The Project Gutenberg EBook of La chambre obscure, by Nicolaas Beets This eBoo

The Project Gutenberg EBook of La chambre obscure, by Nicolaas Beets This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and most other parts of the world at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you'll have to check the laws of the country where you are located before using this ebook. Title: La chambre obscure Author: Nicolaas Beets Translator: Léon Wocquier Release Date: October 14, 2015 [EBook #50211] Language: French Character set encoding: UTF-8 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA CHAMBRE OBSCURE *** Produced by Laura Natal Rodriguez and Marc D'Hooghe at http://www.freeliterature.org (Images generously made available by Gallica, Bibliothèque nationale de France.) LA CHAMBRE OBSCURE PAR HILDEBRAND --NICOLAS BEETS-- TRADUCTION DE LÉON WOCQUIER (From the Dutch "Camera Obscura") PARIS MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS RUE VIVIENNE, 2 BIS 1860 AVANT-PROPOS Il y a lieu de s'étonner que la France, qui, depuis si longtemps, accueille si généreusement les productions littéraires de l'Allemagne, n'ait jusqu'ici fait, en quelque sorte, aucun emprunt au génie néerlandais. Cependant la littérature hollandaise suit de près, si elle ne les égale pas, les littératures allemande et anglaise, sans parler de la bonhomie pleine de malice et de bon sens de Cats, de Vondel, ce génie dramatique dans le _Lucifer_ duquel Milton a peut-être taillé son _Paradis perdu._--Le Hooft, ce Tacite du XVIe siècle,--le Bilderdyk, ce génie qui s'est éteint la même année que Gœthe, et qui était aussi universel et peut-être aussi puissant que le patriarche de Weimar; sans parler de tant de poëtes si dignes d'être connus et étudiés, la Hollande et la Flandre comptent, aujourd'hui encore nombre d'écrivains éminents qui mériteraient leurs lettres de naturalisation en France. Nous ne citerons que mademoiselle Toussaint, chez laquelle la plus exquise délicatesse de sentiment s'unit à une étonnante profondeur d'observation; M. Van Lennep, romancier d'un ordre supérieur, le Walter Scott de son pays, et dont les œuvres peuvent être placées, sans trop redouter la comparaison, à côté de celles du célèbre conteur écossais; et enfin l'écrivain dont nous voudrions signaler aujourd'hui au public français l'une des plus remarquables productions. Il y a plusieurs années déjà que parut en Hollande, sous le titre de _Camera obscura_, un livre qui ne tarda pas à obtenir un succès considérable. Les deux premières éditions se succédèrent à six mois d'intervalle; les deux dernières datent de 1853 et 1854. Dans celles-ci surtout, l'œuvre primitive s'est accrue de pages nouvelles, et a un tiers environ de plus que lors de sa première apparition. _Camera obscura_ renferme une série de tableaux de mœurs, de croquis, de fantaisies empruntés à la vie hollandaise. Le livre est signé _Hildebrand_, pseudonyme sous lequel se cache (ce n'est un mystère pour personne) un des plus grands poëtes de la Hollande, et le livre même nous autorise à ajouter, un des observateurs les plus fins, un des esprits les plus délicats de la grande famille littéraire: M. Nicolas Beets. Il naquit à Harlem, le 13 septembre 1814. Son père était un chimiste qui eut de la réputation et écrivit sur la science qui était sa spécialité divers ouvrages intéressants. Nicolas Beets a eu une existence calme, paisible et peu accidentée. Après avoir fait ses études à l'université de Leyde, il fut promu au doctorat en théologie, et l'année suivante s'accomplirent pour lui deux événements importants: il épousa mademoiselle Adélaïde de Foreest, petite-fille, par son père, de l'illustre Van der Palm, l'une des gloires de l'université de Leyde, un des hommes les plus éloquents de son siècle, et le dernier prosateur vraiment classique de la littérature néerlandaise. La même année, M. Beets fut nommé pasteur à Heemstede, village considérable situé dans les riants environs de Harlem; il y demeura pendant près de quatorze années, s'occupant avec un zèle vraiment évangélique des devoirs de sa charge. Il passa ensuite en la même qualité à Middelbourg, et c'est là que lui fut offerte, à deux reprises différentes, la chaire de théologie de Stellenbrek, au cap de Bonne-Espérance. Il refusa chaque fois cette mission, et fut nommé en 1854 pasteur à Utrecht, fonctions qu'il occupe encore à l'heure qu'il est. M. Beets débuta de bonne heure dans la vie littéraire. Dès l'âge de vingt ans, il publiait un volume, intitulé _José_, dans lequel il imite la manière de lord Byron, et qui, tout en se ressentant de la jeunesse