cinquantaine d’adeptes répartis sur deux ou trois églises locales, dont une à Châtellerault et l’autre à Vichy. J’ai eu vraiment de la chance de tomber sur eux. Toute leur doctrine repose sur une petite phrase : « la lettre tue, mais l’esprit vivifie. » 2 Partant de ce fait, ils considèrent que tous les chrétiens sont dans l’erreur parce qu’ils comprennent la Bible selon la lettre, tandis qu’eux la lisent selon l’Esprit, ils sont donc les seuls détenteurs de la vérité. Quand la Bible parle de la vie, il faut comprendre la mort, et inversement. Ils croient à la réincarnation et donnent pour exemple Mozart qui, dans une vie antérieure aurait été un musicien médiocre, mais qui, à force de se réincarner aurait progressé dans son art jusqu’à devenir le grand homme que nous connaissons. Je leur ai répondu : « mais enfin, il est écrit qu’il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » Ils m’ont rétorqué : « vous n’avez pas compris parce que vous lisez la Bible selon la lettre. » Alors, j’ai cessé de discuter avec eux. Nous recommandons la méthode inductive. Supposons que je veuille trouver une réponse à la question : « qui était Salvador Dali ? » Je sais déjà que c’est un peintre espagnol du vingtième siècle, qu’il peignait des montres molles et des tas de choses bizarres, qu’il a vécu un certain temps en France parce qu’entre Franco et lui, ça n’allait pas très bien. Mais si je veux en savoir plus sur lui, sur son œuvre, qu’est-ce qui le motivait quand il prenait sa palette et ses pinceaux. Je peux toujours tenter un micro-trottoir. « Connaissez-vous Dali ? – Ah ! Mais oui ! C’est elle qui chantait : “Galate, galate sul ta manedoline…” – Mais non ! Ça, c’est Dalida ! – Ah bon ? » Au suivant : « Que pensez-vous de Salvador Dali ? – C’était un fou. – Et vous ? Qu’est-ce que vous en pensez ? – C’était un génie. » Je ne suis pas plus avancé. Vous voyez que ce n’est pas la bonne méthode. La meilleure façon d’aborder le problème, s’il était encore en vie, serait d’aller le voir et lui poser des questions pertinentes. J’aurais pu aller visiter son musée à Figueras, mais c’est un peu loin. Faute de mieux, je suis allé dans une bibliothèque et j’y ai trouvé un livre qui parlait de la vie et de l’œuvre de Dali, illustré de nombreuses reproductions de ses tableaux, et je me suis ainsi forgé ma propre opinion : pour moi, Salvador Dali était un génie, mais… un génie qui avait tout de même un petit grain. En ce qui concerne notre approche de la Bible, nous devons faire la même démarche. Je n’interdis pas d’utiliser un commentaire biblique, et même, je le recommande. Là aussi, je propose de refaire un micro-trottoir. « Que pensez-vous de la Bible ? – Ben… C’est Jésus-Christ, à la fin de sa vie, il a fait son autobiographie. – Et vous ? 3 – C’est un livre d’histoire, ça raconte la vie de Moïse, de Jésus, tout ça… – Et vous ? – C’est de la mythologie, elle tente d’expliquer par des légendes ce que la science ne pouvait pas encore prouver, les origines de l’homme, tout ça… – Et vous ? – C’est la parole de Dieu. – Qu’est-ce que ça veut dire : “parole de Dieu” ? – Ben… » Là aussi, les sources extérieures nous embrouillent. C’est dans la Bible elle-même que nous trouverons les réponses à toutes nos interrogations. Martin Luther, Jean Calvin, Ulrich Zwingli, John Knox ont dit la même chose : il y a des textes difficiles dans la Bible, mais pour chaque difficulté, nous trouvons un autre passage qui nous l’explique. Avant de prendre ma décision pour Christ, j’ai commencé à recevoir les Témoins de Jéhovah. Ils venaient donc me rendre visite avec leur bible et un petit livre bleu intitulé : La Vérité qui conduit à la vie éternelle. Nous étudiions l’un à la lumière de l’autre et inversement. Un ancien témoin de Jéhovah écrivait : « je lisais la Bible avec mes lunettes Watchtower. » Quand je me suis converti pour de bon, je me suis passé de leurs visites et j’ai commencé à étudier la parole de Dieu. Je cherchais certains textes dans ma Bible et je ne les trouvais pas, tout simplement parce qu’ils n’y étaient pas. Ce n’est pas dans la Bible que je les avais lus, mais dans La Vérité. J’étais demeuré dans la confusion. Même si de bons livres nous sont utiles, la parole de Dieu se comprend par elle-même. Parlons maintenant du contexte historique et culturel qui tient une place importante dans notre compréhension de la Bible. Nous ne sommes pas obligés de remonter jusqu’à Moïse pour nous trouver confrontés à des difficultés d’ordre historique et culturel. William Shakespeare a vécu au temps de la reine Élisabeth 1re, fin du seizième et début du dix-septième siècle : c’est presque un de nos contemporains. Nous sommes en droit d’être surpris quand nous apprenons que dans l’œuvre de Shakespeare, il est question d’un homme qui a tué sa femme parce qu’elle a perdu son mouchoir. « J’ai perdu mon mouchoir. – Ce n’est pas grave, ma chérie, nous irons au marché en acheter un autre. » Eh bien ! Avec Shakespeare, c’est une autre histoire. Le général Othello avait gagné une bataille et son patron, le doge de Venise, lui avait épinglé une ou deux médailles, et les copains en bavaient d’envie. Voilà pour le contexte historique. Voyons maintenant le contexte culturel : Othello avait offert un mouchoir à sa femme Desdemona. Un mouchoir, ça ne s’offrait pas à n’importe qui, c’était un produit de luxe. Offrir un mouchoir à une 4 dame, c’était comme si on lui offrait un diamant. Or Desdemona a perdu son mouchoir, Othello avait un ami qui lui voulait du mal : Iago. Cet Iago était une infâme crapule, mais Othello croyait tout ce qu’il disait. « Inutile de chercher midi à quatorze heures, lui dit Iago, si elle n’a plus son mouchoir, c’est qu’elle l’a donné à son amant. » Othello, qui était jaloux comme une bête n’a fait ni une ni deux, il a pris sa Desdemona par le cou, et uploads/Litterature/ l-x27-hermeneutique-pour-les-nuls-par-lilianof.pdf

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