Une histoire d'amour renferme tous les secrets du monde. Pilar et son compagnon
Une histoire d'amour renferme tous les secrets du monde. Pilar et son compagnon se sont connus dans l'enfance. Eloignés au cours de leur adolescence, voici qu'ils se retrouvent onze ans plus tard. Elle, une femme a qui la vie a appris à être forte et à ne pas se laisser déborder par les sentiments. Lui, un homme qui possède le don de guérir les autres et cherche dans la religion une solution à ses conflits intérieurs. Tous deux sont unis par le désir de changer et de poursuivre leurs rêves. Pour y parvenir, il leur faudra surmonter bien des obstacles : la peur de se donner, le sentiment de la faute, les préjugés. Pilar et son compagnon décident alors de se rendre dans un petit village des Pyrénées, pour découvrir leur propre vérité. S'il relate avec poésie, et des dialogues très modernes, une rencontre amoureuse, Paulo Coelho nous plonge aussi dans les mystères de la divinité. Car rappelle-t-il, "l'expérience spirituelle est avant tout une expérience pratique d'amour". SUR LE BORD DE LA RIVIÈRE PIEDRA JE ME SUIS ASSISE ET J’AI PLEURÉ Paulo Coelho est né à Rio de Janeiro, au Brésil, en août 1947. Il commence des études de droit mais abandonne en 1970 pour parcourir le monde. De retour au Brésil, il devient compositeur de musiques populaires, notamment pour le célèbre chanteur Raul Seixas. Paulo Coelho a aussi été journaliste spécialisé dans la musique brésilienne ; il a travaillé chez Polygram et CBS jusqu’en 1980, date à laquelle il décide de reprendre ses voyages. Son premier livre Le Pèlerin de Compostelle, publié au Brésil en 1987, raconte l’expérience de sa longue marche de 830 kilomètres sur la fameuse Route de Santiago, ancien itinéraire emprunté par les pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. L’Alchimiste paraît en 1994 en France et devient, petit à petit, l’une des meilleures ventes de tous les temps. Publié dans 100 pays et en 56 langues, l’ensemble des livres de Paulo Coelho s’est vendu à plus de 37 millions d’exemplaires dans le monde. Il a reçu de nombreux prix littéraires dont le Grand Prix des lectrices de Elle 1995 ou le « Grinzane Cavour » 1996. Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré a été publié en France en 1995, Le Pèlerin de Compostelle en 1996, La Cinquième Montagne, Le Manuel du Guerrier de la Lumière en 1998, Veronika décide de mourir et son dernier livre, Le Démon et mademoiselle Prym, en 2000. Titre original : NA MARGEM DO RIO PIEDRA EU SENTEI E CHOREI © Paulo Coelho, 1994. © Éditions Anne Carrière, Paris, 1995, pour la traduction française. PAULO COELHO Sur le bord de la rivière Piedra je me suis assise et j’ai pleuré TRADUIT DU PORTUGAIS (BRÉSIL) PAR JEAN ORECCHIONI ÉDITIONS ANNE CARRIÈRE Paru dans Le Livre de Poche : L’Alchimiste La Cinquième Montagne Manuel du guerrier de la lumière Le Pèlerin de Compostelle Veronika décide de mourir Pour I. C. et S. B., dont la communion dans l’amour m’a permis de voir la face féminine de Dieu ; Monica Antunes, compagne de la première heure, qui embrase le monde avec son amour et son enthousiasme ; Paulo Rocco, pour la joie des batailles que nous avons menées ensemble et la dignité des combats que nous avons livrés entre nous ; Matthew Lore, pour n’avoir pas oublié une ligne pleine de sagesse du I Ching : « La persévérance est favorable. » Et la Sagesse a été justifiée par tous ses enfants. Luc, VII, 35 NOTE DE L’AUTEUR Un missionnaire espagnol qui visitait une île rencontra trois prêtres aztèques. « De quelle façon priez-vous ? demanda-t-il. — Nous ne connaissons qu’une seule prière, répondit l’un des Aztèques. Nous disons : "Dieu, Tu es trois, nous sommes trois. Aie pitié de nous. " — Belle oraison, dit le missionnaire. Mais ce n’est pas exactement la prière que Dieu entend. Je vais vous en apprendre une bien meilleure. » Le religieux leur enseigna une prière catholique et poursuivit sa route d’évangélisation. Des années plus tard, à bord du navire qui le ramenait en Espagne, il dut repasser par cette même île. Du tillac, il vit les trois prêtres sur le rivage et leur fit signe. C’est alors que les trois hommes s’avancèrent dans sa direction en marchant sur l’eau. « Père ! Père ! appela l’un d’eux en s’approchant du navire. Apprenez-nous de nouveau cette prière que Dieu entend ; nous n’avons pas réussi à nous la rappeler. — Qu’importe », dit le missionnaire, voyant le miracle. Et il demanda pardon