Ce livret d’information est proposé par : Claire NADOLSKI & Aurélie NOCERA Etud
Ce livret d’information est proposé par : Claire NADOLSKI & Aurélie NOCERA Etudiantes en 4ème année à l’Ecole d’Orthophonie de Lyon Année Scolaire 2005/2006 LA DYSLEXIE A L’ÉCOLE PRIMAIRE Information pour une meilleure connaissance de la dyslexie et de ses conséquences sur le vécu scolaire de l’enfant 2 La dyslexie est une difficulté sévère de l’apprentissage de la lecture qui est relativement fréquente car on compte en moyenne un à deux enfants dyslexiques par classe. Ce trouble durable, s’il n’est pas pris en charge suffisamment tôt, est très pénalisant pour le développement de l’enfant. Les enseignants n’ont reçu, en général, que peu d’informations et de formations sur ce sujet. De plus, les documents professionnels traitant de ce sujet sont souvent d’une approche relativement difficile pour le non initié. Nous avons donc pensé qu’il serait utile d’élaborer un livret d’information qui permette aux enseignants qui le souhaitent de se familiariser facilement et rapidement avec ce trouble. Nous espérons ainsi que l’information apportée par ce livret vous permettra à vous, enseignants d’école primaire, de mieux aider les enfants dyslexiques de votre classe dans leur long parcours de compensation. En effet, il est important de souligner ici l’importance de l’enjeu car face à une pédagogie adaptée à son handicap, l’enfant dyslexique pourra conserver sa motivation et pourra ainsi continuer à acquérir des connaissances en classe malgré son fonctionnement cognitif particulier. 3 SOMMAIRE La dyslexie : qu’est-ce que c’est ?..............................p.4 Quelques informations sur la dyslexie......................p.5 La lecture, une activité complexe ..............................p.6 Exemples de lecture ......................................................p.7 Comment reconnaissons-nous les mots isolés ?......p.8 Le modèle de lecture à double voie ...........................p.10 Les différents types de dyslexie...............................p.11 Les troubles cognitifs sous-jacents..........................p.12 Les troubles associés ....................................................p.17 Les conséquences de la dyslexie.................................p.18 Les signes d’appel ...........................................................p.19 Le travail de l’orthophoniste .......................................p.21 Aménagements et outils pédagogiques .....................p.23 Conclusion .........................................................................p.27 Pour en savoir plus..........................................................p.28 4 LA DYSLEXIE, QU’EST-CE QUE C’EST ? Dyslexie: difficulté durable et sévère de l’apprentissage de la lecture et de l’acquisition de son automatisme chez des enfants : intelligents normalement scolarisés indemnes de troubles sensoriels ou neurologiques vivant dans un milieu socio-culturel normalement stimulant Il est important de souligner la notion de durabilité du trouble : une lenteur d’apprentissage dans les premiers mois n’est absolument pas suffisante pour évoquer sérieusement le diagnostic. Remarque : On ne peut donc pas faire un diagnostic de dyslexie avant la fin du CE1 (les tests effectués en orthophonie doivent mettre en évidence un décalage de 18 mois entre l’âge de lecture de l’enfant et son âge réel). La dyslexie doit être considérée aujourd’hui comme une particularité du cerveau et non comme un effet pervers de l’éducation, du milieu social et culturel ou la conséquence d’une souffrance affective (Habib, 1997). La dyslexie ne peut pas être non plus considérée comme la conséquence de la méthode de lecture utilisée. En effet, ni les enseignants ni les parents ne sont responsables de ce trouble spécifique d’apprentissage. La dyslexie est souvent associée à une dysorthographie qui est un trouble spécifique et durable de la production orthographique. 5 Quelques informations sur la dyslexie… Les origines de la dyslexie Selon l’approche cognitive, la dyslexie a pour origine : un dysfonctionnement cérébral des facteurs héréditaires (dans 50% des cas, il existe dans la famille proche du dyslexique un ou plusieurs parents eux-mêmes dyslexiques). Prévalence de la dyslexie La dyslexie touche 1% à 8 % des enfants d’âge scolaire quelles que soient leur appartenance géographique et leur origine raciale. En France, en 6ème, il y a environ 30% de lecteurs non-experts: 5% sont dyslexiques 10% ont une grande insuffisance en reconnaissance de mots (et présentent donc un retard d’acquisition) 15% ont des problèmes de compréhension (Zorman, 2001) Dyslexie ou retard scolaire ? La dyslexie est un trouble qui provient