de l'auteur, renferme déjà de grandes qualités. Plusieurs autres poëmes suivirent ce premier essai, de 1834 à 1840. La plupart de ces poëmes, parmi lesquels on remarque surtout _Guy le Flamand_, _Kuser_ et _Ada de Hollande_, après avoir obtenu séparément l'honneur de plusieurs éditions, ont été réunis par l'auteur en un volume, il y a quelques années. M. Beets a publié, en outre, deux recueils de poésies intimes, l'un simplement intitulé _Poésies_, l'autre tout récent, quoiqu'il en soit déjà à sa seconde édition, _les Bleuets._ On doit encore au révérend pasteur d'Utrecht un nombre considérable de sermons, de volumes et de brochures ayant trait à la religion, à la littérature, à l'instruction publique. Nous n'avons pas à nous occuper ici du talent poétique de M. Beets; il nous suffira de dire qu'il est placé au premier rang par ses compatriotes, et nous nous hâtons d'en revenir à _Camera obscura_, qui forme une œuvre tout à fait à part et des plus originales. Hildebrand (gardons-lui ce nom, puisqu'il ne l'a pas abdiqué officiellement) fait précéder son ouvrage des lignes suivantes qu'il emprunte, dit-il, au _livre inédit d'un anonyme._ «Les ombres et les apparences qu'évoquent la méditation, le souvenir et l'imagination, tombent dans l'âme comme dans une chambre obscure, et quelques-unes sont si frappantes, si séduisantes, qu'on trouve plaisir à les dessiner, et, en les ornant un peu, les coloriant et les groupant, à en faire de petits tableaux qui peuvent être envoyés aux grandes expositions, où un petit coin leur suffit. On ne doit cependant pas y chercher des portraits: car non-seulement il arrive cent fois qu'un nez de souvenir s'y adapte à un visage d'imagination, mais aussi l'expression de la physionomie est si peu déterminée, que souvent une même figure ressemble à cent personnes différentes.» Ceci posé, caractérisons rapidement la manière et les procédés d'Hildebrand. On s'est beaucoup occupé, depuis vingt-cinq ou trente ans, de l'art pour l'art; on s'est demandé jusqu'à quel point l'art doit réfléchir la réalité, et tout récemment encore, le réalisme s'est réveillé en France, aussi bien dans le domaine des arts que dans celui de la littérature. M. Beets est un réaliste, mais un réaliste tellement à part, que nous aurions peine à trouver à qui le comparer. Il rend la nature telle qu'elle est, mais sans parti pris, absolument à la manière de la _Chambre obscure_, dont il invoque le nom, avec une surprenante fidélité, sans faire grâce du moindre détail et avec la coopération si peu sensible, au premier abord, de la main de l'artiste, qu'on croirait qu'elle n'a pas touché à ces portraits pris sur le vif. Peu de livres répondent mieux à leur titre que _Camera obscura_; les personnages qui y apparaissent sont pleins de vie; ils marchent, ils sentent, ils pensent sous vos yeux;--vous les connaissez; ils sont autour de vous; il n'en est pas un que vous n'ayez rencontré et auquel vous ne puissiez appliquer un nom; car, si ces personnages sont vêtus à la hollandaise et ont les mœurs de leur pays, l'homme domine toujours en eux; il perce sous l'enveloppe des coutumes et des habitudes locales et en fait des types cosmopolites, universels, dont les originaux se rencontrent partout. Si les héros mis en scène par Hildebrand portent ce cachet de vérité tellement saisissante qu'on les sent vivre au premier coup d'œil, il n'y a pas moins d'art dans la façon dont ils se groupent, se rencontrent, agissent, se combattent ou sympathisent: le jeu de leurs passions et de leurs intérêts est le calque fidèle de la vie réelle. Les scènes se déroulent, se succèdent naturellement, sans effort, sans recherche; l'imagination semble n'être pour rien dans leur agencement, tant il est simple et facile. De tous les tableaux qui composent _Camera obscura_, il n'en est pas un seul auquel puisse s'appliquer, je ne dirai pas le nom de _roman_, mais même la qualification plus humble et plus vague de _nouvelle._ Ce sont de simples calques de la réalité, qui la reproduisent avec une fidélité dégagée de tout ornement, et où l'on ne trouve ni ces combinaisons péniblement amenées, ni ces coups de théâtre imprévus, ni ces types exceptionnels, excentriques et si souvent faux, qu'on rencontre à chaque pas dans les compositions littéraires à la mode et si rarement dans le monde tel qu'il est. La Hollande telle qu'elle est, les hommes tels qu'ils sont, voilà ce qu'on trouve dans _Camera obscura_; la Hollande décrite avec une finesse de touche uploads/Litterature/ la-chambre-obscure-par-hildebrandla-chambre-obscure 1 .pdf

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