à Dieu pour n’avoir pas compris plus tôt qu’il parlait toutes les langues. Cette histoire illustre bien ce que j’essaie de raconter dans ce livre. Nous remarquons rarement que nous vivons au milieu de l’extraordinaire. Les miracles se produisent tout autour de nous, les signes de Dieu nous montrent le chemin, les anges essaient de se faire entendre – mais, comme nous avons appris qu’il existe des formules et des règles pour arriver jusqu’à Dieu, nous n’y accordons aucune attention. Nous ne comprenons pas qu’il est là où on Le laisse entrer. Les pratiques religieuses traditionnelles ont leur importance : elles nous font partager avec les autres l’expérience communautaire de l’adoration et de l’oraison. Mais nous ne devons jamais oublier que l’expérience spirituelle est avant tout une expérience pratique d’amour. Et, dans l’amour, il n’existe pas de règles. Nous pouvons bien essayer de suivre des manuels, de contrôler notre cœur, d’avoir une stratégie de comportement, tout cela ne sert à rien. C’est le cœur qui décide, et ce qu’il décide fait loi. Nous avons tous eu l’occasion de nous en rendre compte par nous-mêmes. A un moment ou à un autre, il nous est arrivé de dire en pleurant : « Je souffre pour un amour qui n’en vaut pas la peine. » Nous souffrons parce que nous croyons donner plus que nous ne recevons. Nous souffrons parce que notre amour n’est pas reconnu. Nous souffrons parce que nous n’arrivons pas à imposer nos règles. Mais nous souffrons sans raison, car dans l’amour est le germe de notre développement. Plus nous aimons, plus nous sommes proches de l’expérience spirituelle. Les vrais illuminés, ceux dont l’âme était embrasée par l’amour, triomphaient de tous les préjugés de l’époque. Ils chantaient, riaient, priaient à haute voix, dansaient, partageaient ce que saint Paul a nommé la « sainte folie ». Ils étaient joyeux, parce que celui qui aime a vaincu le monde, sans crainte de perdre quoi que ce soit. Le véritable amour est un acte de don total. La rivière Piedra… est un livre sur l’importance de ce don. Pilar et son compagnon sont des personnages fictifs, mais ils symbolisent les nombreux conflits qui sont notre lot dans la recherche de l’Autre Partie. Tôt ou tard, nous devons vaincre nos peurs – puisque le chemin spirituel se fait au travers de l’expérience quotidienne de l’amour. Le moine Thomas Merton disait : « La vie spirituelle n’est rien d’autre que l’amour. On n’aime pas parce qu’on veut faire le bien, ou aider, ou protéger quelqu’un. En agissant ainsi, nous voyons dans le prochain un simple objet, et nous nous voyons nous-mêmes comme des personnes généreuses et sages. Cela n’a rien à voir avec l’amour. Aimer, c’est communier avec l’autre, et découvrir en lui l’étincelle de Dieu. » Puissent les pleurs de Pilar sur le bord de la rivière Piedra nous conduire sur le chemin de cette communion. P. C. Sur le bord de la rivière Piedra… … Je me suis assise et j’ai pleuré. La légende raconte que tout ce qui tombe dans les eaux de cette rivière, les feuilles, les insectes, les plumes des oiseaux, tout se transforme en pierres de son lit. Ah ! que ne donnerais-je pas pour pouvoir arracher mon cœur de ma poitrine et le jeter dans le courant… Il n’y aurait alors plus de douleur, plus de regret, plus de souvenirs. Sur le bord de la rivière Piedra je me suis assise et j’ai pleuré. Le froid de l’hiver a fait que j’ai senti les larmes sur mon visage, et elles se sont mêlées aux eaux glaciales qui coulent devant moi. Quelque part, cette rivière en rejoint une autre, puis une autre, jusqu’au moment où, bien loin de mes yeux et de mon cœur, toutes ces eaux se confondent avec la mer. Que mes larmes coulent ainsi très loin, afin que mon amour ne sache jamais qu’un jour j’ai pleuré pour lui. Que mes larmes coulent très loin, et alors j’oublierai la rivière, le monastère, l’église dans les Pyrénées, la brume, les chemins que nous avons parcourus ensemble. J’oublierai les routes, les montagnes et les champs de mes rêves, ces rêves qui étaient les miens et que je ne reconnaissais pas. Je me souviens de mon instant magique, de ce moment où un « oui » ou un « non » peut changer toute notre existence. Il me semble qu’il y a bien longtemps de cela, uploads/Litterature/ sur-le-bord-de-la-riviere-piedra-je-me-suis-assise-et-j-x27-ai-pleure-pdfdrive.pdf
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- Publié le Aoû 24, 2021
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