d’un dysfonctionnement cognitif. Cela permet de différencier un retard scolaire d’une dyslexie. Afin de comprendre le fonctionnement de l’enfant dyslexique, voyons auparavant quelques notions théoriques sur la lecture… Niveau Dyslexie Retard Neuro-anatomique : Anomalie cérébrale Pas d’anomalie cérébrale Cognitif : Déficit cognitif ( tb phono et/ou visuo- attentionnel) Pas de déficit cognitif Comportemental : lect et orthographe Très faible performance Faible performance 6 La lecture, une activité complexe… Qu’est-ce que lire ? La lecture est une opération cognitive consistant à analyser un message écrit, codé en lettres, mots et phrases pour accéder à sa signification (Bonnelle, 2002). L’objectif de la lecture est donc bien la compréhension. En d’autres termes : L = R ×C L : compétence en lecture R : reconnaissance des mots isolés C : compréhension orale sémantique et syntaxique (c’est-à- dire de la forme et du fond) (Gough et Tunner, 1986) On ne peut accéder à la compréhension que lorsque l’on a automatisé la reconnaissance des mots. Cette automatisation est en place vers 8 ans 1/2 (fin de CE2) pour les enfants tout-venants. Cette étape franchie, voici comment se répartit la charge attentionnelle lors d’une tâche de lecture de texte : La dyslexie est un trouble durable qui gêne la reconnaissance des mots si bien que la charge attentionnelle se répartit de manière inverse. Si seule la compréhension est altérée, on ne parle pas de dyslexie. Cette difficulté de compréhension peut être imputable à un problème linguistique. R C C R 7 Pour illustrer les difficultés de compréhension auxquelles les enfants dyslexiques peuvent être confrontées, voici deux exemples : Exemple 1 Il était une fois un atron qui vivait tout stule. Comme la plupart des atrons, il avait des donits pointues et un grand troche. Il était toujours de mauvaise lanien et avait toujours manin…. Si l’on se demande de quoi parle ce texte, on se rend compte que l’on est bien incapable de le dire. Il s’agit d’un exemple de la façon dont un enfant dyslexique aurait pu lire le texte suivant : Il était une fois un dragon qui vivait tout seul. Comme la plupart des dragons, il avait des dents pointues et une grande bouche. Il était toujours de mauvaise humeur et avait toujours faim… On se rend compte que le fait d’avoir lu certains mots de manière incorrecte empêche d’accéder au sens du texte. Exemple 2 l d c f s t l p u u i a i a r e p l n s s l u a t e i d q q e t s c l m i u u t a o u p a f e e a r i i é g a p t m a r l l e u o t i i o l i a t r e r g i è c n e t c e n s r a t u a h c é e e n e i i a t e a o f n l l m a c u u o n s t e n o p b u e p o a g l o l r c o i u l a t i e a r t o e v a z n h t r u é i r a t i t a t t o r c r e a t i u n i r e r b e l i p v o r a l a h l r é u c p e u i o o e t a r a o e u j g e l è u s r p e i a c s Tous les mots stockés dans notre lexique orthographique ont une représentation horizontale. Ainsi, pour lire ces mots en lecture verticale, vous mettez toute votre attention sur la reconnaissance des mots (qui dans ce cas n’est pas automatique) vous cherchez l’endroit où segmenter. Comme cette activité n’est pas automatique, la lecture est lente et laborieuse et cela altère la compréhension du message. C’est à ce genre de difficultés que l’enfant dyslexique est confronté lorsqu’il doit lire un texte : toute son attention se porte sur la reconnaissance des mots au détriment parfois de la compréhension. 8 Comment reconnaissons-nous les mots isolés ? Il existe 2 processus d’identification du mot lu : La lecture par voie lexicale (ou reconnaissance globale) : reconnaissance visuelle de l’ensemble du mot La lecture par voie phonologique (ou médiation phonologique) : décomposition du mot et conversion des lettres en sons Un lecteur compétent utilise efficacement les 2 voies. Exemple : Aujourd’hui la maman d’Otrudobaké nous a invités pour son anniversaire. Cette phrase, étant composée d’une majorité de mots connus, le lecteur compétent passe par la voie lexicale pour lire l’ensemble du message, sauf pour le nom Otrudobaké pour lequel il utilise la voie phonologique de lecture. En effet, comme ce mot lui est inconnu, il doit le décomposer. Afin de mieux se représenter le fonctionnement des deux voies de lecture, étudions maintenant le modèle Launay/Valdois (1999). 9 Le modèle à double voie (Launay,Valdois (1999)) MOT ECRIT si le mot est connu si le mot est inconnu PRONONCIATION Analyse visuelle uploads/Litterature/ la-dyslexie-a-l-x27-ecole-primaire.pdf
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- Publié le Dec 23, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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